Encore un.... Dommage,il avait l'air intéressant (comme beaucoup d'autres remarque )
Non mais c'est bien de faire mourir les persos principaux... Mais ils crèvent trop vite et en trop grand nombre à mon goût. Regarde Gaelyo, on le connaissait à peine, on ne s'y était même pas attaché. Maintenant, à chaque nouveau perso, je me dis : "beh il est mort dans 3 chapitres". C'est carrément un sketch. Y a que le héros, le general Orc et l'homme au masque qui n'ont pas l'espérance de vie d'une blondasse dans un film d'horreur.
M'enfin bon, c'est que mon avis.
De là à dire que des persos comme Gaelyo sont des persos principaux, euh... C'est juste des rencontres de Roderick + Je rappelle qu'il est apparu dès les premiers chaps, donc espérance de vie pas si courte que ça quand même
"J'en est marre, c'est trop réaliste ta fic, pourquoi les gens ils peuvent mourir?!"
Chapitre 46 :
Le majordome invita les mercenaires à se rapprocher. Il fit une légère pirouette et exécuta un geste théâtral.
Un instant, la pièce était vide de tout meuble.
L’instant suivant, le temps d’un clignement de paupières, une longue table de fête trônait au milieu de la salle, recouverte de mets divers et de boissons, toutes dégageant des odeurs plus appétissantes que les autres.
Il y avait là des plats venant des quatre coins du monde.
Dans la même seconde, des chaises, exactement le nombre exact de mercenaires, apparurent des deux côtés.
Le majordome éclata de rire devant l’air éberlué des spectateurs.
-Festoyez, mes amis ! Buvez, mangez, fêtez votre victoire, car à partir de maintenant, vous entrez au service des Biz-Khil !
Les mercenaires se regardèrent.
-Et nous ne les rencontrons pas ? demanda Kris d’une voix forte.
-Ils vont bientôt se présenter à vous, répondit le majordome. Détendez-vous, en les attendant.
Roderick s’attabla en même temps que les autres. La plupart se jetèrent sur la nourriture. L’Orque attrapa un pichet de bière et en engloutit le contenu en un instant, en renversant partout, mais riant bruyamment.
Des conversations naquirent ici et là.
Roderick vit le vieux Khajiit discuter avec un Impérial, et éclater de rire à l’unes de ses blagues. L’Orque s’était mis debout sur une chaise et raconta, à grand renfort de gestes et de cris, un combat épique qu’il avait mené sept ans plus tôt face à un tigre à dents de sabre, en Orsinium… à mains nues.
Un mercenaire sortit une harpe de sa sacoche et entreprit de jouer un air guilleret.
Roderick remarqua que le majordome s’était volatilisé. Il ne s’en formalisa pas.
L’ambiance était festive, la chaleur agréable, et l’odeur des mets plus qu’appétissante.
Kris s’installa à côté de Roderick et arracha une cuisse d’un énorme poulet fumant. Il mordit allègrement dedans en mastiqua avec délice.
-Hummm… C’est bon… Bordel, ça fait du bien d’en avoir finis avec toutes ces conneries et de pouvoir souffler. Combien de temps on est resté là-dedans ?
Ce fut le mage qui répondit à la place de Roderick. Il venait de s’asseoir à sa droite.
-Le temps a sans doute varié pour chaque individu. Une illusion est unique, dans l’espace comme dans le temps, pour chaque esprit qu’elle frappe. Nous sommes tous arrivés à peu près au même moment, avec quelques minutes d’écart, mais tout le monde n’a pas vécu l’écoulement du temps de la même façon.
Kris avait la bouche ouverte.
-Euh… Hum, pardon, j’ai perdu le fil… Sûrement les phrases trop complexes pour moi.
Le mage soupira.
-Ce qu’il veut dire, intervint Roderick, c’est que certaines personnes ont eu l’impression de tourner longtemps dans cette demeure, alors que d’autre ont vu le temps passer plus vite. Quant au temps véritable, nul ne peut le savoir. Personnellement, j’ai eu l’impression d’errer pendant des heures, voire des jours, mais j’ai entendu quelqu’un dire qu’il avait trouvé la sortie au bout de trente minutes. Tu comprends ?
-C’est tout de suite plus clair, fit Kris avec un sourire en se remettant à dévorer sa cuisse de poulet.
Le mage dévisagea Roderick.
-Oh, voila une personne moins bête que les autres. Un Bréton, qui plus est, donc un compatriote. Je peux connaître ton nom ?
-Roderick. Roderick Lustwick.
Une lueur passa dans le regard du mage.
-La Flèche Blanche ? Je veux dire… Le vrai ?
-Oui.
-Je ne pensais pas tomber sur quelqu’un de ta stature ici.
-Et toi ? Ton nom ?
-Anor Kingsming.
Roderick en resta sans voix. Anor Kingsming, l’uns des mages les plus célèbres du continent. On disait que ses conseils s’arrachaient dans les cours des rois, et que les académie de magie se le disputaient sans cesse. Il était pourtant jeune… Mais était-ce son vrai âge ? On ne savait jamais, avec les magiciens.
Quoiqu’il en soit, c’était une célébrité. D’après certains maîtres, son talent lui aurait permis de devenir archimage, s’il n’avait pas tenu à rester indépendant et parcourir les routes de Tamriel. Une légende vivante.
-Honoré de vous rencontrer, fit Roderick.
-On peut se tutoyer, entre « légendes vivantes ».
Anor fit un clin d’œil à Roderick et se détourna pour écouter une conversation, à côté. Le jeune homme resta un instant figé. Comment diable le mage avait-il fait pour reprendre exactement les termes qu’avait utilisés Roderick dans ses pensées ?
« Bah, c’est un magicien. Une personne incompréhensible, donc. »
Roderick observa un peu les personnes présentes.
Il nota que, si Kris, l’Orque, et bien d’autres mercenaires festoyaient joyeusement, certains n’avaient touchés à rien.
C’était le cas du petit Dunmer qui se balançait sur sa chaise, les bras croisé et les jambes sur la table, et qui semblait somnoler.
Le vieux Khajiit également discutait avec son voisin mais ne goûtait à rien. Anor également se gardait bien de toucher à quoi que ce soit. Et ce fut à ce moment que les paroles du majordome Bosmer lui revinrent en mémoire. Celles qu’il avait prononcées en dernier.
« Une dernière chose. Un petit conseil personnel que j’aimerais vous donner : Ne mangez et ne buvez rien tant que vous ne serez pas en face des Biz-Khil. Même si vous avez faim ou soif. Si mes Maîtres ne vous le permettent pas directement, ne touchez à aucun produit, aucun aliment. »
Roderick se pétrifia.
Il venait de refermer ses doigts sur un verre de vin au moment où il avait repensé à cela, et s’apprêtait à le porter à ses lèvres.
Roderick le lâcha brusquement, comme s’il s’agissait d’une coupe de poison. Le verre se renversa et se brisa, répandant son liquide rouge sur la nappe. Kris tourna la tête et lui lança un regard interloqué.
-Qu’est-ce qui t’arrives ?
Il avait terminé sa cuisse de poulet et entamait une tranche de lard sur une tartine de pain. Anor se tourna vers Roderick, sans un mot, et leurs yeux se croisèrent. Et dans ceux du mage, Roderick y lut : « Ca y est ? Tu as enfin compris ? »
Roderick fit volte-face et saisit Kris par l’épaule.
-Recrache !
-Hum ? Ca ne va pas ?
-Recrache ça tout de suite ! Le Bosmer ! Les règles ! Ne pas toucher à la nourriture ! Ce festin est un piège !
Les yeux de Kris s’exorbitèrent. La voix de Roderick ayant résonnée fortement, tout le monde l’avait entendu. Un silence de mort s’était fait.
Kris regarda son assiette, pâle.
-Oh, seigneur… Par les Neuf…
Un peu plus loin, l’Orque beugla.
-Quoi ?! C’est quoi ces conneries ?!
Puis, sitôt sa phrase terminée, il s’effondra sur la table, secoué de spasmes. Son visage vira au rouge, puis au noir, et ses yeux semblèrent sortir de leurs orbites alors qu’un raclement rauque jaillissait de sa gorge, comme s’il s’étouffait ou tentait de vomir.
Dans son assiette, les plats se mirent à pourrir à vitesse accélérée, se changeant en immonde amas noirâtre, couvert d’asticots et de mouches.
Roderick secoua Kris.
-Recrache ça, merde !
-‘Peux… ‘Peux pas… Pardon…
C’était trop tard.
Kris s’écroula, la tête dans sa tartine de lard, crispé et agité de tremblements, de la bave pleins les lèvres.
Tout autours, les mercenaires s’effondraient les uns après les autres et subissaient le même sort, sous le regard calme du petit Dunmer qui n’avait même pas décroisé ses bras. Un homme tenta même de se lever et de s’enfuir mais, à mi-chemin, il fut rattrapé par la mort et tomba au sol, roula et resta là, inerte, le visage gonflé et entièrement noir.
Bientôt, l’agitation cessa, et le silence revint.
Les mets, si appétissants, s’étaient tous transformés en moisissure et en produits pourris et infestés de vers.
Il ne restait plus comme personnes vivantes dans la pièce que le vieux Khajiit, le petit Dunmer, Anor Kingsming, et Roderick.
Le Bréton eut un haut le cœur en jetant un coup d’œil au visage boursouflé de Kris, à ses côtés, et à ses yeux rouges sang. Sa langue sortait à moitié de sa bouche, gonflée comme une grosse larve bleuâtre tentant de s’en extirper.
Roderick eut l’impression que ses doigts bougeaient encore. La voix du vieux Khajiit s’éleva dans la salle silencieuse.
-Les imbéciles… Respecter les règles… A quoi s’attendaient-ils en les enfreignant ? A ce qu’on les fasse gentiment sortir de la maison en leur disant « désolé vous êtes éliminé » et en leur remettant un lot de consolation ?
Le Dunmer ôta ses pieds de la table avec un soupir.
-Aucun d’entre eux n’était véritablement prêt à mourir, au final. Les gens comme eux m’ennuient. C’est parce qu’ils n’ont jamais vu l’enfer, le vrai, que leurs convictions étaient aussi faibles.
« L’enfer ? pensa Roderick. »
Le mage émit un ricanement.
-Parce que tu as vu l’enfer, petit Elfe ?
-Si je suis encore vivant, c’est que je l’ai déjà vu, répondit le voleur avec un sourire insolent et un regard provocateur.
Roderick les regarda tour à tour. Aucuns des trois hommes qui l’entouraient ne semblaient émus ou choqués par les cadavres qui les entouraient. C’était à peine s’ils leurs lançaient un coup d’œil, et ils n’avaient visiblement pas l’air dégoûté plus que ça.
« C’est eux qui ont raisons. Je suis ridicule à réagir comme ça. A partir du moment où j’ai mis un pied dans cette demeure, je m’attendais à voir la mort de près, et à risquer ma vie. Si les autres sont morts, c’est qu’ils ont fait des erreurs. Et moi je suis vivant. La loi de la nature. Le plus fort survit, et le sort du plus faible n’intéresse personne. C’est la première leçon que m’a inculquée mon maître. Et je me vantais face à Gaelyo d’avoir vu l’enfer, moi… »
-Et maintenant ? lança le Khajiit. Va-t-on devoir passer d’autres épreuves ou en avons-nous terminés ?
La voix qui lui répondit sortit d’un coin de la pièce. Tous tournèrent la tête. Le majordome Impérial fit un geste théâtral et un sourire s’élargit sur son visage.
« Lui, pensa Roderick. »
-Excellent… Formidable… Que dis-je ? Absolument incroyable ! Vous êtes les premiers, et ce depuis que mes Maîtres ont débutés leur opération de recrutement, qui parvenez au bout de ce périple… Vous êtes les seuls à avoir vaincus la demeure des Biz-Khil.
Le majordome posa un genou à terre, les yeux brillants, et baissa la tête en faisant tinter les anneaux autours de ses oreilles et les parures d’or sur ses vêtements.
-Je m’incline, oh oui, je m’incline.
Le Khajiit grogna, le petit Dunmer bailla, le mage sourit en fermant les yeux, et Roderick se contenta de fixer l’Impérial.
-Voici maintenant venu le temps de votre dernière épreuve.
-Je me disais bien que c’était trop facile, lâcha Anor.
-En quoi consiste-t-elle ? demanda le Dunmer.
L’Impérial se redressa.
-A me suivre. Et à me faire confiance.
Sympathique chapitre....
Le petit Dunmer me plait bien
Bons chapitres, j'aime bien la manière dont les rangs des mercenaires rapetissent
La scène des plats qui pourrissent me rappelle quelque chose, une scène pareille dans un film ou un livre, mais aucun moyen de m'en souvenir
+ce Anor va pas tarder à clamser/disparaître, non ?
"La scène des plats qui pourrissent me rappelle quelque chose, une scène pareille dans un film ou un livre, mais aucun moyen de m'en souvenir "
Ah ben dans ce cas là ce n'est pas voulu alors, j'ai jamais vu ça dans un film/livre, mais une scène de ce genre doit sûrement exister.
+ Ouvrons les paris sur "Qui va mourir dans le prochain chapitre"
Je parie sur le bréton, vu que les fameuses "légendes" t'aimes bien les descendre...
moi je dis le kajhit /
Moi aussi, je dis le Khajiit
Le khajiit ou le dunmer et ... sweet !
je dirais que c'est le dunmer qui va mourir
Ou alors l'orc general !!!!
Chapitre 47 :
-Pourrait-on avoir plus de précisions ? demanda le Dunmer.
-L’épreuve consistera à accepter de me suivre derrière cette porte, fit le majordome en se tournant vers un mur de la pièce.
Alors qu’il n’y avait rien à cet endroit à l’entrée de Roderick, on pouvait maintenant y voir une porte grise. Et une poignée en bois. Pas en argent.
-Où est le piège ? demanda le Khajiit d’un ton suspicieux.
-Permettez que je m’explique.
L’Impérial reprit un air sérieux et cessa de faire tinter ses bijoux et ses chaînes.
-Comme vous vous en doutez, toute les épreuves que vous avez passés, tous les dangers que vous avez affrontés jusqu’à maintenant n’ont eu d’autres objectifs que de vous tester, sur différents aspects. Les multiples pièces que vous avez traversés, les visions fantasmagoriques que vous avez eu, tout cela nous a permis de vérifier à la fois votre résistance mentale, vos capacités physiques et votre volonté.
-Et le banquet ?
-Votre concentration, votre mémorisation et, essentiellement, votre aptitude à obéir aux ordres, malgré les tentations. Vous êtes avant tous des mercenaires, et mes Maîtres tiennent à ne pas engager de jeunes chiens fous, d’insolents ou d’idiot. La discipline, à la fois face à vos supérieurs mais face à vous-même, est primordiale.
-Je vois.
L’Impérial continua.
-Cette épreuve va maintenant tester le point le plus important, celui sur lequel comptent le plus les Biz-Khil. Votre capacité à désobéir aux ordres.
Il y eut un silence. Le Khajiit haussa un sourcil.
-Pardon ?
-Plus précisément, votre instinct. Soyons honnête, vous n’avez absolument aucun moyen de savoir si ce que je dis est la vérité ou non, si c’est une vraie épreuve ou simplement un énième piège visant à vous conduire à une mort atroce.
Il se tourna vers Anor.
-N’est-ce pas ?
Le mage sourit et passa sa main dans ses cheveux.
-Effectivement. Vous êtes très fort. J’ai beau essayer de lire dans votre esprit, vous dressez une véritable muraille psychique. On m’a rarement autant résisté. Qui êtes-vous ?
-Nous y viendrons plus tard, fit le majordome avec un large sourire.
L’Impérial reprit.
-Il n’y a donc qu’une seule chose à laquelle vous allez pouvoir vous fier pour prendre la décision de me suivre ou pas : Votre instinct. Une chose difficilement quantifiable. Le « quelque chose » qui fait de vous des êtres extraordinaires.
-C’est tout ? lança Roderick.
-Oui. Si vous mourrez, vous ne le devrez qu’à vous-même. Si vous survivez, également.
Roderick fit craquer les os de sa nuque.
-D’accord. Alors qu’est-ce qu’on fait ?
-Je vais m’engager derrière cette porte. A vous de prendre votre décision. Rester ou continuer.
Le majordome se dirigea vers la porte. Anor sourit et se leva.
-Je crois que c’est tout vu.
Et il s’engagea à la suite de l’Impérial. Le vieux Khajiit le suivit sans un mot, en vérifiant que son katana était bien accroché à sa ceinture. Roderick le suivit sans hésitation. Seul le petit Dunmer haussa un sourcil et resta assis.
-Eh, lança-t-il aux autres. Vous êtes bien naïfs ! C’est un piège, ça se voit !
Voyant que personne ne l’écoutait, il grogna et s’élança à leur poursuite.
-Attendez-moi ! Mais… Eh ! Attendez !
Et il traversa la porte à son tour.
Roderick regarda autours de lui. La porte donnait sur une vaste chambre circulaire, mal éclairée. Seul un lit se trouvait au centre. Anor passa son regard tout autour. Le vieux Khajiit cracha par terre. Le Dunmer se gratta la tête.
-Je vous avais dit que c’était un mauvais plan, les gars.
-Le majordome a encore disparu, fit Roderick.
-On s’est fait avoir, gronda le Khajiit. Y’a rien, ici.
-Pas si sûr, le coupa le mage en se curant les dents avec son poignard. Il y a quelqu’un dans le lit.
-Qu…
Un toussotement se fit entendre. En effet, en plissant les yeux, on pouvait apercevoir une forme sous les couettes. Celles-ci s’agitèrent et s’écartèrent. Le Khajiit recula en portant la main à son sabre. Le Dunmer fléchit les genoux et brandit deux dagues, apparues comme par magie dans ses mains, et Roderick saisit son arc. Seul le mage ne bougea pas d’un pouce.
-Du calme, dit celui-ci. Vous pouvez vous détendre. Vous faites face à votre nouvel employeur.
-Pardon ?
Roderick observa le lit. Une petite silhouette fine se hissa hors de l’amas de coussins et de draps et une petite tête écailleuse se dressa au-dessus, dardant vers les mercenaires un regard doré de reptile. Une voix chevrotante s’éleva.
-Qui êtes-vous ?
-Hein ? fit le Khajiit.
-Feyraut ? Où es-tu, mon brave Feyraut ?
-Ici, Maître.
Le majordome Impérial était apparu à côté du petit groupe. Il leur fit une vive révérence avant de rejoindre son Maître de quelques pas gracieux, presque surnaturels. Roderick aurait juré qu’il n’avait pas touché le sol.
-Qui sont ces gens ? fit la voix.
-Vos nouveaux serviteurs, Maître. Les mercenaires que nous avons engagés. Pour qu’ils se chargent de… vous savez quoi.
-Les… mercenaires ?
La tête se leva un peu plus et les couvertures s’écartèrent, dévoilant un minuscule vieillard Argonien décharné, aux joues creuses, aux écailles ternes mais aux dents brillantes. Il émanait pourtant de lui quelque chose… Quelque chose que ne dégageaient que les hommes puissants. Roderick avait déjà ressentit cela dans sa vie. Rarement.
Son maître, son mentor, la femme qui lui avait tout appris, semblait entourée de la même aura.
D’une autre manière, le Rôdeur diffusait quelque chose de semblable autours de lui.
Et, en bien plus faible quantité, l’Ancien Vampire qui se faisait appeler l’Egorgeur, à Helstrom, lui avait donné la même sensation, quand il lui avait fait face.
En règle général, Roderick était très peu impressionnable, mais face à ce petit être pourtant ridicule de faiblesse –un souffle l’aurait sans doute éparpillé au vent-, le Bréton se sentait comme écrasé. S’il ne s’était pas retenu, il aurait instantanément posé un genou à terre et baissé la tête, sous le regard doré du Biz-Khil.
Les mercenaires à ses côtés semblaient ressentir la même chose puisque le Khajiit s’était mis à transpirer et à haleter, que les jambes du petit Dunmer tremblaient comme si elles avaient du mal à le soutenir, et que l’expression suffisante du mage avait disparu sitôt que les yeux de l’Argonien s’étaient posés sur lui.
-Vous vous souvenez ? reprit le majordome Impérial d’un ton plein de respect. L’annonce que vous avez fait passer…
-Je m’en souviens. Ils ont donc réussit ? Mais… Où sont les autres ? Ils ne sont que quatre, Feyraut !
-Ce sont les seuls à avoir survécus, Maître.
-Comment ?
-Depuis que les plus fameux combattants du continent défilent dans votre demeure, seuls ces quatre là sont parvenus à passer les multiples pièges et dangers qui les guettaient, et à se présenter devant vous. Ils ne sont peut-être que très peu, mais ce sont les meilleurs.
-Ils ne sont pas de taille.
Le majordome releva les yeux avec surprise.
-Je vous demande pardon, Maître ?
Le frêle Argonien passa son regard sur les quatre hommes à l’entrée de la chambre. Un regard tellement profond que Roderick faisait de son mieux pour ne pas le croiser, de peur de s’y noyer. Pourtant, il était comme attiré par une force irrésistible.
-Ils ne sont pas de taille, répéta le Biz-Khil d’une voix tremblante. Aucun de ceux qui me font face n’est capable de « le » tuer. De me débarrasser de ce monstre. Ils sont trop faibles.
-Mais, Maître, plaida le majordome, ils ont passés le test. Ils sont…
-Ils sont trop faibles, s’entêta l’Argonien. Renvois-les. Donne-leur de l’or, autant qu’ils veulent, et renvois les chez-eux, et laisse-moi dormir. Réveille-moi quand tu en auras trouvés des plus forts.
Le majordome se redressa et jeta un regard désolé aux quatre mercenaires. Roderick était abasourdi.
Après tout ce qu’il avait fait, tous les dangers qu’il avait bravé et auxquels il avait survécu dans les couloirs de cette maison de fou, on le renvoyait, comme ça ? Parce que, juste en posant les yeux sur lui, ce vieillard avait jugé qu’il n’était pas apte à s’occuper de son problème ?
Et Kris ? Et Gaelyo ? Et tous les autres mercenaires qui étaient morts, aujourd’hui, comme les mois précédents ? Tout ça pour rien ?
Le Bréton vit une lueur de colère briller dans les yeux du Dunmer, dont les jambes ne tremblaient plus. Même Anor s’était crispé et affichait un visage fermé et impénétrable. Quant au Khajiit, il semblait bouillir de rage.
Le majordome s’approcha d’eux alors que le Biz-Khil s’enfouissait sous ses couvertures.
-Suivez-moi, je vous prie, dit-il d’un ton navré. Je vais vous conduire à la sortie et vous dédommager pour vos efforts. Désolé.
La voix du Khajiit résonna dans la salle.
-Quoi ?
Il n’avait pourtant pas crié, mais la colère contenue était parfaitement audible. Personne ne bougea.
-Quoi ? reprit-il. C’est comme ça que ça se finit ? Des gens sont morts pour les caprices de ce vieillard, et nous-mêmes avons faillit partager leur sort, pensant qu’une récompense nous attendait à la clé, que nous n’agissions pas en vain, et on me dit maintenant de rentrer chez-moi ? Bonjour, au revoir, merci d’être passé, réessayez une prochaine fois ? C’est ça ?!
-S’il-vous-plait, fit le majordome, je vous prierais de ne pas hausser le ton en la présence de mon Maître. Si vous avez des reproches à faire, je…
-Laisse, intervint le vieil Argonien en relevant lentement la tête. Laisse-les s’exprimer, Feyraut.
Roderick s’approcha.
-Vous ne me connaissez pas, dit-il en s’adressant directement au Biz-Khil. Que vous me fassiez passer un test, que j’échoue et que vous ne m’acceptiez pas, je l’accepte. Que je le réussisse et que, d’un regard, vous prétendiez juger mes compétences et les connaître mieux que moi, assez en tout cas pour déterminer que je ne suis pas apte à entrer à votre service, ça, je ne le conçois pas.
-Je suis d’accord, approuva le Dunmer en s’avançant à son tour. Vous affirmez que je suis trop faible ? Et de quel droit ? Vous ne savez rien de ce dont je suis capable, et je défie à quiconque, même à un magicien comme vous, de m’évaluer et de prétendre me connaître. Vous seriez sans doute surpris de savoir ce que je vaux vraiment.
Ce fut au tour d’Anor de s’approcher.
-Je ne peux qu’approuver mes camarades, dit-il d’un ton plus calme que ceux des autres mercenaires, mais néanmoins chargé de reproches. Cependant, je suis prêt à accepter votre jugement. J’aimerais simplement que vous nous expliquiez ce qui vous pousse à nous repousser ainsi.
L’Argonien, pour la première fois, sourit.
-Je vois que vous êtes tous très courageux. Votre détermination, votre volonté, votre ténacité sans faille, pas besoin d’être un grand sorcier pour les sentir. Et vous avez la langue bien pendue.
-Et donc ? lâcha le Khajiit en grondant.
-Maître… fit le majordome.
-Laisse-moi finir, le coupa le Biz-Khil.
-Vous n’avez pas à leur révéler cela, insista-t-il avec véhémence.
-Je t’ordonne de te taire, Feyraut.
L’Impérial, docile, hocha la tête et s’écarta légèrement. L’Argonien reprit d’une voix fatiguée.
-Je ne le nie pas, je ne peux vous cerner complètement, ni déterminer vos limites et évaluer vos forces respectives. Néanmoins, je peux sans hésitation affirmer être capable de tous vous éliminer d’un geste du doigt.
Les mercenaires se regardèrent.
-Pardon ? fit le Dunmer avec un sourire insolent. Tous nous tuer avec un seul doigt ?
Anor le coupa d’un geste, les yeux fixés sur l’Argonien.
-Même si vous étiez capable de cela, bien que j’en doute fortement, car je me sais parfaitement capable de me défendre, qu’est-ce que cela veut dire ?
Le Biz-Khil ferma les yeux.
-Je pourrais tous vous réduire à néant d’un mouvement, et pourtant il y a un homme que je crains, bien qu’il n’a d’humain que l’apparence. Un homme face auquel je tremble, rien qu’en pensant à lui. Face auquel je ne suis qu’un bambin, un insecte. La seule personne, et peut-être même le seul être qui me terrifie, en ce monde.
Les mercenaires se regardèrent de nouveau.
« Un tel homme existe-t-il ? pensa Roderick. »
-Et donc ? fit le jeune Bréton.
-Je voulais que vous le tuiez, répondit l’Argonien. Que vous l’éliminiez.
-Et vous jugez que nous n’en sommes pas capable ?
-Sans hésitation.
Le mage fit la moue.
-Et acceptez-vous de nous faire part de l’identité de ce cher monsieur qui vous paralyse de terreur à la simple évocation ?
Le Biz-Khil inspira, comme si prononcer ce nom lui coûtait la vie.
-Le Rôdeur, dit-il dans un souffle, si bien que Roderick eut presque du mal à entendre. Le Rôdeur, c’est comme ça qu’il se fait appeler
J' en étais sur que c' était ce connard de rodeur!! ;)
un bo morceau on a deja vu que roderick préféré courir !! mais la il est bien accompagné!!
qu'elle coup du sort celui qu'il veut fuire devient sa proie!!
l' enfer oui!! l' enfer il va le connaitre et devoir l' afronter!! ;)
vivement la suite !!!!
Je rajoute : Owned à tous ceux qui pensaient que quelqu'un allait mourir dans ce chap