I'm here !
Beaucoup de boulot ces temps-ci, donc j'ai plus le temps d'écrire, mais ça devrait revenir vite.
J'attends aussi Thunder.
Lol je feuillete un peu le topic et je tombe sur ce vieux poste de moi :
"# Ultimate_gamer0 Voir le profil de Ultimate_gamer0
Mars 2007 ! On pourra pas dire que j'avais pas anticiper le truc !
"Y a-t-il des survivaaaaaants !!!??"
J'ai fini mon texte sinon, plus qu'à corrriger, mais je pense pas le poster tout de suite. J'attends mon comm de Thunder entre autres^^ mais aussi qu'il y ait plus d'activités en général !
" Ici !!!! "
Moi, j'ai le chap de mon autre fic qui n'avance pas... Je reprendrais Manhattan après cela
Moi j'écris toujours mon prochain texte, j'ai été débordé ces temps-ci mais je suis en vacances samedi.
J'écris surtout des trucs philosophiques déprimants en ce moment.
Lol dans le même sens, vous attendez pas à 15 000 coups de théâtres pour le prochain texte de Ripple !^^ Plus un truc de relation entre personnes qui introduira l'histoire principale.
PS : Omafukingad le season premiere.
On en parle quand ?
Ah on retrouve enfin les vieilles habitudes !
J'ai peur d'alleur sur le topi de peur des spoilers
Ils ont eu la bonne idée de nous laisser sur le doute jusqu'au bout, quelle réalité est réelle : Le fait qu'ils ne se soient jamais écrasés sur l'île, où celle de leur retour dans le temps !
Mais Juliet avait laissé entendre que les deux en même temps pourrait être vrais.
Ca, + le cliff sur Sayid à la fin, promet une saison bien riche !
Et puis la mise en scène de fou quand Evil Locke révèle sa véritable identité !
Et puis on a enfin vu ce f*cking temple aussi !
Moi je vais plus jamais sur le topic Lost jusqu'à la fin de la saison, peur des spoilers !
( On sait jamais. xD )
J'étais trop déçu lorsque j'me suis rendu compte qu'ils étaient dans l'avion, c'était pas la solution que je préférais, mais quel plaisir d'y recroiser tous les personnages.
Charlie qui se fait encore sauver par Jack, Boone qui compte "rester avec Locke si l'avion s'écrase"...
D'ailleurs, vu ce que Locke disait et Hurley aussi ( "je suis verni... etc" ), je me suis demandé si cette réalité là avait pas changé, comme annulé leurs soucis respectifs. Apparemment non.
Mais quel épisode.
Les personnages qui interagissent sans se connaitre, comme dans les flashbacks.
Sawyer qui pète un cable contre Jack.
La tronche de Ben pendant tout l'épisode.
La dernière phrase d'Evil Locke.
Sayid qui ressuscite.
Un japonais désagréable qui n'aime pas parler l'anglais.
Heu...
Juliet qui sous-entends que les deux réalités soient possibles, mais comment cela se pourrait-il, vu que dans celle de LAX on voit l'île sous l'eau.
Argh, c'est énorme !
C'est clair que la possibilité de la coexistence va nous faire cogiter pendant toute la saison.^^ Moi ce que je veux voir c'est un vrai dialogue Evil-Locke/Richard, mais à mon avis c'est pas pour tout de suite !
"D'ailleurs, vu ce que Locke disait et Hurley aussi ( "je suis verni... etc" ), je me suis demandé si cette réalité là avait pas changé, comme annulé leurs soucis respectifs. Apparemment non. "
Non c'est fidèle au Hurley qu'on connaît : c'est toujours les gens autour de lui qui trinquent, lui jamais. Comme le veut la "malediction" des chiffres.
Bon aller ça m'a donné envie de reposter mon texte, (le dernier du topic ?? ) il arrive !!
Ripple Effect - « Subsistance » - 1ère Partie
59. ‘Assistance’
1. Name : Stuart « El Coati » Cole
Birth Day : August 14th, 1965
Citizenship : Canadian
Location : Unknown
Statute : International Registred Criminal
- 19 mai 2035, quelque part dans une zone industrielle désaffectée de Phoenix, Arizona -
Je regardais ce nom, le premier sur ma liste, avant de lever mes yeux sur la nuit tombante. Ténèbres que j’apercevais à travers l’énorme trou taillé sur le mur qui aurait probablement dû faire office de fenêtre. Presque tout l’immeuble où je me trouvais était réduit à ce stade de semi-chantier, où les murs étaient encore de ce gris ciment mal repassé, et où le sol qui aurait dû être carrelé n‘était encore que gravas…
Tout ce béton modelé pour rien, quel gâchis. La fabrique de composants électroniques qu’aurait dû être cet endroit n’avait jamais atteint le bout de sa construction. C’était un coup dur pour l’économie de la ville, à l‘époque, mais c’était une aubaine pour moi, qui m’en servait comme nouveau repère… Et puis, je trouvais que les couleurs du lieu correspondaient bien à mon état d’esprit actuel. Celui d’un homme rongé, consumé… Dont les cendres se fondaient avec perfection dans la tristesse de cette pièce où je me tenais.
Cette dernière, équipée d’un simple bureau, d’un ordinateur, d’un coffre-fort portatif et surtout, d’une cache d’armes, était ce que j’avais baptisé mon nouveau Centre de commande. Je ne voulais plus rester prêt de Togo ou de Marcus. Non pas que je ne voulais pas qu’ils me voient agir, mais, je pense, parce que je voulais simplement être seul, suite aux évènements subis de ces dernières années.
Je somnolais en même temps que le soleil, appuyé contre la fenêtre en parcourant mes pensées égocentriques, quand un des instruments de ma vengeance se montra finalement, en bas de mon immeuble, en train de traverser la rue. « Elle » était là, enfin . Car, solitude ou non, j’avais besoin d’assistance.
Mon téléphone sonna trente secondes plus tard :
- Oui ?
- Ici Lila, fit-elle, je suis en bas de l’immeuble.
- Très bien, rentre dedans et prend l’escalier de droite. Je serais au deuxième.
Elle raccrocha sans rien dire, montrant son efficacité… C’était un de mes anciens contacts qui me l’avait recommandé. Moi qui pensais avoir perdu du métier, le lien s’était mis en place plus facilement que je ne l’escomptais, tout comme ce premier entretien.
Elle arriva finalement, sans même être essoufflée.
- … Ripple Effect ? Dit-elle enfin, passant sous ce qui aurait dû être une entrée, sortant de l‘ombre.
- Ca se voit non ? Fis-je en écartant les bras.
Elle ne souriait pas, j’allai au fait, montrant du doigt :
- Prend donc un siège.
Aussitôt fait, je remarquai que le soleil s’était définitivement estompé, laissant place à un futur orage qui comptait bien perturber l‘ambiance silencieuse de la rencontre. Tout indien Navajo, ou autre indigène croyant aux vieux esprits aurait mis fin à cet entretien, car la grisaille subite lors de premier contact annonçait toujours un mauvais présage… C’était ce qu’aurait probablement dit Togo en tout cas, à l’époque de sa période mystique.
- Alors… Lila. Que peux-tu m’apprendre sur toi, d’où viens-tu ?
C’était peut-être parce qu’elle trouvait que je la prenais trop de haut qu’elle répondit d’un ton si agressif. Ou bien alors était-ce la fougue de sa jeunesse, j’avais ouï dire qu’elle n’avait pas encore atteint ses trente ans.
- Eh ben… Morgan ne t’as pas dit que j’étais digne de confiance ? Questionna-t-elle à son tour, s’affaissant un peu trop sur son siège.
Je tentai de rebondir, irrité également :
- Ne joues pas à ça, on n’a vraiment pas le temps… Parle-moi de tes origines, de ta formation paramilitaire, de tes références… Et si quelque chose te dérange dans ma façon de faire, casse-toi. Je ne te le répéterais pas deux fois.
Soudainement humble, elle se mit à raconter presque comme un robot, à croire qu’elle passait davantage d’entretiens qu’elle n’était sur le terrain.
- … Et puis ben, après mes études, j’ai été recruté par les…
Elle ne réfléchissait même pas à ce qu’elle allait dire la seconde d’après. La moitié devait n’être que mensonge, sans doute pour cacher un quelconque passé douloureux. A vrai dire, j’aurais fait exactement pareil à sa place… Je l’avais même déjà fait à plusieurs reprises. C’était le lot de tous les hommes d’armes de notre époque. Ainsi que celui des femmes d’armes, dans le cas présent : Les blessures secrètes, les quêtes incessantes de rédemption ou de vengeance… Je la coupai soudainement, je ne sais à quel moment de sa plaidoirie :
- Très bien, tout cela m’a l’air très impressionnant. Passons maintenant à tes… Convictions personnelles…
- Eh ben, quoi ?
Je la ramenai à l’évidence.
- Eh ben, eh ben… Tu sais qui je suis, non ? Cela ne te dérange pas de travailler avec un terroriste notoire ?
Elle soupira :
- Si tu m’avais écouté jusqu’au bout, je n’aurais pas eu à te dire que ce n’était pas la première fois. Seul l’argent m’intéresse dans ton cas. Surtout vu les tarifs que tu proposes.
- Parfait, alors !
- Aussi, ben… Je n’ai pas spécialement peur du danger qu’on t’arrête, et moi avec. Tu as l’air du genre insaisissable, c’est ce qu’on dit dans le milieu. Et puis tu n’as pas l’air très reconnaissable par rapport aux photos diffusées dans les médias et… Partout ailleurs.
- Oui, acquiesçai-je pensif, ils n’ont pas de vraies photos de moi datant d’après 2028, année durant laquelle j’ai fait une chirurgie laser au visage.
J‘avais terminé cette phrase en cerclant ma face du doigt. Elle semblait satisfaite :
- O.K, eh ben… Tant mieux alors.
Je soupirai à mon tour.
- Oui, tant mieux… Et arrête de dire « eh ben » ou « et puis » tout le temps, c’est énervant à la fin ! Tu sors de quel trou pour pouvoir parler comme ça ?
Elle fronça les sourcils, tout en répondant :
- Je viens du Minnesota, tu ne m’as vraiment pas écouté, en fait !
Las, je ne répliquai pas, et vint à nouveau à l’essentiel :
- Bon… Tu m’as l’air de convenir, de toute façon. Ton premier job pour moi sera de faire un simple travail de recherche : tu dois me retrouver un ancien mercenaire, assez… Célèbre lui aussi, qui a disparu du territoire depuis quelques temps. Voici sa fiche et ce qu’on sait de lui. Son nom est Stuart Cole, dit « El Coati ». Je te donne trois jours pour compléter cette tâche. Tu pourras dormir ici en attendant : j’ai aménagé une chambre, et trafiquer ce qui aurait du être une salle de bain pour avoir de l‘eau. On se lève tous les jours à cinq heures, on mange et on s’entraîne ensemble, et tu me tiens au courant au moins deux fois par jour de tes avancées. Si tu le souhaites, je te fournirais aussi des armes et munitions… Enfin, n’ais pas peur de l’impossible : s’il faut attaquer la Nouvelle Maison Blanche pour parvenir à cette info, ou n’importe quelle autre idée folle qui me permettra d’atteindre mon but et qui te passerait par la tête, dis-la-moi sur-le-champ.
Elle avait attendu patiemment la fin de mes explications avant de reprendre la parole :
- Et mes…
- Pour tes honoraires, ce sera comme prévu : 20 000 maintenant, 30 000 quand tu auras réussi. Si tu décides de rester à mon service après coup, ton salaire augmentera progressivement.
Elle ouvrit grand ses yeux bleus, avant de lancer :
- Eh ben… Tu as les moyens.
Je fis un regard serein. Je pouvais remercier mon double de m’avoir légué un million de dollars volé à U-155 durant une mission pour le compte d’un certain Horus.
- Oui… Et tant mieux pour moi… Comme pour toi.
Il y eut un moment de silence, Lila remit sa mèche faussement rousse en place pendant que j’écoutais la pluie tombante qui battait désormais la ville de Phoenix de plein fouet, tournoyant sur ma chaise de bureau, perdu parmi mes vieux démons, je m‘égarai…
- Et… Reprit-elle enfin. Ce type que je dois trouver, là, c’est qui ?
Je ravalai une énorme gorgée de salive avant de lui répondre, les yeux tremblotants :
- C’est quelqu’un qui va m’aider à atteindre mon but.
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¤¤¤
- 23 mai 2035, Miami, Floride -
Il était tout juste six heures du matin quand le Capitaine des forces anti-terroristes Sirius Powell, les yeux encore à demi-fermés, passa la porte de son nouveau bureau : Quelques nouveaux mètres carrés de plus, une meilleure vue sur la Marina… Cette nouvelle promotion lui avait fait commencer ce lundi matin de bon pied. Aussi poussa-t-il un soupir de satisfaction en posant enfin sa lourde pile de papiers sur la table, dont le choc fit légèrement ressortir le dossier n° 24326151Q. Dossier surnommé à l’aide d’un post-it scotché à son bord : « Ripple Effect, aka Stanley O’hara - Santiago case ».
Le Capitaine Powell était donc un homme heureux. Et ceci ne lui était pas arrivé depuis une bonne dizaine d’années - l’époque de sa trentaine - où il croyait encore en un monde meilleur. Il n’était certes qu’un simple agent des forces de l’ordre en ce temps, mais il savait déjà qu’un jour, il pourrait faire la différence… Jusqu’à ce que les bombes - de Saladin - touchent le quart du pays, et du monde. Réduisant ce dernier en ruines d’une moitié, et en champ de guérilla de l’autre. 13.7 % de la population mondiale y passa, retombées comprises.
Puis vint la privatisation de certains endroits du territoire, sauvant in extremis l’économie du pays et créant une trêve fragile avec les groupuscules terroristes, leur laissant loisir de prôner dans leurs nouveaux repères leurs doctrines d’anarchistes de bas étage, et forçant le jeune Powell à monter en grade bien trop vite pour les combattre, ceci dans un nouveau monde au déséquilibre polymorphe qu’il n’était pas encore parvenu à assimiler. Il était devenu le commandant idéal dans une nation dont la puissance d’action faisait à peine écran à sa propre décrépitude.
Mais les temps, à nouveau, changèrent. Miami devint la nouvelle capitale officielle et permit à son pays d’organiser un nouveau type de combat contre ses ennemis dit tout-puissants. Les retombées radioactives mondiales avaient été nettoyées de trois quarts, et ces États-Unis que le Capitaine Powell chérissait tant avaient retrouvé un semblant de cette splendeur sans tâche qu’ils avaient autrefois... Tout ceci, plus une jolie promotion, expliquait donc le sourire narquois de Sirius Powell… Et méritait bien un onctueux café matinal.
La nouvelle machine des locaux faisait des merveilles, et Sirius ne s’en lassait plus. Au point de frôler quotidiennement l’overdose de caféine. Il s’apprêtait à ramasser sa tasse pour sa première dose de la journée, quand le très joli Major Karen Valentine apparut à l’entrée de la cuisine :
- Bonjour, Capitaine.
- Bonjour Major, répondit Powell, légèrement déçu de voir sa solitude se rompre.
Mais pour Valentine, cela valait toujours le coup. Malgré le poids des années, cette rigide mais charmante supérieure hiérarchique était toujours restée dans son collimateur de séduction. Valentine semblait avoir un ordre urgent à donner, mais qui dit nation de nouveau prospère, dit fonctionnaire prospère, aussi le Major prit son temps :
- J’ai oublié de vous féliciter pour la promotion…
Powell sourit, sans adresser un seul regard à son supérieur :
- Vous venez de le faire, en un sens.
- Pardon… ?
- Vous venez de m’appeler Capitaine, Valentine… Joli réflexe. Je ne l’aurais pas eu.
- Ah ! Comprit alors le Major. Encore bravo, en tout cas.
Powell sourit à nouveau, d’un air plus satisfait que la première fois, et prit sa première gorgée du jour… Avant de remarquer que le Major était toujours là. Comme si elle attendait que le moment de détente de son subalterne se termine rapidement.
- Il y a autre chose, Karen ?
Valentine dit enfin :
- Oui, Capitaine. Du travail. Il y a… Ce type qui s’est pointé ce matin dans nos locaux. Et il vous a demandé personnellement. Il dit… Que…
Sirius s’impatienta devant la curieuse hésitation du Major. Bien qu‘elle n‘allait plus sur le terrain depuis les années 20, sa fermeté, disait-on, s‘était forgé dans les conflits d‘un passé pénible qu‘elle avait enduré et subi. Cela lui valait le respect de tout son unité, car son charisme semblait confirmer ce même passé. Aussi l’annonce du Major Valentine devait être vraiment inhabituelle, voire surprenante, pour durer en secondes comme cela était en train de se faire. Powell hésita entre regarder le discret mais bienvenue décolletée de Valentine en attendant une réponse, mais sa curiosité d’agent spécial reprit vite le dessus :
- Il dit quoi… ?
- … Il dit qu’il a des renseignements vitaux sur le dossier sur lequel vous travailler. Sur le Ripple Effect !
Powell posa brutalement sa tasse au point d’entacher la table carrelée de la cuisine, et sortit sans rien dire vers la salle d’interrogatoire. Le Major le retint en chemin :
- Trois mots, Powell : ne merdez pas. Il nous le faut. Cette affaire est d’une importance capitale !
Sirius hocha la tête, et reprit sa route. Les responsabilités d’un Capitaine revenaient toujours au galop, pensa-t-il sur le chemin.
(SUITE)
L’homme en face de Powell semblait avoir son âge, si ce n’est plus. Les épaules suffisamment larges, les cheveux suffisamment blonds, propre sur lui… A première vue, Sirius pensait qu’il avait affaire à un père de famille heureux de faire son devoir de patriote, mais il en fut tout autre. Et le Capitaine remarqua cela à la seconde où il s’assit sur la chaise de l’autre côté de la petite table d’interrogatoire :
- Vous pouvez me rappeler votre nom et prénom s’il vous plaît ? Demanda-t-il en ouvrant son épais dossier, un stylo à la main.
- Jackson Callahan, répondit sobrement l’autre.
- Mmm très bien... Vous êtes du coin ? Quel est votre âge ?
- J’ai 53 ans.
Powell leva les yeux l’espace d’un instant, ils avaient grossi. L’homme paraissait avoir dix ans de moins, au mieux.
- Je vois, acquiesça-t-il sans trop montrer son air jaloux. Très bien, Monsieur Callahan, commençons : Que pouvez-vous me dire à propos de Stanley O’hara, le « Ripple Effect » ?
Callahan racla sa gorge.
- Je pense pouvoir vous aider à le localiser, et à l’arrêter.
Powell faillit tomber de sa chaise à l‘entente d‘une telle proposition, il n’en crut pas un mot sur le moment. Rieur, il répliqua :
- Et comment diable pourriez-vous savoir cela ?!
L’homme baissa la tête, annonçant la couleur.
- … Parce que c’est mon frère.
Sirius resta un instant sans bouger, la bouche grande ouverte et les yeux toujours aussi gros. Puis, tout en pensant à la longue journée qui l‘attendait probablement, il passa sa main sur ses cheveux roux embrunis, tout en lançant à l‘homme en face de lui la première question logique qui lui vint à l’esprit…
- Mais… D’après ce que l’on sait d’O’hara, il n’a qu’un frère, un certain… Marcus. Marcus O’hara.
Il avait rapidement retrouvé le nom en feuillant le dossier. L’homme répondit, presque honteux :
- Eh bien, oui… C’est moi !
Le Capitaine afficha une moue irritée, cet authentique visage de flic qui n’aimait pas qu’on le prenne pour le dernier des imbéciles. Aussi il fit lentement glisser le dossier sur le côté de la table, et avança sa tête à dix centimètres vers la personne qu’il interrogeait, chuchotant d‘un air sarcastique :
- Mais vous venez de me dire que vous vous appeliez Jack Callahan…
- Hum… Oui… Mes papiers disent ceci mais…
Sirius s’emporta et frappa sa main plate sur la table. Il détestait se retrouver dans une quelconque confusion, aussi il prit un ton ferme, pour y mettre un terme une bonne fois pour toute.
- On peut vous coffrer pour usurpation d’identité pour vous êtes présenté ici avec de faux papiers… D’ailleurs, vous savez quoi ? Je pense que c’est ce que je vais faire tout de suite !
Il se leva, fit le tour de la table, et sortit de son côté une paire de menottes. Et tout en passant le premier bracelet autour du poignet du dit Marcus, il récita :
- Vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz pourra et sera…
- Attendez ! Paniqua l’homme. Vous vous enflammez un peu trop vite je crois, Capitaine ! Je suis né Marcus O’hara, certes, mais Jackson Callahan est mon identité actuelle. Vérifiez auprès du gouvernement britannique, c’était dans le cadre de mon travail pour une unité anti-terroristes comme la votre, en Irlande du Nord, que j’ai dû changer de nom… Mais mon statut et mes papiers sont bien légaux, alors enlevez-moi ces foutues menottes maintenant !
Sirius terminait d’enserrer le deuxième bracelet :
- Ne faites pas le malin ! Que vous dites la vérité ou non, tout ceci n’est pas claire et commence sérieusement à me fatiguer… Cette fichue matinée avait pourtant si bien commencé…
Il se rassit, avant d’ajouter, les yeux rivés sur son dossier :
- … J’en connais aussi un peu sur vous, Marcus O’hara, bien qu’il me manquait une photo de votre personne : Vous avez cessé de bosser pour les beaux yeux de sa majesté en 2028, alors pourquoi avoir gardé une telle identité si ce n’est pour aider votre frère dans ses actions ?
Marcus souffla un rire jaune face à cette accusation affabulatrice. Il ne pouvait dire que ceci n’était qu’une précaution de plus contre les Patriotes, aussi il joua la carte des points communs :
- Eh bien, quand vous démissionnez dans ce pays, vous gardez votre flingue, nous, notre identité. A chaque nation son truc ! J’ai été pendant prêt de vingt ans appelé Jack Callahan, et à peine quatre personnes de mon entourage doivent actuellement m’appeler Marcus… Croyez-moi donc, Capitaine Powell, que je ne suis ici que pour vous aider… Je veux aider mon frère, et l’arrêter au moins autant que vous, j‘ai peur de ce qu‘il puisse faire…
Sirius vit une once d’inquiétude sincère dans le regard de Marcus.
- … Cependant, reprit ce dernier, si vous préférez m’arrêter uniquement pour mes liens de sang, faites… Mais ne comptez pas sur moi pour vous aider ensuite ! Je connais mes droits et j’en ai marre de les voir être bafoués !
Cette fin de couplet, Powell ne l’avait que trop entendu ces derniers temps, fin de guerre oblige. Il caressa son épaisse moustache, et tenta d’apaiser les tensions, en bon agent qu‘il était :
- Bon, écoutez… Le temps de vérifier vos dires, et je vous enlèverais les bracelets.
- Vérifier ? s’inquiéta presque Marcus. Soit, comme vous voudrez, juste…
- Juste quoi ?
Marcus savait que ce qu’il allait dire risquait de lui attirer d’autres ennuis. Il espérait tout de même que Powell garde en tête qu’il était avant tout un vétéran des services anti-terroristes :
- Corroborez vos infos sur moi. Et sur mon frère par la même occasion. Ne vous fiez pas uniquement à celles du serveur J.D.
Powell retint sa surprise l’espace d’un instant. Il était rare que des civils citent le nom de la plus grande base de données gouvernementale, car rares étaient ceux qui en connaissaient l’existence. Mais malgré tout, le secret de son nom n’était pas si enfoui que cela, et Marcus O’hara n’était pas vraiment un civil.
- Comment savez-vous que nous nous fions principalement à J.D ? Demanda enfin le Capitaine, d’un air calme.
- La plupart des agences gouvernementales le font, non ? Sourit Marcus.
- C’est vrai, admit Powell. Et qu’avez-vous contre cette base de données ?
Marcus soupira :
- Les… Instances derrière elle. Mais bon, je n’ai pas envie de critiquer la fiabilité de vos sources, juste que sur le point qui nous concerne, je vous le redis, méfiez-vous de J.D. C’est tout ce que je sais et que je puis vous dire, Capitaine Powell. Corroborez, faites votre boulot. Voyez vos sources humaines, celles des agences étrangères, et tous ces autres filons qui étaient plus précieux qu’on ne l’imagine, il fut un temps.
Sirius se vexa presque :
- Ne remettez pas en cause mes compétences d’enquêteur pour votre affaire, O‘hara. Et en attendant les conclusions de cette dernière, j’aurais deux questions pour vous. Afin de prouver votre bonne foi, dirons-nous : Pourquoi le désir de trahir votre frère n’arrive que maintenant, et, surtout, qu’est-ce qu’il prépare ?
Marcus releva la tête, un peu las. Mais son ton était révélateur :
- Tout simplement, parce qu’avant, je savais qu’il était innocent. Comme vous l’auriez su aussi si vous ne vous étiez pas fiez à 100% à J.D, qui est au passage la seule banque à accuser Stanley pour Fox-Hound et le Night-Club de Santiago. Voyez les témoignages des otages de cette dernière affaire, ils sont uniquement connus du gouvernement chilien. Et vous aurez un aperçu de ce qu’il s’est vraiment passé là-bas. Ce sera déjà un début pour vous convaincre de laisser tomber les mandats d’arrêt contre lui qui traînent dans tout le pays.
- Je jetterais un coup d‘œil à ce que vous dites, ce ne sera pas la première fois que je me renseigne d’une manière, disons… Inhabituelle. Et bien que ce début de piste ne m‘a certes pas l‘air crédible et que votre attitude ressemble plus à celle d‘un parano du complot qu‘autre chose, je vérifierais malgré tout…
Marcus hocha la tête.
- Et donc, maintenant ? Renchérit Powell. En quoi votre supposé saint de frère peut-il devenir ce qu’on dit vraiment de lui ?
- Maintenant… J’ai peur que ce qu’il entreprend ne le rende pas si innocent que ça. Je sais qu’il prépare quelque chose de mauvais. J’ai une liste de lui, des noms… Dont un que j’ai tout de suite reconnu, celui du terroriste canadien « El Coati » : Je crois qu’il veut arranger une rencontre avec lui, utiliser ses ressources, ses forces… J’ai quelques autres idées aussi, et d’autres noms que je vous exposerais… Quand on m’aura enlevé ces menottes. Ca fait déjà pas mal de coopération là, non ?
- En effet… On a déjà une petite idée d’où votre frère pourrait se terrer, mais connaître ses intentions et mouvements à venir peut être bien plus intéressant. Je vais voir ce que je peux faire… Mon rapport ne sera pas de la tarte !
- Faites vite, et vous ne le regretterez pas… ! Moi non plus, je l’espère…
Sirius Powell sourit. Il savait qu’il n’allait pas appliquer la procédure à la lettre dans les jours à venir, mais son intuition lui indiquait qu’il avait flairé une sérieuse piste, et ce ressentiment prit le dessus sur son éthique d‘agent spécial. Il sentait que l’assistance que pouvait lui porter Marcus O’hara allait s’avérer, comme l’avait si bien signalé le Major, vitale.
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- 24 mai 2035, Phoenix, Arizona -
« Le pays va mieux maintenant. » Lui avais-je dis. « Tu pourrais utiliser tes talents pour entamer une vraie carrière, ailleurs qu’avec des types comme moi. »
C’était sorti tout seul. Un élan de paternité. Je m’étais éloigné de mon objectif sans même m’en rendre compte, et ce rien qu’en la regardant, cette petite pouilleuse. Cette belle pouilleuse. Elle mangeait élégamment ses céréales sans rien répondre, laissant loisir aux pétales de maïs de s’exprimer par divers craquements stridents. Ce fut après avoir noyé ses dernières miettes dans un verre de jus d’orange qu’elle me répondit.
- Le pays va trop bien, je trouve. A croire qu’il n’a rien compris. Qu’ils n’Ont rien compris. C’est à cause d’un tel conformisme que tout s’est écroulé en premier lieu.
Un ton sincère se dégageait dans sa voix. Elle le pensait vraiment. J’avais enfin trouvé la véritable motivation de Lila. Motivation qu’elle me cachait, certes, mais dont je respectais la discrétion. Ceci me prouva toutefois sa véritable étoffe de mercenaire, et me fit sourire. Une petite leçon de vie s’imposait, afin de conclure le petit-déjeuner :
- C’est Saladin qui a tout déclenché, poussé par les… Grandes instances. Le conformisme des hommes n’est pas la cause première de la guerre.
Elle s’essuya la bouche après avoir bu une seconde gorgée de jus. L’aube matinale affichait davantage son teint lunaire de petite rouquine.
- Saladin ? Les grandes instances ?…
Elle étendit ses lèvres, me prenant pour un pépé racontar. Piégé par cette vieillesse, je jouais la carte du mystère :
- Sais-tu qui sont ceux qu’on appelle « Les Patriotes » ? Le « Comité des Sages » ?
Elle fronça un sourcil. Elle ne savait pas que si le pays allait vraiment « mieux » depuis cet automne, c’était parce que les Patriotes avaient enfin remis l’intégralité de leur institution en marche depuis cette même période.
- Eh ben… Je sais pas, moi… ! Le Ku Klux Klan local ?
Un soupir. De ma part.
- Finis ton bol.
Elle s’exécuta, je repris :
- … Et dis-moi où en sont les préparatifs pour Cole.
Elle avait retrouvé sa trace bien avant la fin des trois jours. Du bon boulot.
- On prendra l’avion à San Diego, répondit-elle, dans deux jours, pour Mexico. J’ai arrangé les faux papiers. Et puis j’ai un contact à la Douane, aussi. Ca passera tout seul. Et puis après coup, on contacte ton Coati et on arrange un rendez-vous, comme prévu.
- Et le capteur de fréquence de nanomachines ?
- J’en ai trouvé un sur le marché noir, je l’aurais demain ! Un ancien modèle gouvernemental.
Je la félicitais, les yeux dans le vague, à nouveau emporté par mes pensées.
- C’est du bon travail… Du bon travail…
Le soleil était entièrement levé. Le spectacle était beau. La lumière qui s’amplifiait dans la pièce de béton brut me fit plisser agréablement les yeux… Avant que je ne me rappelle les tortures à ultra-violets d’Evans. Je secouai la tête pour sortir ce cauchemar de mon crâne.
- En quoi il pourrait t’aider, alors ? Demanda-t-elle soudainement.
- Hein… ?
- Tu as dis que Coati pourra t’aider à atteindre ton but ? C’est quoi ?
Je pris un air presque honteux.
- Oh, ça… C’est rien, c‘est… Un truc personnel que je dois régler.
- Tu le connais ?
- Coati ? De vu. Mais on ne s’est jamais vraiment parlé.
Son sourcil fit à nouveau des vagues rousses.
- Eh ben… En quoi c’est personnel alors si tu ne le connais pas ?
Je pris une grande inspiration avant de lui répondre :
- On m’a… On m’a fait du mal, et j’ai besoin de ressources avant de pouvoir prendre ma revanche correctement.
- Du mal ? A toi ?
Je me mis à la regarder droit dans les yeux. Ma voix devint rauque à cause de mon humidité oculaire naissante, que Lila remarqua difficilement. Mais remarqua tout de même.
- Oui… A moi. Seulement à moi.
Elle vit que je ne puis en dire plus, et posa maladroitement sa main sur ma paume. La beauté du travail en équipe... Mais le petit-déjeuner était fini.
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- 25 mai 2035, Miami, Floride -
Le Major Valentine, qui n’avait rien perdu de son sex-appeal derrière son bureau, écoutait avec attention la fin des explications de Sirius Powell :
- … L’équipe devrait arriver à l’aéroport quelques heures avant que lui n’arrive. Je prévois une unité de dix hommes plus un sniper en couverture dans le hall d’embarquement, seul endroit où il pourrait vraiment nous semer.
- Parfait, confirma la supérieure hiérarchique, vous avez fait du très bon travail… Je suis très fière de vous, Capitaine.
Powell ne rendit pas son sourire au Major. Il avait autre chose en tête, qui lui importait bien plus que ce manège de séduction qui se jouait entre eux depuis déjà bien trop longtemps. Il laissa Valentine reprendre :
- … Pour le poste de sniper, vous avez assigné qui ?
- Euh… Je n’ai pas encore mis l’équipe sur pied, mais je pensais au Sergent-Chef Harriman. Il a suffisamment fait ses preuves sur le terrain pour qu’on puisse le prendre dans une opération de cette importance.
- Négatif, s’opposa le Major. Il faut que la menace Ripple Effect soit neutralisée au plus vite, le plus efficacement possible, et avec certitude. Vous prendrez Levinson à la place.
Le regard indifférent de Powell fut remplacé par des yeux crispés :
- Le Lieutenant Kurt Levinson ? Je ne pense pas que… Sa manière de faire soit de mise pour une intervention si délicate, Karen.
- Moi je pense qu’au contraire, il fera tout à fait l’affaire. Le Secrétaire demande des résultats, et Levinson semble être tout à fait apte à assurer le succès de ce que nous préparons. Maintenant rompez, Capitaine. Et bonne journée.
Et Powell sortit, légèrement complexé par cette consigne qu’on lui avait imposée. Puis ses pensées lui revinrent, et c’est d’un air angoissé qu’il se dirigea vers la salle d’interrogatoire.
Marcus accueillit le Capitaine Powell avec un grand sourire. Les deux jours que mon frère avait passé dans les locaux lui avait été confortable, surtout depuis qu’on lui avait enlevé les menottes. Ce n’était pas le cas des dernières nuits de Sirius Powell, qui furent à peine reposantes à son égard.
- Bonjour, Capitaine… Ca ne va pas ?
- … Fatigué, marmonna Powell en reniflant, le ton blafard. Encore merci d’avoir accepté de rester ici de votre plein gré…
- Il fallait bien je vous prouve ma bonne foi, mais je n’ai pas l’intention de m’éterniser. Avez-vous trouvé des éléments concordant mes dires durant votre investigation ?
Powell laissa tomber son lourd dossier sur la table, et passa sa main dans ses cheveux roux avant de soupirer :
- Vous aviez raison…
- A propos de… ?
- De tout, je dirais… Je n’ai pas arrêté durant ces dernières quarante-huit heures… Pour commencer, vous ne serez pas inculpé pour fausse identité : votre statut est tout à fait légal. Et bien que votre occupation dans notre pays reste inconnue, ça ne suffit pas pour arrêter qui que ce soit… Ou plutôt, ne suffit plus. Ensuite, pour votre frère, les témoignages d’Antonio Gomez et de Laura de Pablo, les otages du Night-Club, semblent bien démontrer que Stanley O’hara était lui-même retenu de force. Mieux, ils les auraient même sauvés… Ceci pourrait expliquer la vidéo diffusée sur CNN. En plein doute, j’ai creusé plus loin, jusqu’à l’assaut de Fox-Hound : Aucun des lieutenants de Saladin que nous avons pu arrêter ses dernières années n’a affirmé que le « Général » eut été en affaire avec le Ripple Effect, et surtout, Saladin n’aurait jamais préparé un quelconque assaut contre la base de Fox. J’ai concordé ces témoignages avec des imageries satellites de l’attaque, dont certaines avaient totalement disparu du rapport d’enquête initiale ! Les troupes d’assaut ont toutes des uniformes de commando officiel, et en aucun cas cet assaut ne correspond à la manière de faire des terroristes ou de quelconques mercenaires. Je… J’ai découvert encore énormément de choses et d‘autres témoignages, voire des preuves matérielles, et ce pour les deux affaires, mais j’ai peur d’aller plus loin… Il faut que je recolle certains morceaux, je… Je dois savoir où je m’aventure, et surtout, je dois savoir pourquoi mon gouvernement s’amuse à mettre une telle attaque sur le dos d’un pauvre type comme votre frère…
Sirius sortit essoufflé de son épaisse plaidoirie. Il était tremblant, terne, et égaré. Marcus semblait presque avoir de la compassion pour lui. Il décida d’aller droit au but dans ses explications :
- … Ce qu’il faut savoir de votre « gouvernement », où plutôt des instances qui le contrôle réellement, Capitaine, c’est qu’ils agissent d’une seule et même manière : dans l’ombre. Seul problème, quand des personnes veulent combattre leur système, ils les détruisent : c’est ce qui s’est passé pour la base de Fox. Et quand d’autres personnes veulent les dénoncer, et dire la vérité, ils les font passer pour des terroristes et autres hors-la-loi : c’est ce qui s’est passé pour mon frère. Mais ces dernières années, ils ont fait trop d’erreurs, se sont bien trop afficher, et des gens avec un peu de jugeote comme vous peuvent à présent discerner ce qu’il en est vraiment… Après avoir mis leur nez où il fallait, ce que vous avez fait.
Powell acquiesça, l’air absent :
- Je… Je vois… Ca fait… assez peur tout ça. Ca fait beaucoup, même. Je… Je n’ai même pas encore fait mon rapport d’enquête, pour tout vous dire… Plus j’en découvrais et plus j’hésitais à mettre par écrits mes découvertes. J’avais peur qu’on me prenne soit pour un dingue du complot, soit que les personnes derrière J.D me transforment à mon tour en proscrit… Je pensais que vous pourriez me guider dans la marche à suivre…
Marcus fronça un sourcil.
- Vous avez du couper les caméras de la pièce pour en arriver à me faire de telles confidences…
- En effet, je ne suis plus sûr à qui je dois faire confiance… Et pourtant, les faits sont là : J.D manipule autant les forces armées que l’information, et une telle masse de pouvoir doit être appréhendée avec beaucoup de précautions.
Marcus apposa une mine satisfaite :
- Vous confirmez votre intelligence, Capitaine, et cette prudence l’honore... Maintenant qu’on joue dans la cour des grands, voici mes suggestions : Faites simplement votre boulot. Innocenter mon frère comme vous le pouvez, en exposant uniquement les preuves qui ne montrent pas la suprématie du serveur J.D. Ensuite, aidez-moi à retrouver Stanley afin que vous et moi évitions une quelconque catastrophe…
Powell hocha de nouveau la tête :
- Oui, à ce propos, j’ai… Planché de ce côté là également, et vous aviez raison : En mettant Coati sur écoute, nous avons pu capter une conversation entre lui et votre frère, il… Il souhaite bien se rencontrer « pour affaires », ça n’augure rien de bon…
- Dans ce cas, il faut l’arrêter avant cette rencontre, Capitaine, et l’empêcher de faire quoi que ce soit. Je préfère qu’il fasse quelques mois de prison pour être entrer en contact avec un terroriste plutôt que de le voir devenir fou et dangereux.
- Oui, confirma Powell, mon équipe a déjà mis sur pied une opération : on a l’intention de le cueillir à l’aéroport de San Diego, où votre frère a indiqué qu’il allait prendre l’avion.
Marcus, l’air inquiet, prit une grande inspiration avant de dire :
- Parfait, alors. Dans ce cas… Si cela ne vous dérange pas, j’aimerais si possible assister à l’opération d‘interpellation… Je pourrais vous être utile en vous aidant à raisonner Stan. Il… N’est plus dans son état normal depuis quelques temps…
Sirius semblait se réveiller en affichant une mine surprise :
- Participer à l’opération ? Ca ne me paraît pas très orthodoxe tout ça, et ce n’est pas vraiment de mon ressort… Mon supérieur me pousse déjà à tourner cette intervention en exécution publique, et je ne sais pas encore comment je vais lui expliquer qu’il lui faut calmer son enthousiasme contre l’homme car la totalité des chefs d’accusation contre lui seraient caducs… Je m’imagine encore moins lui demander d’autoriser la présence d’un civil dans une opération de terrain. Ca fait beaucoup, O’hara !
Mon frère se voulut rassurant :
- Vous ferez ce qu’il faut, et ce pour le mieux. Je compte sur vous Capitaine… Il faut absolument empêcher mon frère de monter une armée contre Evans et les Patriotes…
Cette fois, Powell était bel et bien réveillé :
- Qui ça… ?
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- 26 mai 2035, aéroport de San Diego, Californie -
Je mis la main à l’oreille :
- Tu en as repéré, Lila ?
- Négatif, Ripple. L’endroit à l’air clean de toutes sortes de chiens…
- Très bien, je me dirige vers le hall d‘embarquement, on se voit dans deux jours.
- O.K… Et… Reviens vivant.
Je souris :
- La compassion ne fait jamais longue route dans le métier, Lila…
J’entendis un rire :
- Eh ben… Ce n’en était pas, en fait. Je pensais à mon salaire.
- Ah…
- Bref, bonne chance.
- Merci, terminai-je en jetant mon oreillette dans la poubelle la plus proche, avant d’ajuster mon chapeau de scout.
Le Capitaine Powell, entouré de quelques hommes, mit à son tour la main à l’oreille :
- Tout le monde est en place ?
Une flopée d’« affirmatif » retentit dans l’oreillette du Capitaine Powell. Il acquiesça machinalement, tout en se retournant vers Marcus et le reste de son équipe.
- En place vous autres !
Tous s’exécutèrent à l’exception du Lieutenant Levinson et de Marcus. Ce dernier intervint :
- Euh… Moi je vais où ?
- Vous, vous restez avec moi pour le moment. Vous ne serez qu’utile que si on l’attrape.
- … Vivant, termina en marmonnant le Lieutenant Levinson, faisant onduler son immonde cicatrice au visage.
- Fais pas le con, Kurt, s’irrita Powell. Tu ne feras feu qu‘en extrême nécessité, et uniquement dans l’intention de blesser. Un gibier tel que celui-ci a des informations précieuses à partager, et doit être jugé comme il se doit.
- Nous avons des notions différentes de jugement, Capitaine, tout comme celle d’extrême nécessité, railla Levinson.
Sirius se rapprocha lentement de son taquin de subalterne, au point que son visage se retrouva à quelques centimètres du sien :
- Allez vous placer au premier, ordonna Powell chuchotant.
Levinson ne prit pas la peine de répondre, puis il prit les escaliers d’un air méprisant. Powell souffla enfin, et confia à Marcus :
- Une vraie plaie celui-là... Allons au comptoir là-bas, nous pourrons suivre l’opération à travers les écrans des caméras.
Marcus suivit Powell d’un air nonchalant, tout ceci lui rappelait sa jeunesse d’agent spécial. Jeunesse où il ne cessait de ruminer contre le système des Patriotes… Avant de se rendre compte que le destin de Powell allait s’avérer être très similaire au sien, et ceci, par sa faute.
Son élan de culpabilité fut interrompu par le poste de radio de Powell :
- Il est là ! Y fit une voix. Je l’ai en visuel !
- QUI l’a en visuel ? S’irrita Powell de si peu de professionnalisme.
- Euh… C’est Carter, position 4.
Le Capitaine soupira et examina le plan de l‘aéroport étalé sur le comptoir.
- La rigueur des temps anciens a prit un sacré coup de vieux dirait-on, critiqua mon frère le sourire aux lèvres.
Powell n’écoutait pas. La rigueur, il l’avait encore. Et il ne comptait pas se laisser abattre par le peu qu’il avait très récemment appris sur ces fameux « Patriotes ». Seuls les résultats comptaient. Il localisa la position 4 sur la carte, et reprit sa radio :
- Il va sûrement se diriger vers la salle d’embarquement, son avion part dans dix minutes. Que toutes les unités se préparent ! Description du suspect, Carter.
- Hum… Il a… Il est…
Sirius s’emporta :
- Accouchez bordel ! On n’a pas de temps à perdre !
- Il est habillé en scout, mon Capitaine…
Marcus pouffa légèrement de rire, n’osant imaginer ce que je préparais. Et avant que le Capitaine puisse n’émettre une quelconque réaction, une troisième voix, moins ridicule que celle que du jeune Carter, se fit entendre sur le poste radio :
- Ici Levinson, j’ai la salle d’embarquement en vue… Il y a une putain de convention scoute dispersée dans toute la foutue pièce. Il s’est informé le salaud ! Il pense passer inaperçu ! Laissez-moi trois minutes et je vous le marque.
- Négatif, Kurt, je vais faire annuler le vol, et…
- Ne vous faites pas d’idées illusoires, Capitaine, coupa soudainement le Lieutenant. Ca lui laisserait le temps de fuir, et puis nous sommes sur un territoire privatisé… Mais rassurez-vous, il ne sera pas trop endommager. Je peux être très soigneux... Levinson, terminé.
Et Levinson éteignit sa radio. Powell, de rage, projeta le poste de l’autre côté du comptoir, avant de se plaindre oralement, tout en se retournant :
- Cette brute risquerait de…
Il interrompit immédiatement sa phrase, voyant qu’il n’avait plus d’interlocuteur.
Marcus filait à toute jambe vers le premier étage. Tout aussi déterminé qu’il était pour m’arrêter, il ne pouvait se résigner à me voir blesser, voire tuer. Il aperçut Levinson habilement couché, son fusil sur l’épaule, en train de scruter chacun des scouts, espérant m’y distinguer.
- Te voilà… Se dit-il enfin.
Ce fut ses dernières paroles avant que Marcus ne l’assomme violemment. Malgré la forte corpulence du Lieutenant, qui suggérait une résistance hors du commun, rien n’aurait pu arrêter un tel type d’assaut, que Togo avait autrefois appris à mon frère.
Ce dernier se mit alors à regarder dans la direction du fusil. Et, en bon fraternel, repéra rapidement ma démarche habituelle. Il cria dans ma direction :
- Stanley !
Je me retournais immédiatement, aux aguets. Et aperçut tout de suite mon frère à l’étage du dessus, entre deux plantes de plastiques bien trop proches l‘une de l‘autre.
- Marc’… ?
- Qu’essayes-tu de faire, Stanley ? Pourquoi es-tu parti alors que l‘on ne voulait que t‘aider ?
Ses cris se fondaient parmi les dires de la foule, mais je les discernai à la perfection, ayant repris ma SR depuis peu.
Empli d’une détermination que je possédais grâce à cette drogue que je consommais bien plus qu’autrefois, et que j’estimais nécessaires à mes fins, je répondis à mon frère comme je l’aurais fait à un étranger :
- Mais personne ne peut m’aider, Marc ! Personne !
Et Marcus me vit me glisser parmi le dernier groupe de louveteaux qui embarquaient. Avant de me perdre de vue, à son grand désarroi.
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Petite critique de ce premier texte.
Tout d'abord, on ressent plus que jamais le tournant qu'a pris la psychologie de Ripple. Seul, la nuit, dans un entrepot délabré. Ca fait limite futur serial killer.
L'idée d'un nouveau personnage féminin pour aider Ripple est bien venue, étant donné le mic-mac sentimental avec Jean, il y avait besoin d'une nouvelle présence « neutre ».
« Et si quelque chose te dérange dans ma façon de faire, casse-toi. Je ne te le répéterais pas deux fois. » >> Enorme. Le coup du « si ça te plait pas, dégage » renforce encore plus le côté ultrasombre. Peut-être même un peu trop, on a un peu l'impression d'avoir affaire à un nouveau ( au sens strict du terme ) personnage.
Plus j'avance dans l'entretien, plus je le trouve excellent. Les dialogues sont bien foutus, j'aime beaucoup.
Pour les honoraires que tu proposes... étrangement, ça me paraît pas énorme !
Dans un monde où, apparemment, le terrorisme est devenu une entité à part entière, je pense qu'il y a un max de concurrence, et les prix que propose Ripple me semblent un peu trop faibles pour étonner à ce point Lila. Enfin c'est un détail. ^^
Scène suivante, le petit résumé de la situation qui apparaît dans les pensées de Powell ( pourquoi j'ai l'impression que les flics s'appellent toujours comme ça ? Surtout les blacks d'ailleurs xD ) est aussi bienvenu, il rappelle d'une les origines de MGHS, et c'est toujours agréable, de deux à quel point le monde est parti en couilles, ce qui rejoint la nouvelle philosophie de Ripple.
Callahan... on a à peine le temps de lire le nom qu'il dit que ce serait Marcus. Bon, y'a un petit suspense mais ça tient pas complètement en haleine non plus. Par contre, pour quelqu'un de bonne humeur, Powell réagit vraiment au quart de tour. XD
Oula, le serveur J.D ? T'es en train de relier les 2 fins de MGS là, la notre et celle de Koko.
Mais ça sonne pas mal, j'aime bien !
Scène suivante, assez irréelle, mais j'aime beaucoup le ton. Ripple, si sombre et strict avant, qui discute avec la rouquine devant un bol de céréales, on se croirait dans Friends si ce n'était pas un exposé sur comment le monde s'est cassé la gueule.
« La lumière qui s’amplifiait dans la pièce de béton brut me fit plisser agréablement les yeux… Avant que je ne me rappelle les tortures à ultra-violets d’Evans. Je secouai la tête pour sortir ce cauchemar de mon crâne. »
Ce passage a l'air terriblement anodin, mais je le trouve génial. Visuellement, il passerait super bien, et ça montre encore la cassure que cette torture a causé chez Riplounet.
Retour à Miami. On avait, il me semble, jamais trop entendu parler de JD dans MGHS jusqu'ici, mais j'aime beaucoup ce que tu en fais. On est tout de même assez loin de l'esprit MGS certes, mais ça recoupe bien tout le passé de Hundred Shots, et cette présence d'une entité qui contrôle tout dans l'ombre est plaisante à voir quand elle est bien maitrisée et expliquée comme là. :P
La scène suivante est superbe. Le taré de Levinson qui veut dégommer Ripple ( alors qu'en général les snipers sont les plus zens ^^ ), la petite conversation Marcus / Stan qui se finit sur une dernière réplique assez habituelle mais toujours classe. J'aime beaucoup. ^^
Tu aimes bien les petites ellipses temporelles hein ? :P
Il me semble que c'est pas la première fois que tu nous en fais, et celle là est diablement efficace : on savait pourquoi Ripple allait voir ce mec, on sait qu'il s'est passé un truc bien sanglant, mais il n'est que suggéré, pas raconté. Stylé, franchement. Par contre, on se demande un peu comment Ripple est revenu jusqu'à sa planque ! XD
Oh, la scène qui suit est puissante par contre ! Stan qui se confesse, qui est étonné en apprenant que son frère a un pied dans chaque camp. J'aime beaucoup. Et puis je m'attendais pas à ce que ce soit lui qui ai tué Coati, même si c'était logique. Alors, l'ellipse temporelle, le cruauté du carnage, ça renforce à mort l'idée que Ripple a perdu les pédales : ça le fait presque passer pour un schizophrène.
Très bon texte en tout cas, ça annonce une saga qui risque de beaucoup me plaire, et le plus étrange, c'est que c'est le personnage qui me paraissait le moindre sombre jusque là, qui est à présent à même de donner les textes les plus glauques, sanglants et torturés. ^^
On a sauté le 20 mai, mon anniversaire...
Ben bon anniv !
Merci pour ta critique Alex, elle me motive grave pour continuer ma saga dans cette direction, moi qui hésitais à revenir au côté coup-de-théâtre-scénarisitique de peur de faire trop dans le chiant, je suis content que tu es apprécié à ce point.
Pour J.D, j'ai décidé de l'inclure car il me semblait logique que faute d'U-155, les Patriotes ont forcément opté pour un autre serveur pour contrôler les donner sous leur joug, vu que le G.W n'était qu'une "expérience" dans MGHS, et que U-155 a échappé à leur contrôle, ça me paraissait logique qu'ils continuent à créer un nouveau serveur plus abouti en continuant dans le même esprit du G.W, comme ça s'est fait dans MGS 4 (c'est un peu le même paradoxe de si Desmond ne se serait pas écrasé sur l'île, il aurait été surf le vol 815 en y repensant MGHS est un peu le flash-sideways de MGS4 xD ).
Bref, je vais du coup tenter d'axer plus sur le relationnel dans mon prochain texte, (les relations Powell-Marcus et Lila-Ripple principalement, mais pas que) texte que je nomme "Déchéance" pour le moment.
Mais je rassure, ne pouvant m'empêcher, que les prochains coups de théâtre vont bien trouer l'anus comme d'hab ! La fin du prochain notamment !
Ah oui à propos des prix "bas" de Ripple :
Je ne pouvais utiliser une grosse partie du million que son double avait pris à la CLV (texte page 1408), j'ai donc mis la cause du prix bas sur les crises économiques qui ont suivi la guerre (ou plutôt la chute économique, avec le nombre de morts, créé une déflation... Dinflation... Bref le contraire d'une inflation xD.)
Et pour le nom de "Powell" c'est un hommage à un personnage des 1ere nouvelles d'Asimov sur les robots (roux et moustachu lui aussi) rien de plus.^^