Chapitre 40 :
Il fallut trois autres jours de marche à Roderick pour atteindre Gidéon.
La ville était assez immense mais il savait à quoi s’attendre. Une cité de style Impérial entourée de champs, de vignes et de manoirs de nobles Argoniens. Les hautes tours de pierre s’élevaient au-dessus des enceintes et des gardes en armure rutilantes patrouillaient au sommet.
La route menant aux portes principales de la ville était bordée par des champs, dans lesquels travaillent des serfs Argoniens.
Faibles, maigres, aux regards creux et sombres, seulement vêtus de haillons, ils trimaient sous le regard de leurs maîtres, de riches propriétaires souvent habillé luxueusement.
Roderick n’était pas surpris. Gidéon était une ville où l’esclavage était courant et où les marchés d’humains étaient aussi fréquents que les étals de légumes.
La quasi-totalité de la noblesse du Marais Noir était réunie dans cette cité. Grossièrement, la ville se divisait en trois quartiers, appelés « cercles », plus ou moins proche des murailles.
Le premier cercle, le plus large qui était collé aux enceintes intérieures et qui faisait le tour de la cité, était le quartier marchand, où on trouvait des souks, des marchés animés, des échoppes, des forges, des écuries, et diverses tavernes.
Le deuxième cercle, à l’intérieur du premier, était le quartier pauvre. La misère y régnait et les rues de ce quartier étaient bondées de mendiants, d’Argoniens faméliques ou d’enfants dormant à même le sol.
La violence y régnait et il était très dangereux pour un étranger de s’y aventurer sans protection, car un gang y faisait la loi depuis quelques années, appelé « les Sentinelles de la Peur », un groupe d’Argoniens ségrégationnistes haïssant toutes autres races que la leur. La rumeur disait qu’ils pratiquaient le commerce d’esclave en coopération avec de vastes organisations de traite humaine et qu’ils avaient la mainmise sur le marché de skooma dans toute la province, et même au-delà.
Fort heureusement pour les voyageurs de passage, la cité avait été conçue pour que l’on puisse passer directement du premier cercle au troisième, grâce à des structures de ponts complexes, surveillées nuit et jour.
Le troisième quartier, à l’intérieur des deux autres, était le plus petit mais le plus riche. C’était le cercle de la noblesse, où l’on trouvait le château de la ville, ainsi qu’une multitude de villas, de palaces et de bijouteries chics ou de tailleurs à la mode.
Ce cercle était gardé par les féroces « Molosses », une armée privée de chevaliers Argoniens engagée par le seigneur de la cité pour défendre ce cercle, et uniquement ce cercle. Aussi, les bandits du deuxième cercle n’osaient que très rarement s’aventurer dans ce quartier, sous peine de se retrouver pendu aux enceintes le lendemain, mains et pieds tranchés.
Une autre rumeur courait néanmoins comme quoi les Molosses recevaient souvent des pots de vins de la part des Sentinelles de la Peur pour fermer les yeux sur certains de leurs agissements. Mais personne ne pouvait le prouver, et les nobles n’avaient jamais cherchés à creuser l’affaire. En vérité, il était très probable qu’eux-mêmes, se fournissant en drogues et en esclaves chez les malfrats, détournent le regard sur leurs activités, du moment qu’elles n’empiétaient pas sur leur confort.
C’est ainsi qu’on avait décrit la ville à Roderick, dans une auberge de Stormhold, plusieurs mois plus tôt, du temps où était encore accompagné de Zwee-Toï et sa bande.
Le climat de Gidéon était néanmoins assez tendu. Pour résumer, quatre grandes familles de nobles régnaient sur la cité, et leurs pouvoirs étaient mêmes plus importants que ceux du seigneur.
La première famille était les Quatre-Doigts, nommés ainsi car ils descendaient d’un antique clan d’Argoniens qui, des milliers d’années auparavant, avaient pour coutume de se couper l’index de la main droite à la naissance. Bien entendu, cette pratique barbare n’était plus pratiquée aujourd’hui.
Les Quatre-Doigts régnaient sans partage sur le domaine du commerce. Il n’y avait aucune marchandise qui entrait où sortait de la cité, et même de la région, sans qu’ils n’en soient au courant. Ils étaient extrêmement riches et un tiers de la fortune de la ville leur appartenait.
La deuxième famille était le clan des Bargo-Meï, une caste de guerriers, méprisés par la plupart des autres nobles pour leurs manières grossières, mais également craints car plus de la moitié de la garde de la cité était composée d’hommes à eux et ils jouissaient d’une fameuse réputation à la guerre.
L’aîné des Bargo-Meï était justement le maître d’arme du seigneur de la ville et uns de ses plus proches amis.
La troisième famille était les Pupilles-Claires. Des trois, ils étaient la famille la moins riche mais paradoxalement, c’étaient eux les plus influents. En effet, ils faisaient partis des clans les plus anciens de la ville et faisaient partis de ceux qui avaient fondés la ville avec l’Empire.
Ils étaient très présents dans le domaine religieux et tous les temples leurs appartenaient. Leur pouvoir s’étendait même en dehors du Marais Noir puisque certains de leurs prêtres étaient des connaissances, parfois intimes, de grands seigneurs voisins, comme la Reine de Daggerfall qui ne se déplaçait jamais sans son prêtre de Kynareth, qui de notoriété publique, avait été formé chez les Pupilles-Claires.
Pendant de nombreuses années et depuis des temps immémoriaux, ces trois clans avaient monopolisés le pouvoir de la cité et régnés sans partage, jusqu’à l’apparition d’une mystérieuse quatrième famille, près de deux ans plus tôt.
Les Biz-Khil.
D’abord totalement inconnus, ils avaient gravis les échelons de la société en un temps record, écrasant tous leurs rivaux et s’élevant dans les plus hautes strates de la noblesse sans que personne ne puisse les arrêter.
En à peine un an, ils étaient devenus presque aussi fortunés que les Quatre-Doigts, aussi influents et célèbres que les Pupilles-Claires, et encore plus craints et respectés que les Bargo-Meï.
Le plus proche conseiller du seigneur de la ville, celui qui lui soufflait tous ses mots, était un Biz-Khil.
L’emprise de cette famille s’étendait dans tous les domaines et concurrençaient directement chacune des trois autres familles.
Les personnalités les plus célèbres de Tamriel s’étaient vite mies à défiler dans la demeure des Biz-Khil. Archimage de l’Académie de Fortdhiver, ambassadeurs du Thalmors, nobles Impériaux, généraux de la Légion, artistes, scientifiques, et même un représentant de l’Ordre des Psijiques.
Mais les Biz-Khil étaient néanmoins assez détestés. En vérité, ce n’était un secret pour personne que les Biz-Khil étaient des magiciens. Mais leurs activités étaient obscures et de nombreuses rumeurs affirmaient qu’ils s’étaient servis d’obscurs arcanes noirs et de magies oubliées pour gravir les échelons de la société et se faire une place dans la noblesse.
Cependant, un évènement avait véritablement fait connaître les Biz-Khil partout dans le continent, quelques mois plus tôt.
En effet, la famille Biz-Khil avait fait courir le bruit, partout dans le Marais Noir, et même dans Tamriel, qu’ils recherchaient les meilleurs guerriers pour les engager.
Aucune autre indication dans les tracts que cela, et pourtant, en très peu de temps, archers célèbres, maîtres magiciens et illustres chevaliers s’étaient mis à défiler chez eux.
Et c’est là qu’était née la sordide réputation des Biz-Khil puisqu’à chaque fois qu’unes de ces personnes entrait chez eux, elle n’en ressortait jamais.
Les discussions animées dans les tavernes s’étaient multipliées. Les Biz-Khil étaient des cannibales qui dévoraient toute personne assez imprudente pour pénétrer dans leur domaine, disaient certains. Ils se servaient des corps de ceux qu’ils attiraient pour pratiquer la nécromancie et lever une armée de cadavres avec laquelle ils conquerraient le continent, affirmaient d’autres. Leur palais était en fait un gigantesque portail vers un plan d’Oblivion dans lequel ils faisaient des offrandes humaines à des daedras, contredisaient encore d’autres.
Mais personne n’avait jamais de preuves tangibles à apporter, et, proportionnellement aux rumeurs, le pouvoir des Biz-Khil grandissait.
Le plus mystérieux, sans doute, c’était que personne n’avait jamais vu un seul Biz-Khil. Même le conseiller du seigneur restait enfermé dans le château et ne se montrait jamais, même aux membres de la cour. Apparemment, seul le seigneur l’avait déjà vu et il n’en parlait jamais.
Seuls les serviteurs et les majordomes des Biz-Khil sortaient en ville, et eux-mêmes étaient très craints puisqu’ils étaient des magiciens à l’allure inquiétante que personne n’osaient approcher.
C’était tout ce qu’avait appris Roderick, et cela l’intriguait au plus haut point. Voila pourquoi il se dirigeait maintenant vers la demeure des Biz-Khil pour s’engager chez eux en tant que mercenaires.
Le jeune Bréton s’arrêta à la première auberge qu’il trouva et alla s’adosser au comptoir. Le tenancier s’approcha.
-Qu’est-ce que je vous sers ?
-Une chope de bière.
-Une seconde.
Le tenancier disparut et revint avec une chope qu’il posa sur le comptoir.
-Cinq septims.
Roderick paya et porta la chope à ses lèvres quand une main se posa sur son épaule. Le Bréton fit volte-face et dévisagea l’homme qui lui faisait face : Un jeune Bosmer souriant, les cheveux blonds attachés en queue de cheval, vêtu d’une tunique légère et portant un arc dans le dos.
-Roderick Lustwick ! Si je pensais vous trouver ici !
-Euh… Bonjour… A qui ais-je affaire ?
Le Bosmer cligna des yeux avant que son sourire ne s’élargisse.
-Ah, c’est vrai que vous ne devez pas me reconnaître ! C’est moi, Gaelyo !
Roderick haussa un sourcil. L’aubergiste se pencha en avant et s’exclama.
-Gaelyo le Perce-Cœur ! Le célèbre archer qui parcoure la province et gagne tous les tournois d’archerie depuis maintenant un an ! Vous ici, dans mon auberge ! Ca alors !
Et soudain, le Bosmer revint en mémoire à Roderick. Gaelyo, celui qui avait participé au tournoi de Solitude aux côtés de Roderick mais qui avait perdu au tir derrière le bouclier. L’Elfe n’avait pas particulièrement marqué le Bréton, même s’il jouissait d’une fameuse renommée, mais visiblement, le Bosmer se souvenait parfaitement de lui.
Gaelyo sourit à l’aubergiste avant de reporter son regard sur Roderick.
-Ouah, j’y crois pas… J’ai en face de moi la légendaire Flèche Blanche, Roderick Lustwick, celui qui a même battu Helleniste et qui a remporté haut la main le tournoi d’archerie ! Mais que faites-vous là ?
Sans laisser à Roderick le loisir de placer un mot, Gaelyo s’assit à ses côtés et ouvrit la bouche.
-Laissez-moi deviner… Vous-aussi vous allez vous engager chez les Biz-Khil ?
J'ai commencé hier soir et j'ai tout lu, ta fiction est juste énorme, tu t'es bien amélioré depuis le début ;)Quand je lis, c'est comme si je voyais un film dans ma tête et c'est bien car avec tous les détails on peut s'imaginer l'environnement etc.. Continue comme ça c'est génial !
(PS : Il n'y a pas moyen de s'abonner à une discussion ?)
super enfin il arrive chez les Biz-Khil!!
Un petit up
Ce warrior Roderick
Le type c'est le fils de Rambo et Chuck Norris (oui, ils ont eu un enfant )
Bref, j'aime toujours autant !
Un deuxième petit up
Ja-Tommo bah mes cete page dans t'est favoris
et c'est toujours aussi génial
Chapitre 41 :
Gaelyo et Roderick remontèrent une ruelle.
-Alors tu n’as pas peur des Biz-Khil ? demanda le Bréton.
-Pourquoi aurais-je peur d’eux ? Je n’ai jamais craint la magie. Alors ces rumeurs de sorcellerie et de gens qui entrent et ne ressortent jamais…
-Tu n’y crois pas ?
-La question n’est pas d’y croire ou pas. Ce que je crois, c’est que si j’entre, je compte bien ressortir. Ce qui est arrivé ou arrivera aux autres, je n’en ai cure.
Roderick sourit. Il discutait avec Gaelyo depuis quelques temps maintenant et le jeune Elfe lui plaisit bien. Une sacrée coïncidence de l’avoir croisé ici, dans un endroit aussi éloigné de Solitude. Comme quoi, Nirn était petit.
-Pourquoi vouloir entrer au service des Biz-Khil ? demanda à son tour Gaelyo.
-Bonne question. Et toi ?
-Excellente question.
Les deux archers se regardèrent avant d’éclater de rire.
-Cette affaire m’intrigue et ce sont justement les rumeurs de disparitions qui m’ont attirées ici, dit Roderick. J’ai envie de voir les Biz-Khil de mes propres yeux, et s’ils engagent des mercenaires, c’est qu’il y a de l’argent à la clé. Et Roderick Lustwick ne crache jamais sur quelques pièces d’or.
« C’est surtout que quelque chose me dit qu’avec les Biz-Khil à mes côtés, j’en apprendrais plus sur ce Rôdeur qui me traque et qui en veut à ma vie. »
Gaelyo passa sa main dans ses cheveux.
-Moi, eh bien… Tu sais, je n’ai jamais risqué ma vie. Je parcoure les tournois d’archerie, certes, mais jamais encore je n’ai ressenti la peur, le frisson, l’adrénaline. C’est pour ça que je suis là, aujourd’hui. On m’affuble de nombreux surnoms, et on affirme que je suis l’uns des archers les plus doués de cette génération. Je ne vais pas mentir : Je suis un génie dans le milieu de l’archerie.
-Ce qui ne t’as pas empêché de perdre le tournoi avant même les demi-finales.
Gaelyo eut un rire gêné.
-C’est vrai, c’est vrai, cependant je ne peux pas nier avoir un talent exceptionnel à l’arc. Bien entendu, des personnes comme toi ou Helleniste sont à des années lumières devant moi, je ne dis pas le contraire, mais…
Roderick fit une grimace discrète en entendant le nom du Dunmer. Il se souvenait toujours de cette fameuse nuit où il avait été obligé de fuir Solitude à cause de lui.
-…Mais, reprit Gaelyo, je suis persuadé d’une chose : Le véritable génie ne peut exprimer son talent qu’en enfer. En mettant sa vie en jeu, et celle de l’adversaire également. Parce qu’il y a des techniques et des expériences qu’on ne peut acquérir qu’en jouant avec la mort et en la donnant. Moi je n’ai jamais vu l’enfer de mes yeux, et c’est pourquoi je ne peux pas progresser. Si je devais donc résumer la raison de ma présence ici, ce serait que je suis là pour voir l’enfer.
Roderick sourit de nouveau. A mesure qu’il parlait, il avait l’impression de se revoir dans ce Bosmer, lui, plus jeune. Sûr de lui, talentueux, cherchant le risque et les découvertes.
-Et toi ? fit Gaelyo. Tu as déjà vu l’enfer ?
Roderick se gratta le menton comme s’il réfléchissait.
-L’enfer ? Hum… Je dirais que je n’ai jamais vu autre chose.
Le Bréton fit un clin d’œil à Gaelyo.
Les deux hommes remontèrent une avenue et furent interpelées par un garde.
L’homme s’approcha, à cheval. C’était un grand Argonien aux écailles tellement noires qu’elles en paraissaient bleues, portant une armure poussiéreuse. Une hache se balançait à sa ceinture. Son regard était celui d’un chien féroce.
-Un Molosse, souffla Gaelyo à Roderick. Tiens-toi droit, et ne fais pas le malin. Ces gars-là ne plaisantent pas. Une parole maladroite et ils te font arracher publiquement la langue. Un geste de travers et ils te coupent les deux mains avant de te suspendre au-dessus des portes de la ville.
-J’ai compris.
Le Molosse stoppa sa monture devant eux et leurs barra la route.
-Holà, vous entrez dans le troisième cercle, m’sieurs… Eh, mazette, un Bréton et un Elfe des Bois. V’là deux visiteurs incongrues dans une ville Argonienne…
-Excusez-nous, nous voulions traverser le pont, fit Roderick d’un ton aimable.
-Hé, hé, hé, pas si vite, belle gueule. Va falloir me dire vos intentions, avant d’passer. On veille au grain et à l’œil, mes gars et moi. Z’êtes des voyageurs ?
-Oui, répondit Gaelyo.
-J’m’adresse au Bréton, l’Elfe.
Son ton s’était fait agressif. Le racisme anti-Elfe ne touchait pas que les Dunmers.
-Bon, continua le Molosse en se curant le nez et en se tournant vers Roderick. Vous allez où ?
-Chez les Biz-Khil.
Le guerrier eut un hoquet. Il pâlit légèrement et fit reculer son cheval d’un pas.
« Il a peur, pensa Roderick. Peur des Biz-Khil. »
-Vous leurs voulez quoi, à ces maudits diables ?
-Nous engager chez eux.
-F’rez mieux de rebrousser ch’min tout de suite, mes gaillards. Z’avez l’air plutôt jeunes. Pas la peine d’écourter votre vie en toquant chez ces sorciers. C’est la demeure du démon, là-bas, c’moi qui vous l’dit. D’vriez pas leur tourner autours.
-Pourriez-vous néanmoins nous indiquer la route à suivre ?
Le Molosse renifla et cracha par terre.
-Z’avez qu’à tourner à gauche, longer la place, prendre la première à droite, passer à côté du château, continuer sur, quoi, une bonne centaine de mètre, descendre la rue des joailliers, et vous y êtes.
-Merci bien.
Le Molosse s’écarta et les regarda passer devant lui.
-On pourra pas accuser Jildmar Front-qui-Brille de pas vous avoir prév’nu ! Vous finirez comme tous les aut’, c’est tout c’que vous gagnerez !
Gaelyo et Roderick ignorèrent la menace et suivirent le chemin jusqu’à arriver devant la demeure des Biz-Khil, un magnifique et gigantesque palace en pierres blanches, entouré de colonnes et de fontaines.
Un silence de mort régnait autours de l’édifice.
-Bon, fit le Bosmer. Ca à l’air d’être ici. On toque ?
Roderick s’approcha de la porte et leva la main pour toquer mais celle-ci s’ouvrit avant qu’il ne l’ait touché. Un homme se présenta devant Roderick et Gaelyo. Sûrement un majordome des Biz-Khil.
Etonnament, il n’était pas Argonien mais Impérial. Il était maigre à faire peur, assez grand, et chauve. Il était vêtu d’un ensemble de tissus chatoyants, bleus, verts et mauves, et de chaînes en or et en argent qui l’enlaçaient comme une multitude de serpents métalliques et cliquetant.
Ses doigts, fins et longs, étaient couverts de bagues et de pierres précieuses. Son nez était percé par une dizaine de petits piques en acier, et il portait deux énormes anneaux aux oreilles. Ses deux yeux étaient maquillés et brillaient d’un éclat malicieux.
Il était extrêmement pâle, mais d’une pâleur étrange. Translucide.
L’étrange individu sourit et fit un geste théâtral de la main.
-Bienvenue dans la demeure de mes Maîtres. Vous avez trouvés facilement j’espère ? Oh question idiote, l’endroit est célèbre et on a bien du vous indiquer le chemin, n’est-ce pas ?
Avant que Roderick ne puisse répondre, l’Impérial enchaîna, avec un nouveau geste ample qui fit tinter les multiple bijoux qu’il portait.
-Et j’ai affaire à…
Roderick voulut dire son nom mais, à une vitesse impressionnante, mais néanmoins sans brutalité, l’individu lui posa un doigt sur la bouche.
-T-t-t-t-t… Ne dites rien. Le jeu n’est plus amusant si l’on donne la réponse trop tôt. Roderick Lustwick et Gaelyo le Perce-Cœur. Je suis honoré de me trouver en présence de deux personnages comme vous. Votre renommée vous précède partout où vous allez.
L’Impérial éclata d’un rire cristallin.
-Comment connaissez-vous nos noms ? s’enquit Gaelyo.
-Connaître, savoir, apprendre, deviner. Instinct, réflexion, observation, mémorisation.
L’Impérial, sans avoir répondu à la question, éclata de nouveau de rire.
-Suivez-moi, je vous prie.
L’homme ôta son doigt des lèvres de Roderick et s’éloigna. Roderick fit une grimace en s’essuyant la bouche. Il ne savait pas bien comment l’expliquer mais le contact de l’Impérial était… froid. Il n’aurait pas ressenti autre chose en touchant un cadavre.
-Eh bien, entrons, alors, fit Gaelyo.
Les deux archers pénétrèrent dans l’étrange demeure.
C'est une torture de couper ici ! J'ai hâte de voir la suite ! Sinon c'est toukours aussi bien :D
Content que ça te plaise
La suite peut-être ce soir si je suis motivé.
Je viens de lire tout d'une traite et j'ai adoré
Toñ style est propre et simple,les personnages sont très charismatiques dans l'ensemble (mention spéciale au rôdeur ) et l'histoire est très prenante. Surtout ne t'arrête pas !
GENIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAALLLLLLLLLLLLL
LLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLL
LLL!!!!
la suite viiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiittttte
J'up
Sweet quand ?
Maintenant
Chapitre 42 :
L’intérieur du hall était richement décoré et éclairé d’une dizaine de lustres, au plafond. L’Impérial s’approcha des deux hommes avec un sourire. Non, pas l’Impérial. Un autre. Un Altmer, cette fois, mince, aux cheveux courts, paré de multiples bijoux et pierres précieuses, comme l’Impérial.
Roderick le chercha des yeux. Il avait seulement relâché son attention une demi-seconde. Comment l’Impérial pouvait-il avoir disparu aussi vite ? Et où était-il allé ?
L’Altmer leur fit un signe.
-Allons, messieurs, suivez-moi.
Gaelyo et Roderick se regardèrent, perplexes, avant de marcher à la suite de l’Altmer. Ils ne remarquèrent pas que, derrière eux, la porte se referma sans bruit.
A la suite du majordome, ils montèrent de hautes marches en marbre et arrivèrent jusque devant une large porte en bois sombre, aux poignées en argent.
-Entrez et patientez, je vous prie, fit l’Altmer. Les Biz-Khil ne tarderont pas à s’occuper de vous.
Gaelyo poussa la porte et entra, suivit de Roderick.
La pièce qui s’étendait devant eux était assez gigantesque. Circulaire, elle contenait trente-deux portes, sans compter celle qu’ils venaient de passer pour entrer. Et, à leur grande surprise, elle était bondée.
Une trentaine de personnes se trouvaient là, discutaient , riaient, marchaient.
Dès qu’ils entrèrent, tous les regards se tournèrent vers eux.
-Ah, fit une voix. Des nouveaux !
-On va peut-être enfin s’occuper de nous, dit une autre.
-Ca fait trois heures qu’on attend bon dieu !
-Un peu de calme, les Biz-Khil sont sans doute en retard.
-Moi j’aimerais qu’on m’explique ce que je fais là.
Roderick détailla toutes les personnes présentes.
Il y avait là des guerriers, des magiciens, des archers, des assassins… Un attroupement assez hétéroclite. Tous venaient sans doute postuler pour le poste de mercenaire.
La plupart étaient assis. En effet, la pièce était dotée de plusieurs chaises et tables, comme une auberge.
Roderick et Gaelyo allèrent s’asseoir à une table libre.
-Qu’est-ce que ça veut dire ? fit le Bosmer. Pourquoi devons-nous attendre ici ?
-Aucune idée.
-Alors vous venez d’arriver ? fit une voix.
Roderick tourna la tête vers un Rougegarde musculeux vêtu d’une armure de peau et dont la poigne d’un marteau à deux mains dépassait d’entre les épaules. Il avait les cheveux bouclés et une courte barbe. Il devait avoir la trentaine et les cicatrices sur son visage attestaient des batailles qu’il devait avoir mené et de la longue carrière de guerrier qu’il avait sans doute derrière lui.
-Je m’appelle Kris, dit-il en s’asseyant avec un sourire. Vous venez pour l’annonce, vous aussi ?
-Oui, répondit Gaelyo. Et toi ?
-Comme tout le monde.
-Dites, demanda Roderick, vous attendez tous là depuis combien de temps ?
Kris haussa les épaules.
-Aucune idée. Moi je suis arrivé il y a trente minutes, mais d’après ce que j’ai entendu autours de moi, certains sont là depuis plusieurs heures.
-Vous aussi, vous avez été accueillis par le drôle d’Impérial ?
Kris rendit un regard étrange à Roderick.
-Non. C’est un Nordique qui m’a amené ici, couvert de bijoux et de voiles. Je pensais que c’était la même pour tout le monde.
-Attendez, il y a combien de majordomes ici ? fit Gaelyo avec un sourire.
-Intriguant, dit Roderick pour lui-même. Et personne ne vous a dit quand les Biz-Khil allaient nous recevoir ?
-Non, répondit Kris en secouant la tête. On m’a dit d’entrer et de patienter. Vous-aussi ?
-Oui.
-Il y a autre chose qui me gêne, intervint Gaelyo. Nous sommes trente-deux et il y a trente-deux portes. C’était calculé ?
-Trente-deux portes ? lâcha Kris. Non, il y en a trente. Reg…
Le Rougegarde se retourna et se rendit compte qu’il y avait bien trente-deux portes. Il hoqueta.
-Bon dieux, il y a cinq minutes, il y en avait trente !
-Tu es sûr que tu as bien vu ? dit Roderick.
-Certains. Je ne suis pas l’homme le plus intelligent du monde mais je sais compter !
Un peu plus loin, les mercenaires s’impatientaient et parlaient de plus en plus fort. L’uns d’eux, un Orque trapu à la longue chevelure et aux épaules larges, finit par se lever et frapper contre une table du plat de la main.
-Bordel ! Ca fait cinq heures que j’attends ! Les Biz-Khil se foutent de notre gueule ! Ceux qui sont rentrés avant nous ont sûrement du attendre et sont morts de vieillesse et d’ennui, voila pourquoi ils ne sont jamais ressortis !
Il y eut plusieurs éclats de rire.
-Il n’a pas tort, murmura Kris à Gaelyo.
-Je ne compte pas attendre indéfiniment, hurla l’Orque. Je m’en vais dire deux mots à ces Biz-Khil, moi ! Qui m’aime me suive !
-Personne ne t’aime, fit une voix.
Néanmoins, plusieurs mercenaires se levèrent à sa suite. L’Orque se dirigea vers unes des portes et porta la main à la poignée avant de la tourner et la secouer. Il grogna.
-Fermée.
Il recula de deux pas avant de foncer vers la porte et la percuter avec son épaule. La porte ne trembla même pas.
-Solide, remarqua Roderick. Ca n’a pourtant l’air de n’être que du bois.
L’Orque se tourna vers l’assemblée.
-On est enfermés les gars ! Ce putain de majordome Khajiit nous a tous enfermés ici !
-Tiens, c’était un Khajiit pour lui, dit Kris.
Un homme se leva d’une table. Il était mince et plutôt petit, et portait une cape noire et une capuche. C’était un jeune Dunmer aux grands yeux brillants et au sourire charmeur. Il n’arborait aucune arme à sa ceinture, pourtant, il émanait de lui une aura… dangereuse.
-Aucune porte n’est jamais fermée, dit-il. Juste un peu plus difficile à ouvrir.
Le petit Dunmer s’approcha de la porte d’un pas gracieux, presque un pas de danse, en sifflotant.
-Allons-bon, un voleur, grogna l’Orque.
Le Dunmer se pencha sur la porte et ouvrit la main. Une seconde plus tard, un crochet apparut entre ses doigts, jaillissant d’on-ne-sait où. Le voleur l’inséra dans la serrure et, avec des gestes fluides et précis, exécuta plusieurs rotations et examina le mécanisme de la porte en profondeur. Au bout d’un court instant, il retira le crochet.
-T’as réussit à l’ouvrir ? demanda un mercenaire.
-Non, répondit le Dunmer d’un ton neutre. Ou plutôt, si. En fait, la porte est ouverte. J’ai inspecté la serrure et elle n’est pas fermée. Normalement, il suffirait d’incliner la poignée et de pousser pour l’ouvrir.
-Quoi ?
Tous se regardèrent.
-Un sortilège de Verrouillage Incontestable, lança une voix.
Tous les regards se tournèrent vers un homme, assis dans un coin. Un Bréton d’une trentaine d’année, soigneusement coiffé et occupé à se lisser les ongles avec une petite dague. Il avait un petit sourire et semblait parfaitement décontracté.
-T’es qui toi ? fit l’Orque d’un ton méfiant.
-Un simple mage anonyme.
-C’est quoi un sortilège de… machin truc là.
-Le sortilège de Verrouillage Incontestable, expliqua le mage d’une voix tranquille, sans même regarder ses interlocuteurs. Aussi appelé l’Enchantement de Tarwyn, du nom de son créateur, un sorcier paranoïaque ayant vécu il y a plusieurs siècles et persuadé qu’on voulait lui dérober ses travaux. Il a lancé un sort à toutes les portes et les fenêtres de sa tour et s’est suicidé. Le problème, c’était que ce mage était doué. Du coup, personne n’a jamais pu y pénétrer, et ses secrets sont donc morts avec lui.
-Euh… Et ça consiste en quoi ce sort ?
Pour la première fois, le mage leva les yeux avec un air dépité.
-Es-tu stupide ? Ce sortilège permet de verrouiller mentalement une porte à jamais, et quels que soient les moyens qu’on utilisera ensuite, que ce soit de la crocheter ou de la défoncer, il sera strictement impossible de l’ouvrir. Seul le lanceur du sort peut l’annuler, ou…
-Ou ? demanda le petit Dunmer qui s’était approché.
-Ou grâce à un sort d’Ouverture Incontestable, le seul contre-sort qui existe.
-Tu serais capable de l’utiliser ?
Le mage sourit.
-J’ai déjà essayé en entrant. Je suis arrivé le premier, ce matin, j’ai eu tout le loisir de tenter de l’ouvrir. Seulement, la personne qui a lancé ce sort doit être bien plus puissante que moi. J’ai tout essayé, croyez-moi, alors n’espérez pas pouvoir l’ouvrir.
-Alors qu’est-ce qu’on fait ? fit un mercenaire.
-Rien, répondit le mage en reprenant son lissage d’ongle. On attend, tout simplement.
-Bonne réponse, lança une voix.
Tous sursautèrent et se tournèrent vers un coin de la salle. Même le mage releva brusquement la tête et s’interrompit dans sa tâche.
Un majordome Bosmer se tenait là, vêtu comme tous les autres, d’une quantité faramineuse de bijoux et de tissus colorés. Un sourire avenant se dessina sur son visage.
-Merci à tous d’avoir patienté. Nous sommes au complet. Je vais maintenant vous expliquer comment rencontrer les Biz-Khil.
On se croirait dans une série américaine : tu coupes toujours au moment de suspens ! Je me fais une petite idée de la suite mais j'attends de voir ce qu'il va se passer Toujours un bon chapitre, comme d'habitude
Très bon chapitre ! Ça pue la sorcellerie chez les Biz-Khil
"Je me fais une petite idée de la suite "
Ah, vas-y, expose ton idée
Chapitre 43 :
Le Bosmer passa son regard sur les personnes qui lui faisaient face.
-Quoi ? hurla l’Orque. Vous nous faites attendre des heures et ensuite vous arrivez comme une fleur, sans explications ?
-Il vient de dire qu’il va tout nous expliquer, le coupa le petit Dunmer d’un ton sec. Alors tais-toi un peu et écoute.
Le Bosmer s’inclina légèrement.
-Merci beaucoup, sieur Dunmer. Je vais pouvoir vous expliquer comment rencontrer les Biz-Khil.
Il exécuta un geste théâtral qui fit cliqueter ses chaînes et ses pierres précieuses.
-Messires, sachez que mes Maîtres souhaitent d’abord vous tester, avant d’entrer en contact avec vous. Il n’est un secret pour personne que les Biz-Khil pratiquent la magie et se vouent à certaines arcanes. Aussi, leur demeure est quelque peu particulière. Elle n’a pas été conçue pour être explorée normalement.
-C’est-à-dire ? demanda Kris en se levant.
-Je vais vous indiquer le chemin à suivre. Il est fort simple. Contentez-vous de suivre mes instructions.
Le Bosmer, en orateur expérimenté, laissa un instant de silence.
-A partir du moment où vous passerez votre porte, vous devrez les respecter scrupuleusement, d’accord ?
Les mercenaires hochèrent la tête.
-Tout d’abord, vous ne devrez ouvrir que les portes à poignée d’argent, et uniquement ces portes là, suis-je bien clair ? N’importe laquelle, la première qui se présentera devant vous, du moment que sa poignée est faites d’argent.
Le Bosmer continua avec un nouveau geste dramatique et un sourire.
-Ensuite, vous ne devez emprunter d’escaliers sous aucuns prétextes. Qu’ils montent ou descendent, ne prenez jamais d’escaliers.
-A quoi ça rime, tout ça ? gronda l’Orque. J’aime pas ça.
-La ferme, souffla le Dunmer.
Le Bosmer reprit.
-Pour finir, je vous déconseille fortement d’entrer dans une pièce, quelle qu’elle soit. Restez sur le chemin et ne le quittez pas.
-C’est tout ? demanda un mercenaire.
-Si vous suivez ces instructions sans faillir, vous arriverez jusqu’aux Biz-Khil, oui.
-Et si l’on transgresse les règles ? demanda le mage.
Le Bosmer le regarda longuement. Son sourire disparut.
-Vous êtes libres de ne pas les respecter. Je vous le déconseille, mais je ne pourrais vous en empêcher. Vous êtes totalement libre de vos choix, où que vous vous trouviez dans cette demeure. Mes Maîtres tiennent à ce que vous ne subissiez aucunes restrictions.
Le mage hocha la tête en se remettant à s’occuper de ses ongles.
-Hum… Ca me va. C’est bon, je suivrais les règles.
-Bien, répondit l’Elfe en reprenant son sourire aimable.
L’Orque cracha par terre.
-Moi ça m’plait pas. Il m’arrives quoi si je décide de prendre une porte avec une poignée qui n’est pas en argent ? Où si je descends un escalier ? Où si je m’aventures dans une pièce ?
Le Bosmer haussa les épaules.
-Vous verrez bien si vous essayez. Je le répète, vous êtes libres de vos choix. Personne ne vous empêchera de bifurquer de chemin. Cependant, je répète également qu’il serait dommage de ne pas suivre les règles. Le jeu en perd son intérêt, n’est-ce pas ?
« Il parle comme l’Impérial, pensa Roderick. Etrange. »
-Mouais, répondit l’Orque.
Le Bosmer continua.
-Sur votre route, vous croiserez sans doute la population du palais. Il ne fait aucun doute qu’ils essaieront de vous adressez la parole. Répondez-leurs ou non, prêtez-leur attention ou pas, à vous de voir. Tant que vous gardez mes instructions en tête, et si vous les suivez, il n’y aura pas de problème.
Un mercenaire s’ébroua, un vieux Khajiit borgne armé d’un katana à la ceinture et d’une arbalète dans le dos.
-Bon, lança-t-il, on peut y aller alors ?
Le Bosmer se racla la gorge.
-Hum… Autre chose. Vous risquez de subir quelques… tentations, au fil de votre exploration. Je vous prierais de les ignorer, si vous le pouvez.
-Et si on ne peut pas ?
-Alors tant pis.
-Maintenant, on peut y aller ?
-Oui. Une dernière chose. Un petit conseil personnel que j’aimerais vous donner : Ne mangez et ne buvez rien tant que vous ne serez pas en face des Biz-Khil. Même si vous avez faim ou soif. Si mes Maîtres ne vous le permettent pas directement, ne touchez à aucun produit, aucun aliment. C’est tout ce que j’avais à dire.
Roderick se leva à son tour et s’étira.
-Amusant. Je suis prêt. Vous ouvrez la marche ?
-Non.
-Ah ?
-Vous y allez seul, bien entendu.
-Je vois. Le « jeu » serait trop facile, sinon.
Le Bosmer éclata d’un rire clair qui résonna dans la salle.
-Oui, beaucoup trop facile. Inintéressant.
-Je suis d’accord.
Le petit Dunmer fit craquer les os de sa nuque.
-Il y a trente-deux portes. Soit une porte par personne, j’imagine ?
-Oui.
-Avons-nous des portes désignées ?
-Non, peu importe à mes Maîtres le point d’où vous partez, puisque l’important est l’endroit où vous arriverez.
Le Dunmer se tourna vers les autres mercenaires.
-Dans ce cas, messieurs, je vous souhaites bonne chance. Nous nous reverrons peut-être tout à l’heure.
Quelques mercenaires, dont Gaelyo et Roderick, lui rendirent son salut et le regardèrent emprunter une porte et la refermer derrière lui. Etrangement, elle s’était ouverte sans difficulté. Le Bosmer n’avait pas bougé.
Le mage se leva et rangea sa dague dans son manteau.
-On peut prendre la même porte ?
-Non. Vous la trouverez verrouillée. Les portes ne s’ouvrent qu’une fois, et pour un seul être. Vous vous en doutiez, non ?
-Oui, c’était… prévisible.
Sans plus accorder d’attention aux autres participants, le mage s’engagea dans une autre porte. Plusieurs mercenaires passèrent à sa suite, sans se bousculer, dont l’Orque qui afficha une mine ébahie en réussissant à ouvrir la porte alors qu’il n’était même pas parvenu à l’enfoncer.
Le vieux Khajiit fit un signe de tête aux autres mercenaires en prenant son tour.
Il ne resta bientôt plus que le majordome ainsi que quatre mercenaires : Un Nordique vêtu d’un pagne et ne portant sur lui qu’un gourdin rudimentaire et un collier d’os, Kris le guerrier Rougearde, Gaelyo Perce-Cœur et Roderick.
Le Nordique grogna et passa unes des dernières portes libres.
Kris se tourna vers Gaelyo et Roderick.
-Bon, eh ben j’y vais. Espérons qu’on se retrouvera de l’autre côté, les gars. Et n’oubliez pas, suivez les instructions.
Il leur fit un signe et s’éloigna.
Gaelyo inspira et vérifia que son arc était bien accroché. Il posa sa main sur l’épaule de Roderick.
-J’ai été heureux de te rencontrer, Flèche Blanche. Une légende comme toi. Merci d’avoir partagé un petit bout de route avec toi.
-Eh, fit Roderick en riant, arrêtes. Tu parles comme si on allait à la mort et qu’on se voyait pour la dernière fois.
-C’est peut-être le cas, intervint le majordome d’une voix douce. Vous vous apprêtez à jouer à un jeu dangereux. Amusant mais dangereux.
-Dans ce cas, fit Gaelyo, je te le dis, Roderick Lustwick : T’es quelqu’un de bien.
-M… Merci.
Gaelyo lui tapa amicalement sur l’épaule et s’engagea dans l’avant-dernière porte, qu’il referma derrière lui.
Le majordome Bosmer s’approcha du Bréton.
-A vous, maintenant.
-Ouais, ouais.
Roderick s’avança vers la dernière porte. Il nota que toutes les poignées étaient en argents.
« Comme par hasard. »
Puis, il la poussa.
Certains d'entre vous l'aurez remarqué, cette scène est très fortement inspiré d'un bref passage d'un livre ( que j'adore ) dont j'ai repris le concept, en le modifiant bien évidemment. Pour ceux qui ne l'auraient pas reconnus, je vous laisse chercher