Suite pour aujourd'hui
"C'est très bien mais c'est pas très lore friendly"
Non, c'est juste que les Jiikarhys sont très avancés scientifiquement.
Je ne respecterais pas le lore si d'un seul coup, tout le monde en Tamriel connaissait l'existence des atomes, des molécules, etc... Là, seuls les Jiikarhys connaissent ça et sont capables de les manipuler.
Sinon, les Sang-de-Brume, les Mille-Yeux, les Biz-Khil et les Quatre aussi ne sont pas très lore friendly, si on va par là
Chapitre 114 :
Ce fut dans un silence de mort que la petite troupe quitta Orcrest. Sans Lynris. Roderick chevauchait en tête, le regard dans le vague. La flèche d’Ezeranth dégageait une lueur surnaturelle, dans son carquois.
Derrière, Fenrir se pencha vers Shuzug.
-Je m’inquiète pour lui, dit le petit Dunmer. Rapport à… Lynris.
-Je sais. J’espère que ça ne va pas le démoraliser. Nous n’avons pas besoin de ça maintenant.
-Il n’y a pas que pour lui que je m’inquiète, continua Fenrir en faisant un geste de la tête vers l’arrière.
Shuzug jeta un coup d’œil par-dessus son épaule pour voir Raizo, une quinzaine de mètres plus loin, les mâchoires serrées, le regard sombre, chevaucher sans un mot. Il avait l’air d’avoir vieillit de dix ans.
Le Bréton et le Khajiit semblaient tous deux tenir à rester seul. L’un s’était isolé en tête de file, loin devant les autres. Le deuxième s’était laissé distancer pour se réfugier en arrière. Anor s’approcha et se pencha à son tour.
-Raizo et Roderick sont des guerriers. Ne vous en faites pas pour eux. Ils savent distinguer la différence entre leurs émotions et le combat. Quand l’heure viendra pour nous de nous frotter aux Quatre, ils seront prêts à en découdre. La disparition de Lynris peut même jouer en notre faveur. S’ils pouvaient se persuader intérieurement que tout cela est de la faute de leurs ennemis et développer une haine pour eux…
-Je craint plutôt que Roderick et Raizo rejettent la faute sur eux-mêmes, répondit Shuzug. Ce serait catastrophique. Le remord et la culpabilité peuvent ronger et briser même le plus fort des hommes.
-Je sais, fit Anor à voix basse. Je ne le sais que trop bien. J’en ai fait l’expérience.
Un silence suivit ses paroles.
-Je me demande ce qu’elle est devenue, dit Fenrir.
-Lynris ?
-Oui.
-Les Jiikarhys ne lui feront pas de mal, répondit Shuzug.
-Espérons-le, soupira Anor. Je ne crois pas qu’il y ait quoi que ce soit que nous puissions faire pour elle.
Le soir, ils firent une halte et montèrent le camp. Le repas fut morose. Raizo, assis sur un rocher, garda les yeux baissés et n’avala rien. Roderick mangea peu et alla s’allonger à l’écart des autres, se contentant de fixer les étoiles, le visage fermé.
-Raizo, lança Fenrir pour tirer son compagnon du silence. Combien de temps penses-tu qu’on mettra pour traverser le désert en sens inverse ?
-Je ne sais pas, répondit Raizo d’une voix rauque.
-Moins longtemps qu’à l’aller en tout cas, fit Shuzug. Le vent soufflera dans notre dos, la nuit, et poussera nos montures. Et le jour, le sable ne nous fouettera pas le visage et nous ralentiras moins.
-Le problème, maintenant, c’est de trouver les Quatre.
-Nous allons suivre le plan initial, dit Roderick, surprenant tout le monde. On rejoint Corinthe, ensuite on avisera. Mon instinct me dit « qu’il » sera là-bas. Que c’est là-bas que je tuerais cette pourriture. Que c’est là-bas que tout se terminera.
Personne ne parla après ça.
Adam et Mizoel attendirent qu’on lui ouvre la porte. Ils entrèrent et s’inclinèrent immédiatement. Argan était déjà là. Le général en chef des Libérateurs, Krays Leryon, était assis dans un énorme fauteuil de cuir et d’osier.
Il était toujours aussi impressionnant.
Il était entouré de ses lieutenants, de plusieurs hauts gradés des Libérateurs, ainsi que de tous les commandants de divisions, et de leurs propres lieutenants. En tout, il devait y avoir cinquante personnes dans la pièce.
Adam devina que la situation était exceptionnelle.
-Relevez-vous, intima Krays.
Adam et Mizoel obéirent.
-Vous nous avez convoqués ? fit Adam.
-Oui.
-Pourquoi ?
-Pour vous parler de l’opération qui va bientôt avoir lieu, et dont vous serez des pièces maîtresses.
-Une opération ?
Le général en chef se leva lentement. Il dépassait les personnes autour de lui d’une bonne tête.
-Approchez-vous.
Adam et Mizoel s’exécutèrent. Ils s’approchèrent de la table autour de laquelle tout le monde était réunis. Une maquette d’une cité en taille réduite était disposée au milieu, ainsi que des collines alentours.
-Qu’est-ce que c’est ? demanda Mizoel.
-La ville de Corinthe, répondit Argan.
-Nous allons la prendre d’assaut, fit le général en chef d’un ton dur.
A ces mots, Adam releva la tête.
-La… La prendre d’assaut ? Quand ?
-Dans six jours.
-Six jours ? Mais ce sera le jour de la Réunion ! Les familles royales de Rimen et de Torval seront présentes, toute la ville sera en effervescence.
-Justement. Personne n’imaginera une attaque à ce moment-là, surtout de notre part. Cela fait des années que les Libérateurs sont présents dans le pays, mais jusqu’ici, nous n’agissions que par raids, embuscades et attaques de petites envergures. De la guérilla. Quand nous lancerons l’assaut sur Corinthe, nous les prendrons tous de court.
Adam et Mizoel se penchèrent sur la maquette.
-Nous attaquerons de nuit. La première, la deuxième et la troisième divisions arriveront ici, ici et là, pendant la soirée, par groupes de deux-cent. A vingt-deux heures, nous encercleront la cité. Vous, vous suivrez Argan, de la deuxième division, la plus proche de la ville. Moi, je dirigerais la première division.
Pendant qu’il parlait, Krays pointait différents points stratégiques sur la maquette. Les trois premières divisions, les divisions de combat, se placeraient donc à des endroits précis autour de la ville, pendant la nuit, profitant de l’obscurité pour ne pas être repérés par les sentinelles sur les remparts.
-Comment se déroulera l’attaque en elle-même ? s’enquit Mizoel.
-Nous attendrons le signal d’un de nos agents infiltré dans le palais, répondit le général en chef. Il allumera un feu au sommet du clocher. Cela signifiera que la garde sera occupée et que nous pourrons fondre sur la ville.
-Occupée ? répéta Adam. Comment ça, occupée ?
Ce fut Argan qui répondit, avec un sourire carnassier.
-La Réunion ne se passera pas exactement comme prévu. Il y aura un peu de… grabuge. Assez pour attirer l’attention de toutes les forces de Corinthe sur le palais royal, et délaisser les portes de la cité. Cela nous laissera le champ libre.
-C’est une opération que nous préparons minutieusement depuis des mois, expliqua Krays, en coopération avec la Légion Impériale et nos agents infiltrés. Vous n’avez pas besoin d’en savoir plus de ce côté-là.
Adam hocha la tête. Le général en chef poursuivit.
Il indiqua du doigt la grande porte de Corinthe.
-La première division qui attaquera, au signal, sera la seconde. Sous le commandement d’Argan, vous prendrez d’assaut l’entrée Sud et vous entrerez en force à l’intérieur de la cité. La première division et la troisième attaqueront sur les flancs, en toute discrétion. Pendant que le chaos régnera, au Sud, nous escaladerons les enceintes à l’Est à l’Ouest, et nous bloquerons les rues pour empêcher les renforts d’arriver.
-Ingénieux.
-Nous avons déjà des Libérateurs qui stationnent à l’intérieur même de Corinthe et qui assassineront les gardes au sommet des remparts quand nous arriverons, pour que l’alerte soit donnée le plus tard possible.
-Et les portes ? demanda Mizoel. Elles ne risquent pas d’être fermées ?
-C’est une période de fête, fit Adam. Pendant la Réunion, des artistes, des marchands et des voyageurs viennent de tout le pays et affluent dans la cité. Les portes restent grandes ouvertes toute la nuit. La musique dans l’air couvrira même le bruit de nos pas et le son de nos armures.
Argan eut un sourie en coin, satisfait de l’analyse d’Adam. Le général en chef continua, imperturbable.
-C’est là que vous entrerez en scène, dit-il d’une voix forte. Vous ne vous occuperez pas d’envahir les rues avec les autres, quand vous entrerez. Vous vous dirigerez immédiatement vers le palais royal, tous les deux. Pour ne pas qu’on vous prenne pour des ennemis, vous serez vêtus comme des civils, mais vous garderez vos armes.
-On devra entrer dans le palais ? Avec le… grabuge ? Enfin, je ne sais pas quelle sera l’étendue de ce fameux grabuge que vous prévoyez de mettre.
-Un « gros » grabuge, dit un commandant de division. Le palais sera à feu et à sang. Ce sera la panique, le chaos. Vous pourrez normalement vous faufiler à l’intérieur plutôt aisément.
-Je vois. Et là, qu’est-ce qu’on devra faire ?
-Votre rôle sera de trouver la princesse Lewyna et de la capturer, fit le général en chef. Et de la faire sortir de la cité saine et sauve.
Adam et Mizoel restèrent silencieux.
-Ce sera… délicat. Et si elle est déjà morte quand nous arrivons ?
-Nos agents infiltrés se chargent de la maintenir en vie jusqu’à votre arrivée. Ne vous en faites pas pour ça.
Kray se redressa.
-Je m’adresse maintenant à vous tous, car je n’aurais plus l’occasion de tous vous parler par la suite. Cette opération est la plus importante de toute votre vie, depuis que les Libérateurs ont été fondés. La guerre risque de prendre un tournant décisif après cela. Je veux que vous soyez préparés mentalement à ça. Il n’y aura pas « d’après ». Soit nous remportons cette bataille, soit nous mourrons tous. La défaite est inenvisageable. D’ailleurs, cette opération marquera la dissolution de notre armée, car si nous réussissons, et nous réussirons, il n’y aura plus besoin de Libérateurs en Elsweyr. J’espère que vous en êtes conscient.
Les commandants de divisions regardaient leur général en chef avec des expressions emplies de fierté et de gravité. Cette expression voulaient tout dire. Ce fut Argan qui résumé la pensée générale.
-Ce jour, nous l’attendions depuis des années, fit le Khajiit musculeux. Nous avons toujours été prêts pour ça. Nos vies n’ont aucune importance. C’est pour vivre ce moment que nous nous sommes battus jusque là.
Krays inspira.
-Dans six jours, Corinthe tombera.
-Les préparatifs pour partir sont terminés, princesse ? lança Felisia à Lewyna.
-Oui, presque. Quand nous mettrons-nous en route pour Corinthe ?
-Demain matin. Avec tout un convoi. La moitié de la cour nous suivra.
-J’ai hâte d’y être, fit la princesse. C’est la première fois que je serais présente à la Réunion.
Felisia sourit. Le Corbeau entra dans la chambre. Voyant que Lewyna était en train de se faire habiller par des servantes, il s’excusa poliment et sortit. Felisia fit signe à la princesse qu’elle n’en avait pas pour longtemps.
Elle sortit et trouva le Rôdeur, le Corbeau et le Serpent dans le couloir. Elle se tourna vers ce dernier.
-Tu as suivit mes directives ?
-Oui, Maîtresse, répondit-il avec un sourire. J’ai « réveillé » le roi Karjyo. J’ai fabriqué des souvenirs artificiels dans son esprit. Il ne se souvient de rien. Personne ne s’est jamais douté que pendant des jours et des jours, c’est un autre que lui qui a pris toutes les décisions.
-Bien. Tu suivras le convoi vers Corinthe de loin. Puis, quand nous y arriverons, tu prendras l’apparence d’un garde.
Le Serpent hocha la tête. Felisia se tourna ensuite vers le Rôdeur.
-Des nouvelles de Zarys Deskoï ?
-Non, il s’est envolé. Il a dû quitter la cité grâce à un sortilège ou un parchemin de téléportation.
Felisia étouffa un juron.
-Il tentera sûrement de tuer Lewyna pendant la Réunion.
-Il n’en aura pas l’occasion, répondit le Rôdeur. Je serais à ses côtés. Personne ne la touchera. S’il se montra, je le tuerais.
-Bien. Corbeau ?
Elle jeta un coup d’œil au Corbeau. Celui-ci fit un petit geste de la tête.
-Oui, j’ai envoyé une lettre codée au Scorpion. Il est à Rimen. Les Sakayäzaka, puisqu’ils ont plus de route à faire pour arriver à Corinthe, sont déjà partis hier. Il est avec eux. Il sera là pour la Réunion. Et il a pris connaissance de ses ordres.
-Excellent. Tout se déroule comme convenu. Rien n’entravera notre plan.
-Androthi sera là ? demanda le Serpent.
-Oui, mais il restera discret. Ses supérieurs du Thalmor lui ont demandés de veiller à ce que la Réunion se déroule sans accroc, mais sans qu’il se montre. Cependant, il entrera sûrement en contact avec moi quand il arrivera, pour que je sache qu’il est là.
-Avez-vous envoyé une lettre aux dirigeants du Domaine ? s’enquit le Corbeau.
-Oui. Je leur ai dit que tout allait bien et qu’ils n’avaient pas à s’en faire.
Felisia sourit.
-Oui, répéta-t-elle dans un murmure. Tout va bien…
La traversée du déserte en sens inverse fut, en effet, plus facile et plus rapide. La petite troupe avança assez rapidement, évitant le plus possible le sujet de Lynris dans leurs conversations. Roderick et Raizo ne se déridèrent pas du voyage.
Le deuxième jour de chevauchée, ils eurent à affronter une bande de nomades, qu’ils firent fuir sans trop de problèmes. La nuit, ils furent obligés de se réfugier dans une grotte pour se protéger dans tempête de sable glaciale insupportable.
Les deux derniers jours de voyage furent plutôt paisibles.
Enfin, alors que le soleil commençait à se coucher, les contours d’une cité se dessinèrent à l’horizon.
Corinthe était en vue.
-Quelque chose te tracasse ?
Lynris leva la tête vers le Jiikarhys qui lui avait parlé.
-Maître, je…
-Maître ? Tu portes le masque blanc. Nous sommes égaux, désormais.
-Je dois partir.
Le Jiikarhys s’assit en face de Lynris. La Dunmer esquissa un geste pour ôter son masque mais son interlocuteur la retint. Il se pencha vers elle.
-Je sais.
-Vous savez ?
-Tu ne penses qu’à eux depuis des jours. Roderick, Shuzug, Fenrir, Anor, Raizo. Les Quatre, aussi.
-Je dois aller les aider. Je dois les rejoindre. Je leur ai promis.
-Tu es libre, Lynris, nous te l’avons toujours répété. Si tel est ton destin, alors va. Cours les aider.
-Vous… Vous m’y autorisez ?
-Tu es une Jiikarhys, maintenant. Prend tes décisions par toi-même. De toutes façons, tu reviendras.
Lynris fut prise d’une bouffée de gratitude. Mais elle se rendit compte d’un problème.
-Je suis là depuis des mois. Si ça se trouve, ils ont déjà affrontés les Quatre depuis longtemps. J’ai…
-Du calme. Le temps à l’intérieur du sanctuaire s’écoule différemment de l’extérieur. Dehors, une semaine à peine s’est écoulée. A l’heure qu’il est, tes compagnons sont presque arrivés à Corinthe. Les Quatre y sont également.
-C’est vrai ? fit Lynris en se levant d’un bond. Mais… Comment le savez-vous ?
-Il y a beaucoup de choses que tu ignores encore, Lynris. Beaucoup de choses qu’il te reste à apprendre. En tant que Jiikarhys à part entière, bien sûr.
Il se leva à son tour et lui fit un signe de la tête.
-Allez, va. Avec la formation que nous t’avons donnée, rallier Corinthe ne devrait pas te prendre plus d’une heure, n’est-ce pas ?
Sous son masque, Lynris sourit.
-J’y vais.
On sent que quelque chose d'énorme se prépare. Rien à redire, comme d'habitude beau boulot
ça va être la fête à corinthe entre roderick et son groupe, les quatre, zemir, le thalmor, les libérateurs et lynris la jykharis tous vont être là-bas en même temps sa va se cogner de tout les coter j'ai apte
Je pense que c'est la fin de la fic
Ben ça sent la fin depuis quelques chaps quand même Zafeiri Faut bien une fin à tout.
Connaissant Peil cela sera surement surprenant et haletant, puis un peu sanglant pour l'apothéose^^
La Grande bataille approche...Sa va être epic
Je veut pas que la Fic se termine
Chapitre 115 :
Le cortège qui accompagnait le roi Karjyo et sa fille Lewyna arriva en début de soirée à Corinthe. Il y avait au moins une quarantaine de carrioles, de loges luxueuses et de carrosses tirés par des Senche. Lewyna avait passé les trois jours de route dans son baldaquin.
Azzyro était resté discret, comme le lui avait ordonné son roi. Officiellement, il était resté à Torval, mais en réalité, Karjyo lui avait donné l’ordre de suivre la princesse et de la protéger.
Le capitaine de la garde était vêtu comme un simple pèlerin. Une cape épaisse, une capuche en laine, un grand bâton de bois noueux, des bottes de marche, un pantalon rapiécé et une tunique sale. Ainsi, bien sûr, que sa fidèle épée, dissimulée par un pan de sa cape.
Lewyna elle-même ignorait qu’il était présent.
Azzyro se doutait bien que Zarys passerait à l’action pendant la Réunion. Il ne savait ni quand exactement, ni où, ni comment, mais il tenterait d’éliminer la princesse. C’était hors de question. Cela ne se produirait pas. Azzyro était prêt à la protéger de sa vie lorsque cela arriverait.
Felisia voyageait en tête de cortège. Elle avait son propre cheval. Azzyro devait avouer qu’il l’avait sous-estimé. Il ne pensait pas que la servante Dunmer savait monter. D’ailleurs, lorsqu’elle était sur sa monture, on aurait presque dit une guerrière.
Elle affichait une mine fière et une allure de chasseuse, parfaitement à l’aise à dos de cheval.
Le Corbeau n’était jamais loin d’elle. Généralement, il chevauchait à ses côtés. Le reste du temps, il se tenait à côté du carrosse de Lewyna.
Azzyro n’aimait pas cet homme, mais il savait reconnaître un combattant émérite, et le Corbeau en était un, indubitablement. Pendant le voyage, Lewyna avait été en sécurité.
Le capitaine de la garde n’avait pas repéré le Rôdeur mais il ne devait pas être loin non plus.
Quand le cortège passe les grandes portes de Corinthe, il fut accueillis par une foule gigantesque, massée au pied des enceintes, et envahissant les rues. Les habitants de la ville leur lançaient des fleurs et criaient de joie.
Des jongleurs et des artistes de rue crachaient des flammes, exécutaient des pirouettes sur leur passage, ou lançaient des torches enflammées dans les airs qu’ils rattrapaient avec dextérité. Des musiciens jouaient du luth, du tambour, de la flûte, de la trompette et des cymbales.
L’ambiance était pour le moins festive.
Chaque maison était décorée de guirlandes et de drapeaux multicolores.
Azzyro se méfiait toujours des festivités. Fête était synonyme de relâchement. Pas pour lui. Jamais il ne se relâchait. Et jamais sa main ne s’éloignait trop de la poignée de son épée. Ses genoux étaient toujours fléchis, ses épaules toujours détendues, prêt à dégainer.
Bien vite, ils arrivèrent au palais de la cité.
Des esclaves virent chercher Zemir alors que le soleil commençait à se coucher. A entendre les cris du peuple, dehors, le cortège de Torval venait d’arriver en ville. Les Sakayäzaka avaient reçus le même accueil à leur entrée, plus tôt dans l’après-midi.
Les trois esclaves étaient des Khajiit. Zemir n’avait pas vu Minza du voyage. Bon, il avait chevauché en tête de cortège avec le Scorpion Noir et avait même mangé en compagnie de la reine, et les esclaves étaient tous parqués en queue de file. Mais quand même…
Peut-être ne serait-elle pas présente ? Après tout, les Sakayäzaka n’avaient emmenés que leurs esclaves favoris. Les seigneurs de la cour aussi.
Le Rougegarde avait reçus une chambre luxueuse dans le palais. Il savait que la chambre voisine était celle du Scorpion Noir. Il avait peu vu le gladiateur de la journée. Celui-ci était toujours suspendu au bras de la reine, à l’oreille de laquelle il chuchotait des plaisanteries.
Une esclave sorti Zemir de ses pensées.
-Vous allez bien, messire ?
-Oui, ça va. Apportez-moi une bassine d’eau et des vêtements propres, s’il-vous-plait. Je dois me laver. La poussière a imprégné ma peau pendant le voyage.
Les esclaves s’exécutèrent. Elles laissèrent Zemir seul. Le Rougegarde se lava, puis descendit. Les premiers seigneurs de Torval commençaient à entrer dans le palais et à garer leurs carrioles de luxe dans la cour.
Ils étaient poudrés et parfumés, prêt à festoyer pendant toute la nuit. Aucun n’avait d’esclave, l’esclavage étant prohibé à Torval, mais ils comptaient bien profiter du service de ceux de Rimen. Après tout… les deux cités n’étaient-elles pas amies ?
La salle du banquet commençait à se remplir de personnes. Des serviteurs disposaient les couverts et certains plats. Mais pas question d’y toucher avant le début de la réception. Tous les musiciens n’étaient même pas encore présents.
Zemir sentit alors une présence dans son dos. Il se retourna. Ferus était là. L’Impérial qui avait tué Djakmil, le jour où Zemir avait été convié à regarder les combats depuis la loge royale. Il était adossé à un mur et souriait.
-Alors ? Impressionné ?
-Tu étais là ?
-Eh ouais, mon pote, moi aussi les Sakayäzaka m’ont conviés à assister à la Réunion. Tu sais pourquoi ? Il parait qu’ils vont organiser des petits combats dans la soirée. Entre gens de la « haute ». Tous ces bourgeois vont parier. L’or va couler à flot. Et qui c’est qui va tout empocher ? Ce bon vieux Leyambë.
Ferus éclata de rire.
-En revanche, ceux qui vont verser leur sang pour assouvir les désirs pervers de ces enfoirés, c’est nous.
-Je ne compte pas participer aux réjouissances.
-Oh, mais tu vas y participer, mon cher Loup de Lenclume. Et tu sais la meilleure ? J’ai entendu dire que Leyambë va te faire affronter le Scorpion Noir. T’es mort mon gars.
Ferus se passa le pouce sous la gorge en fixant Zemir avec un grand sourire. Le Rougegarde n’en revenait pas.
-Quoi ?
-Si j’étais toi, je profiterais des festivités pour me barrer. Fuir dans Corinthe. Ou voler un cheval et filer dans le désert Anequina. Avec de la chance, ils ne s’apercevront de ta disparition que trop tard et ne te rattraperont pas.
-Et toi ?
-Moi quoi ?
-Tu vas combattre aussi, non ?
Ferus décroisa les bras et s’approcha.
-Mais toi et moi, nous sommes différents. Tu sais ce que j’étais, avant ? J’étais mercenaire. Je parcourais les routes de Cyrodil avec ma bande et on offrait nos épées au plus offrant. Me battre a toujours fait partis de ma vie. Mourir dans une arène clandestine ou sur le champ de bataille, quelle différence ?
-Mais…
-Ouais, j’vais me battre. Contre le berserker Orque de Leyambë, à ce qu’il parait. Un coriace. Je vais peut-être crever, peut-être gagner. Et alors ? Si je ne crèves pas aujourd’hui, je crèverais demain.
Zemir resta silencieux un instant.
-Alors, fit l’Impérial. Tu vas t’enfuir ?
-Non.
-Pourquoi ?
-Parce que toi et moi avons un point commun : Tout ce que nous savons faire, c’est combattre. Alors ce soir, je combattrais. Comme j’ai toujours combattu.
Ferus sourit et lança une claque amicale sur l’épaule de Zemir.
-Allez, Loup de Lenclume. Allons boire un coup avant que tous ces rapias ne se jettent sur le buffet de début de réception. On a encore quelques heures pour se soûler.
Androthi apparut dans le palais. Il avait usé d’un parchemin de téléportation pour cela. Très cher, très rare. Mais il n’avait jamais été très doué en mysticisme. Son domaine à lui, c’était la destruction. Le feu. La flamme originelle qui brûlait tout.
Comme par habitude, il claque des doigts et fit apparaître une flammèche au bout de son index. Puis, il la chassa d’un geste.
Il sortit de la pièce dans laquelle il s’était matérialisé, visiblement une réserve. D’un geste, il invoqua une sorte de voile invisible autour de lui qui poussait les gens qu’il croisait à regarder autre part et à ne pas le remarquer.
Un sort d’illusion plutôt simple mais qui lui posait quand même quelques problèmes.
Son domaine, c’était bien la destruction.
Il traversa un couloir. Deux Chevaliers Lunaires passèrent en même temps. Tous deux gardèrent le regard braqués devant eux et ne tournèrent pas la tête vers Androthi quand celui-ci les frôla. Le Thalmor continua à marcher tranquillement.
Les familles royales de Torval et de Rimen avaient emmenées avec elles leurs gardes, bien sûr. Il devait y avoir dans le palais une centaine de gardes de Rimen et de Chevaliers Lunaires de Torval. Les gardes traditionnels de la cité de Corinthe, eux, étaient rassemblés dans leur caserne, aux environs du palais, ne participant pas aux festivités mais restant assez proches au cas-où on aurait besoin de leur intervention.
Androthi veillerait à ce que ce ne soit pas le cas.
Il arriva dans la grande salle et se plaça dans un coin sombre où personne ne viendrait le déranger. Elle se remplissait, minute après minute. Les Sakayäzaka étaient entourés de courtisans et de seigneurs. Le roi Karjyo arriva au bras de sa fille.
Felisia les suivaient de près.
Au milieu de la foule, il eut du mal à attirer son attention, mais elle aperçut un de ses signes. Elle se dirigea discrètement vers lui.
-Androthi, tu es là.
-Bien sûr que je suis là. Tout va bien ? Les Quatre sont là ?
-Le Rôdeur, le Serpent et le Corbeau, oui. Je n’ai pas vu le Scorpion mais je sais qu’il est également ici.
-Excellent. Qu’ils veillent à ce que la soirée se déroule sans le moindre incident, d’accord ?
-Je sais, tu me l’as assez répété.
-Les hauts dirigeants du Domaine tiendront à te voir, une fois que tout cela sera fini. Tu nous a bien servis.
-Merci. Si tu veux bien m’excuser, je dois retourner auprès de la princesse.
-Bien sûr. Je resterais dans les parages, si tu as besoin de moi.
-J’en doute, mais j’apprécie le geste.
La Dunmer s’éloigna. Androthi resta songeur. Il claqua des doigts et une coupe de vin apparut entre ses doigts. Il la porta à ses lèvres. Délicieux.
La soirée s’annonçait sous les meilleurs augures.
La petite troupe arriva à Corinthe alors que les tous derniers rayons de soleil teintaient le ciel de nuances de mauve et d’orange. Ils passèrent les grandes portes et y laissèrent leurs chevaux. Roderick leva la tête.
-Je le sens.
-Quoi donc ? demanda Fenrir.
-« Lui ». Le Rôdeur.
-Comment ça ? fit Anor en s’approchant.
-Il est là. Ou plutôt devrais-je dire… Ils sont là.
Shuzug renifla l’air.
-Les Quatre. Je les sens aussi. Je les ai tellement pourchassés que je sais d’instinct s’ils sont proches ou non. Pas de doute, ils doivent être en ville.
-Mais où ? lança Raizo en sortant de son mutisme.
Roderick resta silencieux un instant.
-Au palais, répondit-il enfin. La Réunion… notre voyage… Tout est lié. Tout nous a amené ici.
-Attends, le coupa Fenrir. Ne me dis pas que tu veux qu’on débarque comme ça, au milieu d’une réception de noble, et qu’on se jette sur les Quatre pour les tuer. On va se faire arrêter, peut-être exécuter, s’ils pensent que nous en avions après le roi Karjyo, la princesse Lewyna, ou le clan Sakayäzaka.
-Pour l’instant, on reste calme, dit Anor d’un ton ferme. Et on attend. Une opportunité se présentera forcément. Soyons patients, d’accord ?
-D’accord, répondit Roderick en caressant son arc dans son dos, mais je ne laisserais pas passer la moindre chance. C’est ce soir que tout se termine.
Personne ne disait le contraire. Le regard de chacun était dur et déterminé. Tous savait que ce soir, ils allaient peut-être mener le combat le plus difficile de leur existence. Cela faisait des semaines et des semaines qu’ils ne pensaient qu’à ça.
Le moment où ils feraient face aux Quatre.
Roderick passa son dos sur l’empenne de la Flèche d’Ezeranth. Anor frotta ses doigts les uns contre les autres, produisant des petits étincelles. Fenrir serra ses doigts contre les poignées de ses dagues, dans ses manches. Raizo dégaina et rengaina son katana d’un mouvement lent. Shuzug effleura sa hache du bout des doigts et serra les dents.
-Oui, dit l’Orque. C’est ce soir que tout se termine. Commençons déjà à nous diriger vers le palais. Nous devons être prêts à intervenir à n’importe quel instant.
Azzyro, en arrivant au palais, ôta sa cape de pèlerin et alla se dissimuler dans un coin de la cour. La fête battait son plein, la musique emplissait l’air, la nuit était sombre, des serviteurs distribuaient des masques à chacun des invités.
Un lanceur de couteau venu de Hauteroche passa juste devant la cachette du capitaine de la garde, suivit de deux acrobates Argoniens vêtus de costumes multicolores. L’un d’entre eux avait un iguane sur l’épaule.
Azzyro attendit patiemment qu’un petit seigneur de province s’éloigne de son groupe et se retrouve isolé pour sortir. Il s’approcha furtivement de lui par derrière. Le noble s’était positionné face à une poutre de bois et s’apprêtait sûrement à se soulager quand le tranchant de la main d’Azzyro s’abattit sur sa nuque avec un claquement sec.
Le seigneur s’écroula instantanément, dans les vapes.
Le capitaine de la garde tourna la tête dans tous les sens pour s’assurer que personne ne l’avait vu avant de traîner sa victime par les jambes jusqu’à un tas de foin. Là, il le déshabilla et enfila ses vêtements luxueux avant de dissimuler le corps dans la paille.
Puis, il s’approcha d’un serviteur, lui prit rapidement un masque avant que quiconque n’ait pu détailler son visage, et le mit.
Le masque ne cachait bien évidemment que ses yeux, mais c’était suffisant.
Il avait gardé son épée à sa ceinture. Heureusement, de nombreux autres seigneurs avaient fait de même. Des petites joutes et des passes d’arme amicales seraient sans doute organisés dans la soirée, pour détendre les convives.
Après tout, ce genre d’évènements permettait aussi aux escrimeurs de cour de se mesurer entre eux.
Azzyro pénétra dans la grande salle.
Elle était bondée.
Il parvint à se faufiler jusqu’au buffet à l’aide de ses coudes. Là, il prit un verre vide sur la table et fit mine de siroter une boisson, tout en cherchant Lewyna des yeux. La princesse se trouvait à une quinzaine de mètres de lui mais elle semblait inatteignable tant la foule de courtisans et d’invités était dense entre elle et lui.
Il décida de rester où il était et de garder un œil sur elle.
Le roi Karjyo discutait et riait fort, près de sa fille. Il parlait avec le roi de Rimen. Les deux hommes semblaient plutôt bien s’entendre. Ils postillonnaient et enchaînaient verre sur verre.
Azzyro aperçut le prince Faazri, un peu plus loin, entouré de jeunes femmes caquetant et piaillant pour qu’il les regarde. Il y avait aussi Leyambë, dans un coin de la salle, confortablement installé sur un amas de coussins disposés là pour les invités, qui se jetait des raisins dans la bouche et gloussait avec une vieille duchesse Khajiit de sa connaissance.
La reine de Rimen vagabondait. Elle avait l’air de chercher quelqu’un. Peut-être le Scorpion Noir ? Azzyro avait entendu que le célèbre combattant serait présent. Il ne quittait jamais la reine, d’habitude.
En revanche, le Loup de Lenclume était là. La réputation du jeune gladiateur avait même atteint Torval et Azzyro avait entendu parler de lui. Il se trouvait à proximité du buffet et buvait aux côtés d’un Impérial, vêtu comme un guerrier. Peut-être un autre gladiateur.
Tout semblait se dérouler pour le mieux.
Pourtant… Azzyro avait comme un mauvais pressentiment.
Felisia déambulait dans la salle. Elle savait qu’Androthi, de là où il était, la fixait. Elle n’aimait pas cet Elfe. Il ne lui inspirait pas confiance. A ses côtés, le Corbeau souriait poliment aux jeunes filles qu’il croisait.
-Tu as gardé tes habitudes de ta vie passée, remarqua Felisia.
-Avant de devenir ce que je suis, répondit le Corbeau, j’étais un véritable coureur de jupon.
-Un violeur. Tu as été condamné à cent soixante-cinq ans de prison pour avoir agressé trente-et-une femmes.
-Du passé. Mes pulsions ont disparues depuis bien longtemps. Le Serpent est en place ?
-Oui, il doit être quelque part dans la salle. Tu sais que quand il porte une autre apparence, personne n’est capable de le détecter. Mais il sait ce qu’il a à faire.
-Et le Scorpion ?
-Je l’ai vu monter. Lui-aussi sait ce qu’il doit faire.
Felisia tourna la tête et repéra le Rôdeur, au milieu de la foule. Il était silencieux mais jetait un régulièrement un coup d’œil à la princesse Lewyna. Bien. Il était prêt aussi. Tous les préparatifs étaient terminés. Le Serpent allait bientôt passer à l’action.
Alors que la fête battait son plein, que les musiciens étaient énergiques comme jamais et que les invités semblaient follement s’amuser, un bruit de verre brisé retentit.
Le silence se fit et tous les regards se tournèrent vers le roi Karjyo. Celui-ci venait de lâcher sa coupe en cristal qui venait d’exploser par terre.
Un filet de vin dégoulinait le long de son menton.
Il avait les yeux exorbités.
Quelques personnes dans la salle comprirent ce qui se passait. Silencieusement et avec agilité, le Rôdeur se précipita vers la princesse Lewyna. Il était suivit d’un autre homme que Felisia ne reconnaissait pas, un Khajiit avec un masque, portant une épée à la ceinture.
Quelques invités se reculèrent. Le roi de Rimen, celui qui avait offert sa coupe à Karjyo, le dévisagea avec étonnement.
Certains Chevaliers Lunaires présents portèrent leurs mains à leurs armes, sans un mot.
Le roi Karjyo tituba.
Il se rattrapa à l’épaule d’une noble qui se dégagea vivement.
Le roi tomba à genoux, les yeux révulsés, ses mains entourant sa gorge. Puis, il bascula sur le côté et s’écroula, inerte. Une mousse blanche commençait déjà à sortir de ses narines et de sa bouche. Il était encore secoué de spasmes, mais il était bel et bien mort.
Le premier cri retentit.
-Le roi a été empoisonné !
Il y eut un instant de flottement.
-Le roi Karjyo a été assassiné par les Sakayäzaka !
Puis ce fut le chaos.
Le combat approche
Sweet
Sa va barder
Cette tension
Fais attention tu risque de mourir
Wallay ça va chier
(Pas mal la diversion des libérateurs)
c'est génial je me demande si l’empoisonnement du roi est du au serpent ou aux libérateurs
Il peut aussi être du au prince de Rimen,non?