Hello ! Histoire de booster le topic ! Voici enfin mon 7eme chapitre de "Add-ons" ! Beaucoup de scénario en perspective, et, je l'espère, du suspense ! Les commentaires des précédents textes d'Alex et Alex suivront bientôt ! Enjoy !! La fin est proche !!
Précédemment :
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(page 901)
- Tu possède dans ton cerveau 64% des informations connu par le comité. (… ) L´usage indirect de ces infos permet de garder le secret. On ne peut pas s’en servir comme on le veut.
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(page 1374)
- A la mort du comité, mis à part ce bon vieux Hans, les Lieutenants ont décidé que chaque quatuor devait être exécuté, car ils n’avaient plus d’utilité et connaissaient chacun trop de secrets. Cette liste, mon cher Ripple, est la liste réunissant les différents quatuors à abattre !
(…) - Une liste de… Cibles ! (…)
- Exactement. Et la personne que tu as reconnue faisait parti de l’un de ses quatuors, les escadrons personnels de chaque Patriote…
(…) - Cet homme est Jebediah Evans… Ce salaud de malade mental est encore en vie.
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(page 1418)
Evans comprit rapidement qu’il ne devait pas rester dans les parages, et fonça au bout de la pièce où se trouvait une porte indiquant la sortie de ce maudit laboratoire marron terne.
Ni une ni deux, j’utilisai ma main libre pour libérer la seconde, et saisis d’un réflexe fulgurant le sabre planté à ma gauche pour le lancer au loin vers la blouse blanche qui trottinait vers son salut. Le bras du Docteur Evans tomba au sol après que la lame lui eut tranché le biceps. Il en perdit immédiatement l’équilibre.
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(page 1418)
- (…) Qu’est-ce qu’il t’a fait ?
- Il m’a retenu ici pendant je ne sais pas combien de temps, plusieurs mois sans doute… (…) Il a demandé à son homme de main, Nathan, de me torturer, jour et nuit… Puis, il a fait des expériences sur moi, tellement atroces que je préférais les tortures. Enfin, il m’a drogué à un point que j’en perdais la notion du temps… Jusqu’à ce que tu débarques.
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(page 1423)
- Alors que savez-vous, Doc ?!
- C’est… Cette extension est une sorte de générateur… Un générateur à fission nucléaire. Et votre arrêt cardiaque n’a fait que le rendre opérationnel… C’est d’ailleurs sûrement lui qui a provoqué votre attaque à la base. (…)
- Vous… Vous êtes en train de me dire que… ?
- Que vous avez une bombe atomique dans le bide, Monsieur Ripple, et qu’elle peut sauter à tout moment.
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(page 1427)
- Tu ne vas pas me croire, fit mon meilleur ami. C’est du direct.
(…) - « Nouvelle apparition du terrorisme au Chili, prêt de Santiago. Ripple Effect, ancien terroriste affilié à Saladin, (…) aurait attaqué hier soir avec un nombre d’hommes indéterminé un night-club à la mode appartenant à un consortium de banques, le ’Ready Steady Go’. Il tiendrait plusieurs otages depuis déjà plusieurs heures. (…)»
Une vidéo de mauvaise qualité passa alors à l‘écran, et je me vis, moi, en train de tirer dans le dos d’un homme qui tentait de fuir. Sans pitié. Son expression, ou plutôt MON expression, semblait vide.
(…) Tout ce que je savais moi, et qui me tenais à cœur à cet instant précis, c’était qu’Evans était au Chili, et que j’avais bien l’attention de m’y rendre.
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(page 1428)
- Madame veut savoir, requêtai-je à Nathan, alors, c’est qui ce clone ? C’est quoi cette bombe en moi ? Et que diable fout Evans au Chili ? Mise à part la position d’un serveur qui pour autant que je sache se porte à merveille, je ne vois pas l’intérêt qu’aurait U-155 de vous envoyer là-bas.
- … Tu ne sais rien d’U-155, répondit-il tant bien que mal malgré sa douleur. Ses plans et ses actions sont d’une telle ingéniosité qu’ils ne peuvent que rendre sa victoire inéluctable. C’est quand Evans l’a compris que nous avons rejoins son camp.
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(page 1428)
Cette personne, c’était moi. L’autre moi, celui aperçu dans les médias. Vêtu d’une simple chemise déchirée et d’un pantalon de ville, son regard semblait moins ferme et plus fatigué que ce que j’avais pu apercevoir la veille. (…)
- Alors, c’est toi… (…)
- Moi quoi ?
Ce fut à son tour de froncer les sourcils.
- Eh bien… Mon clone bien sûr…
Laissant échapper une expiration tremblante, j’essayai de me convaincre d’un presque-sourire de l’évidence de sa supposée bêtise, car j’étais à ce moment plus que conscient de moi-même… Mais mon univers se bouleversa instantanément quand j’alliai sa remarque aux petites cicatrices dues à des balles de revolver qui se révélaient sur son torse, au moment où un coup de vent discret fit soulever le bas de sa chemise… Moi, ma peau était lisse, polie même. Je n’étais pas si moi-même que ça finalement.
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Ripple Effect ?
Sans trop y croire, je saisis cet être qui venait de bouleverser le peu d’existence qu’il me restait.
- Tu mens ! Ce n’est pas vrai ! Ce n’est pas vrai !!!
Sa réaction m’échappa. Il semblait tout aussi surpris que moi quand il ajouta :
- C’est vrai, j’oubliais que tu ne le savais pas.
Il finit par me repousser à l’aide de son arme déchargée qu’il tenait toujours à sa main, et se tint de nouveau son épaule ensanglantée. Cette dernière semblait lui procurer d’atroces douleurs. Il reprit cependant :
- En fin de compte, tu es tout autant que moi une victime d’Evans… D’ailleurs, nous n’avons plus une seconde à perdre !
Je fronçai de nouveau les sourcils.
- De quoi parl…
Des cliquetis de fusil qui se charge se firent entendre. C’était Togo, tenant son M-16 en joue sur nous deux, tentant de garder bonne posture dans son costume de Carabineros mal taillé pour sa stature.
- Qu’est-ce qui se passe ? Demanda-t-il en assistant au spectacle, confus.
Aussitôt après s’approchèrent Jean et Pliskin, ils avaient eux aussi compris la situation. John leva son arme également, mais vers mon alter égo cette fois-ci.
- Pliskin ? S’étonna Jean.
- Comment savoir s’il dit vrai… ? Comment savoir Qui dit vrai ?
Je ne savais pas par quoi commencer pour me montrer être un allié convaincant. De son côté, celui qui se prétendait être le véritable Stanley O’hara, légèrement sur ses gardes, semblait laisser échapper quelques larmes.
- … Vous… Vous êtes bien tous là. Et en bonne santé. C’est incroyable… ! Excepté… Où est Marcus ?
Pliskin baissa son regard et légèrement son M9, mais il en fallait plus à Togo pour être convaincu :
- Ne joue pas à ça avec nous ! Qu’est-ce qui nous prouve que tu ne nous veux aucun mal après ce que nous avons vu aux infos ? Comment veux-tu qu’on croie que tu es le vrai Ripple ?!
La respiration forte de mon sosie endolori était le seul son perceptible durant les longues secondes qui succédèrent à l’affront de Togo. Il semblait outré par le comportement de son dit meilleur ami. Il n’y avait que moi pour le comprendre, en fin de compte… Et je sentais dans son regard qu’il semblait y avoir plus urgent, surtout avec les troupes de sécurité du périmètre qui n’allaient plus tarder à arriver. Il était temps de baisser la tension.
- … C’est bien lui. Cet homme est bien le véritable Stanley O’hara, Togo, dis-je enfin. Baissez donc vos armes.
Le visage de Togo se crispa.
- Comment ? Comment toi tu…
- Réfléchi donc Togo, lui seul possède les cicatrices des balles d’Ocelot qui m’ont… Qui Nous ont mises dans le coma. Et moi je suis… Différent à l’intérieur… Le jouet d’Evans, c’était moi. Depuis le tout début. Ce salaud de Nathan le savait, depuis tout ce temps… Je ne suis… Je ne suis plus rien. Je n’ai même jamais été quoi que ce soit…
Un second moment de silence apparu. Il était difficile pour chacun de reprendre ses esprits, surtout pour moi. Mes légers grelottements le confirmèrent.
- Permet moi de rester sceptique, Ripple, reprit mon ami. Rien ne prouve que ton raisonnement soit vrai. Il y a trop de trous dans cette histoire !
Mon alter-ego fit un pas, sans doute pour reboucher ses mêmes trous.
- Togo…
- N’approche pas ! Je connais les coups tordus des Patriotes ! Tout cela ne tient pas debout ! Si tu étais le vrai Ripple, pourquoi prendrais-tu d’assaut cet endroit pour le compte d’Evans ? Tu étais son prisonnier ! Le vrai Ripple n’aurait jamais tué des civils ou prit en otage un putain de Night-club trop kitch pour notre époque !
- Nous n’avons vraiment pas le temps pour ça… S’énerva l’autre. Ce n’est pas comme tu le crois, Togo.
- Alors qu’est-ce que je dois croire ?! Dis-le-moi ! Comment tout ce bordel à-t-il pu se mettre en place, hein ? Comment ?!
L’autre soupira à nouveau.
- Eh bien…
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The « Real » Ripple Effect - Saga Mission « Add-ons »
- Chapitre 7 -
57. ‘Mise à jour’
- Cinq jours avant la rencontre des deux Ripple -
Stérile. C’était à chaque fois ma première pensée, le premier mot qui me venait à l’esprit quand mes yeux apercevaient à chacun de mes réveils le plafond agressivement blanc de ma cellule. Ou plutôt de ma chambre… Après tout ce qu’il m’avait fait subir, je n’en étais plus à essayer de comprendre la raison de ce confort. Le Docteur Evans avait ses raisons, et la propreté de ces lieux ne pouvait être qu’un prélude à une prochaine torture. A moins que la rareté de ses récentes visites signifiait qu’il m’avait tout simplement oublié, et laissé dans un coin. C’est en me levant du lit que je chassais cette pensée de mon être, sans oser admettre que le Maître des lieux me manquait…
Le petit-déjeuner avait du retard. Le plateau-repas n’avait toujours pas été glissé dans l’habitacle inférieur de la porte métallique de ma geôle. Ceci était presque tant mieux, conclus-je à moi-même. Le gout des pitances ici bas étaient encore plus pauvre que cette pièce. Le Belize subissait un embargo depuis la fin de la guerre, Evans devait faire acheter la nourriture sur place.
Ce fut peu après cette pensée socio-économique que ma porte s’ouvrit. Directement. Pour un matin, c’était inhabituel. Je me mis sans trop de conviction en posture de combat, histoire de briser la mâchoire d’un ou deux exécutants avant de me retrouver à nouveau en train de subir un quelconque supplice de Nathan, ou quelque chose du même genre. Ma forme du moment me le permettait… Mais aucun garde n’entra. Seulement lui. Docteur Jebediah Evans. Droit, propre sur lui, non-atteint par sa vieillesse… Le regard terne. Les habits blancs. L’esprit vide. Un ensemble stérile, lui aussi.
Je cachais mon sourire. Au moins, il y allait avoir de l’action, pensai-je.
- Docteur, saluai-je ironiquement. Cela fait longtemps que nous ne vous avions pas vu.
- Ne fais pas le malin, 316. Tu vas venir avec moi.
Je me relançai dans l’ironie :
- Il va falloir me forcer, mon salaud. Et sans escorte, tu auras bien du mal… Tu deviens bien confiant !
- C’est toi qui n’as toujours pas compris après tout ce temps, 316. Ici, tu es le seul perdant.
Vexé par sa remarque très vraie, je lui fonçai dessus, mes doigts crispés, prêt à l’étrangler. Depuis le temps, cela était devenu presque un rituel. Mais cette fois-ci, sans escorte, j’y croyais. J’hurlai pour redoubler ma détermination.
- Je ne suis pas un numéro !
Il para mon assaut uniquement à l’aide d’un seul de ses bras. Mais mon étonnement vint surtout que je vis que cela suffit à me repousser : Cette simple contre-attaque que je reçus m’étourdit violemment et faillit me faire perdre l’équilibre. Mais plus résolu que jamais, un second assaut vient de ma part. Cette fois-ci, le Docteur stérile répliqua d’un coup sec de son même bras. L’angle formé par son poignet m’avait littéralement retourné, comme s‘il était fait de béton. Mes mains s’accrochèrent vainement à ce qui m’avait neutralisé, déchirant la manche de sa blouse. C’est là que je compris, encore dans les vapes.
- Un… Un bras métallique ?
Il me ressaisit à l’aide de ce dernier, par la gorge cette fois-ci.
- Eh oui. Plus besoin d’escorte ! Alors reste docile, 316, c’est bien compris ?
Regardant ce qui m’étreignait, j’osais un sourire.
- Que t’es t-il arrivé pour que tu t’en fasses greffer un ?
Il me jeta de l’autre côté de la pièce, en terminant la conversation :
- Ce ne sont pas tes affaires… Infirmiers ! Nettoyez-le moi et amenez-le au hangar B une fois que ce sera fait.
Puis il se retourna, avant de finir sa phrase :
- … Nous aurons besoin de lui pour ce que nous avons à faire.
- Quelques heures plus tard, hangar B -
- Oui… Il a été fini d’être entièrement équipé ? Parfait ! Je te donnerais le feu vert dans quelques jours Nathan, je suis fier de toi.
La conversation téléphonique entre le Docteur et son âme damnée terminait sur une note paternelle. J’eus un léger sourire en coin tout en profitant des quelques rayons de soleil qui filtrait à travers les vitres du gigantesque hangar. Rayons malheureusement masqués par le gigantesque avion cargo d’où les hommes d’Evans allaient et venaient, montrant un semblant de préparatifs…
- On va faire une ballade ? Raillai-je toujours.
- Oui. Et tu vas faire tout ce qu’on te dit sans poser de questions.
Je laissai échapper un pouffement :
- Y a-t-il marqué « Nathan » sur mon front ? A la moindre occasion, je pourrirais ce que tu prépare, peu importe ce que c’est…
Evans me regarda sans rien dire. Il semblait s’attendre à cette réponse. Après un signe de la main, deux de ses hommes amenèrent une table métallique sur le sol plane, ainsi qu’une mallette directement au Docteur. Ce dernier l’ouvrit, et en sortit un ordinateur portable qu’il posa sur la table après l’avoir allumé. L’air qu’il prit semblait davantage inquiétant que tous ceux qu’il eut pris depuis mon kidnapping :
- Veux-tu savoir à quoi on servit toutes mes expériences sur toi, tout ce temps ? Quel est l’aboutissement de mon projet, le projet 316 ?
- Ah… ! Tu… Tu comptes vraiment me le dire ? Juste comme ça ?
Il força son plus grand sourire, comme s’il souhaitait être aussi paternel avec moi qu’avec Nathan. Comme s’il voulait me rassurer, en disant :
- Tout doit bien avoir une fin…
Stupéfait par cette attitude, mon visage afficha un air paralysé. Je ne voyais pas du tout où il voulait en venir. Mais avec Jebediah Evans, un bon moment ne durait jamais très longtemps. Il appuya sur une touche de l’ordinateur.
- Je vais d’abord t’aider à te localiser. Nous sommes au Sud du Belize, comme tu as du l’entendre de la bouche de ces trop bavards de gardes ces derniers temps. Précisément le 5 janvier 2035, et cela fait deux ans et huit mois que tu es sous ma… Surveillance. Tes amis, Togo, ta compagne et ton frère sont tous sains et saufs et se sont réfugiés en Floride.
Je ravalai une gorgée de salive. Muet. Encaissant comme je le pouvais ces révélations. Cela ne s’arrêtait pas là :
- Et voilà pourquoi tu es resté là aussi longtemps. Ce que tu vas voir a été enregistré il y a deux jours.
Sur l’écran de l’ordinateur apparue une vidéo de mauvaise qualité. Probablement tiré d’une caméra de surveillance. L’endroit semblait être un coin de rue. Un parking extérieur, ou l’entrée d’une gare, quelque chose dans le genre. Des gens défilaient dans toutes les directions sans vraiment regarder droit devant eux. Jusqu’ici, rien ne semblait être inhabituel. Et puis je reconnus John. Pliskin. Il avait muri, gagné en stature et en assurance. J’en souris presque. Jusqu’à ce que je me vis, moi… Moi ?
Je lançai un regard enflammé à Evans, sentant mon sang monter droit vers mon crâne.
- Joli résultat, n’est-ce pas ? Sourit-il vicieusement. On dirait le même, en plus fragile, peut-être ? D’ailleurs, même lui croit que c’est le cas. Cela fait quelques mois qu’il est dans la nature, faisant… Faisant tout ce que tu aurais fait si tu avais été libre, logiquement, étant donné qu’il possède exactement la même personnalité que toi.
- Pourquoi… ? Comment… ?! Semblai-je halluciner, mais ce cauchemar identitaire paraissait être bien réel.
- C’était plus long que difficile à… Mettre sur pied. Mais je ne pense pas que les détails scientifiques soit d’une importance capitale pour le moment. Sache juste que cette vidéo à été prise à la sortie de la Gare de Miami, et que ton Doppleganger vient probablement de retrouver tout le reste de tes camarades à l‘heure qu‘il est, pour un joli moment de retrouvailles.
Je lui bondis presque dessus, deux gardes me retinrent solidement.
- Espèce de salaud ! Ca t’amuse d’être un sadique comme ça, hein ? Y a que ça qui te fait b…
Je fus interrompu par un nouveau coup de son fichu bras de métal. Le Docteur haussa le ton alors que je me remettais de mon étourdissement.
- La ferme, sombre merde ! Et regarde plutôt.
Il appuya sur un nouveau bouton, la vidéo changea en un espèce de mode thermique, révélant la musculature de John, mais surtout un curieux ensemble machinal habitant le corps de mon double. Evans continuait ses explications révélatrices :
- Ceci est une bombe H biomécanique équivalent à une charge nucléaire de 85 mégatonnes, ma plus belle œuvre à l‘intérieur d‘un corps humain sans en provoquer le décès. J’ai le pouvoir d’activer sur elle le processus de fission pour ensuite la faire exploser à ma guise, quand je le souhaite. Ce que je ferais si tu ne m’obéis pas à la lettre durant l’opération que mes hommes et moi allons entreprendre au Chili dans les jours qui viennent… Et pour te prouver que je ne bluffe pas…
Il se mit face à son ordinateur et entra dans un programme. La forme de ce qui apparaissait ne laissait aucun doute : L’on y voyait les données de la dites bombe en temps réel. Evans appuya une fois de plus sur un bouton, et la forme de la chose pris une couleur rougeâtre inquiétante. Me sentant agité, les soldats me tenaient davantage plus fermement.
- Tu as fait quoi ? Dis-le-moi !
- J’ai activé la fission, bien entendu. A l’heure qu’il est ton cher jumeau doit se morfondre d’atroces convulsions, étalé sur le sol comme un chien galeux… Sur ce type et cette taille de charge subatomique, tout bon docteur en physique comme toi doit savoir que le processus ne pourra plus être interrompu après cent cinquante heures… Cent cinquante cinq, pour être précis… J’adore les symboliques, et ça fait plaisir à mon leader. Tu seras donc forcé de te tenir tranquille !
Je fis une moue écœurée :
- Alors c’est donc vrai ce que j’entends dans les couloirs, tu t’es bien vendu à U-155 ! Sombre idiot… Il nous tuera tous !
- … Mais ces salauds de Patriotes avant nous ! Hurla-t-il presque à sa réponse. Après toute la loyauté dont j’ai fait preuve envers eux, ils paieront leur affront ! Maintenant cesse tes grands airs et accepte le fait que si tu ne m’obéis pas, tous tes amis exploseront dans les jours qui viennent via un moyen qu’ils n’oseront jamais imaginer !
Il ferma le clapet de son ordinateur, et le pris sous le bras alors que je sanglotais, une fois de plus. La menace de mes proches était bel et bien l’ultime moyen pour me convaincre de concéder à ses désirs, bien plus que la sauvegarde de ma propre vie, qui ne m’importait guerre depuis bien longtemps déjà.
- Très bien, ordure. Tu as gagné… Je dois faire quoi ?
- Pour toi, ce sera trois fois rien. Juste utiliser ce qu’il y a dans ta tête. Nous partons dans quelques jours, en attendant, reprend des forces dans la nouvelle chambre que nous te réservons, tu en auras tout de même besoin.
- Treize heures avant la rencontre des deux Ripple -
Je restais abasourdi face au contexte forcé dans lequel on m’avait amené. Jebediah ne prit même pas la peine de répondre à mon étonnement :
- « Ready Steady Go ? » Cet endroit est un night club ! Tu es sérieux, Evans ?
Je descendis de la jeep, poussé par les gardes. La matinée brumeuse concordait avec le peu de voitures restantes sur le parking, et même le videur était parti. En effet, la jeunesse chilienne se rentrait déjà après une folle soirée de plus, et à mon soulagement, à la vue de ce qui allait se tramer en ces lieux.
Quelques personnes assez harassées par l’alcool subsistèrent toutefois dans la discothèque au moment où nous entrions. Le Docteur s’adressa à son homme au visage le plus cruel, d’origine latino. Son exécutant en chef, probablement :
- Felipe, évacue discrètement qui tu peux, les autres, placez-vous aux alentours. Nous devons agir vite, on a qu’une heure.
Le tout se mit en place discrètement. Un des employés qui balayait quelques gobelets renversés sur la piste mauve remarqua immédiatement les tenues guerrières des hommes qui se dispersaient un peu partout dans son club.
Quelques minutes après, il ne restait qu’un couple et deux autres employés, quand le balayeur s’approcha de Felipe et lui demanda en espagnol ce qu’il était en train de faire. Mes poignets se griffèrent sur les contours de mes menottes enserrées quand je vis Felipe lui répondre d’une balle dans la tête. L’homme s’écroula en plein milieu de la piste, dans une mare de sang naissante. Il restait, semblait-il, du ménage à faire. Les hommes d’Evans pensaient visiblement la même chose. Sous un angle plus violent, évidemment.
Le second de Felipe, que ce dernier nommait Khalid, confirma que personne ne se trouvait dans le Night-club mise à part les personnes visibles : Le fameux couple au bar, qui s’étreignait désormais de peur, un autre employé accroupi, les mains sur la tête, derrière ce même comptoir. Et un deuxième barman, plus courageux, qui se prit une balle cette fois-ci dans l’épaule alors qu’il tentait de neutraliser Felipe, dérisoirement armé d’une simple bouteille de tequila.
Ce fut après qu’il s’écroula prêt de son collègue, sous mes dents grinçantes, que le Docteur Evans dit à Felipe de commencer la procédure. Celui-ci acquiesça avec un regard de fanatique face à son maître.
Je ne compris pas exactement les cris de l’exécutant en chef de Jebediah, mais il semblait sommairement demander aux survivants de rester tranquille, sinon ils mourront. Khalid me poussa prêt du couple, qui, au vu de mes menottes, vit en moi un allié potentiel. Surtout à l’entente du ton des paroles de l‘homme.
- English, lui répondis-je sèchement.
L’homme reprit sont souffle, et demanda d’un accent grossier, les larmes aux yeux.
- Ils… Ils vont nous tuer ?
Je le regardais l’espace d’un instant, commençant à me rappeler l’importance de la protection des innocents dans ce monde plein à craquer d‘injustices. Puis je regardais Evans, au loin, qui donnait toujours des ordres... Qu’avait-il en tête ?
- Non, répondis-je au couple pour ne pas provoquer de panique immédiate.
Evidemment, d’autres questions vinrent, de la jeune femme cette fois-ci :
- Mais que font-ils ici ? Qui sont-ils ?!
- … Je n’en sais pas plus que vous, fis-je sans montrer la pitié que j’éprouvais pour eux.
Un autre long regard sincère se mélangeait parmi nous trois, puis Felipe me prit brutalement par l’épaule pour m‘amener je ne sais où. Pendant mon trajet, je vis son second Khalid ouvrir de l’intérieur les portes de l’entrepôt-garage du club sous les ordres d‘Evans, révélant deux camions de marchandises plantés devant le volet extérieur, qui lui resta fermé. Un moyen de fuite possible ? L’optique n’aurait pas été déplaisante sans le moyen de pression explosif du Docteur. Ce salopard en blouse blanche avait vraiment le don d’envisager l’impossible… Peut-être même les voitures de polices et camions de presse dont l’arrivée soudaine se fit bruyamment entendre aux alentours de la boite de nuit. Felipe se retourna, sur ses gardes. J’aurais pu l’assommer. J’aurais pu. Evans s’approcha de notre position tout en faisant signe à Felipe et à ses hommes de continuer comme prévu.
Je fus finalement amené dans ce que l’on pouvait appeler l’arrière-boutique du club, à la gauche du garage : Il s’y trouvait quelques ateliers de cuisines pour les plus affamés, des réserves d’alcool les plus chères que le patron n’osait pas mettre avec le reste et… Une porte blindée électronique de chambre forte.
Je masquais mon étonnement en continuant à narguer Jebediah :
- Les canards locaux sont là aussi, je les ai vus par la petite fenêtre en hauteur. Avec un peu de chance, tu auras ta photo à la une !
- Tu me crois si stupide ? Je suis invisible ! Répliqua-t-il en aidant Felipe à me pousser contre l’épaisse porte, toujours close.
Sur cette dernière se trouvait un écran de déverrouillage, dans lequel plusieurs chiffres et symboles permettaient une éventuelle ouverture. Je commençais à deviner pourquoi j’étais ici.
- … Quel est vraiment cet endroit ? Demandai-je au Docteur après avoir repris mon sérieux.
- Une discothèque de délurés, voyons, me sourit-il. Tu ne l’avais pas remarqué ? A la particularité prêt qu’elle appartient indirectement aux forces des Patriotes, après qu’ils l’eurent « volée » à U-155, il y a bien longtemps. Cet endroit est une couverture pour ce qu’ils cachent vraiment. U-155 veut récupérer ce qu’il y a à l’intérieur de cette chambre forte à tout prix, et seul Toi peut y parvenir, 316…
- A cause des nanomachines des Patriotes dans mon crâne, c’est ça ?
- Tout à fait. Quand les Patriotes ont racheté cet endroit, ils ont immédiatement changé le code de la chambre avec un de leur ancien algorithme d‘époque… Il est maintenant temps que l’IA récupère pour de bon cet endroit, par tous les moyens nécessaires.
- Une prise d’otage médiatisée, des morts, et moi. Sacrés moyens, ordure ! Vous et vos guerres internes à la noix n’ont fait qu’anéantir le monde depuis toutes ces décennies. Et même des années après la fin de la guerre, vous continuez votre merde comme des gamins qui n‘en ont jamais assez ! Et ils se servent de pantins comme toi, uniquement pour ne pas se sentir cou…
- Le ferme ! Scinda-t-il ma leçon de morale en poussant brutalement ma tête sur l’écran de déverrouillage.
Il valida un code erroné préparé via son ordinateur portable qu‘il tenait sur son avant-bras, et une longue équation apparue sur le verrou. J’appréhendais déjà la douleur de mon futur flash de données Patriote… Celui-ci fut précédé par l’habituel bruit strident qui me fit tomber dans l’inconscience. Le long calcul à résoudre devint pour moi aussi simple qu’un problème de première année en physique. Les inconnus devinrent connus, une seule combinaison possible apparut alors possible à mes yeux. Mais je n’osais pas le dire tout de suite lorsque Felipe me releva brutalement du sol, de mon côté encore aveuglé par mon vertige. Je devais gagner du temps. Quoiqu’il se trouvait derrière cette porte, si U-155 le quêtait, rien de bon ne pouvait en découler.
- Alors 316, le code ! Ordonna le Docteur.
Je reprenais mes esprits tant bien que mal en répliquant :
- D’abord… D’abord je veux savoir ce qu’il y a derrière cette porte. Tu sais que je n’ai pas le choix de t’obéir Evans, alors dit moi au moins quelles atrocités je suis sur le point de commettre. Quel type d’armes se trouve à l’intérieur ?
Jebediah restait immobile, il ne clignait même pas des yeux. Il était impossible de deviner ses pensées, comme à l’habitude. Il répondit toutefois au bout de quelques secondes :
- Si je te dis qu’il n’y a aucun type d’armes existant à l’intérieur, tu me donneras ce code ?
J’eus un soupir. Sans trop savoir pourquoi, je le crus. Je me mis à énoncer la longue séquence d’ouverture.
- Alpha, cercle, huit, un, omicron, pentagramme, quatre, quatre…
Une once d’excitation apparut dans les yeux d’Evans, la porte blindée s’ouvrit enfin. C’était une petite chambre forte propre et bien ventilée, comme savait si bien le faire les Patriotes, ou U-155. Et, presque à ma surprise, le Docteur ne m’avait pas menti quand j’y vis uniquement :
- … Des serveurs informatiques ?
Il y en avait des dizaines, ils représentaient le nec plus ultra. Tous fonctionnels, en train de traiter je ne sais quelles informations en temps réel. Mon épopée prit un tournant plus technologique que prévu.
- A quoi servent-ils ? Continuai-je à questionner.
Evans prit joie de me répondre alors que Felipe se mit à éteindre tous les systèmes de la chambre, ventilation comprise, et se mit à charger les tours une à une dans un des camions du garage. Le Docteur commença ses explications :
- Ces serveurs représentent un flux d’informations uniques sur la plupart des sujets militaro-socio-économiques que les Patriotes puissent traiter sur le territoire latino-américain… Comme tu le sais, U-155 a quasiment achevé sa mainmise sur la totalité du continent… Et tout ceci devant toi est la pièce manquante de son puzzle. En incorporant ses serveurs à l’unité centrale de l’IA située prêt d’ici, - et que d’après ce que je sais sur ton passé, tu connaîtrais plutôt bien, - l’IA pourra enfin s’emparer du contrôle des plus puissantes multinationales environnantes, ainsi que des gouvernements et PMC les plus influents qui ont jusqu’ici échappé à son pouvoir. Son contrôle sur l’Amérique latine sera après cela total, et U-155 pourra enfin concurrencer l’occident pour, qui sait, l’écraser lors d’une guerre proche, en l‘attaquant grâce à toutes ses armes: L‘Extrême-Orient, le Moyen-Orient, une partie de l‘Océanie, et, bien sur, d‘ici… En somme, 316, tu as devant toi l’add-on le plus puissant qui sera jamais ajouté au serveur chilien d’U-155, et qui va le rendre plus explosif que jamais ! Un peu le même genre d’ajouts que ton alter-ego à reçu en lui ! Tu remarqueras que la comparaison est notable !
Il termina son discours par un rire plus faux que spontané. Et moi, au moins autant abasourdi qu’écœuré, je me refusai de croire ce que je venais de faire : J’avais donné accès à un monstre vorace un surplus de nourriture. Mais quel était le vrai monstre ? U-155, ou le Docteur ?
- Il y a de toute façon bien longtemps que j’ai fait le serment de te tuer à la moindre occasion Evans, ce n’est pas ce genre de discours grandiloquent sur le pouvoir qui me sortiront de mes gonds, car cela fait longtemps que je n’en ai plus, de gonds. Il suffit que cette paire de menottes cède et…
- Et bla, bla, bla… Me coupa-t-il vulgairement de nouveau. Ce surplus de liberté que je t’ai temporairement accordé durant cette opération te donne trop d’arrogance, 316 ! Quand bien même tu surpasserais ton syndrome de Stockholm sur celui qui a veillé et pris soin de toi durant ces trois dernières années, je sais très bien que la limite entre ta haine et ma survie est celle des tes amis. Donc soit tu les tues eux, en me tuant moi, qui ne pourra plus après coup désactiver la bombe humaine qu‘est ton double. Soit tu laisses ce bon Felipe t‘assommer maintenant que tu as retrouvé ton inutilité !
- Que… ?
Je ne m’étais en effet aperçu de rien. L’exécutant en chef de Jebediah m’avait pris par derrière et plongé dans l’inconscience d’un coup de crosse de fusil. Mais mon choix était déjà fait. Ma haine pour Evans m’avait enlevé toute morale, toute éthique.
A mon réveil, le tableau qui s’offrit à moi était le garçon du couple veillant à mon réveil, devançant sur la piste sa compagne qui elle s’occupait de la blessure de l’employé blessé. La quatrième personne, elle, était toujours tapie derrière le bar. A l’extérieur, tout se mettait en place, la police avait semblait-il déjà installé son cordon de sécurité, et la presse tentait tant bien que mal de satisfaire son public avide de violence. Plus qu’un merdier, ce séjour devenait une gigantesque fosse à purin. Mais que m’importait vraiment. Je respirais de l’air frais et l’occasion de me déchaîner pointait enfin le bout de son nez.
- Ca va ? Me demanda le jeune homme.
- Oui, merci… Et vous tous ?
- Ca va, mais…
- Quoi ?
- Mon amie… Elle a surpris leur chef, ce Felipe, parler à son second… Il parlait de la suite de ce qu’ils allaient faire. Je… Je crois qu’ils pensent nous tuer. Ne laisser aucun témoin.
A peine une seconde après ces paroles, l’employé reclus sortit enfin de sa cachette.
- Comment ? Paniqua-t-il. Ils veulent qu’on meure ? Ils veulent qu’on meure ? Je ne veux pas mourir moi ! Je ne peux pas mourir !
- Calmez-vous ! Lui dis-je encore étourdi. Paniquer ne servira à rien.
- Comment voulez-vous ne pas paniquer ? Ils vont nous tuer ! Vous comprenez ? Ils vont nous…
Un bruit sourd extrêmement puissant l’empêcha de parler. C’était celui de la détonation d’une balle 9mm dans sa poitrine, qui le tua sur le coup. La fille et l’employé blessé se levèrent à leur tour, paniqué de l’approche de Khalid, le regard sadique, la démarche malsaine.
- Au moins il sera mort en ayant eu raison… C’est rare de nos jours.
La fille se réfugia instinctivement derrière son compagnon, sanglotant. Son patient, le dernier employé encore en vie du Ready Steady Go, semblait être décidément une sacrée tête brulée. D’un second assaut, plus réfléchi, il tentait de s’emparer de l’arme de Khalid. Etonné, celui-ci se défendit sans trop croire à ce qu’il se passait. Son arme, un Zig, tomba au sol. Trop loin pour qu’aucun de nous puissions s’en emparer, l’employé eut juste le temps de le remarquer avant que Khalid ne le poignarde.
Cette fois-ci, le jeune couple entra en panique. Tel le pire des prédateurs, le second de Felipe s’approcha, toujours armé de son couteau, en vue d’étriper le jeune couple. Il était temps d’intervenir. Non parce qu’il fallait les sauver, mais bien parce que Khalid était isolé du reste du groupe, que je comptais exterminer après m’être libéré, et armé.
Après un coup de pied déséquilibrant sur la colonne vertébrale, le défi était lancé. Plusieurs coups de couteaux vinrent de toutes les directions, dont un bien trop prêt de ma chair, qui déchira ma chemise, révélant mon torse cicatrisé. Mais ses compétences étaient trop à revoir. Deux rapides mouvements d’esquives suffirent pour que je le saisisse furtivement par l’arrière, enserrant sa gorge via la chaine de mes menottes. Le plus longtemps et le plus puissamment possible, jusqu’aucun son de vie ne se fasse entendre. Khalid s’écroula, la nuque broyée.
- Vite, fis-je au garçon traumatisé par ce en quoi il avait assisté, prend les clés dans sa poche et libère-moi ! Et toi, donne-moi son arme qui est tombée, là-bas !
Ce fut enfin libre et armé, quelques secondes plus tard, que j’osais enfin leur demander leur nom, premier signe d’intérêt que je leur portais.
- Antonio, et elle c’est Laura, ma copine.
- Très bien, conclus-je en chargeant l’arme. Tony et Laura, vous restez-là. Je vais m’occuper d’eux.
Face à cet élan héroïque, Laura daigna me demander :
- Mais… Qui êtes-vous au juste ?
- Si on s’en sort vivant, je vous le dirais, terminai-je d’un sourire.
Je quittai la salle de la piste, l’arme pointée prudemment vers le sol. Evans pouvait commencer à écrire son testament. Cause de la mort : Dévoré par un chien enragé, trop battu par son maître durant toutes ces années. Mes habiletés furtives allaient enfin reprendre du service…
- … C’est parti.
Felipe venait de charger l’avant-dernier serveur dans le camion, il revint une dernière fois dans la chambre froide où l’attendait le Docteur qui examinait le poste principal de la pièce, quand un coup de feu se fit entendre. Puis deux. Puis trois. Felipe dégaina son arme et se mit en position protectrice devant le Docteur.
- …316 ! Marmonna ce dernier.
Ce fut plus de trois coups de feu qui tonnèrent dans la discothèque. J’avais déjà abattu cinq des hommes d’Evans. Le dernier s’était réfugié à l’entrée de la fameuse arrière-boutique contenant la chambre forte. Evans n’était plus très loin. Cela décupla mes capacités. Les trois centimètres de crâne du mercenaire résistant qui dépassait de l’entrée de ces cuisines furent suffisant pour lui donner la mort. C’est là que j’aperçus une caméra au loin filmer l’action par la fenêtre supérieure du sous-sol, les ennuis se profilaient plus vite que prévu. Mais j’avais d’autres obsessions ne tête. Ma victime s’écroula devant moi alors que je l’enjambais stoïquement. La chambre forte se trouvait au bout de cette pièce, où je pris mon temps, sans pour autant anticiper l’éventualité :
- Ferme la porte du coffre, Felipe ! Vite ! Il arrive !
Les ordres du Docteur furent brefs, l’exécutant en chef d’Evans clôtura l’épaisse porte d’un éclair, alors que je courrais encore vainement vers elle, j’en tapai dessus comme un gamin.
- Aurais-tu peur de m’affronter, toi et ton chien, Evans ?
- Tu fais une grave erreur en me défiant ainsi, 316. Tu peux dire au revoir à tes amis !
Dépité, les mains sur le crâne, je regardais autour de moi, cherchant une solution, quand ces dernières vinrent d’elles-mêmes à moi.
- Tu as fait deux erreurs dans tes actions Evans ! La première, c’est d’avoir désactivé la ventilation de la chambre forte, je ne vous donne pas 12 heures de survie à tous les deux, à moins que vous surmontiez votre lâcheté ! La seconde erreur, c’est d’avoir laissé ton ordinateur sur cette table à mes côtés ! Tes menaces en deviennent dérisoires !
En effet, activant sur l’écran le logiciel de contrôle de la bombe d’Evans, j’appuyai sur la commande de désactivation de la fission à temps, réduisant toute menace nucléaire à zéro. Mon double ne pouvait plus exploser à tout va, j’en étais davantage certain quand, pour me rassurer, j’explosai les circuits de l’ordinateur de quelques tirs de balles bien placées.
- J’ai tout mon temps, Evans !
Un rire se fit entendre de la chambre :
- Le vainqueur, Ripple, c’est toujours moi. Rappelle-toi-en, quand toute cette histoire sera terminée.
Ce fut peu après que je sortis Tony et Laura de leur trou, rassurant :
- Vous allez pouvoir partir. Toute menace est écartée.
- C‘est… C’est incroyable ! Comment te remercier ?!
J’eus un soupir tout en baissant des yeux :
- …En disant aux flics dehors que c’est moi qui est orchestrée l’attaque, et que j’ai encore deux otages… Ils se sont enfermés dans le coffre, et je veux leur peau à tout prix.
- Comment… ? Mais… ? Pourquoi s’acharner à ce point-là ? Les forces de l’ordre pourront…
- Non. Ils ne pourront pas ! Coupai-je Laura. C’est à moi et moi seul de le tuer, lui, le Docteur. C’est une affaire personnelle, vous comprenez ? Si vous tenez vraiment à me remercier, faites-le !
- Mais les policiers te tueront quand ils interviendront, ils te prendront pour la menace !
- Je serais déjà loin quand cela arrivera, les rassurai-je. Vous me connaissez, je ne suis pas n’importe qui.
Je mentais, tout en échappant un faux rire. Il n’y avait bien entendu aucune issue à cet enfer. Mais j’étais prêt à passer pour un criminel et y risquer ma vie pour voir Evans mourir, que cela soit d’asphyxie ou par une de mes balles. Je devais gagner du temps, et c’était le seul moyen. Il n’y avait plus qu’à espérer, quand je vis le jeune couple prendre la sortie, que ce dernier allait tenir parole, afin de me laisser finir mon dernier travail.
- Neuf minutes avant la rencontre des deux Ripple -
Je raccrochais le téléphone une nouvelle fois. Le négociateur Jiménez devait être plus que lassé de la situation, face à un preneur d’otage aussi borné : le million sinon rien. Il devait sans doute attendre les troupes spéciales d’assaut, tout en espérant que je ne tue personne, à tort pour lui.
Je regardai pour la troisième fois en quinze minutes, affalé sur une chaise roulante, les caméras de surveillance du Club. Veiller sur Evans piégé dans la chambre forte m’exaltait plus que tout, car désormais, c’était moi le ravisseur. Bien que le Docteur restait sans cesse immobile face à l’objectif depuis ces douze heures d’enfermement, je sentais dans son regard que le manque d’air lui provoquait des sueurs chaudes, et la faim, des courbatures.
Le temps commençait cependant à se faire long. Ce fut en entamant une dernière ronde d’examens des fenêtres du Ready, épluchant une mangue à l’aide du couteau de Khalid et jouissant de ma position, que j’entendis un bruit venant du garage… Les autorités s’étaient-elles enfin trouver le courage d’intervenir ?
J’accourus une dernière fois vers la station de surveillance des caméras avant de me préparer à l’assaut, quand je vis, à ma stupeur, que plus personne ne se trouvait dans la chambre.
- Nom de… Le salaud !
Accourant encore plus vite que la fois précédente, j’atteignis en quelques secondes à peine le portail coulissant du garage que j’avais soigneusement refermé tantôt. Appuyant brutalement sur le bouton d’ouverture rouillé à ma droite, je provoquai un début d’ouverture vers l’extérieur. Quel ne fut ma stupeur de voir Evans et Felipe en train de charger le dernier serveur dans le camion.
- Tire ! Ordonna Jebediah !
Felipe eu un réflexe affolant, et m’atteint droit à l’épaule. La douleur insupportable que le coup me provoqua ne m’empêcha pour autant de vider mon chargeur dans toutes les directions, blessant Felipe à son tour, mais pas Jebediah, qui s’était déjà réfugié dans la place du conducteur. Il me lança un discours d’adieu à travers le rétroviseur, après avoir entendu mon chargeur se vider.
- Nous avons mis un peu de temps à décoder le verrou de cette trappe secrète menant de la chambre forte au garage. Tu aurais dû être plus vigilent, 316. Je t’aurais bien tué mais, vu les bruits de coups de feux, je pense qu’il serait temps de tracer notre route.
Il démarra le camion, Felipe grimpa à son tour tant bien que mal, puis le Docteur termina.
- … N’essaye même pas de me suivre, il sera déjà trop tard. Rappelle-toi, je gagne toujours. Surtout contre toi.
Puis je vis le camion foncer droit vers le second portail métallique, le défonçant de part en part, donnant vue vers l’extérieur crépusculaire, sans que je puisse faire quoi que ce soit. Méchamment blessé, l’arme vide, haletant contre un pilier… Mon opération, tout comme mon échappatoire des griffes d’Evans, se terminait finalement par un échec. Ce n’était plus qu’une question de seconde avant que les troupes d’assaut viennent me mettre la main dessus. Je les entendais déjà s’attrouper au loin.
Le premier d’entre eux arriva enfin, il semblait étourdi. Il enleva son casque d’assaut, probablement pour se remettre du choc du camion. Il ne s’attendait probablement pas à me voir. Primairement caché derrière un pilier, il m’aperçut, et leva son arme. C’est là que je vis son visage.
Ce soldat, c’était Moi. L’autre moi, celui qu’Evans avait créé pour mettre à bien ces menaces. Que faisait-il ici ? Les médias, sans doute…
Sans trop savoir ce qu’il avait en tête, je me mis à découvert, harassé par les longues heures qui ont succédé à ma révolte. Je ruminai, machinalement :
- Alors, c’est toi…
- Moi quoi ? Répliqua-t-il d’un ton sérieux.
Ne s’était-il jamais vu devant un miroir ?
- Eh bien, mon clone bien sur.
Ses sourcils se froncèrent, puis sa bouche s’ouvrit béatement. Je sentais que les explications allaient être longues. Très longues.
¤¤¤
- Evans était dans le camion ? Réalisa enfin mon double, ainsi que tous les autres, visiblement.
- Oui ! Hurlai-je en prenant le M-16 de Togo sans même le lui demander. Il n’y a plus un instant à perdre, si on veut l’avoir, c’est maintenant ! J’ai vu le trafic à la télévision tout à l‘heure, on a encore une chance de le rattraper sur l’autoroute avant qu’il arrive au serveur d‘U-155 ! S’il réussit à l’atteindre avant nous… Il mettra en place les graines d’un chaos sans pareil.
Des armes se baissèrent, je les avais enfin convaincus.
- …Très bien, déclara Togo qui sortit son Sigma, toujours encore ahuri par tout cela. On jouera au jeu des sept différences plus tard.
Il croisa à nouveau mon regard, avant d’ajouter, le sourire aux lèvres.
- … Ainsi qu’aux retrouvailles.
Je lui rendis la pareille par ma bouche. Tous mes proches me reconnurent enfin, prêt à m’aider.
Mon double, le regard vide, et Togo, s’affairaient déjà à démarrer leur véhicule à l’extérieur. Il ne me restait qu’une chose à entreprendre avant d’en finir avec Jebediah. Une chose que je m’étais promise de faire en premier à la seconde où j’en aurais l’occasion, une fois libre. Je pris Jean par la nuque et l’affublai d’un baiser digne de ce que j’appelais ancien temps.
J’aperçus son regard, surpris, une fois mon action terminée. Je vis Pliskin abasourdi, puis je pris la sortie à mon tour.
John s’approcha de ma compagne d’autrefois :
- Celui-là ne sait pas que toi et Marcus…
- Non. Répondit-elle, troublée. C’est logique.
- Tout ce temps, au Belize… Nom de dieu ! Tu penses vraiment que cet homme, c’est lui ? Que c’est le vrai Ripple que nous avons connu autrefois ?
Jean ne répliqua pas tout de suite. Elle tâta ses lèvres tout justes humidifiées, et remonta loin dans ses souvenirs pour se remémorer les baisers de son ex-mari. Ni ceux de son frère, ni ceux même de son clone n’avait la même empreinte, le même gout caractéristique. Celui de son amour vrai.
- Oui, aucun doute. C’est bien lui.
Elle baissa le regard, ne sachant désormais plus quoi penser.
- MGHS -
(Critique prochainement pour moi^^)
A part ça, je viens de mater Domino. Bon film franchement, j'en attendais beaucoup moins, dans le fond et la forme il est des rares films que je qualifie vraiment... d'explosifs! Franchement le scénario m'a collé au siège, je m'y attendais vraiment pas... Pis le style émission success story américaine a une putain de gueule!
Bon, y'a encore un air MGHS qui me revenait... Bah primo l'espèce d'admiration limite malsaine de Alex pour Keira, le style très mercenaire pis certaines scènes aussi. (Je vais encore faire le narcissique mais Keira avec les deux mitraillettes dans chaque main à la fin ça fait un peu Locke sur les bords muhaha).
Fin bref, à conseiller à ceux qui n'ont pas vu! Du bon Tony Scott.
Tony Scott
Je conseille aussi Man on Fire, un pur bijou original (les sous titres dynamiques, une premiere !!)
Bon j'attends mes critiques !
Si tu trouves que j'ai une admiration malsaine pour Keira, attends de voir ce que je pense de Penelope Cruz !
Critique du texte de Ripple, que je fais au fur et à mesure de ma lecture.
Première observation : sans rire, faut vraiment que t'essayes d'en faire quelque chose : t'as un talent scénaristique assez incroyable. Rien que le « Précédemment » et le « Ripple Effect ? » me donnent déjà une envie monstre de lire le reste du texte, parce que cet arc est vraiment surprenant et inédit, j'adore.
Dis, tu te serais pas un peu inspiré de la fin de « The Island », dans la scène où John et Togo mettent les deux Ripple en joue en se demandant qui est le vrai ? :p
Bon, si tu veux nous embarquer à croire que l'autre est le vrai, c'est qu'il ne doit pas l'être, mais vu que tu as sans doute pensé à cette réaction évidente, il doit VRAIMENT être le vrai... mais les deux sembleraient trop convenus, c'est pourquoi à mon avis, le vrai n'est aucun des deux. ^^
« 316 »... je vois que je ne suis pas le seul à placer des références à Lost !
La scène de l'affrontement avec Evans est bien écrite, rien à dire, je passe.
Wah... j'ai presque des scrupules à stopper ma lecture pour écrire dans la critique. Evans qui passe aux révélations, la raison pour laquelle « Ripple » le suit n'est pas tordue, et j'ai trouvé ses réactions bien retranscrites. ^^
Mouais, le prétexte d'aller piquer des trucs aux Patriotes pour le compte d'U-155, c'est pas d'une immense originalité, mais je sens que ça va le devenir... et puis niveau scénario original je crois être mal placé pour parler. XD
Tiens, Ripple serait-il un intersect ? * voir Chuck ^^*
Ah oui, carrément, une troisième Guerre Mondiale. Dans le genre « révélation qui t'explique une fois pour toutes que la force en puissance c'est U-155 et personne d'autre », c'est pas mal !
« - Au moins il sera mort en ayant eu raison… C’est rare de nos jours. » Lol, j'adore.
L'idée que ce soit au tour d'Evans d'être enfermé était, pour ainsi dire, assez géniale, je suis juste un peu déçu que la menace nucléaire ait été éludée aussi facilement, et que Jebediah ait réussi à se tirer en 2 lignes, couillonnant Ripple un peu trop facilement à mon goût. Mais le contexte de la scène en lui-même, j'adore et j'adhère !
Ah merde, la fin me donnerait-elle tort sur l'identité du vrai Ripple ? XD
Bon, en conclusion, bon texte, révélations, action et sentiments qui mêlés, l'histoire avance sans pour autant être précipitée... que dire d'autre, à part : encore ?!
Critique du texte de Locke page 1432
Ce petit côté « briefing » de mission pour entamer le texte, j'aime beaucoup, j'ai l'impression de regarder le début d'un Mission Impossible. J'avais du mal à me faire au présent au début, mais maintenant je trouve limite ça plus fluide que le passé, on s'intègre plus dans l'action. ^^
Un autre truc que j'ai remarqué, c'est qu'on risque peu d'interférer les uns sur les autres : tu es en Allemagne, Ripple au Belize, moi aux Etats-Unis. :p
Impression doublement renforcée par la façon dont l'équipe communique et dont Locke agit... ça fait un genre de commando qui se prend pas trop au sérieux, c'est stylé !
« Sale boche... un Sig en plus. T'aurais encore réussi à me flinguer » Lol, auto-dérision ? ^^
La troisième partie, j'adore. Je crois que je l'avais déjà commentée, d'ailleurs.
Les dialogues me font vraiment triper, un peu dans la veine d'un Pulp Fiction... y'a aucune prise au sérieux et c'est juste dément à lire!
Oui, vraiment, c'est une partie axée quasi uniquement sur les dialogues, et ce texte est génial dans ce domaine. Ca fait plus conversation rapportée qu'inventée, les réactions semblent... intuitives, enfin je saurais pas expliquer. Bon texte en tout cas, léger, agréable à lire. ^^
…
…
Critique du texte de Locke page 1433
Arf, une opération qui se passe bien, ça ne serait pas du MGHS.
« Falcon venait d'ouvrir la portière arrière que notre pauvre Ernst venait de se prendre en pleine gueule. »
Là encore, j'aime bien le fait de placer ce genre d'expressions, ça ajoute à la spontanéité du truc ^^
Le passage du POL est cool, j'avais jamais vraiment compris ce que c'était. Et le fait que le soulagement soit si rapide que Locke s'énerve d'avoir saigné contre la banquette, bien joué, c'est super bien placé !
On m'avait parlé de la propretés des Allemands, mais sur la mort de Kellermann t'as quand même été assez dégueu... xD
Ca me fait penser à je ne sais plus quel clip où tout le monde vomit sur tout le monde... n'empêche que là, les traces de sang sur le siège, Locke s'en fout. ^^
Quand aux dernières phrases, très classes !
Critique du texte de Ripple...
Bon, comme a dit Alex juste précédemment (précédemment... ), t'as un talent scénaristique vraiment puissant. Ton style narratif rapporté a une concision et une puissance de l'essentiel qui rend le truc super fluide à lire, on lâche pas!^^ (je sais ce que je dis, vu que je suis un peu tout le contraire)
Par rapport aux clones, je pense que ce Ripple-là est le vrai Ripple... bon, tu peux toujours changer le truc maintenant hein mais d'après la manière dont l'histoire avance je pense pas que ce soit un autre.^^ On sent, c'est bizarre, qu'en parallèle le clône semble avoir plus morflé de ses tortures que Ripple de ses propres tortures, probablement bien plus longues. Bref. Le texte joue assez sur le cynisme avec quelques répliques bien placées ("Au moins il sera mort en ayant eu raison... C'est rare de nos jours") et les réactions de Ripple qui tiennent plus d'une notion de survie qu'avant ("Il était temps d'intervenir. Non parce qu'il fallait les sauver, mais bien parce que Khalid était isolé du reste du groupe, ...").
Sinon quelques vannes et références bien placées: le Zig qui tombe au sol (Fuck you ), les menottes que Ripple voudrait vouloir sentir céder (le niveau 80 c'est pas encore Solid Snake^^), le 316 que j'ai pas compris parce que je suis que semi-fan de Lost...
"En somme, 316, tu as devant toi l’add-on le plus puissant qui sera jamais ajouté au serveur chilien d’U-155, et qui va le rendre plus explosif que jamais ! Un peu le même genre d’ajouts que ton alter-ego à reçu en lui ! Tu remarqueras que la comparaison est notable !" Oui oui Ripple, c'est bien.
Sinon la fin se termine sur le baiser unique de sieur Ripple, un peu de bonheur dans un monde de brute. Bons sentiments, romantisme: l'amour intemporel au milieu d'une tempête de carnage. J'adore. ^^
Réponse à la critique d'Alex (sur mon texte):
L'auto-dérision j'aime bien. ^^ Ce côté plus léger est un truc plus ou moins cynique que j'aime bien rajouter depuis quelques temps, mais perso l'inspiration tient plus de NCIS que de Tarantino. Mais bon, ce genre de scènes c'est souvent le calme avant la tempête. J'ai d'ailleurs mis un moment à écrire la scène de la mort de Kellerman, que je voulais la plus glauque possible. J'ai dû passer bien vingt minutes à relire le passage où il vomit ses tripes pour être satisfait. Et en relisant avec le recul je trouve ça pas assez fluide.^^ Mais je suis content que tu trouves ça crade, c'était le but voulu.
Ah oui.
Pour Evans et la désactivations facile du missile, j'ai de gros doutes!! Même si Evans n'avait probablement pas prévu que Ripple arrive à s'enfuir à ce moment-là près, il a dû prévoir le coup et ce qui attend Ripple est probablement pire maintenant qu'avant, je parie. Jebediah Evans gagne toujours!^^
Par contre, note négative que j'oubliais, le type qui a le temps de raconter toute son histoire (d'après ce que j'ai compris des flash-backs) et qui ensuite a encore le temps de se faire une petite virée entre potes pour retrouver Evans. Mouais...
(missile = bombe)
J'avais compris hein.
Cool, double critique !
Merci beaucoup pour vos compliments !
Je suis assez satisfait, vous savez que quelque chose cloche, mais vous n'avez pas encore cerner quoi. Vos raisonnements sont dans l'ensemble pas bête du tout et se rapproche de la révélation finale qui, il est vrai, est très difficile à deviner.
D'ailleurs, ce dernier big coup de théâtre, comme il sera le dernier de cette saga, me fait demander si je ne devrais pas clore Add-ons en un seul long texte... A méditer. (surtout qu'entre temps vous risqueriez de deviner^^).
A propos de la série Chuck Alex, la première fois que j'ai vu le pilote y a 2 ans, j'avais hué au plagiat.^^
Et Thunder, "316" est le numéro de vol du second avion à s'écraser sur l'île de Lost, d'Ajirah Airlines. L'épisode en question s'appelle d'ailleurs également "316".^^ Bien vu Alex en tout cas.^^
Voilà, juste pour dire que là je suis en vacances donc je vais en profiter pour terminer la lecture + critique de vos textes, et bien sur, que tout ceci m'a motiver pour écrire la suite !
Et vous verrez, à la fin de cette saga, tout ce qui semble si décisif, que ce soit les tortures mentales que je fais subir à ce pauvre Ripple où même les menaces de guerre mondiale vous paraitront dérisoires quand vous verrez à quel point Evans est tordu et diabolique !
Opération Düsseldorf - Débriefing
Six heures plus tard, lorsque notre hélicoptère se posait sur la base de Naked, je me sentais enfin reprendre des forces. Dans la cour, une petite escouade de soldat, Aks-125 ou MP7 en main, marchaient arme au poing. Les pales de l'hélicoptère se rétractères rapidement, nous sortîmes de l'appareil et nous dirigeâmes rapidement vers le bureau de Naked.
Bureau de Naked dont j'ouvris les portes à grand fracas.
-On a foiré, Naked.
La déception devait se lire sur mon visage. Naked, pieds sur son bureau, était en train de lire ce qui ressemblait à des rapports. Il fit la grimace, replia lentement ses organes sous sa table de travail et se gratta le menton.
-T'aurais pu toquer, tu sais. (Il sembla se raidir) Très cher Major-Chef Locke, vous êtes encore sous mon commandement et je vous demanderais de ne pas abuser de ma bonté.
-Bien.
Je sortis de la salle, fermai la porte. Falcon, Bullet et Hornet, qui étaient restés derrière moi, me regardaient, aberrés, sans pouvoir rien dire. Bullet, enfin, osa :
-Ryan... ça va?
-Ouais, ouais. Naked veut que je toque à sa porte.
Je toquai.
-Ryan... ça va? Sûr?
C'était Hornet cette fois-ci. N'aurait plus manqué que la femme de caractère. Qui se contenta de me lancer un refroidissant regard bleu, regard d'incompréhension, de stupeur, peut-être de pitié.
-Mais oui, ça va. Pourquoi... pas l'air?
Je tentai un faux sourire. Et toquai à nouveau la porte. Rien. Puis toquai encore. La porte s'ouvrit au même moment, sur un Naked à l'allure agacée, ce qui correspondait à peu près à "furieux" pour une majorité des êtres humains. Pourtant, j'avais toqué.
-Tu me débrieferas sur Düsseldorf plus tard. De toute manière, tu sais comme moi que c'était aussi, et surtout, une opération test. J'ai à te parler, Ryan. À propos de toi.
Je voulus glousser, eus un grand soupir et entrai. Les autres restèrent dehors. "Quartier libre", leur dit le Colonel. Il ferma gentiment la porte, me proposa un fauteuil dans son petit coin salon. Je m'y assis, lentement, déconcerté. Il partit en direction d'un petit bar qu'il ouvrit, effleura les bouteilles, chercha parmi, en bougea quelques-unes, sembla ne pas vouloir se décider, bougea la vodka et le cognac, le rhum, puis sortit une petite boîte, bougea à nouveau la vodka et le rhum, remit le cognac en place, fit de l'ordre dans les bouteilles en place, sortit un cigare de la boîte. Il ferma la boîte, la rangea. Il ferma le bar. Et s'alluma le cigare, en s'asseyant face à moi. Le regard clair, celui qui vous devine et que je n'aime pas trop.
-On va parler clairement, Ryan, comme tu n'aimes pas trop le faire.
Je me tus, regardai le sol avec un malaise mal caché.
-On va faire comme tu n'aimes pas trop le faire parce que tu es largement assez intelligent pour toujours arriver à détourner tes problèmes et te cacher derrière le soldat de renom. À montrer à tout le monde que tu tiens le coup. Ce qui est une bonne chose... si tu es fier de ta carrière, de ce que tu as accompli, tu peux l'être, crois-moi. Sans toi, et évidemment sans d'autres soldats de ta trempe, mais sans toi aussi il est vrai, peut-être la guerre ne serait-elle pas totalement finie, peut-être que U-155 voire les Patriotes auraient achevé un contrôle définitif sur cette société qu'on s'efforce de vouloir libre.
-Beau discours, Naked.
Je lui jetai un regard à travers la fumée. Ce fauteuil était bien plus confortable que la situation. Une chaise à coussins pourpres. Soyeuse. Le regard de Naked, toujours calme, embrumé ; une légère touche de vanille.
-Très beau discours, répétai-je dans un souffle.
Derrière une vitrine, son katana continuait de briller. Je me demandai alors quand il s'en était servi, comment il a avait réussi tant bien que mal à utiliser ces savoirs ancestraux de l'Asie, dans un monde de brutes, de nanomachines et de bombes H comme le nôtre.
-Ryan?
La fumée continuait de s'élever.
-Désolé je... je regardais ton katana. C'est un beau katana, je me demandais l'utilité d'un truc comme ça.
-C'est en réalité une lame à haute fréquence, mais son esthétisme est bien évidemment dérivé des anciens katanas. Il n'est pas si lourd que ce qu'il peut sembler et se transporte assez facilement. Et est d'une efficacité remarquable.
-Je préfère les couteaux. Tu me vois avec un truc comme ça caché dans ma chaussette?
Il rit. Je ris aussi. Cela me fit, sans trop le savoir pourtant, grand bien. Je n'aimais pourtant pas les lames.
-Tu me trouves étrange depuis la Red Shell, c'est ça?
-Oui.
-Tu veux me faire voir par un psy?
-On a d'excellents psychologues militaires. Mais je ne crois pas que cela suffira forcément, malgré le fait que ces types ont vécu des situations similaires aux tiennes. Tu es trop fier et bien trop têtu, par extension, pour laisser quelqu'un d'autre décider ou même se rendre compte de ton état.
-Bonne analyse, docteur.
-Arrête, Ryan! Tous les hommes de caractère, les leaders en particulier, sont comme ça. Ambitieux, conscients de leur état, souvent de leur supériorité, et ce malgré le fait qu'une partie se soit laissée prendre par l'envie de pouvoir et qu'une autre résiste, et continue à faire ce qu'elle juge bien. Le caractère, le charisme, est un élément primordial pour réunir les gens sous sa cause. Supporter la tension, être plus fort que les autres pour mieux les guider. Mais il savoir lâcher prise, des fois. Sinon tu vas t'enfoncer lentement dans quelque chose dont tu n'as même pas idée...
Un petit silence, durant lequel il tira lentement sur son cigare.
-Il te faudrait presque des vacances.
J'éclatai d'un rire sordide.
-Maintenant?
-Pas forcément.
-Mais même! Impossible, Naked, avec la peine qu'on se donne actuellement à essayer de repérer les lieutenants d'U-155 et à prévoir leurs déplacements, une possibilité d'intervention peut se manifester à tout instant. Je ne peux pas mettre en danger la sécurité mondiale pour même deux jours de farniente dans un hamac.
La pensée sauta alors dans ma tête: un hamac dans la base? Idée sympa.
-Je sais, dit Naked en posant son cigare dans un petit cendrier de la table basse, lisse et sombre, entre nous.
-Surtout que actuellement, vu les résultats de la mission dont on vient de rentrer, j'ai plus que jamais envie de m'investir avec mon équipe. J'ai le sentiment réel d'avoir une place d'importance et... j'en suis fier.
Cela était partiellement vrai. La parcelle de faux était que cela me rappelait parfois que j'avais foiré avec Chip, d'autres que j'avais réellement peur de foirer à nouveau. Et cela avait été le cas, pas plus tard que quelques heures auparavant.
-La mort de Chip t'a bouleversée.
Un silence.
-Oui. C'était un ami proche, je... il s'est sacrifié pour moi, je me sens coupable.
Mes mensonges étaient simples mais je savais que malgré les doutes de Naked, il me croyait. C'était moi-même que je dégoutais.
-Il a emporté Waterson au fond du Golfe du Mexique avec lui, dit Naked.
-Sans Chip, ce serait moi qui serais mort.
-Respecte son choix, Ryan. Celle de donner sa vie pour la tienne. Chip était un homme d'honneur, et intelligent. Il savait pertinemment que tu pourrais faire de grandes choses et t'a clairement donné la possibilité de continuer à vivre pour faire ce dont il avait toujours voulu: un monde de liberté, de blagues foireuses et Dr. Pepper.
Il rit un bon coup. Je fis mine de faire pareil, alors qu'une vague, qu'un tsunami de pensées acides et amères m'envahissaient à nouveau. Un torrent de souvenirs me ramenèrent le visage de Chip m'annonçant son affiliation à U-155, ainsi que son visage, avant que je sautasse de l'avion. Ce visage, entre l'ami et le traître en fin de vie. Ce visage qui était celui qui avait toujours été le sien, sur ce Chip que je ne connaissais plus. Si Naked connaissait mon mensonge, son petit jeu était bien sadique. Et mon rire n'avait rien de percutant, Naked le vit bien.
-Désolé.
-Il adorait le Dr. Pepper, c'est vrai...
-Tu comprends ce que je veux dire, Ryan. Fais honneur à Chip. Si c'était toi qui l'avait sauvé, lui-même serait peut-être sur ce fauteuil en train de me dire la même chose. Et je lui dirais la même chose, à l'exception du Dr. Pepper, dit-il en souriant, posant son cigare sur le cendrier.
-Il a fait part d'un héroïsme que je n'aurai jamais... si on était dans l'armée ou un organisme d'état, il aurait déjà eu une médaille à titre posthume. Peut-être la plus haute, même.
Mes paroles me foutaient la nausée, la honte et la haine de moi-même commencèrent bientôt à remonter en moi, dans mes membres. Une envie de tout fracasser. Cette putain de table basse au cendrier fumant en premier lieu. Le cigare de Naked, qui se consumait à petit feu. Je me sentais retenu de la consomption par une batterie de chaînes. Et brûlais de l'intérieur. Naked remit son cigare en bouche, tira une latte. Son regard se voulait désormais bienveillant. Mais l'entendre parler de Chip, au-delà de tout, me rendait fou sous ma calme apparence. Je commençais à suer, et voulais vite partir avant qu'il ne s'en rendît compte.
-D'ailleurs, comment avancent les récupérations de données? Demandai-je.
-Le satellite semble avoir eu une sacrée peine, on n'a rien pu filmer de la Red Shell. Et on n'arrive pas à rouvrir les dossier. Un virus, pense Nick. Un coup des Patriotes, probablement.
-Probablement, dis-je en silence.
-Parle à quelqu'un, Ryan, dit-il alors subitement. D'accord?
-D'accord? Je... je crois que je vais aller préparer la prochaine opération. On a des infos sur un lieutenant qui se serait caché quelque part près de Vancouver...
-Bien.
Il me jeta un dernier regard, quelque peu suspicieux. Je sortis rapidement de la piège, conscient que Naked avait clairement cerné mon malaise. Il paraissait suspicieux sous ses airs calmes, et savait que je l'avais deviné. Chacun de ses regards et chacune de mes fuites semblait être un petit jeu d'où il se savait déjà vainqueur. Je ne pouvais rien deviner de lui tandis qu'il semblait lire en moi. Et me sentais encore plus mal.
Il me sembla alors, soudain, avoir aperçu du scotch. Qui aurait pu savoir? Direction la salle de repos, Ryan. Hemingway t'attend... peut-être lui saura-t-il te parler.
J'ai fait la critique sur msn mais je la referais surement un de ces quatre.
Ripple, on attend les tiennes.
Nouveau texte à venir ce soir, en ce qui me concerne.
Trop tard, ce soir étant déjà demain.
Ouais mais je suis en vacances donc pour moi le soir se termine à 3h du mat'.
On attend ça vite !
Désolé encore pour mon retard !
Yup.
METAL GEAR HUNDRED SHOTS.
SERIE BUTTERFLIES AND HURRICANES.
- La liberté est une femme infidèle. -
Je n'arrivais toujours pas à reprendre mes esprits. Que n'aurais-je donné, à cet instant, pour me rappeler quoi que ce soit, quelque chose à lui dire, à lui fournir, pour lui prouver ma bonne foi. Hélas non, c'était le vide total. Jay avait-il cette barbe naissante, cette figure émaciée et fatiguée, lorsque je l'avais vu la dernière fois, quelques heures plus tôt ? Mes souvenirs me disaient non, ma logique me disait oui. Ma main, quant à elle, me hurlait continuellement sa souffrance, cris qui m'empêchaient de toute façon d'ordonner mes idées.
Je n'avais rien à répondre, il était donc préférable que je ne dise rien du tout.
Ainsi je m'emmurai dans un profond silence. Mon ex-camarade, lui, ne sembla nullement décontenancé, et semblait même avoir prévu le coup. Il se mit alors à tourner autour de moi, passant lentement derrière ma chaise, me mettant dans une situation de stress indescriptible. A chaque instant, je m'attendais à ressentir cette douleur... qui ne vint pas. Après deux tours, pourtant, il se remit à parler :
- Kenneth « Alex » Dolph, anciennement connu sous le nom d'emprunt de Kevin Jackson, né en 1991, fils de bla bla bla... Tu intègres les Marines à la mort de ton père, en 2009, te marie 3 ans après avec Elena Romanow, et adopte du même coup officiellement sa fille, Claire Perry, enfant biologique de... etc. Mais bref, passons plutôt aux évènements récents.
Il tourna 9 pages du dossier qu'il avait en main et reprit sa lecture à la dernière page.
- Après une altercation avec tes équipiers, tu disparais dans la nature avec ta voiture. C'est là que ça se corse : réapparition soudaine dans une opération non commanditée par le Général, puis, après un nouveau silence, tes codes d'accès sont localisés dans la base, d'où tu entres puis ressors en l'espace d'une heure. Alerte à l'attaque au gaz peu après, comme par hasard, mais gaz semblant inerte. « Semblant ». Saladin commence à développer un nombre affolant de symptomes, son état devient rapidement critique. Tous ses signes vitaux s'annulent après quelques heures, causant la mort biologique.
Le gaz n'a jamais pu être déterminé. Le corps métallique de Saladin empêche toute autopsie. Et en ce qui te concerne, avec une enquête approfondie, on a déterminé tes relations avec Nate Champs, Patriote notoire figurant sur la liste de nos ennemis les plus dangereux.
Je t'en prie Kenneth, n'essaye pas de nous faire croire que ce n'était pas toi. Ce qu'on veut savoir, c'est comment tu t'y es pris, et pourquoi tu l'as fait. Le reste c'est pour les archives.
Je ne comprenais plus rien. Observation redondante, mais j'étais perdu dans un brouillard intense qui me surprenait à chaque seconde. J'avais l'impression d'être tombé dans un monde où la logique ne l'était plus, où le sens s'était perdu, et surtout où mes amis étaient inconditionnellement devenus mes ennemis.
Alors, des dizaines de scénarios me traversaient l'esprit. Etait-ce un piège ? Orchestré par qui ? Scamp, cherchant à se venger de ma soi-disant trahison ? Saladin, ayant découvert mes accointances avec l'une de nos cibles et menaces potentielles principales ?
Ou bien était-ce juste une fichue hallucination provoquée par cet accident de voiture, qui avait peut-être été plus intense que je ne l'avais pensé ?
Je devais absolument gagner du temps, les faire parler, pour reconstruire le puzzle :
- Et vous avez une quelconque preuve contre moi ?
- Tu te crois dans un tribunal ? Maugréa-t-il d'un ton sarcastique.
- Je crois surtout que je suis en train de me faire piéger en beauté, lui répondis-je, d'un ton de défi.
Sans un mot, je le vis ouvrir à nouveau son dossier, et en tirer une nouvelle feuille, plus épaisse, qu'il posa devant moi. Un écran format A4, souple comme le papier, à fibres optiques mémorielles. Saladin ne devait sans doute pas se douter d'où passait son fric. Mais plus étonnant encore que le contenant, j'observais à présent le contenu. Des images d'une caméra de surveillance de la base, sur lesquelles on voyait une silhouette pénétrer dans une petite pièce de maintenance, une arme – visiblement un Socom – dans une main, et un étrange dispositif dans l'autre. La vidéo passait alors automatiquement en avance rapide, reprenant son cours normal lorsque la porte se rouvrit enfin, une vingtaine de minutes plus tard. J'allais protester comme quoi rien ne me désignait clairement, jusqu'à ce que l'homme ne se dirige vers la caméra, la regarde « dans les yeux », et esquisse un salut militaire, affichant un rictus provocateur.
Aucun doute. C'était bien moi. Excepté que je n'affichais jamais cette expression habituellement, je me voyais à ce moment comme dans un miroir. Mon tortionnaire reprit alors la parole :
- On a trouvé une vague ressemblance... sourit-il ironiquement.
- Conneries ! Criai-je en repoussant la feuille de papier sur la table. Tu sais aussi bien que moi qu'avec toutes les méthodes d'infiltration morphologique, tous ces putains de camouflages d'identité plus vrais que nature, ça pourrait être n'importe qui !
- Sauf que ce n'était pas n'importe qui, Kenneth. Tes identifiants ont été utilisés. Cette pièce est de code 7. A moins qu'on ait copié ta rétine, et à mon avis tu t'en souviendrais, cela ne fait aucun doute.
Je contemplai à nouveau l'image figée, et remarquai alors un détail significatif :
- Vous vous foutez de moi là ? Votre vidéo date de dans 2 semaines ! Me moquai-je, pointant du doigt une série de chiffres, ravi d'avoir enfin trouvé un argument percutant.
- Je te l'ai déjà dit, vieux, nous ne sommes pas dans un tribunal, et tu ne pourras pas plaider la folie. Si ton whisky t'empêche d'avoir une notion correcte du temps, arrête de boire. On est le 28... siffla-t-il.
- Vous me prenez pour un taré ou quoi ? Hier, on était le 6, on devrait être le 7 ! On... Il y avait le match Red Sox contre Yankees sur ESPN ! objectai-je.
- Ok, visiblement tu n'as pas encore décuvé... je reviendrai demain matin avec le journal du jour, annonça-t-il en baillant fortement. J'aurai besoin d'être en forme pour notre petite... discussion.
Sur ces paroles, il tourna les talons, et sortit de la salle, en maugréant « Putain, déjà 4h... » d'un ton lessivé.
Quelques secondes après son départ, l'unique néon se mit à clignoter, à intervalles irréguliers. Bien joué les gars... bon moyen pour empêcher le futur macchabée de dormir tout en le mettant dans une atmosphère flippante. Il n'aurait plus manqué que des enregistrements de bruits de pas ou de rires de gamines passant dans le couloir pour que l'on soit en plein cauchemar. Mais ne l'était-on pas déjà ? Je devais me réveiller, à tout prix. Je me débattis, seul sur ma chaise, tirai les menottes dans tous les sens, cherchai du regard à chaque soubresaut de lumière un objet miraculeux, le moindre petit élément qui aurait pu m'aider.
Hélas... Cette salle était vide, terne, et superbement bien pensée. Je n'aurais même pas voulu me suicider si je l'avais voulu. Etrangement, à ce moment, je considérai l'éventualité. Cela ne m'était encore jamais arrivé. J'avais toujours eu un objectif, quelque chose pour lequel ou contre lequel je devais me battre.
Une conviction. Un ennemi. Un enfant...
Mais aujourd'hui, quoi ? Comprendre ce qu'il m'était vraiment arrivé ? Quel intérêt ? Peut-être ne fallait-il mieux pas le savoir, après tout. J'avais tué Saladin, l'immortel leader, l'éternel tueur, l'homme qui avait écorché tant d'âmes par ses méfaits abominables. Mourir après une telle action ne manquait pas de panache. Et quand bien même je décidais de vivre... qu'aurais-je à retrouver ? Milla, la femme que j'aimais, était à présent mon ennemie. Jay, le seul homme que je considérai à ce jour comme un ami, venait sciemment de me casser la main, et comptait faire bien pire encore dès l'aube. Quant à Claire... elle était en sécurité, maintenant. Elle n'avait plus besoin de moi. A vrai dire, je n'avais plus besoin d'elle non plus.
J'osais enfin m'avouer ce que je niais depuis plusieurs mois déjà. Que je vivais sans but, que j'errais, déprimé, dans cette existence. Que je ne voyais aucune issue à ce combat, et que pourtant je m'interdisais formellement de raccrocher les gants.
J'avais grand besoin d'une révélation.
En lieu et place, j'eus une illumination.
Le néon m'éblouit soudain, alors que la porte, derrière moi, s'ouvrait. Je fermais les yeux lorsque je sentis un nouveau contact près de mes mains. Mais cette peau n'était pas ferme et sèche comme celle de mon bourreau. Elle était douce et jeune. Surtout, ces mains étaient d'un grand secours, car ces menottes qui me meurtrissaient ne furent plus qu'un mauvais souvenir. Je me retournai, désireux de voir qui semblait avoir changé d'avis sur mon sort. Et c'était là la dernière personne que je m'attendais à voir.
Claire se tenait là, le dos légèrement courbé, l'air anxieux mais compatissant. Elle jeta un oeil à ma main, devenue violette, et éprouva un frisson, alors que je n'osai pas faire de même. Et, enfin, elle rompit ce silence teinté d'une profonde incompréhension :
- Tu m'as libéré une fois... Je te renvoie l'ascenseur, chuchota-t-elle avec un faible sourire.
- C'est de la folie... ils vont te tuer !
- Non. Je pars aussi, annonça-t-elle simplement.
Elle avait dit cela d'une voix si déterminée que la contredire paraissait insensé.
- Nous n'allons pas au même endroit, Claire... et tu le sais.
- Evidemment... j'en ai juste assez de cette atmosphère. La place d'analyste que tu m'as donné m'a laissé un temps libre assez considérable, expliqua-t-elle. Je veux rattraper tout ce temps perdu... je veux vivre, un tout petit peu.
Bien sûr. Comment un tel souhait aurait-il pu être remis en cause ?
- Faut qu'on y aille, continua-t-elle.
- Comment veux-tu sortir sans se faire avoir ? M'inquiétai-je.
- Je n'ai pas été formée chez les Patriotes pour rien, assura-t-elle. Les caméras de surveillance tournent en boucle, quant aux gardes de cet étage, ils prennent leur relève dans 5 minutes. On passe par les conduits, et on grimpe sur l'ascenseur pendant qu'ils se font les salamalecs d'usage. Ni vu, ni connu.
Je souris. La voir prendre une telle initiative – surtout quand elle semblait si bonne – m'emplissait de fierté, comme un père lambda à qui l'on apprend que sa gamine est première de la classe. Alors, je la suivis. Cette situation de rôles inversés ne me déplaisait pas, car les derniers évènements avaient quelque peu émoussé ma détermination.
Silencieusement, nos nous faufilions dans le conduit de ventilation, et parvinrent jusque dans la cage d'ascenseur, où comme prévu, l'élévateur n'attendait que nous. Nous attendîmes patiemment que les soldats montent puis sortent, avant de rentrer dans la cabine par la trappe, et de nous retrouver dans cet étrange hall que je n'avais que rarement vu la nuit, ne descendant jamais aux sous-sols.
Heureusement, Claire semblait parfaitement connaître son chemin.
Le plus grand danger à cet instant précis était plus de se perdre que d'être repéré, car nous ne croisions alors que peu de patrouilles. Je compris pourquoi en me rappelant de la situation. Saladin n'était plus là pour mener le navire. Tous ces soldats devaient à présent très certainement penser à la sécurité de la base, car il était fort probable que l'information ait filtré. Ils avaient certainement dû renforcer la sécurité extérieure au détriment de l'intérieure. Enfin... c'était ce que j'aurais fait si j'avais été en charge. Perdu dans mes analyses tactiques, je ne remarquai même pas que nous étions déjà parvenus au garage en moins de temps qu'il n'en aurait fallu pour le dire.
Je dus parcourir quelques centaines de mètres, tapi dans le coffre de la berline, car les gardes controllaient et consignaient l'identité des soldats sortants. L'endroit sentait le pneu neuf, et la route était tellement lisse que je me sentais presque à l'aise, recroquevillé dans le petit espace exigu.
Claire vint m'ouvrir après avoir mis une distance respectable entre le base et nous, affichant un petit sourire moqueur devant ma position foetale, digne d'un nouveau né de 80 kilos.
Finalement, le siège passager n'était peut-être pas l'idéal. Cédant à une certaine paranoïa, je ne pouvais m'empêcher de jeter des regards incessants en arrière, craignant à tout instant de voir débouler mes ex-camarades.
Mais tout portait à croire que ma progéniture avait réalisé un boulot irréprochable, et que les gentils gardes n'avaient toujours pas compris qu'ils regardaient un enregistrement... Ils s'en rendraient compte au lever du soleil, au grand maximum.
Nous serions déjà loin. L'aéroport local était déjà en vue. A ce moment, je m'étonnai même de m'être laissé conduire. Habituellement, j'aurai insisté pour reprendre le volant, mais pas cette fois. En fait... j'appréciais de ne plus être le leader, pour un temps.
Et, de toute façon, je n'aurais rien fait différemment. Claire venait de s'arrêter devant le terminal international, et semblait pensive.
- Tu cherches ta prochaine destination ? Devinai-je.
- Oui... Ils m'ont appris à parler plusieurs langues, tu sais. Je suis libre de choisir. Reste-t-il une ville merveilleuse que Saladin n'a pas détruit ?
Cette question semblait tellement candide que je pensais pouvoir y trouver une réponse immédiatement. Hélas, non. Le néant. Toutes les villes que j'avais aimées avaient été annihilées. New York, Paris, Londres, Madrid... plus rien.
Je me tournai alors vers elle, alors qu'elle observait à travers la fenêtre la liste des vols au départ.
- Ce sera Milan ! Annonça-t-elle soudain, sans attendre de réponse à sa question rhétorique.
- Et si je veux te retrouver ? M'inquiétai-je.
- J'y ai pensé, sourit-elle. Prends ça.
Elle me donna une minuscule oreillette dans le creux de la main, tout en en gardant une pour elle.
- C'est un Codec, expliqua-t-elle. Oui, je sais, ce n'est pas à toi que je vais raconter ça... mais c'est finalement l'un des meilleures moyens de communication longue distance, plus ou moins sécurisée. Ma fréquence est en mémoire. J'ai la tienne, aussi.
- …
J'observais, pensif, le petit bout de technologie, sans rien dire. Elle partait... enfin. Pourquoi n'y avais-je donc pas pensé plus tôt ? C'était ça, la bonne décision à prendre, plutôt que de la forcer à être une terroriste à son tour. Au moins, c'était une décision qu'elle avait pris d'elle-même, et pour elle-même. Rares étaient les personnes à encore avoir cette chance.
- Et toi, vers où tu t'envoles ? Chantonna-t-elle à nouveau, chacune de ces paroles formant des petits cristaux de buée sur les vitres de l'aéroport.
- Nulle part... répondis-je. J'ai des affaires à régler, ici.
Je sentis son bonheur retomber tout d'un coup. Il semblait qu'elle n'avait pas prévu cela, et qu'à présent elle culpabilisait de partir en me laissant seul dans cette merde ambiante.
- Alors, je t'aide, déclara-t-elle solennellement.
- Pas question, lui dis-je en esquissant un sourire forcé. J'ai dit que je ne m'envolais pas, mais je vais tout de même disparaître un moment. Vas-y, échappe-toi, c'est ce que je veux pour toi, et c'est aussi ce que tu désires, je le vois bien. Je veux juste mettre mes affaires en ordre, et te laisser partir fait partie des choses prioritaires.
- Tu dis ça comme si tu comptais mourir... soupira-t-elle d'un ton triste, qui me fit plus de peine encore qu'un reproche.
- Ce n'est pas pour tout de suite, assurai-je, en cachant le fait que ce fut un demi-mensonge. J'ai encore trop de cartes en main pour quitter la partie.
Le tableau des départs pivota à nouveau, dans ce mouvement qui me fascinait quand j'étais gosse. J'y vis là un échappatoire à cette conversation qui me gênait de plus en plus, et repris :
- Ton avion part dans 2h... tu ferais mieux d'aller t'enregistrer. Si tu le rates, ils risquent de venir te chercher ici.
- A moins d'un coup de chance phénoménal, ils ne me retrouveront pas ! J'ai préparé mon coup, rougit-elle en exhibant sa carte d'identité flambant neuve.
Je la serrai alors dans mes bras, comme jamais je ne l'avais fait. Ni quand elle était encore innocente, ni lorsque je venais enfin de la retrouver. Cette fois, c'était l'au-revoir de l'homme qui sait qu'il ne reverra peut-être jamais son enfant.
Et, pour la deuxième fois en quelques heures, j'esquissai une larme.
Cela n'aurait pas pu mieux arriver. Nos dettes étaient réglées, aucun de nous deux ne devait plus rien à l'autre. A l'instant où nous redevenions enfin père et fille, nous devions nous séparer, pour notre plus grand bien, à tous les deux.
Je lui dis alors ce que je ne lui avais plus dit depuis plus de 10 ans :
- Je t'aime, Claire...
- Je t'aime aussi, sourit-elle en levant un regard humide vers moi, teinté d'émotion, de tristesse, mais aussi de hâte et d'excitation.
Ces adieux semblaient trop parfaits. Je n'osai plus les faire durer de peur que quelque chose ne les brise.
- Vas-y, lui dis-je simplement. Vis pour toi même. Décide pour toi-même. Ne laisse plus personne penser à ta place. Ce n'est ni quelque chose que je te dis en tant que père, ni en tant que soldat, mais en tant qu'homme.
Sur ces mots, nous relâchions notre étreinte, elle m'embrassa tendrement sur la joue, et elle franchit enfin la grande porte vitrée.
Après être resté là, quelques secondes, quelques minutes, immobile dans une nuit qui se faisait de moins en moins noire, je me décidai enfin à remettre le temps en marche. Je m'assieds derrière le volant de la grande berline noire, désactivai le chauffage qui engourdissait mes sens, et regardai les directions qui s'offraient à moi.
Ouest ou Est. Je ne voulais pas choisir, pas tout de suite. Encore quelques instants de calme, sans responsabilité, sans patrie ni camarades ni chef. Je m'engageai alors dans la petite voie de service. Celle qui menait aux loueurs de voitures. J'allais rouler. Tout simplement. Enfin.
Juste pour dire mon exaltation :
la BA complète du dernier Cameron !
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18930157&cfilm=61282.html
Le mélange Virtuel/réel peut perturber, mais j'ai total confiance en Cameron, surtout avec cette nouvelle vision 3D que proposeront les ciné en prime !
Ca risque d'être un des meilleurs films de SF de tout les temps !