Oui, mais j'étais à fond dedans et ça m'a surpris, pourtant tu l'as pas coupé à un mauvais moment
Bof, c'est pas grave! C'est trop bien, continue!
Continue please
[4/5]
Le chef se posa, remercia son Airmure, le rappela et pris la parole :
- Pinissia est perchée tout en haut de cette colline. Le chemin n’étant pas très large, nous allons le faire à pied.
Les membres de l’E.d.S. descendirent de leur monture, et la rappelèrent à leur tour. Brown était parvenu, il ne savait pas bien comment, à coincer un bout de son t-shirt entre deux plaques d’acier du Galeking de Michael. Il commença à s’énerver, manquant de le déchirer.
Michael sourit, amusé, et décrocha le t-shirt d’un simple mouvement de poignet. Brown pu enfin descendre, un peu confus. Le jeune homme ne fit aucun commentaire et rappela son Pokémon.
- Cependant, continua Connor, vous pouvez sortir vos Pokémons volants ou ceux qui ne sont pas trop gros. Nous marcherons les uns derrières les autres et je fermerais la marche.
Brown sorti son Etourmi qui voleta autour de lui et son Rattata, qu’il mit sur son épaule. Il sorti des graines pour Pokémon de son sac et s’amusa à en donner au rongeur, qui se fit un plaisir de les manger en les tenant dans ses pattes avant. Etourmi, voyant ça, vint lui aussi quémander des graines, que Brown lui offrit de bon cœur.
L’équipe commença à gravir la colline. La montée restait raide et la progression était fatigante. Au bout d’un quart d’heure, arrivé à mi-chemin, le groupe fit halte sur une grande corniche, ou tout le monde pouvait tenir facilement.
- Quelle idée d’aller se percher tout en haut d’une colline, dans un coin aussi paumé ! maugréa Brown.
- Simple question de goût, répondit Michael. Certaines personnes aspirent à être au calme, dans la nature, et ne sont pas attirées par les grandes villes. On doit avoir une belle vue, aussi, de là-haut. À une époque, cette endroit à du aussi être un point stratégique, faciles à défendre, lors des guerres. Par contre, je t’avoue que ça ne dois pas être simple pour s’approvisionner.
Brown allait répondre quand il remarqua quelque chose d’étrange, sur la roche, derrière Michael. Il s’approcha.
- Mais qu’est-ce que c’est que…
Une pierre se détachait du reste de la roche. Elle était bleue foncée avec un gros creux jaune au centre noir. Un peu trop régulier pour être naturel, à moins que…
Brown sorti le plus silencieusement possible son Arceus… son Noeunoeuf quoi.
- Arké… Tu peux projeter des Poudres Dodo sur la pierre étrange là-bas, s’il te plaît ?
- Noeuf ? demanda le Noeunoeuf, interrogatif.
- Non, une ou deux, ça devrait suffire.
Arceus s’exécuta et lança un nuage de poudre sur la pierre étrange. Voyant ce que Brown faisait, les membres de l’E.d.S. les plus proches s’écartèrent prudemment. La pierre trembla un bref instant, et le centre noir devint jaune aussi.
- Rattata, essaye de me déloger ce truc, dit Brown, tandis qu’il rappelait Arceus.
Rattata, monta sur la roche, atteint la pierre étrange, et tira de toute ses forces, à l’aide de ses pattes et de ses dents. Finalement, la pierre tomba et roula par terre. À cette pierre était accrochée trois petits cailloux marrons.
Brown brandi son pokédex. Il apprit ainsi que ces pierres étranges étaient en fait un Nodulithe, un Pokémon roche originaire d’Unys… enfin… après avoir mit quinze secondes à trouver le bon bouton.
« C’est bien ce que je pensais, se dit-il. Il s’agit d’un Pokémon. Mais je n’ai pas le souvenir d’en avoir déjà entendu parler. »
Le Pokémon commença à remuer de nouveau. Rapidement, Brown fit signe à Rattata de se mettre à l’écart et sorti de nouveau Arceus. Après, une rafale de Balles Graines et un nouveau nuage de Poudre Dodo, Brown parvint aisément à capturer le Pokémon à la Pokéball. Il était niveau 14. Brown récupéra la pierre dure qu’il tenait avant de l’envoyer au PC.
- Tu devrais peut-être revoir la composition de ton équipe, lui conseilla Michael. Par exemple, ton Etourmi, ton Poussifeu et ton Rattata ne sont pas très efficaces sur un Pokémon roche. De même que ton Lixy sur un Pokémon sol, sachant que les deux types vont souvent ensemble. Je te conseillerais quand nous aurons finis la mission de remplacer ton Rattata par ce Nodulithe, ton équipe serait déjà un peu plus équilibrée. Mais bon, après, ça dépend de tes objectifs…
- Ce serait sans doute mieux, mais je suis assez attaché à mon Rattata. Et puis il m’a beaucoup aidé contre la… enfin bon ! Je verrais peut-être plus tard, quand j’aurais plus de Pokémons.
- Comme tu veux. Enfin, tu ne pourras sans doute pas garder ce Rattata indéfiniment. Mais il y a quand même quelque chose qui me turlupine… Habituellement, on ne trouve pas ce genre de Pokémons à Alaubia. Je me demande bien comment il est arrivé ici.
J’ai… entendu dire qu’une immigration massive de Pokémons avait eu lieu il y a peu de temps. Ca expliquerait comment il est arrivé là. (Brown s’approcha de l’endroit où il avait trouvé le Nodulithe). Il y a un gros trou qui s’enfonce dans la roche. Il a du venir de là. Mais c’est vrai que ça n’a pas du être simple pour lui. Bizarre…
- C’est Blue qui t’as parlé de cette migration de Pokémons, n’est-ce pas ? demanda Michael.
Brown ne répondit pas. Après s’être suffisamment reposée, la troupe se remis en marche. Finalement, après un autre quart d’heure de montée, ils arrivèrent enfin à Pinissia.
C’était un charmant petit village. La parade de l’E.d.S. fit très bonne impression. Pour l’occasion, Connor avait même emporté une banderole. Certaines personnes connaissaient d’ailleurs déjà l’E.d.S. Les membres discutèrent avec quelques habitants et en profitèrent pour leur demander s’ils avaient besoin de services de toute sorte. Comme l’avait souligné Michael, les villageois étaient heureux de vivre ici, mais il était vrai que l’approvisionnement n’était pas très pratique. Le chef promis d’y réfléchir et leur conseilla de tenir l’E.d.S. au courant sur leur site internet, par mail ou par téléphone.
Ils pique-niquèrent dans l’herbe, à l’endroit le plus haut de la colline, d’où on avait une vue magnifique. On apercevait Boulocity, au loin, et même sa minuscule arène, au centre, en regardant bien. Au Sud, on devinait l’étendu bleu de la mer, qui se résumait à une simple ligne bleutée. Brown profita du déjeuner pour faire mieux connaissance avec les autres membres. Ils avaient tous l’air de personnes admirables, très intéressantes et toujours prêtes à aider leur prochain.
Avant de repartir, les membres décidèrent de créer un peu d’animation. Ils proposèrent un match amical contre un dresseur de Pinissia. Une femme qui devait approcher la soixantaine, aux cheveux déjà presque entièrement blancs, fut désignée de l’avis de tous comme la meilleure dresseuse du petit village. On proposa bien sur à Connor de participer au combat, mais il refusa poliment. Finalement, ce fut Michael qui releva le défi.
Un grand cercle se forma autour des deux dresseurs, et le combat commença. Ils se battaient tous deux très bien, et, à la surprise des membres de l’E.d.S., la femme âgée ne se laissait pas impressionner. Le combat resta serré, mais, finalement, ce fut elle qui s’imposa. Son redoutable Feunard acheva le Galeking de Michael d’une attaque Déflagration. Pourtant, le jeune homme était réputé au sein de l’E.d.S. pour avoir un très bon niveau. Les deux adversaires se serrèrent la main et Michael rejoignit les autres bénévoles.
- Elle est sacrément forte ! commenta le perdant, elle devrait s’inscrire à l’E.d.S.
On proposa à la gagnante de s’inscrire, au moins à l’essai. Elle répondit qu’elle allait y réfléchir. Finalement, après un dernier au-revoir, les membres de l’E.d.S. décidèrent de rentrer à Boulocity. Pendant qu’ils pliaient bagage, Brown demanda à Michael :
- Pourquoi Connor n’a pas voulu combattre ?
- Je ne sais pas. Ca fait quatre ans que je me suis inscrit et que je participe à des actions dans ce groupe, mais j’avoue que je ne l’ai encore jamais vraiment vu combattre. On dirait qu’il ne veut pas faire de match en publique. Mais j’ai bien observé ses Pokémons et la façon dont il les commandait et j’ai l’impression qu’il est plus fort que ce qu’il veut bien laisser paraître.
Il était déjà presque quinze heures. Ils entamèrent la descente. Son Rattata était toujours sorti. La seule différence, c’était qu’il avait changé d’épaule. Il avait aussi sorti son Lixy, histoire qu’il puisse lui aussi se dégourdir un peu les jambes en compagnie de son dresseur. Etourmi, quand a lui, se reposait sur l’épaule qu’avait quittée Rattata. Brown appréciait la descente, après une montée si pénible.
Tout se passa bien, jusqu’à ce qu’au bout de dix minutes de marche, Brown ne puisse pas résister à la tentation de shooter dans un gros caillou. La satisfaction de le voir rouler au loin fut grandement amoindrie par la vive douleur qu’il ressenti dans son pied. Il avait mal estimé la taille du caillou.
Quelle était la probabilité pour que le caillou, que Brown pensait propulser en plein milieu du chemin, fasse un faux rebond et dévie vers le bord du chemin, du coté du ravin ? Quelle était la probabilité que ce caillou tombe, après une chute de quatre mètres, exactement sur la seule grosse pierre qui ne tenait pas très bien en place ? Quelle était la probabilité que le caillou fasse exactement le bon poids et ai exactement la bonne taille pour déloger la pierre ? Quelle était la probabilité que cette pierre se situe justement à un des seuls endroits qui n’avait pas été sécurisé par un filet, vu que cette falaise était placée de telle manière qu’elle avait peu de chance de représenter un danger pour quelqu’un ? Quelle était la probabilité que cette même grosse pierre, après avoir été délogés, tombe à son tour et percute une grosse arête saillante de la falaise, pile à l’endroit le plus sensible, la ou une autre pierre tombée huit ans auparavant avait déjà provoqué une microfissure ? Enfin, quelle était la probabilité que cette grosse arête de plusieurs dizaines de kilos tombe à son tour, pile sur la seule personne qui avait été assez folle pour partir toute seule escalader une façade de la colline, la seule qu’il pouvait escalader puisqu’elle n’avait pas de filet, sans demander l’avis d’aucun expert ?
Pratiquement aucune. Et pourtant…
Le caillou fit un faux rebond et dévia. Il tomba sur la grosse pierre, pile au bond endroit, pile comme il faut, pile sur la façade qui n’était pas protégé. La grosse pierre se délogea. Elle tomba exactement sur l’arène saillante, juste là où, huit ans plus tôt, une autre pierre avait provoquée une microfissure. Et l’arête tomba pile sur la jambe de l’homme, tout équipé, qui faisait une petite pose sur une corniche.
Brown avait continué sa route pendant une dizaine de secondes, et ne pensait déjà même plus au banal caillou qui avait croisé son chemin. Le craquement d’un rocher qui se détache de la paroi attira soudain son attention. Il sursauta quand il entendit, juste après, un horrible hurlement de douleur. Connor demanda aux membres de ne pas bouger. Très prudent, il sorti deux cordes de son sac (le minimum vital pour un dresseur adepte de l’exploration) et les noua toutes les deux solidement à sa taille. Il les accrocha toutes deux à deux anfractuosités dans la roche de la façade, du coté droit de la route. Celle qui partait de la route et montait presque jusqu’au sommet. Toujours prudemment, il s’approcha du ravin. Il put enfin regarder ce qui s’était passé plus bas et grimaça. Les membres de l’E.d.S., y compris Brown, ne rataient rien de la scène. On continuait à entendre des cris, bien que moins forts, par intermittences.
- Il y a un gars plus bas. Apparemment, il faisait de l’escalade quand un gros rocher lui est tombé dessus, sur la jambe. Elle est restée dessous et il a l’air d’être coincé. Nous devons lui porter secours !
Les dresseurs commençaient à s’organiser et à sortir leurs Pokémons, surtout des Pokémons volants. Connor continua, à voix plus basse :
- J’aimerais quand même bien savoir comment un tel rocher à put se détacher comme ça.
Brown, se demandait si, tout compte fait, le fait que le rocher se soit décroché juste après qu’il ait shooté dans le caillou et que ce dernier soit tombé du ravin n’était pas une coïncidence un peu étrange, tout de même. Mais une chose pareille avait très peu de chances de se produire à priori. Il espéra que c’était juste lui qui se faisait des idées, et que personne ne ferait le même rapprochement. Combien de personnes l’avaient vu tirer dans le caillou, d’ailleurs ?
- On peut dire que tu as de la chance, ironisa Michael. Tu assistes à un sauvetage dès ta première mission !
Brown, de plus en plus mal à l’aise, se rapprocha petit à petit du ravin, pour voir lui-même ce qui s’était passé. Inquiet, il n’entendit même pas la voix de Michael, qui lui conseillait de refaire son lacet. Puis cette même voix, qui lui demandait ce qu’il foutait à se rapprocher du ravin. Encore cette voix, enfin, qui criait, reprise en écho par celle de Connor, lui disant de faire demi-tour immédiatement. Là, il entendit vaguement. Mais il fallait qu’il voie. Il n’était pas stupide, il savait ce qu’il faisait. Encore un pas, un seul. L’idée d’avoir un blessé voir peut-être même… un mort, sur la conscience, même s’il n’était pas prouvé qu’il fût en cause, lui était intolérable. Encore un pas et il constaterait lui-même l’étendue des dégâts.
Le bout de sa semelle gauche buta légèrement contre un bout de la route qui dépassait un peu. Le bord de la route était moins bien taillé, puisque de toute façon personne n’était sensé y marcher. Il se rattrapa en avançant un peu plus le pied gauche. Puis voulu se stabiliser en avançant légèrement le pied droit. Sauf que son pied gauche s’était posé sur le lacet défait de son pied droit. Et que son pied droit eu de fait quelques problèmes pour avancer.
Brown se senti pencher en avant, très lentement. Un vide immense apparut sous lui. Comme dans un cauchemar, il senti son corps attiré, petit à petit, vers ce gouffre qui semblait l’appeler. Il ne pouvait plus rien faire. Il était complètement paralysé devant l’énormité de la situation. Son cœur battait si fort qu’il lui faisait extrêmement mal, et une sensation de peur atroce se diffusait dans tout son corps, réalisant l’exploit de lui donner en moins d’une seconde une horrible nausée.
Brown s’était toujours imaginé mourir dans son lit, ou, au pire, après un acte héroïque, pour une noble cause. En tout cas, il s’imaginait mourir de n’importe quelle façon, sauf comme ça. C’était juste… ridicule ! Mourir parce qu’on avait été assez abruti pour s’approcher d’un ravin et marcher sur son lacet ! POURQUOI ? ! Brown, s’en serait collé des baffes, s’il n’avait justement pas été dans cette situation.
Il voyait la falaise défiler, à coté de lui, et le sol se rapprocher de plus en plus vite. Ses pensées s’emballèrent. C’est fou comme on peut penser en quelques secondes ! Dans une pensée particulièrement morbide, Brown souhaita qu’il s’écrase le plus vite possible, histoire d’en finir de cette chute interminable.
Bravo + quel idiot ce Brown
Perso je pense que l'eds est le groupe qui a buté ses parents , je me trompe ?
GG
Perso, je pense pas
...aucune idée... continue l'histoire!!! Tu t'es mal arrêté là!!! xD
[5/5]
Soudain, une sorte de fusée lumineuse passa sous lui. Brown ne comprenait plus ce qu’il lui arrivait. Il se senti soudain ralentir, ralentir… presque jusqu’à s’arrêter. Son cœur rata un battement quand il chuta de nouveau… de vingt centimètres. Il atterri sur une roche dure, mais bien stable.
Il s’apprêtait à s’effondrer quand un signal d’alerte hurla dans son esprit. À une vitesse qu’il n’aurait même pas pensée humainement imaginable, il décrocha une Pokéball de sa ceinture, se coucha à plat ventre, tendit le bras au dessus du vide et appuya sur le bouton rond au centre de la balle. Un rayon rouge fonça vers le sol et aspira le Rattata qui était sur le point de s’écraser, bien plus bas.
Brown sorti de nouveau son Rattata et le pris dans ses bras, pleurant comme un enfant. Cependant, il l’éloigna un peu quand il s’aperçu, que, de peur, son Pokémon s’était un quelque sorte « vidé ». Voyant qu’en plus il s’agitait dans tous les sens, terrifié par le bord de la corniche sur laquelle ils étaient, il le remit de nouveau dans sa Pokéball.
Lentement, Brown tenta de reprendre contact avec le monde réel et de sécher ses larmes. Plusieurs informations l’assaillirent en même temps. Premièrement, la chute interminable qu’il pensait avoir faite ne devait visiblement pas faire plus de vingt mètres. Deuxièmement, son épaule gauche était parcourue de profondes entailles qui saignaient abondamment. Son Rattata, dans un espoir désespéré de se raccrocher à quelque chose, lui avait profondément lacéré l’épaule. Troisièmement, un homme blessé râlait juste à coté de lui. Quatrièmement, un Etourvol était posé à coté de lui, et un Altaria flottait dans les airs, devant la corniche.
Brown remit petit à petit le puzzle en place dans sa tête. L’Altaria devait appartenir à un des membres de l’E.d.S. et il avait tenté de le sauver. Mais, aurait-il été assez rapide ? Les événements s’étaient enchaînés si vite qu’il aurait été bien incapable de le dire. Mais ce qui l’avait sauvé, ce n’était pas l’Altaria, mais l’Etourvol qui se tenait à coté de lui. Brown mis un certain temps pour comprendre qu’il s’agissait de l’Etourmi qu’il avait capturé. Son Pokémon avait évolué pour lui porter secours ! D’où la lumière qu’il avait vu.
En s’approchant, il vit que son Pokémon avait une aile brisée. Elle avait l’air de beaucoup le faire souffrir. Très attristé pour lui, Brown lui mis délicatement un bandage de fortune en l’apaisant et le remercia chaleureusement pour ce qu’il avait fait. Il lui fit enfin avaler une super potion et le remit dans sa Pokéball. Seul les plus grands Pokémons oiseaux étaient capables de porter des humains, pas trop lourds de préférence. Qu’un Etourvol soit parvenu à le retenir dans sa chute relevait de l’exploit ! Il lui faudrait du temps pour se remettre, et ces soins sommaires ne seraient sans doute pas suffisants. Dès qu’il aurait enfin quitté cette colline de malheur, Brown irait directement au centre Pokémon. S’il parvenait à la quitter un jour… Il avait déjà un Pokémon blessé, un traumatisé et un autre, son Lixy, qui hurlait, vingt mètres plus haut. Brown préféra le laisser là où il était, plutôt que de le rappeler. Inutile d’en coincer un de plus.
Brown entendit le chef lui crier de là-haut de ne pas bouger et qu’on allait venir les aider. Le sauvetage risquait d’être compliqué. La corniche n’était pas très grande et le rocher prenait une bonne partie de la place. Il voyait mal quelqu’un d’autre s’y installer, surtout à l’aide d’un Pokémon encombrant. Et déplacer prudemment le rocher, pour ne pas blesser plus l’homme qu’il ne l’était déjà, dans de telles conditions, risquait de ne pas être une sinécure. Bien sur, Brown pouvait tenter de remonter jusqu’au groupe en montant sur l’Altaria. Mais cela voulait dire affronter de nouveau le vide immense, sous la corniche, puisque le Pokémon volant n’avait pas assez de place pour se poser. Et ça n’aiderait pas l’homme qui était coincé sous le rocher. Que pouvait-il faire ?
Il lui restait trois Pokémons à sa disposition. Abra, Poussifeu et Arceus, le Noeunoeuf. Il ne voyait pas bien en quoi son Poussifeu pouvait être utile.
- Ne bougez pas, je vais essayer de vous aider !
- Ca, gamin, je ne risque pas d’aller bien loin ! gémit le pseudo-aventurier. Tu es sur de ce que tu fais au moins ?
- Je… crois…
Brown sorti son Noeunoeuf.
-Arceus, penses-tu pouvoir faire pousser des plantes sous le rocher pour le soulever ?
- Tu as appelé ton Noeunoeuf Arceus ? demanda l’homme.
- Non, c’est le vrai Arceus, ça ne se voit pas ? ! s’énerva Brown. Non, c’est bien un Noeunoeuf, enfin, ce n’est pas vraiment le sujet.
L’air sembla onduler entre Arceus et Brown. C’était la première fois que le jeune dresseur voyait son Pokémon créer une illusion. Ses pouvoirs psys devaient se renforcer. L’illusion restait assez sommaire, mais on arrivait à la comprendre. Une image tremblotante de la corniche apparut. Des plantes poussèrent, mais, plutôt que de soulever le rocher, leurs racines firent rapidement s’écrouler la corniche. L’illusion disparût.
- Bon, on va oublier cette idée. Et penses-tu pouvoir soulever le rocher avec tes pouvoirs psys ? (Vu que les six œufs le fixaient avec un air ahuri il poursuivi) Non, pas complètement bien sur, mais au moins un peu ?
Arceus le regarda, d’un air de dire « ‘Faut voir ! ».
Brown sorti à son tour précautionneusement son Abra. Ils commençaient à être à l’étroit, et Brown n’avait pas envie qu’un autre de ses Pokémons fasse un plongeon. Il expliqua à son Abra qu’il voulait qu’il tente de téléporter l’homme un peu en arrière, de façon à dégager sa jambe. Un Abra n’avait pas encore de pouvoirs très puissants, et téléporter un homme avec soit était bien plus difficile que de se téléporter seul, surtout si l’homme en question était retenu. En l’occurrence, dans cette situation, par un rocher. C’est pourquoi Brown voulait unir les forces d’Arceus et d’Abra.
Arceus resta du coté de Brown, tandis qu’Abra se téléporta de l’autre coté du rocher.
- Surtout Arké, ne relâche pas le rocher avant que ce soit fini. Tu risquerais de blesser l’homme encore plus.
Arceus se concentra. Le rocher commença à trembler.
- Je sens la pression qui diminue ! se réjoui l’homme.
Abra, à ce que devinait Brown, tenait maintenant le type et tentait de le téléporter. Pendant près d’une minute, ils s’acharnèrent en vain. Enfin, le rocher commença à se lézarder, vers le bas, à l’endroit où la jambe était coincée. Abra, dans un dernier effort, parvint enfin à téléporter l’homme d’une cinquantaine de centimètres. Le rocher, n’ayant soudain plus rien sous lui, chuta de quelques centimètres et commença à rouler. Brown, aidé par Arceus, profita du mouvement pour pousser le rocher et le faire basculer de la corniche, en faisant bien attention de ne blesser personne, cette fois. Pendant, deux ou trois secondes, on n’entendit rien. Puis le bruit assourdissant du rocher se brisant contre la paroi retenti. Les morceaux continuèrent à rouler, dans un vacarme qui rappelait le grondement du tonnerre, entrainant d’autres pierres avec eux, jusqu’à ce que le tout ai dégringolé jusqu’en bas. Enfin, le calme revint.
« Qu’est-ce qu’il a encore foutu ? ! » entendit Brown, venant du haut. C’était la voix de Connor, lui semblait-il. Quelques secondes plus tard, un Airmure allait se planter à coté de l’Altaria. Connor le chevauchait. Brown croisa son regard, et détourna bien vite les yeux. Si ceux de Connor avaient pus lancer des éclairs, Brown aurait été foudroyé sur place.
- Vous n’aviez pas dit qu’il était préférable d’éviter de sortir des Pokémons imposants sur le chemin de la colline ?
- J’ai fait une exception ! Je pense que aucun de vous deux n’est en état d’escalader la falaise jusqu’en haut. Monte sur l’Altaria, je m’occupe du grimpeur.
Enfin, si ça ne tenait qu’à moi…
L’Altaria se posa à l’endroit qu’occupait le rocher juste avant. Brown se mit debout, les jambes tremblantes, et monta sur le Pokémon cotonneux, après avoir rappelé ses propres Pokémons. Ils s’élevèrent lentement dans les airs, pour finalement se poser au milieu du reste du groupe. Durant tout le temps de l’opération, Connor avait gardé les yeux rivé sur Brown, qui se sentait terriblement mal à l’aise.
Connor redescendit et aida l’homme à se placer sur l’Airmure en prenant garde à sa jambe. Le chef resta sur la corniche, tandis que l’Airmure allait rejoindre le groupe. On déposa l’homme et lui fit un bandage. Connor remonta à son tour sur son Pokémon.
Dès qu’il avait touché terre, Brown s’était effondré et avait de nouveau fondu en larme. Il ne pouvait plus s’arrêter. Un héros comme ceux qu’on voyait à la télé n’aurait jamais réagit comme ça, et Brown s’imaginait souvent à leur place, bravant courageusement le danger, sans sourciller. Qu’ils aillent se faire voir, les héros ! Ca n’avait rien à voir, dans la vraie vie ! Et dire qu’il s’était promit, il y a à peine une semaine, de ne jamais recommencer un truc pareil ! Brown tenta de se relever. Il eu un énorme haut-le-cœur et s’effondra de nouveau, rendant le pique-nique qu’il avait mangé à midi. Les membres tentèrent de le rassurer et de le calmer, sans succès. Ce fut le moment ou Connor remonta et s’en pris à lui.
- TU ES COMPLETEMENT MALADE ! Qu’est-ce qui t’es passé par la tête ? ! On t’a dit de ne pas t’approcher, mais toi, tu n’en as fait qu’à ta tête ! Tu as envie de crever ou quoi ? ! Te rends-tu seulement compte de la chance que tu as eue ? !
Connor s’approcha encore de Brown, complètement hors de lui. Le garçon était toujours couché par terre et pleurait plus que jamais. Ca faisait d’ailleurs un moment qu’il avait renoncé à son amour propre.
- Est-ce que tu sais dans quelle situation tu as failli nous mettre ? ! TU AS ENVIE QUE TOUT LE MONDE RACONTE QUE DANS L’E.d.S ON S’AMUSE À BALANCER LES GOSSES DU HAUT DES FALAISES ? !
Michael et une femme tentèrent de retenir Connor.
- Ca ne va pas Connor ? ! lui reprocha-t-elle. Tu ne vois pas que ce pauvre garçon est en état de choc ?
- Est-ce que tu réalises seulement ce qui a faillit se passer ? ! continua Connor, même s’il reculait un peu. Si jamais tu y étais resté, s’en était fini de l’E.d.S. de Boulocity. J’aurais pris au moins quinze ans de taule, et je peux te dire que la région entière, et peut-être même les régions voisines auraient entendues parler de cette affaire ! Dans tout Alaubia, l’E.d.S. aurait soudain eu une très mauvaise réputation. La moitié des membres nous auraient quittés et plus personne n’aurait voulu être aidés par l’association. Il y aurait eu des manifestations demandant la fermeture de l’E.d.S. Tous les journaux en auraient parlé, ça aurait été à celui qui découvrait le truc le plus scandaleux possible, quitte à inventer s’il le faut. On aurait eu le témoignage de tes parents effondrés. Les rumeurs les plus folles auraient circulées. Je sais comment ça marche. À terme, juste à cause d’un petit crétin que j’ai été assez stupide pour engager, c’est les associations dans toute la région qui se seraient écroulées ! Je crois bien qu’engager un gosse qui n’avait même pas finit son voyage initiatique est la chose la plus stupide qu’il m’ait été donnée de faire depuis que je suis le chef de l’E.d.S. de Boulocity.
- Connor, dit Michael. Tu crois vraiment que c’est le moment de dire ça, dans l’état ou il est ? Il s’est admirablement bien débrouillé. Tu as vu comment il a réussi à enlever le rocher, alors qu’on aurait eu bien du mal à le faire, dans cette situation. C’était un accident, on ne pouvait pas le prévoir, ça aurait pu arriver à n’importe qui. Moi aussi j’ai déjà fait des bêtises. Tu ne te rappelle pas quand j’ai failli déclencher un feu de prairie avec mon Magmar ? Et pourtant j’étais plus âgé que Brown. Je trouve qu’on devrait plutôt le féliciter pour la manière dont il s’en est sorti.
- M’oui… Je persiste à croire que c’était une erreur. Je te préviens Brown, s’il y a encore un accident comme ça, ce n’est même pas la peine de remettre les pieds à l’E.d.S. Si tu veux te tuer, fais-le ailleurs !
La fin de la descente pris beaucoup de temps. Il fallait transporter l’homme blessé, et personne n’avait de civière. Il fut finalement porté par un Torterra, et on dut prendre beaucoup de précautions et avancer doucement, puisque normalement un tel Pokémon n’aurait pas du être sorti en un tel endroit. Brown était soutenu par Michael et un autre membre, qui l’aidaient à marcher. On lui avait aussi mit un bandage à l’épaule, là ou son Rattata l’avait griffé. Le garçon ne commença à se sentir mieux que quand ils eurent enfin quittés la colline. Pendant qu’ils rentraient à Boulocity, Brown se fit une promesse : c’était la dernière fois qu’il mettait des chaussures à lacets et qu’il se baladait sur des petits chemins de collines ou de montagnes si en hauteur.
Super, en une seule mission avec l’E.d.S., il avait déjà développé deux phobies. Ca s’annonçait bien !
Equipe de Brown :
Rattata M N°24
Noeunoeuf M N°20
Lixy F N°21 Tient Poudreclaire
Poussifeu F N°10
Etourvol F N°21
Abra M N°14
PC :
Caninos M N°19
FIN DU CHAPITRE 5 PARTIE 2
Pas mal.
Continue stp!!! C'est trop bien!!
[1/5] sans doute
CHAPITRE VI : LE CHOC DES MAÎTRES
La Chose approchait.
Face à elle, il n’y avait qu’un seul salut : fuir.
Brown se mit à courir de toutes ses forces. Il ne savait pas exactement ce qu’était cette entité qui le poursuivait, mais il l'a sentait là, toute proche, enveloppée d’une brume noire, et il savait que si jamais elle le rattrapait, ce serait fini.
Il courait dans les couloirs du bâtiment. Toute son attention était fixée sur sa course et sur ce qui se passerait si la Chose le rattrapait. Il ne se sentait même pas essoufflé, sa peur avait remplacée toute autre sensation. Pourtant, il sentait ses jambes s’alourdir de plus en plus et le désespoir le gagnait.
Soudain, il aperçut un croisement, sur la droite ! Vite, il vira, et gravit le plus rapidement qu’il pu le long escalier, dont il ne parvenait pas à voir le bout. Hélas, il savait que cela ne suffirait même pas à ralentir son horrible poursuivant. Quelle avance avait-il encore ? Il imaginait déjà la Chose l’attraper et se refermer sur lui.
Une ouverture apparue enfin, grand trou blanc illuminé. Mais Brown sentait ses pas de plus en plus lourd. Péniblement, il gagna l’ouverture, et se tira à la force des bras, en s’accrochant aux bords de l’ouverture.
Il était sur le toit du bâtiment. Il continua à courir, comme s’il avait de l’eau jusqu’au nombril, en cherchant désespérément un endroit où fuir. Mais il n’y avait nulle part où aller, partout autour de lui, il n’y avait que du vide. Il était pris au piège !
Dos tourné, il recula, guettant avec angoisse la Chose qui allait dans un instant surgir de l’ouverture. Il voyait déjà son horrible fumée noire qui commençait à s’insinuer dehors. Mut par une intuition soudaine, il tourna la tête.
Là, dans un fragile équilibre, entre le haut du bâtiment sur lequel il se trouvait et celui d’à coté, se tenait une mince mais longue poutre de bois. En dessous, un vide noir et insondable. Il n’y avait qu’une seule chose à faire : marcher dessus jusqu’au prochain bâtiment, sans ça, c’était la fin. Brown sentait… Non ! Il SAVAIT que s’il parvenait à atteindre l’autre bâtiment, il serait hors de danger, que la chose ne pourrait plus l’attendre.
Il ne put se permettre le luxe d’hésiter encore un peu. Il lui semblait déjà que la fumée noir le frôlait et tentait de s’enrouler autour de son ventre. N’osant se retourner, il regarda droit devant lui, et s’engagea sur la poutre.
Mais sitôt qu’il posa les deux pieds dessus, et qu’il se retrouva en équilibre instable, une terreur bien plus horrible encore que celle que lui inspirait la Chose lui saisi les entrailles. Autour de lui, il n’y avait soudain plus que cette fine poutre, et un vide insondable, qui semblait l’appeler, qui semblait venir à lui. Il ne parvenait plus à sentir son point d’équilibre, et derrière lui, la Chose lui enlevait toute possibilité de faire demi-tour. Il fallait avancer, VITE. Brown tenta d’enchaîner quelque pas maladroits, son cœur lui déchirant les entrailles à chaque fois que son pied manquait de rater la poutre. Mais son instinct de survie lui dictait d’aller plus vite, toujours plus vite. Le bâtiment devant lui, son sanctuaire, le garant de sa protection, son bouclier inviolable, n’était plus qu’à quelques pas de lui. Il voyait la fumée noire s’étendre sur sa gauche et sa droite. Un pas, encore un !
Mais soudain, avec une terreur inouïe, il senti le souffle de sa fin.
Le vent.
Un vent glacial. Une petite brise, mais la plus monstrueuse des tempêtes. Il le savait depuis le début. Il fallait que ça arrive, car il savait qu’au fond de lui, il l’avait pensé, pressenti, prédit… préprogrammé. Il senti son point d’équilibre disparaître. La Chose n’était même plus là. Avait-elle seulement jamais été là ? Dans l’esprit de Brown, il n’y avait maintenant plus rien d’autre que ce vide entièrement noir dont ne pouvait voir le fond. Ce vide occupait ton son champ de vision, tout son esprit. Il venait à lui et le tirait dans ses profondeurs.
Les pieds de Brown quittèrent la poutre. Souffrance absolue. Son cerveau s’emballa, plus aucune pensée cohérente ne le traversait. La chute.
Le vide.
Brown pris une immense inspiration, sans doute la dernière. Mais ce n’était que pour mieux pousser un hurlement de terreur pure. Et le vent sifflait à ses oreilles de plus en plus fort, les étages du bâtiment défilaient de plus en plus vite, et toujours, il criait, semblant ne jamais devoir reprendre sa respiration.
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… HAAAAAAAAAAAAAAAAA !
Le hurlement résonna dans la tente et se propagea au dehors, faisant au passage s’envoler quelques oiseaux, et deux ou trois Pokémons de type vol, qui s’étaient imaginés, là où ils étaient, pouvoir être tranquilles pour la nuit.
Brown était trempé de sueur, et son cœur battait la chamade. Petit à petit, il tenta de reprendre contact avec la réalité. Pour la première fois en plus de deux jours, il béni les profondes griffures qui peinaient à cicatriser, sous le bandage enroulé autour de son épaule gauche. Elles lui faisaient un mal de chien, mais le fait de les sentir lui assurait qu’il était maintenant dans la réalité, en sécurité sous sa tente, quelque part vers le milieu de la route 160 menant à Bourg Crépuscule. Cependant, il avait toujours l’impression que son matelas était fait d’une brume noire durcie et qu’il suffirait d’un rien pour qu’elle se dissipe sous lui et qu’il replonge dans une chute sans fin. Il chercha fébrilement sa lampe torche et ne se senti vraiment rassuré que quand il l’eu sortie et allumée.
Il n’était que 3 heures 40, mais il n’avait vraiment plus envie de dormir, et il ne se sentait pas trop fatigué. Tant mieux, il prendrait de l’avance. Grey et Pauline étaient sans doute devant. Avec un peu de chance, il les rattraperait.
Il enfila ses chaussures à scratchs neuves. « Tant pis pour le qu’en-dira-t-on », s’était il dit en les achetant. Pendant qu’il rassemblait ses affaires et pliait sa tente, il repassa dans sa tête les derniers évènements.
Après l’incident de la colline, le groupe s’était hâté de rentrer à la base, où l’homme blessé, Brown, son Rattata et son Etourvol avaient étés pris en charge dans la petite infirmerie du bâtiment. Le jeune garçon avait finalement été autorisé à partir au bout d’une heure, après quelques conseils pour aider son Etourvol à se rétablir. Son Rattata, qui pourtant n’avait aucunes blessures visibles, semblait le plus touché par l’accident. Cela faisait d’ailleurs deux jours qu’il était impossible de le sortir de sa Pokéball sans qu’il veuille y retourner immédiatement.
Juste avant qu’il ne parte, Brown avait été interpellé par un homme qui faisait partie de son groupe lors de la « mission ». Il lui avait dit qu’il était le propriétaire d’un Cycle à Gogo à Boulocity, qu’il avait été impressionné par ce qu’avait fait Brown et qu’il avait envie de l’aider pour son voyage initiatique. Avant que Brown ai pu répondre, l’homme sorti de son sac un VTT flambant neuf, sans doute le dernier modèle, qui devait coûter les yeux de la tête, et le déplia. Brown essaya de refuser poliment, argumentent qu’il n’en avait pas vraiment besoin, et que ses deux amis, qui progressaient au même rythme que lui, ne pourraient pas suivre, mais l’homme interprétant (sans doute volontairement) mal ce dernier argument, sorti de son sac deux autres vélos identiques.
- Comme ça le problème est réglé, avait-il dit, en souriant. J’en avais trois sur moi, ça tombe bien ! Tout de même… je me demande comment on faisait, quand on en était encore à l’époque des vieux sacs incapables de réduire les objets…
Puis, voyant que Brown continuait à balbutier, il poursuivi :
- Allons, ne t’inquiète pas, les affaires marchent bien en ce moment, ces trois-là ne devraient pas me manquer. Et puis, entres membres de l’E.d.S., il faut bien qu’on se rende service.
Brown avait fini par accepter les vélos, et finalement, au fond de lui, il se disait que ça allait bien lui faciliter le voyage. Mais tout de même, entre Blue et le propriétaire du Cycle à Gogo, il se demandait ce que tout le monde avait à lui faire des cadeaux précieux ces derniers temps. « Si ça continue, bientôt de parfaits inconnus me donnerons des CTs dès que je les croiserais ! », s’était-il dit.
Brown, Grey et Pauline étaient finalement repartis le lendemain matin, toujours séparément, en direction du Bourg Crépuscule. Brown avait cheminé pendant deux jours, capturé sans réelle difficulté un Nenupiot et un Chacripan, entraîné un peu ses Pokémons et maintenant il en était là, presque à mi-chemin entre Boulocity et Bourg Crépuscule, finissant de rassembler ses affaires et s’apprêtant à repartir. Il avait un peu traîné, surtout en sachant qu’il avait maintenant un vélo, mais il comptait bien y remédier maintenant.
Il mit son sac, contenant maintenant toutes ses affaires, sur son dos, enfourcha son vélo, alluma la lampe accrochée au guidon et démarra. Il pédala jusqu’à ce que le soleil se lève dans son dos, ne prenant que de courtes pauses pour souffler un peu ou se désaltérer. Il ne croisa, durant le trajet, que quelques petits Pokémons qui ne lui semblèrent pas digne d’intérêt. Il ferait sans doute un peu d’exploration dans les broussailles, quand il aurait pris de l’avance.
En guise de petit-déjeuner, il se contenta de deux petits sandwichs préparés vite fait, un au fromage et un à l’Écayon, mangés pour la majeure partie d’une main, sur son vélo, pendant qu’il s’aidait de l’autre pour maintenir son cap. Ses goûts en matière de petit-déjeuner en étonnaient parfois certains, mais il aimait bien manger plutôt salé le matin, et n’aimait pas trop la confiture.
Ce n’est qu’à 13 heures qu’il songea à prendre sa première vraie pause. La fatigue commençait réellement à se faire sentir, et ses quelques heures de sommeil en moins y étaient peut-être aussi pour quelque chose. Mais alors qu’il allait s’arrêter, il aperçu quelqu’un en train de pique-niquer au bord de la route. Ce n’était pas forcément un de ses deux amis, après tous ils n’étaient pas les seules à voyager sur cette route, Brown avait déjà croisé plusieurs personnes, mais il voulu quand même vérifier. En s’approchant, il reconnu effectivement Grey, et décida de se joindre à lui pour le déjeuner.
Grey fut agréablement surprit de croiser son ami, et ils mangèrent ensemble tout en discutant. Son ami n’en était qu’à la moitié du repas. Celui-ci ne manqua d’ailleurs pas de le féliciter encore une fois, en plaisantant, de ses nouvelles relations qui leurs avaient permis d’obtenir de si beaux vélos. Mais ils ne s’étaient retrouvés que depuis une petite dizaine de minutes quand ils virent arriver Pauline, un peu essoufflée, sur son VTT.
Elle s’étonna de les trouver tous les deux devant elle. Brown, quand à lui, se demanda pourquoi il ne l’avait pas croisée en chemin, alors qu’il n’avait pratiquement pas pris de pose depuis 4 heures du matin. Il apprit que Pauline s’était un peu écartée du chemin pour faire de l’exploration, et pour voir si elle ne pouvait pas trouver de bons Pokémons. Exactement ce que Brown avait en projet de faire. Elle leur confia d’ailleurs qu’elle avait vue quelque chose d’intéressant, et qu’elle aimerait bien le leur montrer tout à l’heure. Profitant de cette coïncidence qui les faisait se réunir une fois encore, ils restèrent sur place un peu plus longtemps que prévu, prenant leur temps et attendant que Pauline finisse son déjeuner. Le cadre, le spectacle de la nature en plein été, était magnifique, et ils n’étaient pas pressés de repartir. Finalement, ils se levèrent et suivirent Pauline.
- Ce n’est pas très loin, je vous ai trouvé moins de dix minutes après être retourné sur la route, assura la jeune fille.
Effectivement, elle dévia rapidement, et commença à crapahuter dans des herbes biens plus touffues, passant entre les arbres et les buissons tout en essayant d’éviter d’abîmer ses vêtements. Brown et Grey la suivirent avec un peu moins de témérité. Surtout Grey, que le nombre de toiles d’araignées présentes ou supposées présentes dans le coin ne rassurait pas trop.
Après ce chapitre, il peux y avoir une période ou j'aurais du mal à écrire une suite régulièrement. Ce n'est vraiment pas par manque de volonté : j'ai aussi fait une fic/parodie/jeu (VOUS êtes un dresseur tru3 r3b3lz) qu'il faudra que je poursuive un peu aussi de temps en temps, même si c'est moi exigeant que cette fic.
De plus, j'ai quelques idées de nouvelles (qui n'ont rien à voir avec Pokémon, celle-là) que je pense envoyer pour le 29ème prix des jeunes écrivains de la langue Française, je suis déjà à peut-près fixé sur ce que je vais écrire.
Autant dire que je vais avoir du boulot.
Ah bah oui, mais pourrait-on avoir au moins un suite par semaine, si ce n'est pas trop demandé?
Ça devrait être jouable.
Mais franchement c'est variable. Enfin, avec mon nouveau système de poster mon chapitre en plusieurs morceaux quand je l'ai fini, dans l'ensemble, il ne devrait pas y avoir de trop gros moments sans rien.
[2/... peut être 6 tout compte fait]
Mais cela ne dura pas longtemps, et ils aboutirent rapidement dans un endroit plus dégagé. Là, papillons en tous genres, qu’ils soient Pokémons ou non, batifolaient joyeusement, au dessus des herbes jaunies par le soleil et des fleurs sauvages. Mais, quelque chose, plus que tout, attirait le regard en ce lieu. Une maison, couverte de lierre, tombant en ruine, vieillissait là, isolée. Elle devait être sur deux niveaux, et n’était pas très grande, mais elle avait du être coquette, à l’époque ou l’on distinguait encore clairement la couleur de ses murs. Mais maintenant, on ne pouvait plus distinguer que quelques restes de peinture écaillée, là ou le lierre n’avait pas encore tout recouvert.
- Je me demande bien qui habitait là, fit Pauline. On est peut-être les premiers à la découvrir.
- Ca m’étonnerait, répondit Grey, il y en quand même des gens qui passent dans le coin, certains on déjà dut la remarquée.
- En tout cas, vivre dans le coin devait être assez agréable, ma foi, reprit-elle, si l’on n’a pas trop peur de la solitude. Ils avaient peut-être leurs propres plantations, à l’époque, mais la maison a l’air d’avoir été abandonnées depuis longtemps, je ne suis pas sur qu’on en retrouverait des traces.
Et effectivement, Pauline ne distinguait rien de particulier. Si quelque chose il y avait eu, les herbes avaient due depuis longtemps tout recouvrir. Brown quand à lui continuait à fixer la maison. Une série de trous, assez aisément distinguables, au niveau du premier et du seul étage, l’intriguaient. Sans qu’il ne comprenne pourquoi, il senti un léger frisson lui parcourir la nuque.
Brown, Grey et Pauline firent le tour de la propriété, continuant à débattre sur sa possible histoire. Enfin surtout Grey et Pauline, car Brown ne participait que très peu à la discussion. Lentement, la luminosité commença à décliner. Le trio n’y accorda d’abord pas la moindre attention. Sans doute le soleil qui passait derrière un nuage, rien de plus. Mais, quand il leur sembla d’un seul coup que le soir venait de tomber, alors qu’il devait être aux alentours de 14 heures, en plein été, et que le soleil était haut dans le ciel il y a encore quelques minutes, ils commencèrent à se poser des questions.
En levant la tête, Brown eu l’impression que le soleil, qui était malgré tout toujours bien visible, perdait petit à petit de sa puissance, comme s’il éclairait de moins en moins. Et il faisait toujours plus sombre. Grey et Pauline, à coté de lui, n’était pas vraiment plus rassurés que lui. Il senti soudain comme une sorte d’énergie, qu’il n’aurait su expliquée, et qui semblait se dégager de la maison, ou de quelque chose qui en était proche. Une sourde angoisse monta en lui. Quelque chose n’aillait pas !
Il faisait maintenant presque aussi sombre qu’en pleine nuit. Il y avait juste assez de luminosité pour que Brown puisse encore voir suffisamment distinctement ce qui l’entourait. Pauline se mit à transpirer et apparemment à pâlir, même si Brown avait du mal à bien la distinguer, et Grey quand à lui produisait maintenant des sons graves et bizarres, entre le bruit de gorge et l’étranglement. Les mains de Brown se refermèrent instinctivement sur les Pokéballs contenant son Lixy et son Etourvol.
Alors, semblant émerger directement de l’ombre, presque invisible dans cette obscurité, il apparut.
Noctunoir.
Ce nom s’était tout de suite imposé dans l’esprit de Brown. Il n’en avait jamais vu jusque là ailleurs qu’à la télévision, mais il était sur de ne pas se tromper. Pourtant, celui-ci semblait trop… immatériel. Comme s’il n’était pas tout à fait dans ce monde. Brown était SUR qu’il était impossible de voir à travers un Noctunoir, contrairement à un Fantominus par exemple. Pourtant, il parvenait bel et bien à distinguer ce qui se trouvait derrière celui-ci. Brown pressa ses deux Pokéballs en même temps, et les lança.
Où plutôt il s’apprêtait à les lancer, quand il retint son geste au dernier moment. Il n’avait pas senti la petite montée de chaleur et la déformation des Pokéballs au moment où elles s’apprêtent à s’ouvrir pour libérer le Pokémon qu’elles contiennent. Il appuya une nouvelle fois, puis encore une autre. Il du bien se rendre à l’évidence : ses Pokéballs refusaient de fonctionner correctement ! Pourtant, c’était impossible. Les Pokéballs étaient ultra-sécurisées. Elles n’avaient pratiquement jamais de problèmes techniques (un producteur de Pokéballs défectueuses pouvait immédiatement dire adieu à sa carrière, voir risquer la prison), et même si cela arrivait, des protections étaient chargées de faire sortir le Pokémon de force. Une Pokéball refusant purement et simplement de s’ouvrir, définitivement, c’était impossible ! Aussi impossible que de voir à travers un Noctunoir… Brown sentait que c’était lui qui était la cause de ce problème, mais aucun Pokémon n’était censé pouvoir faire ça, pas même un Noctunoir. Décidemment, quelque chose ne tournait pas rond.
Pauline s’était évanouie. Brown continuait à s’acharner désespérément sur toutes ses Pokéballs, même s’il savait que ça ne servait à rien. Les mains du Pokémon spectre s’illuminèrent d’une aura violette inquiétante. Le corps de Grey se contracta brusquement, et les sons étranges, semblants venir d’une autre gorge que la sienne, redoublèrent d’intensité. Alors le Pokémon croisa les bras et se dissipa lentement, prenant l’apparence d’une étrange aura rouge, qui flotta lentement jusqu’à Grey. Brown, lui, était tétanisé. Seules ses mains continuaient à matraquer ses Pokéballs, comme un automatisme. Au moment où l’aura toucha Grey, qui ne semblait plus avoir conscience de se qui se passait autour de lui, elle disparut. Le garçon pris une immense inspiration sonore, presque irréelle, et ses yeux pulsèrent d’une lueur rouge.
Brown était sur le point de tourner les talons, incapable de raisonner, ne songeant même pas à ce qui allait advenir à ses amis, quand ce qui était encore à l’instant Grey pris la parole.
- Reste ici, Brown… Et écoute… Car c’est à toi, et uniquement à toi, que cette histoire s’adresse…
La voix n’avait plus rien à voir avec celle de Grey. Bien trop grave et rauque, il semblait impossible que le jeune garçon ai pu la produire. Brown, sans qu’il ne sache bien pourquoi, oublia ce qu’il avait en tête et resta sur place, malgré tout, fasciné par la lumière rouge des yeux de cette chose à l’apparence de Grey.
- Qui… Qui êtes-vous ? parvint-il à balbutier.
- Le temps est imprévisible, et les voies du futur sont nombreuses… continua la voix, qui ne semblait absolument pas avoir entendu Brown. Mais en certains endroits, toutes les voies se rejoignent en de mêmes carrefours…
Une ère de bouleversement, comme nul n’en a encore jamais connue, va s’abattre sur ce monde… La machine est déjà en marche… Depuis longtemps… Elle a démarrée avant même ta naissance… Elle est partout… Bientôt, elle sera prête, et l’avenir du monde se jouera alors…
Une chose est sûre : tu seras le centre de cette machine… Le mécanisme central… Quoi qu’il arrive, à un moment, tout reposera sur toi… fatalement… ainsi le montrent les voix du temps…
- Qu… Qu’est-ce que tout cela veut dire ?
- À la fois mécanisme et grain de sable… continua la voix, imperturbable. Que choisiras-tu, lorsque l’Opposé sera venu ?...
- Je ne comprends rien ! Expliquez-moi !
- Que choisiras-tu ?...
Brown avait maintenant l’impression de ne plus rien voir d’autre que ces yeux rouges, si obsédants. Lentement, un brouillard commença à envelopper son champ de vision et ses pensées… il senti ses yeux se fermer. Tout était noir, maintenant, autour de lui. Seules ces paroles, une dernières fois, résonnèrent dans son esprit.
- Que choisiras-tu ?...
_________________________________
- Qu’est-ce que ?…
Brown ouvrit les yeux. Il était allongé dans l’herbe, toujours à coté de la maison en ruine, et avait un peu mal au crâne. Le soleil était toujours quasiment à son zénith, et rien ne laissait deviner ce qui s’était passé. Brown regarda son pokématos : 14 heures 15. Cela voulait dire qu’il ne s’était pratiquement pas passé de temps entre le moment où il avait perdu connaissance et celui où il s’était réveillé. Bizarre… À coté de lui, Grey et Pauline ouvrirent les yeux presque en même temps. Ils avaient l’air tout aussi déboussolés que lui.
- Vous avez une idée de ce qui vient de se passer ? demanda Brown.
- Je me rappelle juste m’être sentie soudain faible, puis le noir, répondit Pauline. J’ai du m’endormir.
Brown regarda Grey avec un peu d’appréhension. Il était rassuré de le voir dans un état visiblement normal, mais restait malgré tout inquiet.
- Je ne me souviens de rien de plus que Pauline, répondit-il. Comme un voile noir qui passe devant mes yeux, puis je me suis réveillé étendu dans l’herbe.
Brown, pourtant, se souvenait très bien de la nuit qui était tombée en plein jour, et du Noctunoir qui semblait avoir pris possession de Grey. Mais il doutait maintenant de plus en plus que tout cela soit vraiment arrivé. Pourtant, cela ne ressemblait pas à un cauchemar, pas comme celui de la nuit dernière. Tout semblait si réel…
- La nuit est tombée d’un seul coup… Je crois qu’il y avait un Noctunoir… J’ai voulu me défendre avec mes Pokémons, mais mes Pokéballs ne se sont pas ouvertes. Et puis le Noctunoir à…
Brown fixa son regard sur Grey, qui n’avait jamais été aussi normal, ne sachant comment dire une chose aussi énorme et doutant de plus en plus de ce qu’il croyait avoir vu. La suite de sa phrase se noya dans un baragouinage incompréhensible. De leur coté, Grey et Pauline le regardaient en fronçant légèrement les sourcils, ne semblant pas très bien comprendre ou il voulait en venir.
- Tu as du rêver, expliqua Pauline. La nuit qui tombe en plein jour, des Pokéballs qui ne s’ouvrent pas, ce n’est pas possible.
- Mais comment tu expliques ce qui vient de se passer ? reprit Brown.
- Je pense qu’on du être victime d’une attaque surprise de Rondoudous, je ne vois que ça. Je ne me rappelle pas en avoir vue, mais il est bien possible qu’il y en ait quelques-uns dans le coin. Il suffit qu’ils se soient sentis menacés… et qu’ils aient attaqués de dos…
Ni Brown, ni Grey, ni même Pauline sans doute, n’étaient très convaincus par cette explication, mais ils durent bien admettre que c’étaient la seule qui tenait la route. Pourtant, les paroles que croyait avoir entendues Brown, de la bouche de Grey, continuaient de résonner dans son esprit.
- Allez, en route ! dit Pauline. Sinon, à ce rythme, on ne sera jamais à Yellow-sur-mer avant la fin de l’année !
Brown ne se le fit pas dire deux fois. Il n’était pas mécontent de quitter cet endroit qui, décidemment, lui filait la chair de poule.
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SWEET
Trop bien!! Sweet!
[3/5-6]
Le lendemain soir, ils arrivèrent tous les trois à Bourg Crépuscule, un gros village assez ordinaire situé à quelques kilomètres de la mer. Ils y restèrent une journée. Brown fit visiter à ses amis la ville de sa petite enfance, et leur montra la maison où il avait habité, qui avait été vendue depuis à deux retraités souhaitant s’installer ici pour passer leurs vieux jours. Ils se rendirent ensuite tous les trois en vélo jusqu’à la mer, ou ils profitèrent du temps magnifique de cette fin de juillet pour se baigner. À part quelques Remoraids, parfaitement inoffensifs, Brown ne vit pas de Pokémons aquatiques. Ils retournèrent finalement à Bourg-crépuscule, où ils passèrent la fin de l’après-midi à s’entraîner avec quelques dresseurs du coin, vu qu’aucun débutant commençant son voyage initiatique ne semblait s’être arrêté ici à part eux. Leurs adversaires ayant tous un minimum d’expérience, ils ne parvinrent à en vaincre aucun, mais cela leur fit un bon entraînement. Brown ne pouvait s’empêcher d’admirer le talent de dresseur de Pauline, qui devenait chaque jour meilleure. Elle fit même grincer des dents un jeune homme d’une vingtaine d’année, avec son Minidraco.
Ils passèrent finalement la nuit à l’hôtel, et repartirent le lendemain, avec cette fois comme objectif la ville de Yellow-sur-Mer, où résidait une championne maîtrisant les Pokémons de type glace. Mais ils feraient d’abord une petite pose sur le trajet au carrefour entre les routes 161, 162, 163 et 167, où de nombreux commerçants s’étaient installés, et où la plupart des voyageurs plantaient leur tente. Un stade de combat avait même récemment été installé là-bas.
Pauline avait jugée qu’ils avaient tous les trois montrés qu’ils pouvaient parfaitement voyager seuls, et que, finalement, faire cette fois si le trajet ensemble ne pourrait pas leur faire du mal, et leur permettrait de se conseiller et de s’entraider pour l’entraînement de leurs Pokémons. C’est donc ensemble qu’ils remontèrent la route 160, puis la route 161, sans s’arrêter à Boulocity cette fois ci. Sur le trajet, ils eurent tout le temps de s’entraîner et de perfectionner leurs techniques de combat. Brown, Grey et Pauline s’associèrent plusieurs fois, à deux ou à trois, contre des Pokémons sauvages. Ensemble, leurs Pokémons se complétaient parfaitement et se soutenaient mutuellement. Brown avait l’impression que la puissance de leurs associations dépassait largement la simple somme de la puissance de leurs Pokémons, pris séparément. Ensemble, ils se sentaient invincibles.
L’entraînement porta ses fruits, et en huit jours, le trio assista à plusieurs évolutions. Le Rozbouton de Pauline évolua en Roselia. Quand à Grey, son Roucool devint un beau Roucoups qui n’avait rien à envier à l’Etourvol de Brown, qui avait fini par se rétablir, et arrivait maintenant à voler sans trop de difficultés. Le dernier jour, il réussi même à faire évoluer son Rattata, reçut le jour de la remise des diplômes à l’école des dresseurs. Son Rattatac était désormais capable de ronger de petites bûches en moins d’une minute. Brown, enfin, alors qu’il combattait un Melokrik assez coriace avec Pauline, vit son Lixy s’entourer de lumière pour finalement laisser place à un Luxio, bien plus imposant, qui acheva l’insecte musicien d’une bonne attaque étincelle.
Timidement, petit à petit, le Rattata de Brown reprit de l’assurance, et, aidé par le Rattata puis Rattatac de Grey, avec lequel il s’entendait bien, il réussi finalement à sortir à nouveau de sa Pokéball sans angoisser et à se battre, comme n’importe quel Pokémon. Il détestait cependant toujours les endroits en hauteur.
Et c’est ainsi que, après avoir pédalés pendant huit jours, ils arrivèrent au carrefour entre les quatre routes, aux alentours de 17 heures. Devant eux s’étalaient tentes, caravanes et camions de commerce. Les gens s’installaient ici, du jour au lendemain, et repartaient quand bon leur semblaient. Cette pseudo-ville était en constante évolution, en fonction des arrivées et des départs, et n’avait pas de frontières précises. On distinguait juste un coin camping, avec les tentes et les caravanes, et un coin commerce. Les deux ne se mélangeaient pas trop.
Brown, Grey et Pauline traversèrent le coin commerce, en quête d’un endroit pour planter leur tente. Brown, qui avait déjà dépassé son budget à Boulocity, résista à l’envie de faire des folies et se contenta de quelques Pokéballs et de quelques potions. En se dirigeant vers le « coin camping », ils passèrent devant le nouveau stade : rond, imposant, un stade comme tous les autres quoi ! Un jeune homme encore en pleine puberté (ses nombreux boutons en témoignaient), distribuait des tracts. Un petit boulot d’été sans doute…
- Exceptionnel ! Pour fêter la récente inauguration du nouveau stade de combat, deux dresseurs extrêmement renommés s’affronterons demain à 14 heures, dans un match amical, mais qui promet d’être incroyable ! Vous aurez le plaisir de voir en action Pierre Rochard, ancien maître d’Hoenn, actuellement classé 10ème meilleur dresseur au monde, accompagné de son terrible Métalosse. Face à lui, un vétéran, qui a des décennies d’expérience de dressage derrière lui : Goyah, accompagné de son Pyrax ! Ancien maître d’Unys, ça faisait sept ans qu’on ne l’avait plus vu en combat officiel. Mais malgré ses soixante-dix-neuf ans, on raconte qu’il n’a strictement rien perdu de son talent, et qu’il est encore susceptible de faire trembler les meilleurs ! C’est un spectacle à ne surtout pas manquer ! Des places à partir de 1 800 pokédollards ! Demain à 14 heures !
Brown, Grey et Pauline prirent le tract que leur tendait le jeune homme d’un sourire bagué, et discutèrent de l’évènement pendant qu’ils se dirigeaient vers le coin camping.
- Ca a l’air génial ! s’enthousiasma Brown. On est vraiment arrivés au bon moment ! Je n’ai jamais assisté à un tournois entre deux dresseurs reconnus mondialement, à part à la télé.
- En plus les places ne sont pas trop chères, poursuivi Grey.
- Ca pourrait être une très bonne leçon pour améliorer notre propre technique, confirma Pauline. Voir les professionnels agir en vrai, il n’y a rien de tel ! Je propose qu’on assiste à ce match, demain, puis qu’on reparte juste après, qu’en dites-vous ?
- Tu as vraiment besoin de nous demander notre avis ? plaisanta Grey en souriant.
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- Ce serait pas mal si ce type peint en rouge et blanc, avec son chapeau en forme de Métalosse, l’enlevait. Il me gâche la vue ! se plaignait Brown. Je me demande si on n’aurait pas mieux fait d’investir dans des places un peu plus haut de gamme. En plus on n’a pas une bonne vue du terrain, d’ici. Et puis qu’est-ce que les gens sont bruyants !
- Depuis qu’on est dans le stade, tu n’as fait que te plaindre, lui reprocha Pauline. On a déjà de la chance d’être ici, les écrans géants permettent très bien de voir ce qui se passe sur le terrain. Je pense que quand le combat commencera, les spectateurs se calmerons, s’ils veulent entendre se qui se passe ainsi que les commentateurs.
- Espérons… soupira Brown.
En dessous d’eux s’étendait un grand espace recouvert de gazon, ovale, d’environ soixante mètres de long sur quarante de large. Placées aux deux extrémités du terrain, deux barrières en verre, hautes d’environ trois mètres, formaient un demi-cercle. Cependant, elles étaient verticales, et quelqu’un se plaçant derrière n’était pas couvert par le haut. Une grande ligne rouge coupait le terrain en deux. Chacune des deux zones étaient coupées de nouveau en deux par une grosse ligne blanche les traversant, et coupés en trois par deux lignes plus minces. Ces zones servaient pour les combats duo ou trio. Les combats rotatifs avaient lieu dans d’autres stades spéciaux.
- C’est du gazon synthétique, confia Pauline à Brown et Grey, en désignant le terrain. Il paraît qu’il faut parfois plus de deux jours pour tout réaménager, après un combat particulièrement intense.
Les trois amis attendirent encore quelques minutes, que les commentateurs comblèrent par toutes sortes de réflexions et d’information à moitié assourdies par les cris des spectateurs sur le nouveau stade, Goyah et Pierre, leur style de combat, les dernières techniques en vogue dans le milieu de la compétition de haut niveau…
Juste au moment ou l’excitation dans les gradins atteignait son paroxysme, deux silhouettes apparurent enfin sur le terrain, en même temps, l’une plus claudicante que l’autre et s’appuyant sur une canne. Les caméras zoomèrent sur les deux dresseurs. Goyah se tenait un peu vouté, et possédait des rides marquées, mais ses cheveux étaient toujours d’un roux flamboyant et noués en queue de cheval, tel qu’on les avait toujours connus, même si leur couleur était depuis longtemps due à une teinture, et il arborait un sourire sympathique. Il portait sa tenue « officielle », et, plutôt que d’avoir ses Pokéballs accrochées à une ceinture, il les portait autour de son cou, comme un collier. Pierre Rochard aussi portait sa tenue représentative. Ses cheveux grisonnaient de plus en plus.
Les commentateurs s’enflammèrent de plus belle, faisant l’éloge des deux adversaires, et listant leurs mérites respectifs. Pierre et Goyah avancèrent jusqu’au centre de l’arène, et se serrèrent la main, comme le voulait le protocole dans les combats officiels. Ils portaient un micro, près de leur bouche, qui retranscrivait chaque mot qu’ils disaient, pour que tous les spectateurs puissent entendre.
- C’était quand déjà la dernière fois ? dit Goyah d’une fois grave et claire, bien que légèrement chevrotante. Au Pokémon World Tournament, non ? Ca doit bien faire dix-huit ans !
- Oh ! Tu sais, vieille branche, les choses ont bien changées depuis le Pokémon World Tournament, répondit Pierre Rochard, en souriant.
-Ça, tu ne pourrais pas mieux dire !
Les deux dresseurs partirent dans de grands éclats de rire et se tapotèrent le dos une ou deux fois.
- Ils sont tous comme ça dans le D10 ? demanda Grey, amusé, dans les gradins.
Les deux dresseurs, après une dernière bourrade, se placèrent chacun à un bout du terrain, à coté des deux barrières en verre. Normalement, des Pokémons aussi entraînés, et disposant d’autant de place, savaient se battre sans mettre en danger leur dresseurs. La barrière était juste là ou cas où, si un Pokémon utilisait une attaque à grande étendue qu’il aurait mal maîtrisée, comme éruption ou séisme, ou encore dans le cas où un Pokémon serait confus et ne maîtriserait plus ce qu’il ferait. La plupart des dresseurs de haut niveau trouvaient qu’une barrière, même en verre, leur empêchait d’analyser au mieux le combat, et d’être en parfaite communication avec leurs Pokémons. C’est pourquoi ils ne s’y réfugiaient vraiment qu’en cas de nécessité.
GG
J'ai trop envie de voir le combat
Ouais!!! Trop bien!!!
Continue, encore et toujours, c'est géant!
Pas mal.