vraiment génial ce chap dommage que faen ne pourras jamais réaliser son rêve, tout le monde sait que c'est le serpent qui va gagner et qu'il va demander une petite ferme prés de daggerfall pour finir paisiblement ça vie comme fermier
Une petite ferme? Je croyais que c'était un moulin?
Trés bon chapitre
3ème fic sur l'expedition à Yokuda +1
Et bonne vacance, même il vont être longue pour nous
super classe moi qui me plaignai que FAEN passait pour un naz, et que je m' attendai à un personnage plus mystérieux et plus fort me voila rassuré!! génial
J'attend la suite avec impatience Peil, j'espère que tes vacances se passent bien ;)
Non pas de fic sur l'expédition dans Yokuda
c'est long 2 semaines quand même
+1 Sarto ;) Très long même
D'ailleurs les 2 semaines sont écoulées.
Nouveau chapitrz imminent.
Je suis de retour
Je sais pas quand sera la suite. Pas aujourd'hui ni demain en tout cas. Faut que je l'écrive + rentrée + fatigue + toussa...
Ok, bonne chance Peil. Je passe en 2nd pro Système Électronique et Numérique, et vous ?
Salut Peil.
Dragon Moi je retape ma seconde.
Ah, dsl pour toi Etraha
1ère ES j'ai pas envie de rentrer, je veux continuer à passer mes journées sur Hearthstone
Je vous dit merde à tous pour la rentrée
Ah le bon vieux temps des études, profitez en bien
Après une longue absence, voilà la suite Bonne lecture
Chapitre 82 :
On pouvait dire que Helzmar Griffelune n’était pas un individu facile à suivre. Et pourtant il ne se pressait pas. Il évoluait dans la jungle comme si elle constituait son jardin. Ce n’était pourtant pas seulement une question d’agilité. Helzmar Griffelune était… différent.
Lorsqu’Aris le vit se changer en volute de fumée et filer entre les arbres, il écarquilla les yeux et resta figé. Bien entendu, il maîtrisa très vite son expression faciale, mais Saykam avait remarqué sa surprise.
Il lui posa une main sur l’épaule.
-Tu as l’air perturbé.
-C’était quoi, ça ? s’enquit Aris d’une voix qui avait repris son calme.
-Une magie très ancienne qu’on ne peut apprendre par des moyens conventionnels.
-Quels moyens faut-il employer ?
Saykam sourit.
-Tuer un être cher.
-Oh…
L’effet aurait peut-être été dramatique et funeste sur une personne ordinaire mais Aris avait tué tellement de personnes dans sa vie que cela ne le touchait que peu. Surtout qu’il n’avait aucune idée de ce que pouvait être un être cher. Il n’en avait jamais connu.
Le Khajiit leva la tête et vit que quand Helzmar se déplaçait de cette manière, il laissait une traînée de vapeur translucide derrière lui. Ce n’était pas réellement de la brume. C’était… autre chose. Aris ignorait si cette traînée était volontaire ou non. Il en déduisit que oui quand, en la remontant, Saykam et lui arrivèrent devant un arbre dont une des branches était occupée par Helzmar, assis en tailleurs.
Il avait volontairement laissé une trace de ses déplacements derrière lui pour qu’on puisse le suivre.
Saykam s’arrêta au pied du tronc.
-C’est encore loin ?
-Plus beaucoup.
Et sur ces mots, Helzmar s’évapora de nouveau en une sorte de nuage de fumée pâle et fila dans la forêt sous la forme d’un trait de brume. Aris nota alors une chose à laquelle il n’avait pas prêté attention au départ.
Helzmar Griffelune n’avait pas d’odeur.
Si Aris avait appris une chose au cours de sa vie, c’était que tout avait une odeur. Même imperceptible. Que ce soit un fromage odorant où le plus inodore des poisons, on pouvait toujours le sentir, avec plus ou moins de concentration et d’entraînement. Même un mage qui dissimulait magiquement sa présence pouvait être repéré par un flair particulièrement aiguisé. Même un spectre, c’est dire. La magie elle-même avait une odeur éthérée parfaitement reconnaissable.
Mais cette fois, Aris en était certains : Helzmar ne possédait absolument aucune odeur. Tout comme il ne produisait aucun son quand il se mouvait, ou que son contact était si léger que quelqu’un de non-averti ne l’aurait même pas senti s’il l’avait effleuré.
Helzmar avait repoussé les limites de la furtivité. En ses mains, la définition de discrétion prenait une ampleur toute autre. Il était parvenu, par des moyens inconnus pour Aris, à effacer totalement son existence de manière physique. Ou presque.
Le fait que Saykam s’était éloigné fit sortir Aris de ses pensées. Il reprit sa route.
La marche dura vingt bonnes minutes. Le corsaire avait la curieuse impression que plus ils s’enfonçaient dans la jungle, plus elle s’épaississait. Il avait presque la sensation que les arbres se penchaient vers lui sur son passage et que leurs branches tentaient de le saisir.
Négligemment, il tranchait de son cimeterre toutes celles qu’il jugeait trop proches.
Finalement, il vit Saykam se stopper devant un rocher d’une dizaine de mètres de haut. Aris le rejoignit et se plaça à ses côtés.
-C’est là-haut ?
-Apparemment.
En effet, une traînée de vapeur flottait dans l’air, frôlant la paroi du rocher et le remontant jusqu’à disparaître à son sommet. Le Rougegarde se tourna vers Aris, sourit, et se décala légèrement.
-Après toi.
Aris, sans un mot, bondit de manière féline et coinça ses griffes dans un renfoncement. En un instant, il était arrivé en haut. Saykam siffla, impressionné.
-Je ne saurais définir quoi, lança-t-il depuis en contrebas, mais il y a quelque chose dans ta façon de gravir ce rocher qui est… gracieuse.
-Je suis un Khajiit, répondit Aris. J’ai ça dans le sang.
-J’ai eu l’occasion de voir des gens de ton espèce pratiquer l’escalade. Rares sont ceux qui possédaient ton talent.
-Je suis un pirate. Je suis habitué à gravir les cordages de mon navire et à me balancer à vingt mètres du sol, sous le vent du large, le tangage du bateau, et les vibrations du mât. Passe deux décennies à répéter ce manège chaque jour et tu seras sans doute capable de m’imiter.
-C’est logique.
En parlant, Saykam avait déjà entamé son ascension. Aris l’observa distraitement. Le Rougegarde était assez doué. Il arriva au sommet sans trop de problèmes et s’épousseta, une fois en haut. Ses doigts étaient écorchés et il avait le visage couvert de poussière.
Le Khajiit ricana.
-L’escalade, toi, ce n’est pas ton fort.
-Je suis un homme du désert, répondit Saykam d’un air amusé. Mon champ de bataille à moi est plat, lisse et ferme. Aller crapahuter au sommet des montagnes ou me balancer de branches en branches, très peu pour moi.
-Désolé d’interrompre votre conversation…
La voix était celle d’Helzmar. Les deux hommes tournèrent la tête. Le Khajiit au pelage blanc était appuyé contre un tronc d’arbre, les bras croisés. Il fit un signe vers la forêt.
-C’est juste ici.
Il mena Aris et Saykam jusqu’à une petite caverne dissimulée dans un entremêlement de lianes, de ronces et de feuillages. Aris remarqua qu’à son entrée, des centaines de fils très fins, presque invisibles à l’œil nus, étaient tendus un peu partout.
Sur le sol, sur les parois, au plafond, il y en avait de tous les côtés. Mais ils n’étaient pas disposés de façon à ce qu’on se prenne les pieds dedans et que l’on déclenche un quelconque piège.
En pénétrant dans la caverne, Aris eu sa réponse. Tous les fils se rejoignaient tout au fond et étaient reliées à un seul et même dispositif : Un ensemble de clochettes en cuivres suspendues à une excroissance rocheuse.
Helzmar surprit le regard interrogatif du pirate.
-Une vieille ruse de voleur. Les fils recouvrent tout le périmètre autour de la grotte. Si un intrus entre dans un rayon de cent mètres sans y être invité, les clochettes m’avertissent immédiatement.
-Un rayon de… cent mètres ?
Aris n’avait remarqué les fils qu’à l’entrée de la caverne. Il secoua la tête. Inutile de chercher à repérer le système de piège d’Helzmar. Il avait été conçu et dissimulé par un expert.
Saykam s’étira et hocha la tête.
-Plutôt bien aménagé. Tu comptes t’installer ici, Helzmar ?
En effet, l’endroit était très agréable. Au fond de la caverne, les parois avaient été recouvertes avec du feuillage tendre et sur le sol, des tapis en toiles étaient étendus de façon à ce qu’on puisse s’allonger dessus et dormir sans avoir mal au dos.
Autour d’un petit feu de camp étaient disposés des coussins bleus et rouges. Il y avait une petite table en bois, appuyée contre un mur, sur lequel étaient posés des tasses, des couverts et des assiettes. Il y avait même une étagère, dans l’ombre, dans lequel étaient rangés des livres.
Helzmar avait même fabriqué un ingénieux système en bambou, doté d’un mécanisme complexe de poulies et de cordages, relié à un seau d’eau, qui permettait de se laver. Un sillon avait été creusé dans la roche pour que l’eau s’écoula jusqu’à la sortie de la caverne.
Cinq trous discrets avaient été percés dans le plafond. Ils permettaient d’une part de faire entrer de la lumière dans la grotte, le jour, mais aussi d’évacuer la fumée du feu de camp à la manière d’une cheminée, et de récupérer l’eau de pluie dans des bols placés juste en-dessous, à même le sol, et de la boire ou de s’en servir pour sa toilette.
C’était un vrai petit nid douillet au beau milieu de cette jungle hostile. Un endroit dans lequel on aurait pu vivre de manière parfaitement réaliste pendant un bon bout de temps.
-Merci, répondit Helzmar en se penchant au-dessus du feu. J’ai tout fait moi-même alors j’en suis assez fier.
Une carafe chauffait au-dessus du feu de camp, contenant sans doute du thé ou autre boisson.
Ce qui était véritablement sidérant, c’était la rapidité avec laquelle Helzmar avait improvisé son campement. Il devait n’être arrivé ici qu’un jour ou deux plus tôt. Et il quitterait sans doute les lieux le lendemain.
Comment avait-il récupéré tout ce matériel, et comment l’avait-il assemblé de cette manière en aussi peu de temps ?
Le Khajiit au pelage blanc se leva lentement en tenant délicatement la carafe. Il remplit trois tasses de ce qu’Aris avait deviné être du thé et en tendit deux à ses invités. Saykam souffla doucement sur sa boisson, qui était brûlante, et commença à la siroter.
Helzmar se laissa tomber sur un des coussins et replia ses jambes, s’asseyant en tailleurs, comme à son habitude.
-Je vous en prie, faites comme chez vous.
-Merci, dit Aris en s’asseyant à son tour.
Saykam resta debout un moment, puis s’assit également. Il arborait un sourire détendu mais Aris remarqua que ses muscles étaient contractés et qu’il était prêt à bondir à tout instant. D’ailleurs, il avait le regard fixé sur les mains d’Helzmar.
Aris savait d’expérience qu’il ne fallait jamais lâché des yeux les mains d’un tueur.
-Alors, fit Saykam, pourquoi nous avoir menés ici ? Tu disais avoir besoin de discuter loin des oreilles indiscrètes et je veux te croire quand tu nous dis que cet endroit est sûr. Inutile donc de tourner plus longtemps autour du pot. Qu’est-ce que tu veux ?
Helzmar fit tournoyer le thé dans sa tasse.
-Comme tu l’as vu, Liliane n’a pas fait long feu face au Serpent. Je l’avais pourtant prévenu. Je lui avais proposé mon aide, mais…
-Elle a sa fierté.
-Une fierté mal placée, fit Helzmar en reniflant sèchement. A la guerre, la notion de fierté ou d’honneur n’est qu’une excuse pour les faibles ou pour les âmes sensibles.
-Et nous ne serions pas trop de deux pour faire face au Serpent, dit Saykam en souriant. C’est ça que tu veux me demander ? Une alliance ?
Helzmar regarda les ombres dansantes que créait le feu sur les parois de la caverne. Elles étaient presque hypnotiques.
-Oui, lâcha le Khajiit. Une alliance, en quelque sorte.
-D’accord.
Le voleur eut l’air surpris. Peut-être ne s’était-il pas attendu à ce que Saykam accepte aussi vite et sans conditions. Le Rougegarde termina sa tasse de thé et se lécha les lèvres avant de la reposer devant lui.
-Je ne suis pas un chevalier, expliqua-t-il. Je suis un mercenaire. On me paye pour tuer, alors je tue. La prime que je recevrais une fois ce boulot terminé ne changera pas, que j’accomplisse ma mission seul ou avec de l’aide. Combattre le Serpent ne sera pas chose aisée, même pour moi. Je ne vais pas refuser un coup de pouce. Si tu me proposes d’attaquer le Serpent a deux, alors c’est d’accord. Je n’ai pas de raison de dire non.
-Bien, fit Helzmar. Tu es quelqu’un de simple, Saykam, je l’ai tout de suite deviné. Tu n’es pas le genre de combattant à s’embarrasser de principes et de code moral douteux.
-Bah… Lorsqu’on met sa vie en jeu dans un combat, tous les coups sont permis. Dans une rixe, je ne reproche jamais à mes adversaires de m’agresser à trois, quatre ou cinq contre un. Je pense qu’un tueur aussi aguerri que le Serpent ne m’en voudra pas.
-Tu penses bien.
-Vous avez l’air heureux tous les deux.
Les deux hommes tournèrent la tête vers Aris qui venait de parler. Le pirate, confortablement installé sur son coussin, buvait tranquillement sa tasse de thé. Un sourire flottait sur ses lèvres.
-A vous regarder, vous avez tous les deux l’air de marchands sérieux qui viennent de signer un contrat. Mais en fait, vous êtes comme deux enfants qui ont trouvés un terrain d’entente pour s’attaquer à deux à la terreur de la cour d’école. Vous avez presque l’air… satisfaits.
Ni le mercenaire Rougegarde ni le voleur Khajiit ne répondirent. Aris continua.
-Vous donnez l’impression de croire que maintenant que vous êtes alliés, votre mission est terminée et que tuer le Serpent sera du gâteau. Ironique dans la bouche de deux guerriers de votre envergure ayant accumulé tant d’expérience du terrain au fil de votre carrière. Vous qui parlez de combats à mort, d’honneur inutile et de tous coups permis dans une bataille, vous devriez savoir que tant qu’un affrontement n’est pas arrivé à son terme… Il n’est pas fini. Et que tous les coups sont encore permis.
Là encore, seul le silence accueillit les paroles d’Aris.
-Je vais me permettre de jeter un froid, dit doucement le pirate. Tels que je vous vois là, tous les deux assis autour d’un feu avec une tasse de thé à la main, à discuter comme deux grands-mères et à vous justifier sur le fait que vous allez attaquer votre cible à deux contre un… Vous n’avez strictement aucune chance de faire le moindre mal au Serpent. Même Liliane valait mieux que vous.
Aris sourit.
-Des trois individus présents dans cette grotte, je suis le seul à avoir vu le Serpent à l’action de mes propres yeux. Il ne ressemble à rien de ce que vous avez déjà combattu. Que vous soyez un, deux, trois, six, neuf, trente, ou cent à vous allier contre lui, ça ne fait aucune différence. Parce que c’est un tueur, un vrai. A votre place, il ne perdrait pas de temps à pinailler sur le fait que l’honneur n’existe pas sur un champ de bataille, que se battre à plusieurs contre un est permis dans un combat à mort, et blablabla, et blablabla… Il serait déjà en route pour aller se charger de sa cible, les crocs et les griffes aiguisées. Parce que lui n’a pas besoin de se rassurer à voix haute en affirmant que sur un champ de bataille, tous les coups sont permis. Il le sait. Et le simple fait que vous soyez là à gaspiller inutilement votre salive sur des sujets ridicules alors que vous devriez déjà être en train d’élaborer un plan pour éliminer votre cible… Ce simple fait me permet de de dire que vous n’avez aucune chance face au Serpent.
Le pirate termina calmement sa tasse de thé. Il la reposa au sol et fixa ses deux interlocuteurs.
-Maintenant, messieurs, est-ce que vous allez continuer à perdre votre temps à étaler votre science du combat pour impressionner l’autre et cacher le fait que vous tremblez de peur à l’idée d’affronter le Serpent, ou est-ce que vous allez vous décider à agir en guerriers responsables et faire le travail qui vous a été confié ?
L’atmosphère était devenue glaciale. Plus glaciale qu’un blizzard au fin fond de la toundra de Bordeciel. Et elle était si lourde qu’elle aurait pu écraser un homme au sol.
Les yeux de Saykam et d’Helzmar étaient fixés sur Aris, comme des flèches sur une cible.
Puis, la tête de Saykam partit en arrière et sa mâchoire se mit à vibrer, avant qu’il ne parte dans un rire tonitruant qui secoua toute la caverne.
-Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! hurla le Rougegarde en se frappant la cuisse. Ça faisait longtemps qu’on ne m’avait pas sermonné comme ça ! J’ai l’impression d’être de retour en enfance, face à mon maître d’arme !
Il se plia en deux et continua à rire. Son corps musculeux était frénétiquement secoué par les éclats de rire qui partaient de sa cage thoracique, remontaient dans sa gorge et jaillissaient de sa bouche, comme les rugissements d’un tigre.
Finalement, il se calma. Il passa son doigt sous ses yeux pour en essuyer les larmes qui venaient de couler et renifla. On sentait qu’il pouvait repartir d’un moment à un autre dans un fou rire incontrôlable.
Il reporta son attention sur Aris.
-Tu as totalement raison, mon ami. Nous ressemblons à deux grands-mères séniles dans leur salon de thé. On devrait en avoir honte, Helzmar. Je crois que nous vieillissons. Il serait temps pour nous de prendre une retraite bien mérité. Ce métier n’est plus pour nous. Ha ! Ha ! Ha !
-Tes mots étaient aussi douloureux que des poignards, fit Helzmar en se tournant vers Aris. Mais tu as visé redoutablement juste. Je te remercie. Il est bon, de temps à autre, de plonger sa tête dans un seau d’eau froide histoire de se remettre les idées en place.
Aris, conservant son éternel visage impassible, se frotta la nuque.
-Heureux d’avoir retrouvé les vrais guerriers auxquels je pensais faire affaire depuis le début. Qu’est-ce que vous allez faire, maintenant ?
Saykam se leva, la main sur la poignée de son épée, et fit craquer les os de ses poignets tout en fixant l’entrée de la caverne.
-Le Serpent n’est pas loin. On peut le rattraper, si l’on s’y met maintenant.
-Pas de précipitation, intervint Helzmar.
-Ce n’est pas de la précipitation, répondit Saykam. Aris m’a aidé à y voir clair. Si l’on veut s’attaquer au Serpent, il faut y aller tout de suite. Il est sans doute encore affaibli par son duel avec Liliane. Il n’y aura pas de meilleure occasion pour nous.
-Et si te disais qu’il y aura une bien meilleure occasion ? Que le Serpent ne va pas tarder à se retrouver bien plus affaibli qu’après son face à face avec Liliane ?
-C’est-à-dire ?
Helzmar sourit.
-Contrairement à ce que crois notre ami Aris Langue-de-Chat, je n’ai pas passé les derniers jours à me tourner les pouces dans mon coin. Cela fait depuis quelques temps que je suis à la trace le Serpent et que je l’espionne. J’étais là quand il a combattu Liliane et j’ai observé chacun de ses faits et gestes. J’ai analysé ses techniques, sa façon de réagir, sa force, sa vitesse, son agilité. Aris, quand tu as dit qu’ici, tu étais la seule personne a avoir vu de tes propres yeux le Serpent en action, tu te trompais. J’en sais sans doute plus sur la manière de combattre du Serpent que n’importe qui d’autre ici.
Saykam hocha la tête, songeur.
-Tu as découvert une faille ? Une faiblesse ?
-Pas vraiment. Il est la définition même d’une arme vivante. En termes de combativité, il est parfait sur tous les points. Mais ce n’est ça qui est intéressant. Après qu’il ait tué Liliane, j’ai rebroussé chemin et je suis retourné discrètement à mon campement. En route, j’ai croisé quelqu’un qui, apparemment, était aussi sur les traces du Serpent. Le dernier des agents d’Atlus. Et, à la vitesse à laquelle il avançait, il était sur le point de le rattraper. Je pense qu’il attaquera le Serpent lors de la prochaine épreuve.
Aris fronça les sourcils. De qui pouvait-il s’agir ? Saykam, lui, le savait.
-Ephron le Chevalier Muet, hein ?
-Exactement.
Aris faillit s’étouffer avec le peu de thé qui restait encore dans sa tasse. Il toussa, cracha, puis se redressa et fixa, stupéfait, les deux hommes qui lui faisaient face.
-Attendez… J’ai bien entendu ? Vous avez dit… Ephron le Chevalier Muet ? Le vrai ? La légende vivante ? Celui qu’on appelle le Fléau d’Acier ?
-Oui, c’est lui.
-Atlus a réellement fait appel à ce monstre pour tuer le Serpent ?
-Tu le connais bien ? s’enquit Saykam en haussant un sourcil.
Aris secoua la tête.
-Ce n’est pas que je le connais bien. Tout le monde le connaît. Mais… J’ai déjà assisté à un de ses tournois, il y a longtemps. Très longtemps. Du temps où il se battait encore en public. Je n’étais qu’un gamin et c’était sans doute la première fois que j’assistais à un véritable combat. Cette scène est restée gravée dans ma mémoire comme si on m’avait appliqué un fer chauffé à blanc sur le cerveau.
-Et alors ?
-Eh bien… Je pense que, finalement, vous n’aurez sans doute pas besoin de vous allier pour éliminer le Serpent. En fait, vous pourriez très bien rester sagement dans cette caverne et boire du thé tout le reste de la course que ça ne ferait aucune différence.
-Que veux-tu dire ?
Le pirate ricana.
-Si le Ephron dont je parle est sur les traces du Serpent et qu’il ne va pas tarder à le rattraper… considérez que votre cible est déjà morte et enterrée.