Il y avait un bréton dans TES 4 qui faisait un pélerinage pour tuer un roi ayléide.
Il s'est fait tuer par le spectre d'un chevalier des neufs
J'avais pas pensé à lui alors
Du grand art, même si on sens une petite accélération dans le dernier chapitre (l'action n'est plus aussi détaillée qu'auparavant, le groupe parcourt "simplement" Bordeciel) mais au moins l'histoire avance
Comme tu l'a remarqué, c'est beaucoup plus sympa de lire un texte aéré que tout rabougris.
Bonne continuation, et Sweet !
Vous en pensez quoi pour l'instant des personnages ?
Je viens de découvrir ta fic et s'est du tout bon
J'aime bien, bravo et bonne continuation
Chapitre 11 :
L’Orque se baissa. Le poing de glace passa au-dessus de sa tête en lui frôlant le crâne. Il se redressa, arma son poing et l’enfonça dans le ventre de l’atronach. L’énorme masse de givre se plia en deux et tenta de répliquer.
L’Orque leva les bras pour se protéger le visage.
L’atronach se stoppa soudain et, sans que son adversaire le touche, tomba en morceaux. L’Orque contempla les restes de la créature un instant avant de jeter un coup d’œil au corps criblé de flèches du mage Thalmor.
Quelques mètres plus loin, les Argoniens étaient tous réunis autours de Ri-Saars. Celui-ci avait reçu un mauvais coup et sa hanche présentait une large plaie dégoulinante de sang. Mais le mercenaire ne semblait pas souffrir. Il souriait d’un air heureux en contemplant les cadavres démembrés et déchiquetés des Elfes.
Okaw était penché sur sa blessure et une lumière blanche s’échappait de ses mains et éclairait la blessure d’ondes bienveillantes.
Roderick s’approcha et vit le visage concentré d’Okaw.
Le saignement se tarissait lentement et les bords de la blessure semblaient se rapprocher. L’Argonien, même s’il était modeste quant à ses pouvoirs, n’en restait pas moins talentueux. Roderick connaissait peu de magiciens capables de faire cicatriser, même sommairement, une plaie de cette gravité.
Zwee-Toï, à l’écart, traînait les cadavres des Elfes sur le bas côté de la route et les fouillait méticuleusement. Il revint vers ses compagnons, des bourses pleines de septims dans les mains, et un sourire aux lèvres.
-Regardez-moi ce que cachaient ces fils de chiennes. Un joli pactole.
Itan s’épousseta les vêtements et essuya le sang qui maculait son sabre. Il tourna la tête et aperçut l’Orque, quelques mètres plus loin, assis sur un rondin.
-Eh, l’ami !
L’Orque leva la tête.
-Comment tu t’appelles ?
-Shuzug Gro-Yargol, répondit l’intéressé.
-T’es un Sombrage ?
Shuzug sourit en laissant apparaître ses dents.
-Non. Plutôt baiser les pieds de l’Empereur que me placer sous les ordres d’Ulfric.
-Bien dit, approuva le jeune Argonien.
Roderick n’ignorait pas la situation de Bordeciel et la guerre civile qui la déchirait depuis un moment. Et il avait entendu suffisamment de choses autours de lui pour cerner les grandes figures du conflit. Le général Tullius était à la tête des troupes de légionnaires présentes en Bordeciel, et Ulfric était le chef des rebelles Sombrages.
Le camp de ce dernier réclamait l’indépendance de la région vis-à-vis de l’Empire, jugé trop faibles par ses habitants, ainsi que le retours du culte de Talos, interdit par les Thalmors, et prônait l’appartenance de Bordeciel aux Nordiques. De l’autre côté, l’Empire tâchait de garder la province en main et de calmer les Sombrages, en évitant trop de pertes. Muselés par le Traité de l’Or Blanc, si l’Empire souhaitait accorder leur liberté religieuse aux Nordique, il ne pouvait, en l’état, rien faire.
Cependant, il était de notoriété publique qu’Ulfric, même s’il était profondément attaché à ses valeurs et à son peuple, n’avait que faire des autres races non Nordiques.
Pour se rendre à Solitude, Roderick, en carriole, était passé près de Vendeaume, et le spectacle de dizaines d’Argoniens travaillant hors des murs de la cité, en haillons, interdits d’y pénétrer sous peine d’arrestation, était déchirant, bien que le Bréton ne soit guère concerné par ces problèmes.
Le conducteur de la carriole avait aussi expliqué à son passager que même à l’intérieur, la vie était difficile, pour certaines races du moins, tel que les Dunmers qui étaient reclus dans un ghetto froid et austère nommé le Quartier Gris, un lieu de débauche et de misère ou la violence régnait en maître et où les Elfes Noirs étaient enfermés comme des bêtes.
Cependant, ce n’étaient pas les Argoniens qui allaient les plaindre, du fait de leur haine réciproque et héréditaire.
Bien que les Orque soient rares à Vendeaume, ils n’étaient pas mieux traités et se voyaient même parfois refusés l’accès aux auberges et aux tavernes.
Roderick fut tiré de ses pensées par Shuzug qui s’approchait à pas lents.
-Tu t’es fait capturer ? s’enquit Itan. Qu’est-ce qu’ils te voulaient ces Thalmors ?
-M’interroger, répondit l’Orque d’une voix sombre.
-C’est-à-dire ?
-Laisse-le Itan, intervint Ri-Saars en se redressant.
Le massif Argonien, qui paraissait pourtant frêle à côté de l’Orque, grimaçait. Sa blessure s’était refermée mais la douleur était encore présente et il risquait d’avoir du mal à se battre avant un bon bout de temps.
-Il a le droit de garder ses secrets pour lui, continua-t-il.
Shuzug croisa ses bras sur sa poitrine. Malgré le froid et le vent, il ne semblait nullement affecté par la température. Roderick en profita pour le dévisager.
Haut de plus de deux mètres, doté de bras aussi larges que des cuisses et d’épaules presque plus large que celles de l’atronach qu’il avait affronté, son visage était parsemé de tatouages tribaux. Il avait le crâne rasé, bien qu’il affichait un début de barbe.
-Et vous ? demanda Shuzug. Il est rare de croiser des Argoniens dans cette région hostile.
-On s’en allait, justement, fit Itan.
Celui-ci remarqua les regards de reproche que lui lançaient ses compagnons. Il se tut, conscient qu’il en avait déjà trop dit et qu’il n’avait pas à révéler la suite de son voyage à un inconnu qui lui-même se taisait aux questions qu’on lui posait.
L’Orque hocha la tête.
-Dans ce cas, je vous souhaite bonne route.
-A toi aussi.
La troupe Argonienne – et Brétonne – se sépara de l’Orque quelques temps plus tard. Shuzug ramassa une épée sur un cadavre, accepta une bourse que lui tendit Zwee-Toï, enfila avec dégoût une cape de laine que portait le mage Thalmor par-dessus sa robe, et s’éloigna, pieds nues, dans la neige.
Les Argoniens retournèrent chercher leurs chevaux qu’ils avaient laissés plus loin et reprirent leur voyage.
Ils traversèrent la frontière en fin d’après-midi et aperçurent Bruma alors que le soleil se couchait.
Sweeeeeeeeet
C'est de mieux en mieux cette fic
Aufaites, je répond à ta question, les argoniens ont leurs propre caractère(vulgaire...), ce qui leur donne du charisme. Roderick lui reste un peu mystérieux au vu de son passé. Tu retrenscrit bien l'ambiance du jeu Skyrim avec (par exemple) la description de Vendaume très bien faites. Et personnellement jaime bien se conflit argoniens/elfes.
C'est un très bon travail et Gg à toi (la sweeeeeeeeeeet)
PS: Rochkoff, c'est bon ^.^ je suis rassuré. Merci de permettre à ce texte qu'il soit encore plus mucho bueno
Très peu de faute, une lecture fluide une bonne alternance d'action et de description, bref une très bonne fic cependant on te l'as déjà dis mais un héros qui se bande les yeux pour toucher une cible à 100 mètre impossible même dans skyrim et pour la vitesse de tir je t'accorde 2,5 par seconde mais pas plus. Mais je trouve que c'est bien dans ton dernier chapitre.
Chapitre 12 :
-Santé ! hurla Okaw en levant sa chope remplie à ras-bord de bière. Hips !
L’Argonien d’habitude si réservé et réfléchit avait les joues rouges, sous ses écailles, et le regard pétillant. Il avait enchaîné chope sur chope depuis que la troupe s’était réunie dans la taverne de Bruma.
-Tu as trop bu, remarqua Ri-Saars.
-P… Puisses les Thalmors finir dans l’Oblivion ! Gloire à… mon ami Roderick !
Okaw passa son bras autours du cou du Bréton, assis à côté de lui. Celui-ci haussa un sourcil.
-Tu tires comme un… hip… un chef… Comment qu’tu l’as défoncé le mage !
L’Argonien s’était dressé d’un bond.
-Je lève m-mon verre à… à… à la Flèche B…
-Rassis-toi !
Zwee-Toï avait saisit son ami par les épaules et l’avait cloué à sa chaise d’un coup sec. Tous les clients étaient tournés vers le petit groupe. Itan leur fit un sourire jovial et Roderick, ne souhaitant pas se faire remarquer, garda les yeux baissés sur sa boisson.
Enfin, pas envie de se faire remarquer… Il était un peu trop tard sur ça.
Gagner le tournoi d’archerie de Solitude en plantant cinquante flèches dans la cible, lors de la final, n’était pas vraiment discret. Disparaître de la ville le soir du meurtre d’Helleniste et de ses compagnons l’était encore moins, si bien que tous les soupçons s’étaient tournés vers lui et que des avis de recherche avaient été distribués dans toute la châtellerie.
Heureusement, la loi ancestrale de Bordeciel faisait que chaque châtellerie avait son propre système judiciaire et qu’un individu activement recherché à Faillaise pouvait couler des jours heureux à Markhart.
La frontière passée, il n’y avait plus vraiment de problème.
Itan se balança sur sa chaise en sirotant sa bière. Il sortit une petite fiole de sa poche et en versa discrètement quelques gouttes dans sa boisson. Roderick l’avait remarqué et avait froncé les sourcils. Itan lui fit un clin d’œil.
-Du skooma ? murmura le Bréton.
-Oh, quasiment rien. Je l’ai acheté à un Khajiit à l’extérieur de la cité, quand on s’est arrêté à Blancherive. J’suis pas accro, mais ça me détend.
-Tu n’es pas encore accro mais ça ne saurait tarder.
-Du calme peau lisse. Je savais pas que t’étais si strict.
Roderick secoua la tête.
-Fais comme tu veux. J’ai simplement eu l’occasion de rencontrer un ancien amateur de skooma, dans le passé. Un homme de trente ans qui en paraissait soixante, qui avait les mains aussi tremblantes que celles d’un vieillard et des veines bleues sur le visage. Il avait perdu la moitié de ses cheveux et ne pouvait pas enchaîner trois mots sans bafouiller. Ca m’a ôté l’envie de consommer cette connerie.
L’Argonien regarda sa bière.
-Les Khajiit en prennent bien…
-En Elsweyr, le sucre lune est raffiné d’une toute autre façon qu’en Bordeciel et par des procédés traditionnels ancestraux. Le skooma est mélangé à d’autres ingrédients subtils qui aténuent la dépendance. De plus, contrairement aux croyances, les Khajiit ne sont pas accros au skooma mais la plupart sont friands de sucre-lune. Produit qui n’entraîne pas d’effets aussi graves que ceux du skooma. Pour finir, j’ajoute que l’organisme des Khajiit leur permet de tenir beaucoup mieux la drogue que les Argoniens ou toute autre race.
-Bah, allez, tu m’as dégoûté, lança Itan en reposant sa chope. J’espère que t’es fier de toi !
-Bon, on va aller se coucher, les stoppa Zwee-Toï.
-Hips ! D’puis quand c’toi qui décide quand c’est que j’vais m’coucher ? bredouilla Okaw.
-Toi, tu vas dessoûler en plongeant ta tête dans un baquet d’eau glacée. Et j’ai dit qu’on va se coucher, alors on va se coucher. Demain, on se lève avant le lever du soleil.
Le réveil fut dur pour Okaw, le lendemain, qui vomit tout ce que contenait son estomac contre le mur de la taverne.
Les compagnons de voyage quittèrent la charmante ville à l’aube après avoir nourrit les chevaux.
Deux jours leur suffit pour rallier Cheydinhal, ville dans laquelle ils ne prirent même pas la peine de s’arrêter. Ils campèrent dehors, pêchèrent, chassèrent, et dormirent à la belle étoile. Ils ne firent que peu de mauvaises rencontres, excepté trois heures après avoir quitté Bruma où ils furent attaqués par une meute de loup.
Okaw les fit fuir avec un sortilège.
Ri-Saars en profita pour questionna Roderick. Pourquoi le Bréton n’utilisait jamais la magie alors que du sang elfe coulait dans ses veines et que sa race était naturellement douée pour cela ?
-Contrairement aux idées reçues, il existe des Brétons qui n’ont pas de prédispositions aux arcanes, fit Roderick d’un ton détaché. Ils sont une minorité mais ils sont réels. J’en fais parti. Je sais créer une flamme au bout de mes doigts, refroidir une bière en la touchant ou faire apparaître une faible lumière au-dessus de ma tête mais c’est tout.
Zwee-Toï se révéla un redoutable chasseur mais Roderick le surpassait de très loin dans ce domaine. Chacune de ses flèches touchait sa cible à coup sûr, quelque soit la taille ou la vitesse de l’animal. C’était aussi un traqueur expérimenté qui savait reconnaître n’importe quelle trace.
-J’ai grandi dans la forêt, fit Roderick. Les bois qui bordaient mon village natal, en Hauteroche, ont toujours été ma vraie maison. J’y ai passé mon enfance.
Au bout d’une semaine, le paysage changea.
La forêt devient une jungle et le sol couvert d’herbe drue et de végétation fut remplacé par des chemins de boue, des petites mares et des champignons.
-On approche de la frontière du Marais Noir, remarqua Itan. Il va bientôt falloir louer une barque.
-Une barque ? demanda Roderick.
-Bien sûr, c’est le moyen de locomotion principal en Argonie, bien que de nombreuses personnes préfèrent nager. Le Marais Noir est envahit par les marécages, les étangs, les lacs et les étendues vaseuses. Il y n’a au final que très peu de terre sèche, excepté au centre de la province, la région où poussent les Hists.
-Même les maisons flottent, ajouta Zwee-Toï en tranchant une haie qui l’empêchait de passer d’un coup de cimeterre. C’est pour ça que les villages se déplacent au grès du courant et qu’il est difficile de tracer des cartes du Marais Noir. L’Empire a déjà essayé de construire des routes et d’assécher les marais mais cela a été un échec retentissant, et tant mieux.
-Dès qu’on trouve un village, on achète une embarcation, conclut Okaw.
-Ah, au fait, fit Zwee-Toï.
Il s’arrêta et sortit un flacon de sa ceinture. Il contenait un liquide clair, quasiment transparent, qui dégageait une lueur mauve. Roderick le prit et le soupesa. Il était très léger et faisait la taille d’un doigt.
-Le Marais Noir est dangereux pour les non-Argoniens car il contient énormément de bactéries mortelles pour les humains. Les rares voyageurs qui s’y rendent ont toujours des potions et des antidotes sur eux. Je t’ai acheté ça à Bruma. Un extrait de ninroot séchée. Mets-en une goutte sur la langue toutes les six heures, ça t’empêcheras d’être infecté par les maladies dans l’air et dans l’eau. En revanche, ça ne protège pas contre le poison des plantes, des insectes ou des animaux, et j’éviterais quand même de boire de l’eau des marécages si j’étais toi. Ca ne te garantit pas une protection totale. A Stormhold, tu achèteras des produits plus efficaces.
Roderick hocha la tête, ouvrit le flacon et en versa une goutte sur le bout de sa langue.
Le liquide n’avait absolument aucun goût et aucune odeur. Roderick rangea la fiole dans sa poche en espérant qu’elle allait avoir de l’effet.
Autre part, même moment…
La pièce, obscure, n’était éclairée que par la torche que tenait le serviteur Dunmer à bout de bras. Dans un siège en cuir était assise une femme, une Elfe Noire, vêtu d’une robe ample. L’ombre empêchait de distinguer son visage.
Devant elle, un individu masqué était agenouillé.
Il portait une capuche et un masque de métal représentant un visage triste. Il avait sur le dos une armure de cuir usée et rapiécée ainsi une cape de tissu qui traînait par terre.
-La Flèche Blanche, fit la femme. C’est lui qui a tué Hellenise, mon frère… Rôdeur, je veux que tu le traques, que tu le trouves et que tu le tues, dans d’atroces souffrances, comme tu as tué son maître. Fais-lui regretter d’avoir touché à ma famille.
L’individu masqué hocha la tête et disparut dans l’ombre, tel un serpent.
Le serviteur se tourna vers ce qui semblait être sa maîtresse.
-Madame… Vous êtes sûr qu’il est bien prudent d’envoyer une personne aussi instable que le Rôdeur ?
Elle n’eut pour réponse qu’un simple ricanement.
Mais qui est donc ce mystérieux Rôdeur ?
Bon chapitre ^.^ continue comme ça
"Ri-Saars en profita pour questionna "
La seule faute que j'ai remarqué
sinon continue comme ça
Chapitre 13 :
La petite troupe arriva à l’entrée d’un petit bourg de la frontière, vers midi. Le village était composé de huttes austères, en bois, construites sur des montagnes de fange. Une odeur putride régnait dans les rues.
Les Argoniens y laissèrent leurs montures qui ne leurs seraient plus d’aucune utilité pour se déplacer dans le Marais Noir.
Roderick refit son stock de flèches auprès d’un marchand local, un Rougegarde à la peau tanné par la vie, et rejoignit ses compagnons.
-Je suis prêt, on peut y aller.
-T’es sûr de toi ? Les peaux lisses ne survivent généralement pas longtemps dans ces contrées sauvages. Bordeciel est un petit paradis, à côté, du moins pour les humains.
-Je suis plus prêt que jamais, répondit Roderick en faisant craquer sa nuque.
La troupe avait louée un petit canot en bois, à rames. Même à cinq, ils allaient être serrés, mais c’était le seul moyen, avec la nage, et étant donné que Roderick n’était pas un Argonien, il n’en était pas question.
Ils partirent alors que le soleil était haut et lumineux.
-Profites-en, lâcha Okaw. Dans quelques heures, la végétation masquera totalement le soleil.
-On arrivera à Stormhold en fin de journée, déclara Zwee-Toï.
La troupe décida de se relayer pour pagayer. Itan et Ri-Saars prirent le premier tour. Roderick s’allongea sur le banc du canot et sifflota. Il observa avec curiosité les environs.
La barque naviguait tranquillement dans une petite rivière à l’eau boueuse. Des nénuphars flottaient à la surface. Des nuées de moustiques entouraient le canot mais ils n’étaient pas dangereux.
Le Bréton leva la tête et resta bouche-bée devant la hauteur des arbres. Leurs larges feuilles empêchaient la lumière de passer. Des singes gigantesques se balançaient aux lianes et aux branches en criant et en observant les voyageurs.
Il régnait un silence reposant, brisé par les bruits de clapotis dans l’eau ou par les chants des oiseaux ou les croassements des grenouilles.
Les Argoniens affichaient des mines ravies. Ils étaient chez eux.
Roderick se pencha vers l’eau et vit une forme sombre passer sous la barque. Il se redressa vivement.
-C’était quoi, ça ?
-Ca ? Oh, juste un crocodile. Ils peuvent avaler un homme entier d’un coup de dent, mais ils sont assez timides. Mon frère en faisait des élevages avant. Tu peux être rassuré, si un crocodile vit ici, c’est qu’aucun monstre plus féroce ne rôde.
C’était Zwee-Toï qui avait parlé, les bras croisés derrière la tête, profitant du paysage.
Trente minutes plus tard, ils croisèrent la première trace de vie. Une vieille Argonienne assise sur la berge pêchait en chantonnant. Itan se pencha vers elle.
-Eh, Stormhold est encore loin ?
La vieillarde répondit en Jel, la langue ancestrale Argonienne. Itan la remercia.
-A trois heures, rapporta-t-il. On suit le courant et on y arrivera.
Et effectivement, bien vite, les contours des huttes de la cité se dessinèrent au loin.
Roderick émit un sifflement admiratif.
La ville, construite sur pilotis, s’étendait aussi dans les arbres. Les rues étaient en fait des ponts en bois entrelacés qui passaient au-dessus de l’eau. Au centre, un immense bâtiment en rondins se distinguait des autres.
-La fameuse prison de Stormhold, expliqua Zwee-Toï. La moitié de la population de la ville est constitué des prisonniers. Les autres, des pêcheurs et des paysans, ou des voyageurs de passage. Personne ne reste longtemps à Stormhold. Cette cité a une sale réputation.
-Quelle réputation ? demanda Roderick.
-Des rumeurs diraient que les Sombre-Ecailles recrutent pas mal d’hommes ici. Ils n’en font pas des assassins d’élite mais juste des sous-fifres qu’ils payent peu.
-Et ? Elle dit vrai ?
-Toutes les rumeurs ont un fond de vérité. On ne va pas rester longtemps ici non plus. Quelques jours, pas plus.
Les Argoniens rangèrent leurs barques à l’entrée. Ri-Saars resta avec Roderick pour le guider et le protéger. Les étrangers, et particulièrement les « peaux lisses », ne faisaient jamais long-feu dans cette ville. Surtout si elles étaient seules.
Les deux amis se rendirent dans une hutte un peu plus décorée et bruyante que les autres. Une enseigne en roseau était marquée par le dessin d’une bouteille. Ri-Saars précéda Roderick dans la taverne.
Le Bréton écarquilla les yeux devant le nombre d’Argonien qui occupait la salle enfumée. C’était un spectacle assez incroyable pour quelqu’un revenant de Bordeciel, la région comptant le moins de race non-humaine dans le continent.
Ici, c’était les humains qui contrastaient avec le reste.
Mais étant donné la proximité de Cyrodil, il y en avait quand même un certains nombre. En revanche, aucun Dunmer n’était visible. Le moindre Elfe Noir qui pointerait son nez ici se ferait tuer dans l’instant et son cadavre nourrirait les poissons.
-Allez, assied-toi, fit Ri-Saars. Je vais commander un verre.
L’auberge de Morthal était quasiment déserte, comme d’habitude. L’aubergiste, au comptoir, fixait un homme étrange qui venait d’entrer. Un client à l’allure inhabituelle.
Vêtu comme un mercenaire ou un vagabond – bien que son armure soit tellement vieille qu’elle menaçait de se déchirer à n’importe quel instant – il portait un masque en fer qui semblait soudé à son visage.
Il s’approcha du comptoir et se pencha vers l’aubergiste.
Celui-ci sursauta en entendant la voix gutturale qui sortait de sous le masque.
-Je cherche un homme. Un Bréton. La vingtaine. Il est passé ici il y a environs deux semaines. D’après mes informations, il était accompagné d’au moins une personne.
-Hum, répondit l’aubergiste. En ce moment, j’ai ma mémoire qui flanche si tu vois ce que je veux dire étranger.
L’homme posa trois septims sur la table.
-C’est tout ce que je possède.
L’aubergiste faillit éclater de rire. Il prit l’argent et se détourna.
-Pas de monnaie, pas d’info. Allez, dégage avant que j’appelle la garde.
-Et mon argent ?
-Barre-toi, je t’ai dit. Et je tâcherais de t’oublier.
-J’insiste.
Une main se posa sur l’épaule de l’individu. Il tourna la tête pour voir trois énormes Nordiques derrière lui, de grands sourires sur le visage. Les rares clients de l’auberge s’étaient levés et s’approchaient avec une allure menaçante.
-Le patron t’as dit de te tirer, ducon.
-Mais… Mon argent ?
-Il insiste vraiment, les gars.
Les Nordiques ricanèrent.
-Allez, on te pète une ou deux côtes, ça devrait te faire réfléchir.
L’homme masqué attrapa l’aubergiste par le col et le souleva au-dessus du sol.
-Alors ?
-O… Oui, un Bréton. Roderick ! Il s’appelait Roderick !
-Je sais comment il s’appelle.
-Il était accompagné de quatre Argoniens ! Je te le jure ! Je les ai entendus parler de Blancherive ! Me tue pas, je t’en supplie !
-Je ne vais pas te tuer.
L’homme masqué ouvrit sa main libre. L’aubergiste fouilla fébrilement sa poche et y posa trois septims. L’individu émit un grognement. L’aubergiste rajouta une bourse pleine à craquer.
L’homme le lâcha et l’aubergiste tomba lourdement au sol.
Il regarda l’homme masqué s’éloigner lentement et sortir de l’auberge.
Le sol était jonché de corps ensanglantés. Plus aucun Nordique ne bougeait. L’aubergiste se mit à pleurer.
Ooooooo c'est qui déconne pas le type au masque ! Sinon c'est toujours aussi bien
Sweet
UUp !