Belle suite, bon suspens.
400eme post :D !
Merci
Bonne Fic
Re-merci
Sweeet
Oh mon dieu quelle fin de chapitre ! Suiiiite !
Arf toujours aussi mauvais, vivement la suite^^
HAAAAwawawawawwawawa pinese c glauque
Chapitre 56 :
Roderick descendit les marches prudemment. Malgré la lueur de la torche, les escaliers menant aux sous-sols étaient traîtres et sombres. Le jeune homme finit par arriver en bas. Il regarda autours de lui.
Les souterrains étaient gigantesques, constitués de longs couloirs interminables. Le plafond était très bas et humide. Roderick aurait pu se désaltérer juste en y passant sa langue. Il entendit les pas de Fenrir derrière lui.
-A quoi servaient ces souterrains ? fit le petit Dunmer.
-Des cachots, sans doute. Des prisons. Je te rappelle que c’était une forteresse militaire.
-Je n’aime pas les prisons.
-Comme tout le monde, j’imagine.
-Les voleurs encore plus.
Roderick rit et reprit sa marche en agitant sa torche devant lui. Ils arrivèrent très vite devant des cellules. Vides. Elles étaient minuscules et seulement constituées d’un lit en fer et d’une petite fosse, dans un coin, pour faire ses besoins.
Les barreaux étaient rouillés et parfois couverts de sang.
Fenrir les fixa avec un air de dégoût.
-Il n’y a rien de pire pour un voleur que d’être enfermé.
-Allons, répondit Roderick. Je suis sûr que toi tu parviendrais à t’évader.
-Bien entendu. Tu me prends pour un amateur ?
Roderick continua son exploration. Il ne se sentait pas à l’aise dans les endroits fermés et étroits. En cas de danger, il préférait pouvoir se battre à l’air libre, et ne pas être gêné dans ses mouvements. Enfin, l’avantage d’un couloir c’est que les cibles étaient plus simples à toucher.
Fenrir ne cessait de tripoter son poignard à sa ceinture d’un air nerveux.
-Foutus cachots… J’aime vraiment pas ça.
-Tu me l’as déjà dit.
-La ferme.
Roderick se souvint de ce que lui avait dit Itan. Que les prisonniers devenaient à moitié fous, dans ces cellules. Pas à cause de l’enfermement, non. A cause des murmures, la nuit. A cause du Chuchoteur, le monstre qui en arpentait les couloirs, une fois la Lune haute dans le ciel.
« Un monstre, se dit Roderick. Et puis quoi encore ? Les Chuchoteurs, ça n’existe pas. Les vampires existent, les trolls des montagnes existent, les nymphes existent, les liches existent, les morts-vivants existent, mais les Chuchoteurs… C’est comme les Magnars, ça ne sert qu’à effrayer les enfants désobéissants. »
-Psssssssst.
Roderick, tiré de ses pensées, sursauta. Il se tourna vers Fenrir.
-Quoi encore ?
-Hein ? répondit le Dunmer. Je n’ai rien dit.
-Très drôle, soupira Roderick en reprenant sa marche.
Fenrir lui lança un regard perplexe mais le suivit. Ils arrivèrent devant une porte en fer condamnée. Il y avait une petite ouverture avec un loquet, au milieu, pour voir à l’intérieur. Roderick y jeta un œil pendant que Fenrir regardait tout autour.
-Tu vois quelque chose ? demanda le petit Dunmer.
-Des squelettes. Cinq ou six, on les distingue mal dans le noir. Enchaînés aux murs. Une sale mort. Ils devaient être emprisonnés quand le fort a été déserté. Ils ont du se demander pourquoi on ne leur apportait plus à manger. Puis… Ils ont du comprendre.
-Pssssssssst.
-Qu’est-ce que t’as dit ? fit le Dunmer.
-Je disais qu’ils ont du finir par comprendre, répéta Roderick.
-Non, juste après.
-Euh…
-Psssssssssst.
Cette fois, ils firent volte-face en même temps. Avec une vitesse exceptionnelle, Roderick saisit son arc et encocha une flèche. Un homme ordinaire n’aurait même pas eu le temps de cligner des yeux. Roderick, lui, avait déjà tiré la corde jusqu’à son oreille.
Fenrir, lui, s’était mis en position, tel un chat. Genoux fléchis, yeux plissés, et une dague dans chaque main.
Ils scrutèrent le couloir pendant quelques secondes.
-C’était quoi, ça ? demanda le petit Dunmer.
-J’aimerais bien le savoir. T’as entendu aussi ?
-Oui.
-Le vent ?
-T’as déjà entendu le vent faire ça ?
-Non. Ca ressemblait plus à…
-Un murmure.
« Les Chuchoteurs n’existent pas, se dit Roderick mentalement. Ils n’existent pas. »
-Qu’est-ce qu’on fait ? demanda Fenrir.
Une voix s’éleva, au loin, dans l’obscurité.
-Il y a quelqu’un ?
Fenrir et Roderick reculèrent instantanément. La voix reprit. C’était celle d’un vieillard. Un bruit métallique résonnait en même temps que ses paroles, comme s’il traînait des chaînes. Ou qu’il avait des fers autours des chevilles.
-S’il-vous-plait ! Il y a quelqu’un ? Venez, j’ai besoin d’aide !
Fenrir avait pâli.
-Nom de dieu… Il y a encore quelqu’un dans ces cachots après tout ce temps ?
-Non, répondit Roderick. Il n’y a plus personne. Ils sont tous morts.
-Mais…
-S’il-vous-plaaaaiiiit, fit la voix en devenant aigue.
-Au bout de ce couloir, continua Roderick, ce n’est pas « quelqu’un ». C’est autre chose.
« Les Chuchoteurs n’existent pas. »
-Pssssssssssssssssssssssssssst ! fit la voix, furieuse. Pssssssssssssssssssssssst !
« Les Chuchoteurs n’existent pas. »
-Et merde, dit Fenrir. J’ai l’impression qu’on a réveillé un truc qu’il aurait mieux valu laisser dormir.
-Psssssssssssssssssssssssssssssssssst !!!
Le murmure strident se rapprochait. Le bruit des fers retentissait dans tout le couloir, et il sembla à Roderick apercevoir une silhouette, dans l’ombre, avancer avec une démarche étrange. Inhumaine. La démarche « d’autre chose ».
« Les Chuchoteurs n’existent pas. »
-On court, fit Roderick.
Aussitôt, les deux hommes se retournèrent et s’élancèrent dans le couloir par lequel ils étaient venus, vers la sortie. Derrière eux, le son métallique s’était tu, mais le murmure, lui, se rapprochait de plus en plus.
-PssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssSSSSSS
SSSSSSSSSSSSSSSSSSSSTTTTT
!!!
-Cours ! Cours ! hurla Roderick.
-Je fais quoi, là ?! répondit Fenrir.
Ils virent les escaliers apparaître. Le murmure était devenu un grognement. L’être qui les poursuivait semblait se cogner contre les murs, dans sa course effrénée, car des bruits sourds de choc retentissaient.
Roderick mourait d’envie de regarder derrière lui. Juste un coup d’œil. Mais il ne regarda pas. Il continua de courir.
Il décocha une flèche dans son dos, à l’aveuglette, sans ralentir. Il y eut un jappement de colère, suivit d’un autre grognement, puis le murmure reprit, insupportable. Tout proche. Roderick aurait pu sentir le souffle de la créature sur sa nuque.
Fenrir, le plus rapide, arriva aux escaliers qu’il gravit quatre-à-quatre avec une agilité impressionnante, et disparut. Roderick le talonnait. Il monta les marches à son tour en haletant. Il se prit les pieds dans une marche, trébucha, faillit tomber, se rattrapa à un renfoncement dans le mur, sentit le murmure le poursuivre, en bas, et se remit à courir.
-Vite ! criait Fenrir, en haut. Dépêches-toi !
Roderick arriva à la sortie. Il dépassa le petit Dunmer en courant, et celui-ci referma la porte à toute vitesse. Roderick souffla sa torche d’un mouvement brusque et s’en servit comme d’une barre pour verrouiller la porte.
Derrière, il y eut un choc puissant, comme si la créature s’y était cognée. Puis, le murmure reprit, mais plus en colère… entêtant.
-Pssssst… Pssssst… Psssst…
Fenrir recula de trois pas.
-Faut qu’on se casse, Roderick.
-S’il-vous-plaaaaiiiit… gémit la voix du vieillard, juste derrière la porte.
Roderick déglutit.
-Allez, on y va.
Les deux hommes s’éloignèrent de la porte, malgré l’obscurité, à pas rapides. Ils repassèrent par les cuisines et arrivèrent dans le grand hall de l’entrée. Lynris était pliée en deux et avait l’air de reprendre son souffle. Shuzug était penché à ses côtés.
-Nous n’aurions pas du nous arrêter dans ce fort, grogna Shuzug. C’est toi qui avais raison. Il faut partir, et vite.
-Exact.
Ils se retournèrent brusquement pour faire face à Roderick, dont la face était blême. Derrière lui, Fenrir ne semblait pas dans un meilleur état.
-Il faut qu’on s’éloigne de ce fort, fit le petit Dunmer d’une voix blanche. Qu’on s’en éloigne le plus possible.
-Qu’est-ce qui s’est passé ? lança Shuzug. Vous avez trouvés quelque chose dans les souterrains ?
-Non, répondit Roderick. Quelque chose nous a trouvés.
Lynris et Shuzug se jetèrent un regard.
-Bien, déclara l’Orque. Allons chercher nos chevaux.
-Mais où on va dormir, cette nuit ? demanda Lynris.
-Quelqu’un a encore sommeil ? répondit le petit Dunmer d’un ton sec.
-…
-Alors en route.
C'est sympa de pouvoir voir la scène de 2 points de vue e quelques sorte. Et j'ai une question, est-ce que tu as prévu de continuer "L'Académie des Tueurs-Nés" ?
Good ! Quand la suite???
ca fais longtemps que je suis ta fic mais j'ai jamais posté.
C'est vraiment très bon. tu est très doué.
Vivement la suite
Je viens de terminer ta fic, je la trouve génial j'ai hâte de lire la suite continue comme ça!
je vien de lire la fic d'une traite j'adore.A quand la suite ?
vraiment super!! c de mieux en mieux et pourtant ct deja hyper bien!!
Chapitre 57 :
La petite troupe s’empressa d’aller récupérer les chevaux laissés aux écuries afin de mettre le plus de distance entre elle et Fort K’tarak, le plus vite possible. Ils s’enfoncèrent dans la forêt et finirent par rejoindre la route.
Pendant plusieurs minutes, chacun garda le silence, perdu dans ses pensées, ressassant les évènements passés.
Shuzug avait le visage fermé et fixait l’horizon, Lynris semblait somnoler, Fenrir jetait de fréquents regards à ses compagnons sans pour autant prendre la parole, tandis que Roderick baillait bruyamment, le regard dans le vague.
Finalement, une petite lumière apparue, au loin, au bord de la route. Une auberge.
-Nous allons être obligés de nous y arrêter, dit Fenrir. Tans pis pour la discrétion.
-Je préfèrerais chevaucher cette nuit, répondit Roderick.
-Peut-être, mais tout le monde n’a pas ton énergie. Les chevaux tiendront sans doute, mais Lynris tient à peine sur la selle.
La Dunmer, en effet, dormait à moitié et dodelinait de la tête. Shuzug se tournait régulièrement pour la redresser, sans quoi elle serait tombée.
Roderick émit un grognement.
-Elle n’est pas habituée à ce genre d’évènements, insista Fenrir. C’est plus éprouvant que tu ne le crois. Du moins, pour les personnes normales.
-Je lui avais bien dit qu’elle n’aurait pas du venir, grommela Roderick.
Néanmoins, il fit pivoter son cheval dans la direction de l’auberge. Shuzug le regarda faire avec un sourire.
La petite troupe s’arrêta. L’établissement était plutôt discret et petit, perdu dans les bois. Néanmoins, une mélodie s’échappait de l’intérieur, ainsi que plusieurs bruits de discussions et de rires. Un homme semblait chanter.
Roderick descendit de sa monture en premier et confia les rênes à Fenrir, imité par Shuzug, qui alla attacher les chevaux à l’arrière. Shuzug réveilla Lynris et l’aida à descendre. Roderick poussa la porte du bout du pied.
A l’intérieur, l’air était chaud et agréable.
Il n’y avait que quatre personnes présentes, mais à elles seules, elles faisaient autant de bruit qu’une trentaine de clients.
Attablés autours d’une même table, il y avait d’abord un Rougegarde musclé et chauve, braillant et enchaînant chopes sur chopes, tout en cognant ses bottes de fer sur le sol à un rythme endiablé. Juste à côté, un élégant Bosmer aux longs cheveux blonds, et aux jambes croisés sur la table, faisait glisser ses doigts sur les cordes d’un luth, entonnant une paisible mélodie, et chantant doucement en souriant. En face de lui se trouvait un autre Rougegarde, plus frêle que le premier, mais plus grand, au visage plus fin et portant de longues tresses noires sur la tête, lui tombant sur les épaules.
Et entre eux…
Roderick se stoppa.
-Anor ?
Le mage tourna la tête. Le barde se tut. Les deux Rougegardes levèrent les yeux.
Anor Kingsming sourit de toutes ses dents en voyant Roderick.
-Oh, mais qui voila ! Roderick Lustwick, la Flèche Blanche ! Il semblerait que nos destins soient liés. Nous n’arrêtons pas de nous retrouver !
-La Flèche Blanche, t’as dit ? murmura le Rougegarde chauve.
-Bon dieu, le vrai Lustwick ?
Le barde, lui, ne dit rien, mais son regard fut éloquent. Roderick se passa la main dans les cheveux.
-Euh… Bonsoir.
-Hey ! Mais c’est le mage qu’on a croisé chez les Biz-Khil!
Fenrir venait d’entrer dans l’auberge. Anor sourit de plus belle.
-Et le voleur. Il ne manquerait plus que le Khajiit arrive.
A la place de celui-ci, ce furent Shuzug et Lynris qui pénétrèrent dans l’auberge. Anor haussa un sourcil.
-Une bien belle bande que voila. Souhaitez-vous partager notre table ? Après tout, la nuit est encore longue et l’aubergiste serait fort heureux de voir des clients. S’il y avait un aubergiste.
-Comment ça ?
-Cette auberge était abandonnée quand nous l’avons trouvé. On s’est approprié les lieux pour la nuit. Personne ne nous en voudras, hein ?
-Hum… Effectivement.
-Allez, prenez place !
Le barde et le Rougegarde chauve s’écartèrent légèrement pour laisser de la place au petit groupe. Roderick regarda autours de lui. En dehors d’eux, l’auberge était bel et bien vide, et les multiples toiles d’araignées au plafond et la poussière sur le sol laissait présager de la dernière fois que des clients étaient venus, en dehors de maintenant.
Un feu brûlait dans la cheminée, qu’Anor sans doute allumé. Celui-ci croisa les bras derrière sa tête.
-J’imagine que je dois faire les présentations ? Mes amis, voici Roderick Lustwick, la Flèche Blanche, le seul et l’unique. A ses côtés, Fenrir Lyruin, un voleur dont j’ai fait la connaissance chez les Biz-Khil. Et, à ses côtés, deux personnes dont j’avoue ignorer encore l’identité.
-Shuzug Gro-Yargol, fit l’Orque.
-Lynris, dit tout simplement la Dunmer.
Anor fit les présentations de l’autre côté.
-Le grand Rougegarde, là, se nomme Zemir. Le chauve, son frère, répond au nom de Marang. A côté de lui, notre musicien, Leandrey. Quant à moi, je suis Anor Kingsming. Enchanté.
Et sur ces paroles, il baisa la main de Lynris et lui fit un clin d’œil. La jeune Dunmer s’empourpra et prit un air gêné, tout en se décalant vers Shuzug. L’Orque avait croisa les bras et fixait tour à tour chacune des personnes qui lui faisaient face.
-Je croyais que tu aimais voyager seul, remarqua Roderick.
-Certes, répondit le mage, mais en partant de Gidéon, j’ai croisé ces trois hommes au bord de la route. Leur carriole s’était renversée et j’ai décidé de leur venir en aide. A l’aide d’un petit tour de magie mineur, j’ai remis la roue cassée en place et j’ai redressé le tout. Ils me sont redevables, alors ils ont proposés de… « m’escorter » durant mon voyage.
Anor retint un rire, comme si la simple idée qu’il puisse avoir besoin d’une quelconque protection l’amusait.
Zemir se pencha en avant et tendit la main à Roderick. Celui-ci la serra.
-Je suis honoré de rencontrer la légendaire Flèche Blanche, dit-il d’une voix beaucoup plus douce que son allure de guerrier ne laissait paraître. Mon frère et moi vous admirons. Chez les soldats, et tout autre combattants, vous êtes un dieu vivant vous savez ?
-Vrai, approuva Marang en hochant la tête.
-Vous êtes mercenaires ?
-« Guerriers à louer », rectifia le barde avec un sourire. Ils tiennent à ce que l’on ne les prenne pas pour de vulgaires mercenaires, même si, entre nous, je ne vois aucune différence.
-Parce que tu n’y connais rien, rugit Marang.
-La Flèche Blanche peut bien nous appeler « mercenaires » si elle le désire, lâcha Zemir en se rasseyant.
-Loin de moi l’idée de vous contrarier, répondit Roderick.
-Ces trois là voyagent un peu partout dans le monde, expliqua Anor. De ce que j’ai compris, Zemir et Marang combattent, et Leandrey chante leurs exploits. Hein, Lean ? Vas-y, fais leur goûter à unes de tes chansons.
Le Bosmer se racla la gorge et fit glisser ses doigts sur les cordes de son luth. L’auberge s’emplit d’une mélodie douce et profonde.
« Il était un démon qui survolait les terres,
Un monstre sans pardon, dont les écailles claires,
Réfléchissaient le feu, la haine et la misère,
Et dont le sang, le cœur, étaient fait dans la pierre. »
Sans s’en rendre compte, Roderick s’était détendu imperceptiblement. La musique entrait par tous les pores de sa peau et la voix du barde, envoûtante, presque hypnotisante, interdisait qu’on fasse autre chose que l’écouter attentivement.
« Ce dragon sans pitié incendiait les chaumières,
De ses mâchoires de flammes, dévorait les fermières.
Il semait le malheur, sans s’arrêter jamais.
Les jarls, désespérés, quémandèrent une épée.
Les voila les Rougegardes, qui brandissent leurs lames,
Vengeant la veuve dont ne se tarissait les larmes.
D’un coup, d’un seul, Zémir lui sectionna la queue.
Et sans aucune peur, Marang défia le feu. »
Les doigts se firent de plus en plus agiles sur le luth et l’air devint plus épique. Marang monta même sur sa chaise et agita sa chope en reprenant la chanson.
« Stoppant le flot brûlant, de son fier bouclier.
Il repoussa le monstre et lui ouvrit le gosier,
D’un revers maîtrisé, de sa hache de terreur,
Et Zemir, sans faillir, lui arracha le cœur. »
Le Bosmer se leva et exécuta un salut outrancier. Tous l’applaudirent. Même Shuzug.
-Incroyable, dit Fenrir. Tu chantes vraiment bien. Tu es un barde itinérant ?
-Oui. Je vais, je viens, je chante et je joue partout où je m’arrête, et je régale les honnêtes gens de mes histoires.
-Avec ton talent, tu trouverais facilement un fief où t’établir. N’importe quel seigneur t’accueillerait à bras ouverts.
-Peut-être, acquiesça Leandrey, mais ce que je suis, je le dois à Zemir et Marang. Avant de faire leur rencontre, je n’étais qu’un moins que rien, réduit à chanter des ballades dans la rue et à quémander quelques pièces. Ce n’est que grâce à eux que je trouve l’inspiration. Je suis fier de les suivre dans leurs pérégrinations et de chanter leurs exploits guerriers. C’est une existence qui me convient. Je suis d’ailleurs déjà assez connu, maintenant, dans l’Ouest de Tamriel.
-Ce qu’est Leandrey, dit Zemir, il le doit peut-être à nous, mais ce que nous sommes, mon frère et moi, nous le lui devons tout autant. Sans ses chansons, nous ne serions que des inconnus et nous aurions bien du mal à trouver du travail. Nous ne sommes peut-être que des guerriers anonymes ici, mais vers Elsweyr et le Val-Boisé, nous sommes très célèbres.
-Mais, fit Lynris, vous avez vraiment tués un dragon ?
Marang hocha la tête.
-Oui, jeune fille. En Bordeciel. Il y a quelques mois. Un long combat. Ca n’a pas été aussi rapide et facile que dans la chanson de Leandrey. Zemir a faillis mourir, et moi, j’ai perdu mon bouclier, ma hache et mon cheval dans cet affrontement.
-Qu’est-ce qui vous a poussés à vous rendre dans le Marais Noir ? demanda Roderick.
-L’affaire de l’Egorgeur d’Helstrom, répondit Zemir. Nous étions encore en chemin quand nous avons appris qu’il avait été finalement tué. Alors au lieu de faire demi-tour, nous avons préférés rester ici et faire quelques boulots, par ci par là.
-Je vois.
Anor tapota ses doigts sur la table.
-On parle, on parle, mais on ne sait pas grand-chose de vous. Qu’est-ce qui vous amènes donc dans les parages ?
Shuzug lança un regard à Roderick qui voulait dire « On ne sait rien d’eux et de leurs intentions. Ils ont peut-être l’air aimable, mais pas question de leur révéler quoique ce soit sur notre destination et notre objectif. »
Roderick n’en avait de toute façon pas l’intention.
-Dire qui nous sommes ne nous poses pas de problèmes mais, puisque vous ne nous avez pas dit où vous allez, nous ne vous le dirons pas non plus.
Marang éclata de rire.
-Pas mal, Flèche Blanche. T’as de la répartie. Mais l’endroit où nous allons n’est pas un secret. Nous nous rendons à Havrelâme, dans le Sud.
-Pour quelle raison ?
-On retourne en Elsweyr. Pour se battre. Et s’engager.
-Comment ça, se battre et s’engager ? demanda Shuzug. Continuer votre métier de mer… de guerrier à louer, vous voulez dire ?
-Non, on va rejoindre la Légion, répondit Zemir.
-Je ne comprends pas.
Anor haussa un sourcil.
-Vous avez vécus coupés de toute information ou quoi ? Vous ne savez pas que la guerre a recommencée ?
-Je…
-Le Domaine Aldmeri a attaqué Cyrodil, il y a une semaine. La guerre est déclarée.