pourquoi peil pourquoi faire ça à ce pauvre fenrir
Pour quand la suite ?
J'adore ce chapite, ça faisait trop longtemps qu'il n'y avait pas eût de mort.
Oh bowdel je ne pensais pas qu'il allait mourir si vite ! C'est le seul perso pour lequel j'ai été triste de le voir mourir enfin bref très bon chap
Bah ! J'ai lu à peu près la moitié du premier et du dernier chapitre. Sans comprendre l'histoire, c'est vraiment bien. J'aime énormément, et je me promet de la lire bientôt, pour te faire un vrai commentaire !
En tout cas, félicitations
Même si la mort de Fenrir est triste, la Fic et les personnage sont plus réels. Pas comme quand tout les perso vivent jusqu'à la fin.
Bref on voit aussi le côter Game of Tronesque de ta Fic
5h48 du mat mon gars je verrais bien ta tête devant ton ordi à écrire sa devait être épique xD
Chapitre 99 :
Pendant de longues minutes, personne ne parla. Seuls les pleurs de Lynris brisaient le silence funeste. Un vent chaud souffla sur la troupe et fit voleter les cheveux de Roderick. Le Bréton n’avait pas lâché la main du petit Dunmer.
Il baissa les yeux.
-C’est finis, dit Raizo d’un ton sombre.
-Pas encore.
Tous les yeux se tournèrent vers Anor qui venait de prendre la parole. Le mage fixait le cadavre de Fenrir d’un air indéchiffrable.
-Qu… Qu’est-ce que tu veux dire ? fit Shuzug.
-Que je peux encore faire quelque chose. Vivant, je ne pouvais pas le sauver. Mais maintenant qu’il est mort…
-Non… Tu ne vas pas…
-De la magie interdite, cracha Raizo en reculant d’un pas. Ne fais pas ça. Sa descendance sera maudite et la mort marchera dans son ombre pour toujours.
Roderick avait levé subitement la tête.
-De la magie interdite ?
Anor inspira lentement.
-Une école de magie bannie de notre monde depuis longtemps. Ceux qui la pratiquent sont appelés des nécromanciens. Faire revenir des morts à la vie… J’avais prêté serment de ne jamais l’utiliser mais…
-Je te dis de ne pas faire ça, feula Raizo. C’est de la magie noire ! De la magie maudite !
-Fais-le, intervint Roderick d’une voix pleine d’espoir. Qu’est-ce que tu crains, Raizo ?
-La nécromancie est une pratique démoniaque. Ecoute-moi bien, Roderick, le principe même de la magie est de contourner les règles de la nature. Mais certaines lois sont inviolables. On ne doit pas jouer avec la mort. On ne peut pas. Si Anor pratique sa… magie sur Fenrir, il ne le ressusciteras pas. Ce ne sera qu’une enveloppe sans âme. Ce… Ce ne sera pas lui.
Anor leva les yeux vers Raizo.
-Tu te trompes. Il existe un rituel. Fenrir n’est pas mort depuis longtemps mais… Son esprit n’a pas encore quitté son corps. Il existe un lien qui relie l’âme et son enveloppe charnelle. Un certain sort de nécromancie permet de solidifier ce lien. Mais nous devons prendre une décision, et vite. Dois-je l’utiliser ?
Shuzug s’approcha.
-Il y a quelque chose que tu ne nous a pas dit.
-Quoi donc ? fit Roderick.
-Un sort qui permet de ramener un homme à la vie… Je n’imagine pas son prix.
Tous les regards revinrent vers Anor. Le mage baissa les yeux.
-L’un d’entre nous devra attacher son propre lien à celui de Fenrir. Lier sa vie à la sienne.
-Une malédiction, murmura Raizo.
-La vie de cette personne et de Fenrir seront liées à tout jamais. Ou que vous soyez, si l’uns de vous meurt, l’autre mourra aussi.
-Et si cette personne accepte et que le rituel échoue ? demanda Shuzug.
-C’est la mort qui l’attendra, répondit Anor. Pire, le lien spirituel de Fenrir se détachera de lui et le laissera partir, mais restera accrochée à celui de la personne. Et celui-ci se brisera. Son âme n’ira alors nulle part. Elle errera dans les limbes pour l’éternité, sans espoir de retours.
Un silence choqué suivit ces déclarations. Le risque était immense. Si Fenrir revenait à la vie, tous deux auraient une malédiction flottant au-dessus d’eux et ils seraient condamnés à mourir en même temps. Et si le rituel ne parvenait pas à le ressusciter alors… Le résultat serait le même.
Non, le résultat serait bien plus atroce.
Roderick déglutit. Il ouvrit la bouche.
-Je…
-C’est moi qui vais lier ma vie à la sienne, lâcha Anor. C’est moi qui vais pratiquer le rituel, alors c’est à moi de prendre ce risque.
-Tu ne peux pas faire ça, gronda Shuzug. Sers-toi de mon lien.
-Non. Nous avons besoins de toi pour continuer notre route. C’est toi qui connais le mieux les Quatre. Ton rôle est de les affronter. Toi-aussi, Roderick. Raizo, tu es notre guide, nous ne pouvons pas te perdre maintenant. Lynris, tu n’as rien à voir avec tout ça. C’est moi qui vais le faire.
Tous se regardèrent.
-Et si… Et si tu meurs ?
-Alors priez pour moi, répondit Anor avec un sourire crispé.
Raizo osa enfin s’approcher.
-Que vas-tu devoir faire ?
-Je vais pratiquer un rituel ancien et oublié. Cela peut être dangereux. Du temps où j’étudiais chez les Psijiques, mon maître m’a formellement défendu de faire ça.
-Reculons-nous, intima Shuzug.
-Partez loin, souffla Anor. Continuez votre route. Nous vous rejoindrons, si je réussis.
Il ne précisa pas ce qu’il ferait dans le cas contraire. Roderick se redressa.
-Tu es sûr ?
-Oui. Laissez les chevaux ici. Vous, vous ne devez pas perdre de temps. Rendez-vous à Orcrest. Ne regardez pas derrière vous.
Le Bréton posa sa main sur l’épaule du mage et la serra.
-Au cas où… Si c’est la dernière fois qu’on se voit…
-Non, intervint Lynris en essuyant ses yeux. Tais-toi, Roderick. Vous vous direz tout ce que vous avez à vous dire quand ils nous retrouveront à Orcrest. D’accord ?
-Oui. Tu as raison.
Roderick lança un dernier regard solennel à Anor et fit volte-face. Raizo hocha la tête, comme si tout avait été dit, et remonta sur son cheval. Shuzug fixa Anor d’un air grave avant de se détourner et d’imiter le vieux Khajiit.
Lynris étouffa un sanglot et se hissa sur sa selle. Roderick saisit les rennes de son cheval et les fit claquer, sans un regard en arrière. Comme lui avait ordonné Anor. De partir sans regarder derrière. Peut-être son ordre ultime.
Ils galopèrent pendant plusieurs heures, jusqu’à ce que le soleil soit haut dans le ciel et que la chaleur soit insupportable. Alors ils s’arrêtèrent et s’assirent à même le sol, dans l’ombre d’un énorme rocher, dressé au milieu de la plaine aride.
Là, ils laissèrent leurs chevaux se reposer et se désaltérer.
Personne ne parla. Personne ne se regarda.
La troupe venait de se retrouver amputée de deux membres. Beaucoup trop brutalement. Et sans doute définitivement. Secrètement, personne ne se faisait réellement d’illusion sur le fait qu’ils ne reverraient jamais Anor et Fenrir.
Mais ils continueraient leur route, pour eux.
Finalement, ils mangèrent rapidement et repartir. S’arrêter était peut-être plus dur que de chevaucher, car à l’arrêt, on se mettait à réfléchir. Réfléchir était trop douloureux.
Roderick gardait le regard braqué sur l’horizon, la bouche résolument close.
Ce fut Shuzug qui brisa le silence, en milieu d’après-midi.
-Eh, qu’est-ce que c’est ?
Roderick qui commençait à s’endormir leva brusquement la tête.
-Hein, qu…
Il se tut, apercevant la même chose que Shuzug. Une forme gigantesque, au loin, formant une ombre énorme. On aurait dit une sorte d’immense rocher… Non, un animal pétrifié jaillissant de la terre. Ce n’était pas normal.
Raizo saisit son arbalète et, dirigeant son cheval d’une seule main, le talonna pour se porter à la rencontre de la chose mystérieuse. Lynris le suivit, son fouet à la main. Roderick la regarda faire avec un faible sourire flottant sur le visage.
La jeune femme avait vraiment changée. Il n’était plus question de la traiter différemment des autres. Elle était devenue une guerrière. Roderick se sentait un peu nostalgique. Il se rappela l’époque où il voyageait encore seul. Puis sa rencontre avec Zwee-Toï et sa bande, à Solitude. Leur mort. La première fois qu’il avait vu Lynris, à Hellstrom. L’affaire de l’Egorgeur. Le manoir des Biz-Khil…
Il se rendit compte que, perdu dans ses pensées, il était resté en arrière et que ses compagnons galopaient tous loin devant, se dirigeant à grande vitesse vers la forme étrange.
Roderick tira une flèche de son carquois, l’encocha à son arc et talonna sa monture pour remonter au niveau des autres.
Il arriva enfin jusqu’à la chose mystérieuse.
-Nom de… Par tous les dieux, qu’est-ce que c’est que ça ?
Ce n’était pas un immense rocher qui se trouvait là, ni une bête monstrueuse comme l’avait imaginé le jeune homme. C’était un navire. Un galion titanesque de bois et de métal, aux voiles déchirées, aux mâts brisés et à la coque parsemée de troue, mais un galion quand même.
Sa partie inférieure gauche était enfoncée dans le sol sur vingt bons mètres de profondeurs. La partie supérieure se dressait vers le ciel, haute de plus de quarante mètres, plongeant une zone gigantesque du désert dans l’ombre la plus totale.
Shuzug était bouche-bée. Raizo avait les yeux écarquillés. Lynris avait laissé son fouet se dérouler et pendre sur les flancs de son cheval. Roderick en avait même lâché sa flèche.
-Un… Un bateau dans le désert ? balbutia Shuzug.
-Ça doit être un mirage, murmura Roderick, comme pour se convaincre lui-même. Ça ne peut être qu’un mirage.
-Un mirage, aussi grand et aussi proche ? lança Raizo. Impossible.
-Ce qui est impossible c’est de trouver un navire au beau milieu du désert !
-Tu ne crois donc pas ce que tes propres yeux te disent ?!
-Quand mes yeux me disent qu’il y a un putain de navire planté juste devant moi, en plein désert d’Anequina, non, j’ai du mal à les croire !
-Ca suffit ! hurla Lynris.
-Elle a raison, gronda Shuzug. Qu’est-ce qui vous prend à tous les deux ? Gardez la tête froide.
Les regards se reportèrent sur le galion.
Une aura mystérieuse en émanait. Une aura qui signifiait « allez-vous en ».
-On devrait aller voir à l’intérieur, dit Roderick en descendant de sa monture. Juste jeter un coup d’œil.
-Non, lança Raizo. Continuons notre route. Ca ne m’inspire rien de bon.
-J’y vais quand même. Libre à vous de partir.
-Je le suis, fit Lynris d’un air décidé.
-Moi-aussi, lâcha Shuzug en sautant de sa selle.
Raizo grommela avant d’ôter ses pieds des étriers et de suivre ses compagnons.
Un trou dans la coque, plus bas que les autres, permettait d’entrer facilement. L’intérieur était sombre et l’air y était frais, comparé à celui de l’extérieur. Très étrangement, les murs et le sol étaient humides.
Des toiles d’araignées pendaient un peu partout. Ils se trouvaient dans la cale, où étaient empilées des piles de caisses et de tonneaux. Certains étaient fracassés, d’autre renversés… Un enclot, certainement prévu pour abriter des bêtes pendant les trajets en mer, était rempli d’ossements.
Lynris déglutit.
-Mais qu’est-ce qui s’est passé ici ?
Shuzug remarqua une échelle permettant de grimper à l’étage supérieur, dans le dortoir des marins. Ils l’empruntèrent et arrivèrent dans une vaste pièce contenant des hamacs déchirés et usés. Des vêtements de matelots étaient éparpillés par terre, certains étant tâchés de sang.
Les étagères étaient encore remplies de bibelots. Des dés truqués, des objets divers provenant des quatre coins de Tamriel, des armes, des bouteilles d’alcool vides, des livres, des cartes…
-Fouillons un peu, proposa Roderick en s’avançant vers une étagère.
Il saisit une petite peinture dont le cadre était fêlé. Quand il souffla dessus, un nuage de poussière vola devant ses yeux et le fit tousser. En-dessous de la couche de saleté, la peinture représentait le buste d’une femme tenant un enfant dans ses bras.
Une lettre était glissée à l’intérieur du cadre. Roderick l’examina.
« Je t’aime, Erina. Je n’en peux plus de tous ces voyages. J’ai hâte de rentrer à la maison et de revoir notre fille. Prend soin de toi en attendant mon retour en Cyrodil. »
Un mot d’amour d’un marin à sa bien-aimée. Roderick sourit malgré lui et réinséra la lettre dans le cadre avant de reposer la peinture à sa place. Il prit ensuite une pile de carte qui traînait par terre et les déroula.
La première représentait la côte Nord de Bordeciel. La deuxième illustrait l’Ouest de Tamriel. La troisième était une carte des courants de la Baie d’Illiaque et des différentes îles. Mais quelque chose clochait. Il manquait des villes et des noms, sur ces cartes, et la moitié étaient inconnus de Roderick.
Le jeune homme haussa un sourcil et les déposa dans un hamac, où il trouva un poignard à lame courbe, qui avait sûrement appartenu à un marin. La poignée était argentée et ornée d’un saphir. Des petits serpents métalliques s’enroulaient autours de la garde.
Une arme de belle qualité.
Roderick était occupé à gratter une couche de rouille sur le fil de la lame quand la voix de Raizo s’éleva dans la pièce, faisant sursauter Lynris à côté de lui.
-Ce galion se nomme la « Croix Bleue ». C’est un navire marchand Impérial qui faisait le trajet jusqu’à Daggerfall tous les ans en passant par la Baie d’Illiaque et qui transportait principalement de la soie et des pierres précieuses. Son capitaine se nommait Eric Lartius.
-Comment tu sais ça ? demanda Shuzug en s’approchant.
-Parce que j’ai trouvé le carnet de bord de l’uns des marins. Et tu veux savoir la meilleure ?
-Quoi donc ?
Raizo sourit de toutes ses dents d’un mystérieux.
-Le dernier message date de l’an 862 de la deuxième ère. Soit… il y a plus de six-cent ans.
Dat suspense ! La suite ! /
Sheeiiit
Magnifique
Rassure-moi, le possible retour de Fenrir était prévu depuis longtemps ?
"Rassure-moi, le possible retour de Fenrir était prévu depuis longtemps ? "
Tout les évènements touchant à la mort/vie d'un perso sont bien entendus prévus depuis longtemps. J'ai pas fait ça sur un coup de tête juste parce que vous étiez deg' de la mort de Fenrir
Ah c'est ce que je pensais aussi
Fiou ! Tu m'en vois rassuré. L'espace d'un instant j'ai cru que t'allais baisser ton froc et nous offrir une résurrection à la Bleach
Sinon je sais pas trop quoi dire sur ce chapitre. Juste que j'ai hâte de savoir pourquoi un galion gigantesque se trouve en plein milieu d'un désert.
Ca me ferait aussi chier qu'Anor crève Sinon c'est vrai que c'est intriguant ce navire planté au milieu d'un désert :') Vivement la suite
T'as pas intérêt a faire crever Anor wallay.
Mon perso préféré
Xinay : J'habite au Quebec donc j'ai 6h de moins que vous.
Chapitre suivant!
Chapitre 100 :
-Il y a… plus de six-cent ans ? balbutia Roderick.
-J’ai entendu parler de ce navire, souffla Shuzug. « La Croix Bleue »… Il a mystérieusement disparu lors d’un voyage vers Hauteroche. Ni la cargaison du bateau, ni Eric Lartius, ni son équipage n’ont été retrouvés. On a officiellement perdu sa trace alors qu’il longeait les côtes d’Elsweyr. Il s’était ensuite apparemment éloigné des routes commerciales habituelles. La version la plus répandue est qu’il aurait sombré lors d’une tempête, mais…
-Mais ce ne fut pas le cas, conclut le Bréton. Si ce navire est ici, c’est qu’il s’est passé autre chose.
-Je ne veux pas savoir quoi, fit Raizo en refermant le journal. Allons-nous en…
Il se stoppa en se rendant compte qu’il manquait une personne.
-Eh, où est Lynris ?
-Hein ?
Tous tournèrent la tête à l’emplacement de la Dunmer. Il n’y avait personne. Shuzug fit brusquement volte-face en entendant un craquement sec sur le plancher. Rien. Avec une synchronisation parfaite, Raizo tira son katana hors de son fourreau et Roderick saisit son arc et y encocha une flèche.
-C’était quoi, ça ?
-Un sortilège, fit Raizo en reniflant l’air. Ca empeste la magie.
Les craquements reprirent. Proches. Shuzug tourna la tête sur le côté, décrocha sa hache de sa ceinture et la balança avec une force impressionnante dans la direction du bruit. Il ne brassa que de l’air.
-J’ai senti une présence, juste à côté de moi, gronda l’Orque. Quelqu’un est ici. Et il nous surveille.
Soudain, d’autres craquements retentirent sur le sol. Cette fois, ils s’éloignèrent et se dirigèrent vers les escaliers menant aux étages supérieurs, tels les pas d’un être invisible sur le plancher. Les marches grincèrent, comme si on les gravissait une par une, puis le son décrut et disparut.
-Je n’aime pas ça, fit Raizo.
-Où est passé Lynris ? lança Shuzug.
-Un seul moyen de le savoir, dit Roderick en s’élançant à la poursuite des bruits de pas.
Le jeune homme se dirigea vers les escaliers et les monta à toute vitesse avant d’arriver dans un couloir en bois. Il se colla au mur, pour ne pas pouvoir être attaqué par derrière, et pointa sa flèche vers l’extrémité du corridor.
Mais il n’y avait personne. Shuzug et Raizo arrivèrent à leurs tours. Silencieusement, les trois hommes remontèrent le couloir jusqu’à une petite porte en bois. Roderick la poussa du bout du pied et entra dans la salle sur laquelle elle donnait.
Elle était petite, et des paillasses étaient disposés un peu partout sur le sol. Une table couverte de sang séché trônait au centre. Des ustensiles en métal pendaient au plafond. Pinces, scies, scalpels, crochets… Des outils médicaux.
C’était sûrement l’infirmerie.
Les trois hommes firent le tour complet de la pièce sans rien trouver avant que les craquements ne reprennent et ne les fassent sursauter. Ils se dirigèrent vers la sortie et Roderick les entendit longer le couloir dans l’autre sens.
Le jeune homme concerta ses compagnons d’un bref regard et se lança à leur poursuite.
Les bruits de pas les menèrent jusqu’à un autre escalier, qu’ils gravirent rapidement.
Soudain, le soleil éblouit Roderick et le força à plisser les yeux.
-Qu’est-ce qu…
Ils étaient arrivés sur le pont.
Un silence apaisant les accueillit. Le pont du navire, comme le reste, était désert. Roderick tourna sur lui-même. Le désert, plat et calme, s’étendaient jusqu’à l’horizon. Un vent sec et chaud se mit à souffler légèrement.
Shuzug émit un grognement.
-Il n’y a rien, ici non plus.
-Attends… Où est passé Raizo ?
L’Orque haussa un sourcil et tourna la tête dans la direction du vieux Khajiit… qui n’était plus là.
-Merde ! Qu’est-ce qui se passe ici ?!
Shuzug et Roderick se placèrent dos à dos. Le silence qui régnait sur les lieux devint brusquement inquiétant. Le Bréton tendit la corde de son arc jusqu’à sa joue, prêt à la lâcher à tout instant. Shuzug serrait ses doigts sur le manche de sa hache.
D’abord Lynris, puis Raizo. Ils allaient tous disparaître les uns après les autres. Mais quel était ce sortilège ? Il y avait forcément quelqu’un qui vivait ici. La source des bruits de pas. Leur voulait-elle du mal ? Etait-elle une amie ou une ennemie ? Et qu’est-ce qu’elle avait fait de la Dunmer et du vieux Khajiit, si c’était elle qui les avait enlevés ?
Soudain, Roderick se rendit compte qu’il manquait quelque chose derrière lui. Le contact du dos de Shuzug contre le siens. Le jeune homme fit immédiatement volte-face, preste comme un félin, et écarquilla les yeux. Shuzug venait également de s’évaporer.
Une goutte de sueur coula le long de la tempe du jeune homme.
Il se retourna et scruta le pont. Rien. Pas un bruit, ni un quelconque indice qui pourrait lui indiquer où se trouvait l’ennemi. Une magie puissante se cachait là-dessous.
Soudain, un craquement retentit juste à côté de lui. A ses pieds, même. Roderick baissa les yeux pour voir deux traces de pas se dessiner dans la poussière sur le sol, côte à côte, comme si un être immatériel et invisible se tenait juste là.
Il lui sembla entendre un ricanement, puis, avant qu’il n’ait pu faire le moindre geste, il sentit un choc sourd contre sa nuque et s’évanouit.
Roderick se réveilla difficilement. Il ouvrit péniblement les yeux et grimaça à cause d’une douleur cuisante dans le cou, comme s’il avait reçu un coup puissant. Le jeune homme cligna des yeux, puis tenta de bouger.
Il se rendit compte qu’il était enchaîné, alors il regarda autours de lui
Il se trouvait dans une vaste pièce sombre, à l’intérieur d’une cage. Des chaînes en argent liaient ses poignets dans son dos et étaient accrochées à un des barreaux. Plusieurs autres cages se trouvaient à côté de la sienne.
Une bonne vingtaine. La plupart étaient vides, mais Roderick aperçut dans l’une d’entre elle Lynris, enchaînée de la même façon que lui, la tête baissée, semblant plongée dans un profond sommeil. La cage voisine à celle de la jeune femme contenait Shuzug.
L’Orque dormait également, sa poitrine se soulevant à un rythme régulier.
Il y avait trois autres cages remplies. Deux contenaient des Argoniens émaciés et couverts d’écorchures. La troisième, une vieille Rougegarde aux cheveux blancs et aux joues creuses. Ces trois-là étaient réveillés, et ils fixaient Roderick d’un regard étrange.
-Vous êtes robuste, vous, lâcha un des Argoniens. D’habitude, ceux qui sont traînés ici ne reprennent pas connaissance avant plusieurs heures.
-Depuis… Depuis combien de temps suis-je évanouis ? demanda Roderick en faisant craquer les os de sa nuque.
-Une trentaine de minute. Votre ami le Khajiit s’est réveillé encore plus tôt que vous. Si bien « qu’ils » ont dû l’amener dans un autre cachot, parce qu’il se débattait sauvagement.
Roderick se rendit compte qu’effectivement, Raizo n’était pas là. Il toussa et leva les yeux vers l’Argonien.
-« Ils » ?
-Les serviteurs de Saakzüm. Nos geôliers. Ce vieux Khajiit a faillis en tuer un quand ils lui ont confisqués son sabre et son arbalète. Un vrai diable.
-Où est-ce qu’on est ?
-En enfer.
Cette fois, c’était la vieille Rougegarde qui avait parlé. Sa voix était rauque et éraillée. Immédiatement après avoir pris la parole, elle baissa les yeux, d’un air presque honteux d’avoir osé émettre un son.
L’Argonien ricana.
-Où ce qui s’en rapproche le plus, ouais. Moi c’est Marwee Queue-qui-frétille. La Rougegarde s’appelle Enya.
-Et lui ?