Comment elle fait pour être en vie en pleine Argonie (haha) la Dunmer la je croyaid qu'ils pouvaient pas se piffer
Sinon, c'est relativement con mais quand tu dis «ce n'etait pas la bonne façon d'utiliser un arc» ça m'a fait penser au prof Chen dans pokemon ce n'est pas le moment d'utiliser ceci
Bref, y a un troisieme chapitre prevu ce soir sinon ?
C'est vrai que le coup de la Dunmer j'y ai pas pensé
Tu auras toujours des lecteurs avec une fic de cette qualité. Je suis impatient de voir comment il va pouvoir se tirer de ce traquenard.
Un troisieme?
Pour la Dunmer vous verrez, j'y ai pensé
Ouf'
Te fais plaisir de voir de nouveaux lecteurs ?
elfrip : Ouais, et je pensais pas que j'en aurais dès la reprise d'ailleurs.
Tu peux pas savoir comme ça fait plaisir de voir une fic de cette qualité renaître
Ta fic m'avait manqué, je suis content que tu reprennes...même si les Argoniens sont mors
Que dire de plus appart "sweet" ?
La suite est là
Chapitre 23 :
Roderick fixa le plafond de sa cellule. Affalé dans la paille, une odeur de pisse et de vomi dans les narines, il avait perdu la notion du temps. Les gardes n’avaient même pas dénoués ses liens, et il avait toujours les mains attachées dans le dos.
Le sang avait séché et coagulé.
« Dans quelle histoire me suis-je encore fourré ? Ca m’apprendra tiens… J’ai tout perdu. Amis, argent, arc… Et bientôt ma tête. »
Roderick se redressa avec difficulté et gémit. Il avait sans doute une côte fêlée.
Des bruits de pas retentirent, juste avant que la porte ne s’ouvre sur un geôlier Argonien aux yeux pâles. Il tenait un bol de soupe.
-Tiens, ta pitance.
Il cracha dedans et posa le bol par terre d’un air aimable.
-Bon appétit.
La porte commença à se refermer.
-Attendez ! S’il-vous-plait ! Je vous jure que…
L’Argonien renifla sèchement et claqua la porte. Le déclic des clés et du verrou qui se ferme retentit, suivit du son des pas s’éloignant dans le couloir. Roderick se remit sur le dos et hurla. De colère et de désespoir.
D’un coup de pied, il renversa le bol. Il se mit sur les genoux et cogna violemment sa tête contre le mur. La douleur le sonna et lui fit instantanément reprendre ses esprits. Il s’adossa alors au mur et ferma les yeux dans l’intention de s’endormir. Bien entendu, il n’y arriva pas.
Il ne sut pas combien de temps il attendit, mais la porte finit par s’ouvrir de nouveau, et cette fois, c’était la Dunmer qui était là. La dénommée Lynris. Elle toisa le Bréton d’un air dégoûté et posa un bol de soupe par terre. Mais sans cracher dedans. Visiblement, c’était l’heure du dîner.
Elle s’apprêtait à sortir de la cellule quand Roderick se redressa et ouvrit la bouche :
-Attends ! S’il-te-plait !
Lynris lui jeta un coup d’œil.
-Qu’est-ce que t’as ?
-Qu’est-ce que vous allez me faire ?
-Ca ne te parait pas évident ? On va te faire ce qu’on fait aux tueurs, chez nous. Ta tête collée sur un billot, et un bon coup de hache. Sûr que tu vas avoir du public. Toute la ville va se bousculer pour y assister. J’aimerais pas être à ta place. Crever devant la foule, assaillis d’insultes et de crachats… M’enfin, c’est tout ce que tu mérites.
-Ecoutez-moi, répliqua Roderick d’un ton calme. Vous faites une énorme erreur. Vous allez exécuter un innocent. Je suis arrivé à Helstrom hier. Je ne suis qu’un voyageur de passage. Je n’ai rien fait.
Lynris le dévisagea. Roderick expira longuement, dans le but de calmer ses battements de cœur.
-Je ne sais pas qui est ce meurtrier que vous chercher, mais visiblement, il a voulu me faire porter le chapeau, et il a réussit. Vous ne pouvez pas tuer un homme comme ça, avec si peu de preuves !
-Si, on le peut.
-J’ai le droit à un procès ! J’ai le droit de me défendre ! Etes-vous des barbares pour condamner un innocent pour la simple raison qu’il n’était pas au bon endroit, au bon moment ? Le vrai tueur est toujours en liberté et vous vous voilez la face ! La vérité, c’est que vous n’arrivez pas à l’attraper, et que vous êtes trop heureux d’être tombés sur un bouc-émissaire, un coupable parfait dont la mort calmera sans doute la ville et vous feras vous sentir un peu utile !
-Ma parole, t’as la langue bien pendue.
-Et je…
Un coup de pied le fit taire.
-Tu seras exécuté demain, à l’aube.
La porte se referma lourdement. Roderick cracha un filet de sang et grogna.
-Quel con… Pourquoi ça n’arrives qu’à moi, ces trucs là ?
Il ferma les yeux, et cette fois, il s’endormit.
Le lendemain, il se réveilla avec difficulté. Il avait les cheveux en bataille, des cernes sous les yeux, et les membres endoloris. La corde qui entravait ses poignets dans son dos s’était fragilisée et effilochée durant la nuit, sûrement à cause du fait qu’elle n’avait cessée de frotter contre le sol.
Roderick parvint, en la coinçant contre une pierre, à la déchirer et à libérer ses mains. Maigre confort. Cela ne lui servirait, pour tout dire, à rien.
Il se leva néanmoins et frappa contre la porte. Son ventre grondait, et tant qu’à être exécuté bientôt…
-Geôlier ! J’ai faim !
Pas de réponse.
Roderick se laissa tomber sur le sol. Il ne savait pas si c’était le matin, ou s’il faisait encore nuit. Il s’en moquait.
-Je sais que vous m’entendez ! cria Roderick, dans l’espoir que quelqu’un lui réponde, dehors.
Mais là encore, seul le silence succéda à ses paroles.
-Eh !
Roderick attendit cinq minutes avant de se rendre compte qu’il y avait quelque chose qui clochait. Il n’entendait pas les bruits de pas habituels des gardes patrouillant dans le couloir, ou des rires dans la grande salle des geôliers jouant aux cartes et aux dés. La prison semblait déserte.
Roderick se redressa et frappa contre la porte.
-Il y a quelqu’un ?
Et soudain, il entendit les bruits de pas. Il soupira. Le geôlier était là. Mais là encore, quelque chose n’allait pas. Ce n’était pas le son caractéristique des bottes en fer du garde Argonien. C’était… autre chose. Des pas plus légers, plus silencieux…
Roderick eut alors la certitude que ce n’était pas le geôlier qui s’approchait, ni Lynris, car celle-ci portait les mêmes bottes que les gardes. Mais alors, qui était la personne qui marchait dans ce couloir ?
Les pas se rapprochaient. Roderick recula instinctivement et s’éloigna de la porte.
Tap, tap, tap, tap… De plus en plus fort.
Le Bréton sentit le mur froid dans son dos. Il fléchit les genoux et se mit en garde, par réflexe.
Tap, tap, tap, tap…
Silence. Seule la respiration de Roderick se faisait maintenant entendre. Et soudain, la porte pivota sur ses gonds, comme si aucun verrou ne la retenait. Roderick retint son souffle. La faible lumière du couloir, émise par les torches accrochées aux murs, pénétra dans la cellule.
Mais il n’y avait personne. Le couloir était désert.
Roderick frissonna et s’aventura hors de la pièce. La lueur tremblotante des torches projetaient des ombres étranges sur les murs. Le silence était pesant. Roderick se remit en marche. Il ne savait pas ce qui se passait ici, mais il était prêt à se défendre au moindre danger.
Il arriva à l’extrémité du corridor. Roderick vit deux choses. D’abord, par une petite fenêtre, il aperçut le ciel noir, dehors, signe qu’il faisait encore nuit. Ensuite, il remarqua le garde, assis sur son tabouret, sa lance coincée sous le bras, le trousseau de clés à la ceinture.
Il regardait fixement le mur d’en face. De loin, on aurait dit qu’il rêvassait. De près, on pouvait distinguer nettement la plaie hideuse qui lui barrait la gorge et le sang qui maculait son plastron et son visage. Roderick pâlit et déglutit.
-Merde…
Il se retourna, instinctivement. Rien. Il se pencha lentement vers le garde et détacha de sa ceinture le fourreau contenant un sabre, qu’il dégaina. Puis, il reprit sa route.
Il arriva enfin dans la grande salle. Ce qu’il vit le pétrifia.
Du sang maculait les murs, les tables étaient fracassées, les étagères renversées… Mais aucun corps. Il y avait eu une révolte de prisonnier ? Non.
Quelque chose d’autre. Et ce quelque chose avait réussit à entrer dans la prison… Et y était sans doute toujours.
Roderick sentit une goutte de sueur perler de son front et tomber au sol. Le souffle court, il remarqua qu’il faisait de plus en plus froid. Et soudain…
Tap, tap, tap, tap…
Roderick fit volte-face avec la vitesse d’un félin et brandit son sabre. Ridicule. L’extrémité de la lame était secouée de tremblements.
Tap, tap, tap, tap…
Les mêmes bruits de pas que tout à l’heure. Se rapprochant. Roderick recula, les yeux fixés sur le couloir, au bout duquel le Bréton s’attendait à tout instant à voir apparaître la… chose, puisqu’elle n’avait ni nom ni apparence dans son esprit.
Tap, tap, tap, tap…
De plus en plus fort, de plus en plus proches. Les torches, qui émettaient jusqu’alors une faible lueur vacillante dans le corridor, s’éteignirent toutes en même temps, soufflées par une force mystérieuse et invisible, le plongeant dans une obscurité lourde et malsaine.
Tap, tap, tap, tap.
Les pas cessèrent. Roderick, le souffle court plissa les yeux.
Une silhouette sombre se tenait à l’extrémité du couloir.
Tap, tap, tap, tap…
Elle se remit en marche, s’approchant d’une démarche légère. Roderick écarquilla les yeux et lâcha son sabre qui alla rebondir contre le sol pavé avec un tintement métallique. Le Bréton trébucha sur une chaise renversée et s’écroula. La silhouette continuait d’avancer, inlassablement.
Il y avait quelque chose d’inhumain dans sa façon de marcher. Quelque chose de maléfique. Qui ne devrait pas exister. Roderick, luisant de sueur, recula avec des gestes nerveux, pris d’une peur panique et inexplicable, face à cette forme sombre aux traits indistincts.
-Non… Non…
Tap, tap, tap, tap…
-Non !
Roderick ouvrit les yeux et se réveilla en sursaut, dans sa cellule. Haletant, il s’adossa au mur du fond et tenta de reprendre son souffle. Il déglutit et leva la tête.
Tap, tap, tap, tap.
Les pas s’arrêtèrent. Le son d’une clé tournant dans une serrure retentit et la porte pivota sur ses gonds. Roderick plissa les yeux à cause de la brusque lumière. Dans le couloir se tenaient le geôlier Argonien, Lynris, et le capitaine de la garde.
Ce fut celui-ci qui s’exprima.
-Un autre meurtre a eu lieu cette nuit. Tu es libre, peau lisse.
Omg ce stress
Rien a redire, c'est beau, on en redemandes
Tout le long du chapitre j'ai pensé à l'apparition d'un nouveau personnage, du genre un type faisant partie d'une organisation ou quoique ce soit. Alors que finalement ce n'était qu'un rêve
Bien joué, j'ai senti le stress à travers tes mots
Vivement la suite !
J'up un petit peu
Je prépare la suite
Chapitre 24 :
-Où est mon arc ?
-J… Je vous l’apporte tout de suite !
L’aubergiste disparut dans l’arrière-boutique avant de revenir en courant, les bras chargés d’un arc, d’un carquois rempli de flèches et d’une pile de vêtements. Il déposa le tout sur le comptoir avec un soupir de soulagement.
-Je suis désolé, je… j’en ai pris extrêmement soin !
-Tu t’apprêtais à le vendre ?
-N… Oui, mais… Comment aurais-je pu me douter que vous étiez innocent et qu’on allait vous libérer messire ? Je vous rends les flèches et… voici des vêtements neufs et propres. Ils appartenaient à mon fils mais il ne les a jamais portés.
Roderick haussa un sourcil.
-Votre fils ?
-Il avait vingt ans. Il… Il est mort il y a trois ans. Une longue histoire.
-La guerre ?
-A la frontière de Morrowind. Des esclavagistes Dunmer. On m’a dit qu’il… qu’il en avait tué sept avant de mourir.
-Ton fils était un brave.
Roderick se dirigea vers l’arrière-boutique, laissant derrière lui les murmures des clients et des curieux qui étaient venu voir le « miraculé », sauvé de justesse par le tueur par la faute de qui il s’était justement retrouvé en prison.
Il enfila les vêtements que lui avait passés l’aubergiste. Une chemise en lin, un pantalon de toile, souple, un gilet en laine, des avant-bras en cuir adaptés au tir à l’arc, des épaulières et des jambières de la même matière, des bottes neuves, faites pour la marche et la course, et enfin…
Roderick jeta sur ses épaules la longue cape noire surmontée d’une capuche, soulevant un nuage de poussière autours de lui. L’extrémité de la cape sembla un instant léviter avant de retomber lentement, comme en planant.
Roderick resserra sa ceinture, plaça son carquois dans son dos, et enfila son arc en bandoulière. Il coinça également une dague dans sa ceinture, qu’on lui avait remise en guise d’excuse, à la prison, par le capitaine de la garde en personne.
Roderick ressortit de l’arrière-boutique d’un pas noble et grave.
Des murmures étonnés et impressionnés se firent entendre sur son passage. Il était vrai que le Bréton avait de l’allure, dans sa nouvelle tenue. Pour tout dire, il en imposait. Il s’arrêta devant l’aubergiste. Celui-ci recula d’un pas et déglutit.
-Est-ce que je la porte bien ?
-Vous… Vous ressemblez à mon fils.
Un sourire se dessina sur le visage de Roderick.
-Merci.
Puis, il se détourna et sortit de l’auberge. Le capitaine de la garde l’attendait, seul, adossé à un muret.
-Alors, on s’est fait beau, peau lisse ?
Roderick grogna.
-Et qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? reprit l’Argonien.
Roderick inclina la tête sur le côté, comme s’il réfléchissait. Les yeux fermés avec un air d’intense réflexion, il répondit.
-Il y a un tueur en liberté dans cette ville, qui a cru amusant de me faire passer coupable et de me faire arrêter à sa place, et exécuter, s’il n’avait pas tué de nouveau juste après. Ce que je vais faire, maintenant ? Et bien, je vais lui dire deux mots, à cet Egorgeur. Et j’ai hâte de savoir ce qu’il va me répondre.
Il sourit d’un air carnassier, et ouvrit les yeux. Et dans ces yeux, dans ces prunelles, le capitaine de la garde ne vit pas le simple voyageur Bréton perdu et désemparé à qui il avait d’abord cru avoir à faire, quand il l’avait fait sortir de sa cellule.
Il vit un prédateur.
Et il se demanda s’il avait bien fait de le libérer.
Et combien de temps encore l’Egorgeur se promènerait librement dans les rues.
La Lune était haute quand Brynjol sortit du bordel, à l’intérieur duquel retentissaient des rires féminins, des gloussements et des musiques douces. Il tituba et s’appuya contre le mur, prit d’un vertige. Il avait peut-être un peu trop abusé avec l’alcool. Et les trois prostituées… Ce n’était pas raisonnable. Sa femme n’apprécierait pas si elle l’apprenait.
Brynjol leva la tête.
-Hips ! J… J’emmerde ma femme ! Hips !
Deux jeunes Argoniens passèrent, sur le trottoir d’en face.
-Vas te plonger la tête dans une fontaine, ivrogne ! lui lança l’un d’entre eux en riant.
-Bande de petit con, grommela Brynjol avant d’étouffer un rôt.
Il se remit à marcher.
L’air nocturne était frais et agréable. Et il n’y avait pas un chat dans les rues. Brynjol passa devant un journal déchiré, par terre, sur lequel on distinguait encore les gros titres : « Le Bréton innocenté ! Lui, enfermé dans sa cellule, et une nouvelle victime découverte ! L’Egorgeur ne s’arrêtera donc jamais ? »
La nouvelle s’était répandue dans toute la cité en quelques heures. Brynjol, lui, n’avait pas peur de l’Egorgeur.
-T’entends, connard ?! Tu… Tu m’fais pas peur, à moué ! Hips… T’as qu’à v’nir me chercher si t’as des couilles !
Brynjol sourit en entendant ses paroles résonner dans l’avenue déserte. Il s’assit sur un banc et porta la main à sa bouche. Il avait envie de vomir. Il rejeta sa tête en arrière et inspira longuement. Foutu tueur. A cause de lui, sa fille n’osait même plus sortir dehors, le soir. En l’espace d’un mois, il avait plongé la ville dans la terreur. Insaisissable… Sanglant… Il ne laissait jamais aucune trace, à l’exception d’un cadavre, la gorge ouverte d’une oreille à l’autre.
Même les gardes évitaient de traîner dans les endroits les plus déserts de la cité, une fois la nuit tombée. Même en patrouille.
Soudain, Brynjol entendit un rire. Il tourna la tête vers un coin de la ruelle, plus sombre que les autres. Un individu était adossé à un mur, les bras croisés.
-T’as un problème, toué ? Hips !
L’individu ne répondit pas. Un sifflement retentit. Tinté de moquerie. Provocateur.
L’Argonien, l’alcool aidant, se leva d’un bond, les sourcils froncés.
-J’t’ai d’mandé si t’avais un problème ! Eh, j’te cause !
Nouveau sifflement amusé. Brynjol grogna et s’approcha d’un pas hésitant, une sale migraine lui vrillant le crâne. Il avait décidément trop bu. Peut-être, s’il avait été sobre, aurait-il écouté la petite voix qui lui disait de rebrousser chemin et de courir le plus vite possible, dans la direction opposée.
Peut-être serait-il rentré chez lui, se serait fait taper sur les doigts par sa femme. Vivant.
Au lieu de ça, il continua à s’approcher.
-Je-te-hips-parle !
Sifflement. L’individu décroisa les bras.
Le cadavre de Brynjol fut retrouvé le lendemain, dans la ruelle, en neuf morceaux séparés, dont le plus éloigné se trouvait à plus de trente mètres. On avait entendu son hurlement depuis l’autre extrémité d’Helstrom.
Le spectacle était une boucherie. Parmi les trois gardes qui avaient trouvés le corps, le premier, un bleu, avait vomi et avait faillis s’évanouir sur place. Le deuxième avait pâlit et avait présenté sa démission le lendemain, avant de quitter la ville avec sa famille pour gagner Thorn.
Le troisième avait noté cela, dans son rapport à ses supérieurs :
« L’Egorgeur passe à la vitesse supérieure. »
Magnifique description quasi cinématographique de l'habillage de Roderick
"L’extrémité de la cape sembla un instant léviter avant de retomber lentement, comme en planant. "
Up
Chapitre 25 :
Roderick, les bras croisés, passa son regard sur l’assemblée qui se tenait dans la grande salle des gardes. Les chaises et les tables avaient été écartées pour laisser de la place à la petite trentaine de personne qui se trouvait là.
Le capitaine de la garde était monté sur un tabouret pour se faire voir.
La foule regorgeait de têtes connues.
Il aperçut un immense Khajiit vêtu d’une tenue Akaviroise, appelée kimono. Le fameux moine-guerrier Akujo, celui qui avait percé une enceinte à l’aide de ses seuls poings, d’après le mythe. Roderick n’y croyait que peu mais il était vrai qu’il dégageait une grande prestance et que ses mains, immenses, auraient pu broyer un crâne.
Là-bas, le Bréton vit deux Nordiques à la peau pâle, toutes deux chauves et couvertes de cicatrices, aux yeux bleus perçants. L’une d’elle avait le visage déformé par un coup de hache qui lui avait emporté la joue gauche et une partie du nez, jadis. Les jumelles Olfina et Guliva, deux tueuses à gages dont les services s’arrachaient, dans le milieu.
Mais celui qui dégageait l’aura la plus importante et dont la plupart des regards étaient dirigés était sans conteste le Rougegarde, au centre. Il avait les cheveux blancs, noués en queue de cheval, et le visage calme. Il n’était pas spécialement grand, ni spécialement musclé, ni spécialement beau ou impressionnant physiquement, mais son seul nom faisait souffler un vent de terreur sur ses ennemis.
Sorian l’Invaincu.
Le plus grand chasseur de monstre de Lenclume, et de Tamriel tout entier, n’hésitaient pas à dire certains. Une légende vivante. Il était toujours vivant, pourtant, la majorité de ses aventures étaient chantées dans les auberges ou à la cour des rois.
Un ancien membre des vigiles de Stendarr qui était devenu indépendant et qui avait écumé des années durant le continent, massacrant vampires, lycans et créatures daedriques. Il avait, disait-on, menés des milliers de combats, et les avait tous gagnés.
Il avait aujourd’hui plus de soixante ans, mais sa réputation n’avait jamais été aussi prestigieuse. Roderick lui-même avait du mal à détacher son regard de cet homme.
Mais il y avait bien d’autres têtes connues.
Ulfreith le Briseur de Nuque, la bande de Kojas, Faïja de Refuge, Amalia la Sereine, les triplés Bikonus, et bien d’autres.
Et si tant de guerriers, mercenaires et chasseurs de prime s’étaient réunis ici, ce n’était pas au hasard. En effet, une semaine avant même que Roderick n’arrive à Helstrom, des prospectus avaient été distribués dans toute la province, et au-delà encore, promettant la somme faramineuse de dix mille septims pour le corps de l’Egorgeur, mort ou vif.
L’annonce n’avait pas tardé à se répandre, bien en dehors du Marais Noir, et à attirer nombre de guerriers alléchés par la récompense. Et pas des moindres.
Le capitaine de la garde se racla la gorge.
-Messieurs, mesdames, merci d’être venus si nombreux. Vous n’ignorez pas pourquoi vous êtes ici. Un salopard se promène dans cette cité et commets des crimes abominables impunément. Je ne doute pas que parmi vous, certains ont à leur actifs des actes aussi atroces que les siens, mais ce qui m’intéresse, ce n’est pas votre passé ou vos faits d’armes, mais vos capacités. Je veux l’Egorgeur, et j’offrirais dix mille septims à celui qui me le ramènera, en un seul morceau ou non, cela m’importe peu ! Je finirais par vous prévenir que l’homme que vous vous apprêtez à traquer n’est pas n’importe qui, et que ce n’est pas pour rien que nous n’avons pas réussit à lui mettre la main dessus. Alors vous avez beau être expérimentés, et avoir de fameux gars sur votre tableau de chasse, voici mon conseil : Soyez prudents.
Il descendit du tabouret.
-Bonne chasse !
L’assemblée se dispersa. Roderick resta le dernier. A sa grande surprise, Lynris, qu’il n’avait pas vu, vint le rejoindre.
-Alors tu vas participer ?
-Oui.
-Pour l’or ?
-Non.
-Je vois.
Il y eut un silence de quelques secondes.
-Bonne chance alors, peau lisse.
-Tu as la peau aussi lisse que moi.
Lynris se stoppa et tourna la tête, sans répondre. Roderick haussa un sourcil.
-Je peux te poser une question ?
-Vas-y.
-Comment se fait-il qu’une Elfe Noire, l’ennemi héréditaire des Argoniens, vive tranquillement et sans problème en plein cœur du Marais Noir ?
La Dunmer se mordit la lèvre.
-Une longue histoire. J’ai sauvé la vie de Barek, il y a quelques années. Et la ville aussi, par la même occasion.
-Barek ?
-Le capitaine de la garde. C’est un homme très respecté ici, et les citoyens l’adorent. Je suis chez moi ici, et on ne m’a jamais montré d’animosité. J’ai plus d’affection pour les citoyens de cette ville que pour n’importe quel Dunmer de Morrowind.
Elle sembla cracher le mot Dunmer, avec un dégoût assumé.
-Tu me raconteras ton histoire un jour ?
-Un jour, peau lisse, un jour.
Roderick la suivit des yeux jusqu’à ce qu’elle disparaisse à l’angle d’un couloir. Il entendit le dénommé Barek s’approcher de lui. Le capitaine de la garde avait la démarche assurée de l’homme qui a trouvé la solution à tous ses problèmes.
-Vous avez l’air de bonne humeur, capitaine.
-J’ai de quoi. Le fait que des célébrités comme la bande de Kojas ou Sorian l’Invaincu ait répondu à l’appel du seigneur de notre ville dépasse toutes mes espérances. Je ne laisse pas cinq jours à l’Egorgeur avant qu’on m’amène sa tête dans un chiffon. Sans son corps.
-Il aura une flèche entre les deux yeux alors.
-Comment ça ?
Roderick montra le carquois dans son dos.
-Celui qui vous ramènera l’Egorgeur ce sera moi.
-Cause toujours, peau lisse. Tu joues les durs mais il n’y a pas si longtemps, tu plaidais misérablement ton innocence dans ta cellule, vêtu de haillons et couvert de crasse.
-Ce temps est révolu, Barek.
-Tu connais mon nom ?
-C’est votre Elfe qui me l’a dit.
L’Argonien borgne éclata d’un rire sonore.
-Lynris n’est l’Elfe de personne, petit, tu ferais bien de t’en souvenir. Si elle t’entendait parler ainsi d’elle, même Sorian l’Invaincu ne suffirait pas à te protéger. Cette donzelle a plus de couille que bien des hommes de cette assemblée, crois moi.
-Elle m’a dit qu’elle… Vous avait sauvé la vie, dans le passé.
-Une longue histoire.
Le regard du capitaine s’était assombri. Il décrocha une petite bouteille d’alcool de sa ceinture, la déboucha d’un coup de dent et en déversa la moitié dans sa gueule de lézard aux crocs acérés. Il la tendit à Roderick.
-De la gnôle Akaviroise. Chère, mais de qualité. T’en veux ?
-Je ne bois pas. Du moins pas avant une « chasse ». Il serait regrettable de rater un tir pour avoir bu un peu trop.
-C’est toi qui vois, peau lisse.
Sur ces paroles, il engloutit le reste de la boisson et jeta la bouteille vide par terre. Celle-ci se fracassa contre le sol pavé. Le capitaine s’éloigna de Roderick d’un pas lent, mais il se stoppa et se retourna vers lui à mi-chemin.
-Ce que j’ai dit aux autres vaut aussi pour toi, mon gars.
-Quoi donc ?
-Sois prudent.
Avec ces nouveaux personnages, la traque promet d'être palpitante.
SWEEEET
Chapitre 26 :
Roderick passa son doigt dans la flaque de sang. Il était sec et friable, signe que le meurtre avait été commis depuis longtemps. Les jumelles Nordiques Olfina et Guliva, ou du moins ce qu’il en restait, gisaient à terre, au centre de la pièce.
Egorgées, tailladées de toute part et démembrées, comme les autres victimes. Et des morceaux éparpillés dans un rayon de cinq mètres. Que ce soit sur le sol, sur les murs ou… au plafond. L’Egorgeur passait bel et bien à la vitesse supérieure. La sauvagerie des meurtres de ressemblait plus à celle des premiers.
-Elles m’ont louées une chambre avant-hier, dit l’aubergiste, derrière Roderick. Je trouvais étrange qu’elles n’en soient plus sorties depuis cette nuit là. J’ai bien entendu quelques bruits étranges, mais ça ne m’a pas vraiment alerté…
-Ca ne t’a pas alerté ? fit le moine guerrier Akujo d’une voix rauque. Des bruits de coups, des cris et un fracas de tous les diables ?
Roderick n’était pas le seul sur la scène du crime. Il y avait dans la chambre, en dehors de lui, de l’aubergiste et des deux pauvres tueuses à gage Nordique, six autres personnes, toutes participant à la « chasse », tout comme Roderick.
L’immense Khajiit émit un grondement.
-Alors ?
-Mais messire, bafouilla l’aubergiste, elles m’avaient commandés plusieurs bouteilles de bière, de cidre et d’hydromel… Elles auraient pu être en train… Enfin de… Ce n’est pas les premiers ivrognes que je loge.
-Tu…
-Inutile de tourmenter ce pauvre aubergiste, intervint un homme en posant sa main fine sur l’épaule d’Akujo. Il n’y est pour rien, et puis, qu’aurait-il pu faire, si l’Egorgeur était en train de massacrer ces jeunes filles ?
-M’appeler, répondit le Khajiit en reniflant. J’aurais accouru, et j’aurais fracassé la tête du tueur.
-Et empoché la prime dans le même temps, ce qui ne m’aurait pas arrangé.
L’homme qui parlait était un Impérial aux cheveux longs, d’un noir de jais, attachés en un chignon sur le sommet du crâne. Il avait un corps fin et des muscles secs. Son menton était terminé par un bouc de dandy, et il était vêtu de vêtements luxueux, de ceux qu’on porte à la cour des rois.
Maynard le Baron Déchu, comme on le surnommait dans le milieu, ancien vassal de l’Empereur Uriel, reconverti en chasseur de prime arpentant les routes de Tamriel à l’affût des contrats les plus vils. La lueur perverse dans son regard, qui contrastait avec son air affable de gentleman, ne plaisait pas à Roderick. Ni le sourire en coin qu’il arborait à chaque fois que ses yeux se posaient sur les cadavres en charpie.
Cet homme était de ceux qui sèment la mort et se nourrissent de ses fruits. Il ne maniait pas la lame pour l’argent ou la gloire, mais pour le plaisir, tout simplement.
-Quand exactement as-tu entendu ces bruits ? demanda Roderick en se redressant et en se tournant vers l’aubergiste.
-Avant-hier, messire, vers vingt-deux heures.
Avant-hier… Et c’était avant-hier qu’avait eu lieue l’assemblée dans la salle des gardes. Les deux Nordiques avaient été assassinées le jour de leur arrivée à Helstrom. Elles, elles avaient sous-estimées leur adversaire.
-L’as-tu aperçu, fit unes des personnes de la pièce. Sortant de la chambre ?
-Non, messire.
-Et quand as-tu découvert les corps ? s’enquit Maynard d’une voix douce en se lissant le bouc.
-Ce matin, quand j’ai toqué pour les prévenir que j’allais récupérer les bouteilles vides et pour leur proposer de leur monter un repas.
-Hum...
Maynard leva les yeux au plafond avec un air de réflexion. Il haussa un sourcil.
-Le meurtre a donc eu lieu avant-hier… Vu la vitesse à laquelle l’Egorgeur s’est mis à tuer, depuis notre arrivée, il est fort possible qu’il y ait eu d’autres victimes entre temps. Il serait sage de faire un tour dans les auberges de la cité. Pour « vérifier » qu’il n’y a pas de chambre dans lesquelles les aubergistes auraient entendus des bruits étranges.
Akujo le toisa d’un air méfiant.
-Il serait sage de faire un tour dans les auberges de la cité ? Tu nous dis ça comme si nous travaillions tous ensemble et que nous faisions équipe. Chacun mènes son enquête de son côté, nabot. Moi je travaille seul. Et je ne partagerais pas la récompense.
-Oh, mon non plus, rassures-toi, répondit Maynard avec un sourire des plus aimables.
-Le Khajiit a raison, lança Roderick. C’est une « chasse ». Un concours, pour parler avec des mots que vous comprenez. A celui qui trouveras l’Egorgeur le premier.
Maynard fit un geste de la tête vers les deux cadavres.
-Ces deux là l’ont trouvé avant nous tous, je crois. Devons-nous leur remettre la prime ?
-Non, le coupa Akujo en sortant de la pièce. Puisque ce ne sont pas elles qui l’ont trouvées, mais lui qui les a trouvés.
La porte se referma en claquant.
-Pas commode celui-là, souffla quelqu’un.
-Je ne me frotterais pas lui si j’étais toi, répondit un autre. Tu as vu ses poings ? Quand Maynard a défendu l’aubergiste, il les a serrés… La légende qui dit qu’il a perforé une muraille à mains nues a peut-être un fond de vérité.
Le Baron Déchu haussa les épaules.
-Ce sont ceux qui parlent le plus qui meurent les premiers, dit-il en sortant à son tour de la pièce. Tenez-vous le pour dit. Et bonne chance pour la suite. Espérons que vous ne vous retrouviez pas bientôt à la place de ces deux femmes.
Tous sortirent au bout de quelques minutes, laissant Roderick seul avec l’aubergiste. Celui-ci tremblait de tous ses membres.
-Que t’arrives-t-il ?
-J’ai peur messire. L’Egorgeur connait l’emplacement de mon auberge… J’ai une famille.
-Ne crains rien, il sera bientôt derrière les barreaux. Ou mort, plutôt.
Roderick finit par sortir de l’auberge à son tour. Les rues étaient calmes. Le soleil commençait à se coucher. Soudain, une voix l’interpela.
-Salut, jeune homme. Pas très prudent de rester dehors, le soir, avec un tueur qui rôde.
-Sorian.
Le vieux Rougegarde s’approcha.
-Alors, tu avances dans ton enquête ?
-Et vous ?
-J’ai examiné la scène de crime avant vous tous.
-Comment ça ?
-Je m’y suis introduit ce matin par la fenêtre, avant même que l’aubergiste ne les découvre. Maynard n’a pas été le premier a avoir l’idée d’inspecter toutes les auberges, puisque c’est ce que je fais depuis que je suis arrivé.
Roderick lui lança un regard stupéfait. Impressionnant. Cet homme avait de l’expérience.
Mais il avait un air assez… pensif.
-Quelque chose ne vas pas ?
-Non… Non, rien. Simplement… Cette façon de tuer ressemble à celle d’uns de mes anciens ennemis.
-Un ancien ennemi ?
-Tu sais pourquoi on m’appelle l’Invaincu, petit ?
-Parce que vous n’avez jamais perdu un seul combat.
-Je parcourais déjà le continent, le sabre à la main, que tu n’étais pas né. J’étais un chasseur de vampire, dans le temps. De toute sorte de créatures surnaturelles, mais principalement de vampires. Et, sans vouloir me vanter, l’uns des meilleurs. J’ai tué tellement de ces salauds qu’il m’est impossible de me rappeler du nombre, et je les haïs comme je n’ai jamais haïs personne. Et ils me l’ont bien rendu. Ils ont tout essayés pour m’éliminer, dans ma carrière. Ils m’ont envoyés tous ce qu’ils avaient. Harpies, démons, vampires, lycans, liches, sorcières, nymphes… Et même un daedroth, une fois. Ca a été un combat magnifique. Dommage qu’aucune chanson n’y fait référence. Et durant toutes ces années, malgré les blessures, les coups, les sortilèges, jamais, jamais je n’ai ployé le genou devant uns de mes ennemis, et ma lame les a tous traversés. Mortellement. Voila d’où viens mon surnom de l’Invaincu.
Le vieux Rougegarde éclata de rire.
-Eh bien tout cela est faux !
-Quoi ?
-Il n’y a rien de plus absurde que de m’appeler l’Invaincu, puisque j’ai déjà perdu. Une seule fois, dans toute ma vie, certes, mais j’ai déjà perdu.
-Qu… Comment ? Mais… ?
Comme tout enfant, Roderick avait été bercé et élevé en écoutant le récit des exploits de Sorian le légendaire. Et comme tous les enfants, il avait toujours voulu lui ressembler. C’était un mythe qui s’effondrait, mais plus que cela, c’était de savoir que cet homme avait déjà perdu contre quelqu’un, ou quelque chose, qui lui coupait le souffle.
-Un Ancien Vampire, dans une crypte aux alentours de Bruma, aux débuts de ma carrière. J’étais fort, jeune, en pleine santé, et j’avais à mon tableau de chasse des monstres puissants et célèbres, que j’avais occis sans difficulté. Je me sentais invincible, intouchable, mon épée bénie par les dieux. C’était un prêtre qui m’avait supplié de nettoyer les souterrains de sa chapelle d’un vampire qui s’y était installé. Ni une, ni deux, alors que j’avais simplement prévu de m’y arrêter pour passer la journée et laisser mon cheval récupérer, je bondissais de ma selle, tirais mon sabre et m’engageais dans la crypte obscure et malfaisante. Je n’avais peur de rien, vois-tu ? Je m’étais déjà introduit au plus profonds de tanières de troll, de forteresse abandonnées, de cachots humides et infestés de spectres, ou de grottes sous-marines abritant poissons carnassiers et kelpies maléfiques.
Sorian se gratta le crâne.
-Comment j’ai survécu ? Je n’en sais rien moi-même. Je suis resté longtemps dans le coma, et les blessures que j’ai reçues me font encore mal aujourd’hui. Il m’arrive régulièrement de revivre ce combat en cauchemar.
Roderick était bouche-bée.
-Tu sais, petit, moi je tue pour l’or. J’exécute des contrats. On me demande d’éliminer telle ou telle créature contre telle ou telle somme d’argent, en tel ou tel laps de temps. Je remplis ma mission, j’empoche mon salaire et je me tire. Cette vie m’a apportée une certaine capacité, qui ne m’a jamais trahie, et s’est affinée avec l’expérience. Celle de juger de la dangerosité d’une créature d’un seul regard, et de lui attribuer une prime.
-Quelle prime auriez-vous attribué à ce vampire ? demanda Roderick du bord des lèvres.
Le Rougegarde, avec un sourire carnassier, plongea son regard dans celui du Bréton.
-Aucune. Inutile de lui donner une prime puisque je doute que quelqu’un en ce bas monde, noble, prince, ou même roi, n’en possède le montant.
Sur ce, il éclata à nouveau de rire. Roderick, lui, resta silencieux. Sorian lui tapa amicalement sur l’épaule.
-Ne t’en fais donc pas, petit ! Ce vampire, je l’ai affronté il y a trente ans, et c’était à l’autre bout du continent. Tu ne le croiseras jamais de ta vie ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha !
Il reprit son calme.
-Au fait, petit, pour ton enquête… Je te conseille de parler à tout le monde. De lier des amitiés. Particulièrement avec les mendiants et les gueux. Discrets mais omniprésents, ce sont eux qui voient tout et savent tout, en ville. Si j’étais toi, je commencerais par là. Tu trouveras forcément le début d’une piste sur l’Egorgeur.
-Et vous, qu’allez-vous faire ?
Sorian commença à s’éloigner. Il fit un clin d’œil à Roderick.
-Je compte visiter un peu cette cité, cette nuit, et tirer quelques informations des dits mendiants. Nous sommes rivaux, je te préviens, alors si je te croise sur ma route, n’espères pas que je te refile d’autres tuyaux. Ha ! Ha ! La prime qui est sur la tête de l’Egorgeur est pour moi, et pour personne d’autre !
Le lendemain, on retrouvait le cadavre de Sorian l’Invaincu, dans une ruelle.