On est pas à la place de Peil, hein. Evidemment.
Mais il y a déjà largement de quoi faire avec Barahk et sa malédiction, la traque du serpent, la grande marche etc...
Le retour du scorpion c'est de la "pirouette scénaristique" à la Steven Moffat (pour ceux qui connaissent) c'est même plus une suite logique d'événement comme avec l'histoire de la famille et des origines de Sandre qui était là réellement vraisemblable.
Un peu comme dans certaines séries ou on ramène/introduit des personnages juste pour faire plaisir au spectateur et créer de l'audimat (mais là j'exagère surement un peu )
Ben peut-être c'est pas le Scorpion (contrairement à ce que j'ai dit plus haut ) mais franchement, ça me surprendrait que Peil fasse des pirouettes à la Moffat. Autant ramener Raizo à la vie, il a plus d'utilité que Zimo...
Oui, on sait pas encore de qui il s'agit mais beaucoup d'éléments laisse sous-entendre que c'est lui.
Après je vais pas jouer les rabats joies, Peil peut très bien réussir à donner une explication logique et intelligente du retour du scorpion.
Mais l'idée en soit ne me plait vraiment pas, "ressusciter" des personnages comme ça c'est généralement une idée pas très efficace.
C'est beaucoup plus intéressant de se dire que le scorpion est mort tué par Raizo et je sais plus qui ( ) que de le voir revenir comme ça.
Après c'est peut-être juste un personnage random dont on entendra plus jamais parler
Le Scorpion a été tué par derrière par Zemir, la sosie Rougegarde de Zimo avec qui il partage le point commun d'être inutile et d'être un opportuniste
" Après c'est peut-être juste un personnage random dont on entendra plus jamais parler "
+1
Sinon, vous avez pas pensez à un des descendant du Rôdeur?
Sa se pourrait aussi
Peut-être un des descendants du Rôdeur a eu un gosse avec l'une des descendantes du Scorpion
Mais je trouve cela très peu probable, étant donné vu l'importance de toute la grande traque de l'Empire sur les individus ayant des liens familiaux avec les Quatre, j'ai un gros doute
Déjà que la descendance du Rôdeur a failli être enterrée pour de bon à maintes reprises...
moi je pense que si cet homme (ou cette femme) est encore en vie, il est presque obligatoire qu'il participe à la grande marche et il y à de fortes chances que darios et raydin le croise dans peu de temps
Oui, j'ai pensé à ça aussi, étant donné que la Grande Marche est censé être un évènement qui regroupe les plus gros bras de Tamriel... Ah, les mecs, décidément, on a que des champions de dingue et quelque chose me dit qu'on en a pas fini
J'espère que ce personnage n'est pas un ancien que l'on a déjà vu, j'aime bien quand des nouveaux persos apparaissent
Wait!
Et si sa serait Saykam Koza? Ont n'a pas encore vue de quoi il est capable après tout
Chapitre 69 :
Le soleil se levait doucement, sur l’île de Balfiera, et une brume matinale fine et légère flottait sur le pont du navire pirate désormais silencieux. Seul le clapotis de l’eau contre la coque, retentissant à intervalles réguliers, brisait le silence pesant qui régnait sur les lieux.
L’équipage entier, ayant jadis constitué celui d’Aris Langue-de-Chat, gisait au sol, éparpillé, dans une immense mare de sang et de tripes étalées jusqu’au bastingage. Sur le visage de la plupart des cadavres était encore figée une expression de terreur et de souffrances mêlées.
Le carnage qui avait déchiré la nuit avait été atroce. Certains marins avaient, semblaient-ils, tentés de fuir, au vue de leur dernière position, mais personne n’avait vraisemblablement réussit à quitter le bateau.
Des mouches bourdonnaient au-dessus des corps en morceaux, et une écœurante odeur de mort emplissait l’air.
Au milieu du charnier se trouvait un Orque, assis sur un monticule de cadavres. La tête baissée, encore haletant du massacre qu’il avait perpétré toute la nuit durant, la bouche maculée de sang, il contemplait l’un de ses bras, noir et craquelé comme un bout de charbon.
Barahk Gro-Tragnan ferma les yeux. Il avait encore échoué. Il avait de nouveau laissé la bête au fond de lui prendre possession de son esprit.
Et la malédiction avait progressée.
Elle atteignait maintenant son cou, remontant presque jusqu’à sa mâchoire. Un peu plus bas, elle avait touché l’un de ses pectoraux, et son aisselle, ainsi que son épaule toute entière.
L’Orque soupira profondément.
Il n’en pouvait plus. Tous ces massacres auraient dû l’horrifier et l’emplir de remord, mais il en avait tellement commis depuis le début de la course qu’ils ne le laissaient plus qu’abattu et dépité. Ce fut un regard froid et presque dénué de dégoût que Barahk passa sur les cadavres.
Au début de la Grande Marche, les souvenirs de ses meurtres l’empêchaient de trouver le sommeil. Aujourd’hui, il ne ressentait plus que de l’indifférence.
Il ignorait qui étaient ces marins et pourquoi un navire comme le leur mouillait-il là, au large de l’île de Balfiera, sur le trajet de la course, mais une chose était sûre : Ils étaient morts. Tous morts.
C’est alors qu’une silhouette apparue, dans la brume. Une silhouette humaine. Barahk fronça les sourcils et descendit vivement du tas de cadavres sur lequel il était assis. Il se mit instinctivement en garde, mais de là où elle se trouvait, la silhouette leva légèrement les bras au ciel.
-Je ne suis pas un ennemi, lança une voix rauque.
-N’approchez pas !
-Je ne te veux aucun mal.
-Vous peut-être, mais si vous faites encore un pas, il se peut que ce soit moi qui vous veuille du mal. Pour votre propre bien, ne vous approchez pas.
-Je sais qui tu es, Barahk Gro-Tragnan, et je connais le mal qui te ronge.
-Pardon ?
La silhouette s’avança à pas lents, et la brume s’écarta autour d’elle. C’était un individu d’assez grande taille, vêtu d’une épaisse bure de moine d’une couleur étrange, intégralement mauve, dissimulant tout son corps excepté ses mains. La gauche était tout à fait ordinaire et humaine, mais la droite était… ignoble. Grise et d’aspect granuleux, comme si elle était faites de pierre. Et pourtant, les doigts bougeaient parfaitement.
Il portait un châle, enroulé autour de la tête, lui masquant également tout le visage sauf les yeux, et quels yeux. Des yeux jaunâtres et monstrueux, aux longues pupilles verticales, d’un noir de jais. Les mêmes yeux que Barahk.
A cette vue, l’Orque hoqueta de surprise et fit un pas en arrière.
-Qui êtes-vous ? souffla-t-il, stupéfait.
-Mon nom est Jayën, répondit le mystérieux individu. Et, comme tu l’as deviné, nous nous ressemblons par bien des aspects.
L’homme –car c’en était visiblement un-, promena son regard sur les corps jonchant le sol.
-Les cris ont résonnés toute la nuit, murmura-t-il.
-Vous… Vous les avez entendus ? Vous étiez-là ?
-J’étais sur la plage, là-bas. Je ne pouvais pas prendre le risque de t’aborder sous ta forme… sauvage. Alors j’ai patienté jusqu’au matin. Jusqu’à ce que tu reprennes tes esprits.
-J’aurais dû vous sentir. J’aurais dû…
C’est alors que Barahk remarqua que, malgré ses sens inhumains et son odorat développé à l’extrême, il ne percevait aucune odeur provenant de son interlocuteur. Il n’y en avait aucune qui émanait de lui.
Jayën sourit, sous son châle.
-J’ai cette petite particularité, oui, dit-il. C’est assez pratique, parfois. Bon, maintenant que les présentations sont faites… Pourrions-nous nous éloigner de cet endroit nauséabond ? Nous allons avoir une assez longue discussion, et ce n’est pas le lieu le plus approprié pour cela.
-Les présentations ? répliqua Barahk. Je ne connais que votre nom. Expliquez-moi ici ce que vous voulez.
-Bon, je ne comptais pas te montrer ça tout de suite, afin de te ménager, mais je me doutais bien que tu n’accepterais pas de me suivre si je me contentais de te le demander… Alors regarde.
Avec des gestes lents et précautionneux, Jayën ôta lentement sa bure. Il dénoua les cordons qui la nouaient autour de sa taille et défit la ceinture qui se trouvait en-dessous. L’épais vêtement mauve glissa le long de son corps et tomba à ses pieds en un tas de tissu informe.
Puis, dans le même mouvement, Jayën saisit le châle sur sa tête et en débarrassa son visage avant de le jeter à terre. Barahk hoqueta de surprise et recula d’un pas.
L’homme qui lui faisait face, désormais entièrement nu, devait avoir été humain, à une époque. Une époque lointaine. Il était maintenant impossible de déterminer sa race.
Il n’était pas étonnant qu’il cache son corps sous une bure. Celui-ci était entièrement recouvert d’une substance grisâtre, sèche, semblable à de la roche, collant à sa peau. Non… C’était sa peau. Son épiderme était aussi craquelé et immonde que celui du bras de charbon de Barahk, à la différence près que celui de Jayën n’était pas noir mais gris.
Et si le mal de Barahk n’avait atteint qu’un seul membre, pour l’instant, seule une main et un pied de Jayën étaient épargnés et avaient conservés un aspect sain. Même son visage était difforme et monstrueux.
La malédiction qui, visiblement, le rongeait, et était de la même nature que celle de Barahk, envahissait la moitié de sa face. La partie gauche de sa bouche était étirée en un ignoble sourire rocailleux, et des crocs métalliques dépassaient de ses lèvres. Son oreille était pointue comme celle d’un Elfe, mais trois fois plus longues et terminée par une excroissance noire. Quant à son nez, il ressemblait à celui d’une chauve-souris, retroussé et aux larges narines.
L’Orque déglutit.
-Alors, tu vas bien vouloir me suivre pour que nous puissions discuter, maintenant ? s’enquit Jayën en se baissant pour ramasser ses vêtements.
-Oui, répondit Barahk. Je vous suis.
Ils durent nager pour rejoindre la plage. Par précaution, Jayën mit le feu au navire. Il croisa les doigts de sa main rocailleuse devant lui et un jet de flamme jaillit de leurs extrémités avant d’aller lécher le pont, le mât et les voiles.
Ils bondirent à l’eau avant que l’incendie ne gagne tout le bateau et qu’ils soient pris dans la fournaise. Lorsqu’ils atteignirent la plage, Barahk jeta un regard derrière son épaule et vit le navire transformé en un immense brasier, crépitant et illuminant les alentours, tout en sombrant lentement dans la mer.
Barahk, d’un air sombre, observa son bras noir. Ce n’était donc pas une maladie ou une malédiction qui le rongeait. C’était une entité, sans doute vieille de plusieurs milliers d’années, qui avait tué un nombre incalculable de personnes avant d’arriver jusqu’à lui, et qui aujourd’hui vivait dans son corps.
Etrangement, Barahk prenait plutôt sereinement les révélations de Jayën.
Il était vrai qu’il était difficile de croire une telle histoire de secte, d’Ermite, d’esprits mauvais, de magie… Mais après que Jayën lui ait montré son corps, Barahk était prêt à le croire sur parole.
Cet homme semblait en savoir beaucoup au sujet de sa malédiction, et donc de celle de Barahk.
Jayën fixa son interlocuteur un moment avant de reprendre la parole.
-Comment as-tu reçu ton démon ?
-Eh bien… Je n’en suis pas sûr mais je pense que c’était il y a neuf ans.
Jayën ne dit rien, mais Barahk comprit qu’il attendait son récit. Alors l’Orque ferma pour les yeux en tentant de se remémorer les évènements. Ce ne fut pas compliqué. Comment oublier une telle chose ?
La scène était encore nette dans son esprit. Il lui arrivait d’en rêver. Le jour où sa vie avait changée.
La dix-neuvième édition de la Grande Marche touchait à son terme. Cette année-là, la cité d’Abondance, à l’est de Hauteroche, faisait office de point d’arrivée. Il ne restait plus que trois participants encore en course. Le grand favori, un Impérial du nom d’Arick, un Argonien plutôt discret qui ne s’était guère fait remarquer jusque-là, et Barahk lui-même. Ils couraient tous trois le long de la dernière ligne droite du parcours, un immense défilé rocheux menant aux portes de la ville.
Ils étaient au coude-à-coude, chacun ayant son regard braqué sur la ligne d’arrivée. De chaque côté du défilé, au sommet des rochers, étaient rassemblés des centaines et des centaines de spectateurs en délire, scandant le nom de leur champion, et tapant furieusement des pieds. La fin d’une Grande Marche se déroulait toujours ainsi, dans la liesse générale.
Tout Tamriel avait sans doute les yeux rivés sur son Miroir de Divination.
Barahk voyait qu’Arick était un peu plus rapide que lui. Ses foulées étaient rapides et légères. Il bondissait plus qu’il ne courait. Il ne restait plus qu’un kilomètre à parcourir avant d’arriver à Abondance, et Barahk souhaitait pouvoir se concentrer sur l’Impérial, mais il craignait que l’Argonien ne le gêne.
Il ignorait tout de ce participant mais avait entendu des rumeurs à son sujet. Qu’à plusieurs reprises, dans la course, il avait été pris d’une rage incontrôlable et qu’il avait massacré une dizaine de concurrents. S’il en était arrivé jusque-là, c’était qu’il devait être redoutable.
Pourtant, il donnait une impression de fragilité troublante. Il était emmitouflé dans un amas de tissu sombre qui dissimulait son bras et son visage. Barahk, à l’époque, ignorait ce que l’Argonien cherchait à cacher, mais maintenant, il comprenait.
En tout cas, il semblait épuisé et sur le point de s’écrouler. L’éliminer serait simple.
Barahk s’était approché de lui pour le bousculer, dans l’objectif de le faire chuter et de pouvoir rattraper Arick, mais au moment où il avait balancé son poing dans sa direction, l’Argonien avait ouvert de grands yeux jaunâtres, absolument ignobles, et s’était baissé. Barahk avait froncé les sourcils lorsqu’il avait commencé à émettre des sons étranges, comme des jappements de chiens ou des grognements.
Puis, l’Argonien s’était jeté sur lui.
Barahk s’était décalé au dernier moment et avait évité un coup de son adversaire. C’était alors que l’Argonien avait dévoilé son bras, sous les couches de tissus qu’il portait. Un immonde bras décharné, noir et couvert de charbon craquelé, terminé par une immense main griffue.
Personne d’autre que lui n’avait pu le voir. Mais à ce moment, Barahk avait compris que quelque chose clochait chez ce participant. A l’époque, il n’avait pas su exactement quoi, mais maintenant, il savait.
Il s’était brusquement arrêté, et l’Argonien l’avait imité, la bave aux lèvres et les yeux exorbités. Ils s’étaient tous les deux heurtés. Barahk avait senti les griffes de son adversaire s’enfoncer profondément dans sa hanche et labourer sauvagement sa chaire. Sa hache à lui avait fendu la clavicule de l’Argonien en deux et l’avait tranché à la jointure entre le cou et l’épaule. Un coup mortel qui aurait dû le tuer instantanément.
Pourtant, à la surprise de Barahk, la blessure avait commencé à se refermer lentement autour de sa lame et l’Argonien avait continué à déchiqueter sa chaire, au niveau des flancs. Il avait pensé à de la magie et avait simplement ôté sa hache du corps de son adversaire pour frapper de nouveau. A la gorge.
La tête de l’Argonien s’était envolée dans une gerbe de sang, et sa retombée avait été accompagnée par les hurlements de joie des spectateurs.
Un seul coup d’œil à sa blessure avait suffis à Barahk pour comprendre que la course était terminée pour lui. Le sang coulait à flot le long de sa cuisse et gouttait au sol, entre ses pieds, formant lentement une mare écarlate. La brève rixe qu’il avait eue avec l’Argonien avait permis à Arick de les distancer et d’atteindre les portes d’Abondance. Les clameurs du public et les sons de trompettes provenant des aéronefs, survolant la scène, témoignaient de la victoire de l’Impérial.
La Grande Marche avait un nouveau champion.
Barahk avait tenté d’avancer mais la blessure avait surgit à cet instant précis et l’avait cloué sur place. Il s’était effondré sans comprendre et sa tête avait violemment heurtée le sol. Mais autour, personne ne s’en préoccupait. Barahk, qui avait été un favori et l’idole de millions de personnes durant des mois, ne valait plus rien aux yeux des spectateurs qui avaient déjà commencés à se bousculer et à quitter leurs places pour se rapprocher de la ligne d’arrivée à voir le champion.
C’est la raison pour laquelle, malgré qu’il ait été sur le point de s’évanouir, seul Barahk ait vu le cadavre de l’Argonien secoué de spasmes, à côté de lui. Si agité qu’on aurait dit que quelque chose, à l’intérieur de lui, semblait gratter furieusement sa peau afin de la déchirer et d’en sortir.
La dernière vision qu’avait conservé Barahk avant de sombrer dans l’inconscience avait été une forme sombre, aux contours indistincts, dotée de deux yeux jaunâtres, jaillir de la poitrine du cadavre de l’Argonien et fondre sur lui avec un sifflement perçant.
Jayën hocha lentement la tête.
-Et cet Argonien…
-Il participait sans doute à la Grande Marche pour la même raison que moi-même je participe, cette année, répondit l’Orque sombrement. Trouver un remède à sa malédiction. Et ce remède c’est moi qui le lui ai apporté en le tuant.
-Tu l’as sauvé. De la façon dont tu me le décris, je devine qu’il n’était pas très robuste. Son mal n’avait peut-être pas encore pris le contrôle d’une grande partie de son organisme mais le démon l’aurait tôt ou tard achevé. Ce n’est pas quelque chose contre lequel on peut lutter avec des moyens ordinaires. C’est déjà un miracle que toi, tu y aies résisté aussi longtemps.
-Je le sais. En tout cas, après ça, je suis resté dans le coma pendant plus d’une semaine. Quand je me suis réveillé, dans une tente de l’organisation de la Grande Marche, ma blessure à la hanche avait totalement disparue. L’euphorie ambiante était retombée depuis plusieurs jours, et le champion, Arick, avait fait son vœu. Quant à moi, j’avais hérité d’une toute autre récompense.
-Quand ce sont manifestés les premiers symptômes ?
-Vous devriez le savoir, c’est vous l’expert.
-Non, cela varie d’un individu à l’autre.
Barahk se gratta la tempe en réfléchissant.
-Hum… J’ai commencé à faire des rêves troublants et à entendre des murmures dans ma tête environs un an après la course. La malédiction ne s’est déclarée physiquement que peu de temps après, lorsque mes ongles ont changés de couleur et sont devenus noirs. Ma première crise, je l’ai eu à ce moment-là. Rien de bien méchant. Un type venait de m’insulter, dans une taverne, et sans m’en rendre compte, j’ai bondi dans sa direction et je lui ai arraché la joue avec les dents. Un brusque élan de rage et une soudaine… faim. Inexplicable. J’ai vite repris mes esprits et je me suis enfuit, du sang dégoulinant encore de ma bouche. Et puis, année après année, ça a empiré. D’abord, le démon était discret et me laissait tranquille la plupart du temps, mais passé une certaine période, il est devenu atroce. Il me parlait jour et nuit, s’infiltrait dans mes pensées, et mes doigts se mettaient parfois à bouger tous seuls sans que je le leur ordonne. Mes crises étaient de plus en plus fréquentes également, et j’ai dû tuer une demi-douzaine d’innocents. J’ai cherché des traitements, en vain. J’ai rendu visite à des érudits et des guérisseurs, en vain. J’ai tenté de résister au démon, en vain. J’ai même essayé de me suicider, une fois, en m’enfonçant un couteau dans la gorge, mais le démon a pris le contrôle de mon corps au dernier moment et a brisé la lame en deux avec ses crocs. C’était devenu invivable. C’est alors que j’ai eu l’idée de me présenter de nouveau à la Grande Marche. La vingt-deuxième édition.
Il y eut un long silence.
-Te souviens-tu de ce que je t’ai dit, tout à l’heure ? s’enquit finalement Jayën. Que ce que tu appelais une « malédiction » était pour moi une « bénédiction » ?
-Je m’en souviens, répondit l’Orque.
-Tu en as été intrigué, et cela est normal. Mais attend de connaître la suite de l’histoire de la secte : Peu après que l’organisation ait été décimée, Naron fit la rencontre d’un invocateur itinérant qui lui apprit qu’il était possible de dompter certains démons par la force de la volonté. Il enseigna à Naron quelques techniques mentales qu’il tenait de son propre maître. Naron ne perdit pas son temps pour les essayer. Les crises meurtrières dont il était victime se faisaient de plus en plus longues et violentes, et il voyait son corps devenir de plus en plus monstrueux, à tel point que seul son visage était encore épargné par la malédiction, ainsi que deux ou trois zones de son être comme la cuisse, le coude ou la nuque. S’il ne tentait rien, il subirait le même sort que l’Ermite, et le démon prendrait le contrôle intégral de son esprit. Pour toujours, et sans que personne ne soit en mesure de l’arrêter.
-Que fit-il alors ?
-Il mit en pratique ce que lui avais montré l’invocateur. Des exercices de méditation, de maîtrise de soi, et de discipline psychologique. Au prix d’un long entraînement et d’efforts colossaux, il parvint à atténuer l’emprise de son démon sur ses rêves et ses pensées, puis sur son corps. Bientôt, la bête qui sommeillait en lui ne fut plus capable d’animer ses membres ou de s’emparer de lui. Il réussit même à repousser la malédiction sur son épiderme.
-Est-ce possible ?!
Barahk était estomaqué. Lui qui avait lutté contre son démon à chaque fois que celui-ci essayait de la transformer en monstre, il apprenait qu’il existait des moyens de s’en défendre.
-Oui, dit doucement Jayën. Mais ne crois pas cela facile. Naron mit des années à atteindre un tel niveau de contrôle sur le mal qui le rongeait. En revanche, une fois qu’il fut assez habitué à cet exercice, il arpenta le monde pour trouver d’autres victimes de la même malédiction que lui. Car entre temps, les démons s’étaient éparpillés en Tamriel, tuant leur hôte et s’emparant de nouveaux, dans la foulée.
-Et il leur enseigna comment se débarrasser de leurs malédictions ?
-Pas de s’en débarrasser, mais de la maîtriser, dans une certaine mesure. Et d’ailleurs, il n’en trouva que trois, mais ceux-ci, à la mort de leur maître, continuèrent son œuvre.
-Leur savoir a perduré, et est arrivé jusqu’à vous, c’est ça ?
-Effectivement. On m’a formé à résister à mon démon, lorsque j’étais jeune. Je faisais partis d’un temple et j’étudiais la magie de guérison quand un malade est venu toquer à ma porte. Il souffrait d’une forte fièvre et était à moitié mort. En fait, il s’est éteint dans mes bras sans que je ne puisse faire la moindre chose, et au moment où il rendit son dernier souffle, le démon qui se trouvait à l’intérieur de lui pénétra en moi. Fort heureusement, un autre homme atteint de ce mal, et s’y étant adapté, le traquait depuis des mois, et au lieu d’arriver à lui, il arriva à moi. Il m’expliqua tout, me raconta une histoire identique à celle dont je te fais part maintenant, et me prit sous son aile.
-Donc…
-Avec son aide, j’ai dompté ce démon.
Jayën se leva de son rocher et tendit la main vers Barahk. Sa main grise et rocheuse. Alors, il ferma les yeux et sembla se concentrer. Sa main se mit à trembler, à mesure que des gouttes de sueur apparaissaient sur le front de Jayën.
C’est alors que la matière grisâtre qui recouvrait sa main se fissura doucement et, dans une série de craquements sonores, reflua le long de ses doigts, puis jusqu’au poignet, avant de disparaître sous sa manche.
Jayën rouvrit les yeux et soupira, sous son châle. La main qu’observait désormais Barahk, éberlué, était tout à fait saine d’aspect et n’avait plus rien de monstrueuse. Jayën venait, par la seule force de son esprit, de… repousser littéralement la malédiction.
Mais quelques secondes plus tard, celle-ci revint et la main reprit son apparence rocailleuse et inhumaine.
-C’est assez difficile, dit Jayën, et ça ne dure pas longtemps, mais avec de la pratique, on peut aller bien plus loin. Je peux t’enseigner cela, Barahk. C’est pour toi que je suis ici. Pour te transmettre mon savoir et t’aider à ne plus voir ta malédiction comme telle mais comme une bénédiction. Un don dont l’on peut user et s’entraîner à maîtriser. Ton démon n’est pas quelque chose qu’il faut craindre, Barahk, mais quelque chose qui, désormais t’appartient. Apprend à t’en servir. Fais-en une arme. Le maître de ce corps, c’est toi, et toi seul.
Barahk se leva à son tour.
-Tu es avec moi ? demanda Jayën.
-Je le suis, répondit Barahk en saisissant sa main.
Wow, chapitre intéressant qui démontre ta grande imagination et l'habileté avec laquelle tu arrives à retranscrire l'univers des TES selon tes souhaits !
Bah putain, on n'a encore pas tout vu tout ce qui se passe dans ta tête
GG, l'histoire de ces démons m'intéresse !
Ils viennent pas de l'Oblivion ?
Génial les deux derniers chapitres
Mais pour ceux qui pensent que c'est le scorpion, vous trouvez pas ça bizarre qu'il avait une épée rouillé et non des faucilles?
Shit, zorro, t'es là ?
Je pense qu'Istary a raison, le mec avec l'épée rouillée, ça peut être Saykam Koza, qui sait ?
Si ils viennent d'Oblivion, c'est qu'ils doivent appartenir à Hircine ( humain + démon = loup-garou en + meurtrier et + sauvage )
Saleté de Windows 8... Donc je reprends :
Si ils viennent d'Oblivion, c'est qu'ils doivent appartenir à Hircine ( humain + démon = loup-garou en + meurtrier et + sauvage avec la peau d'un Atronach de Foudre )
Ah...enfin des explications sur ce mystérieux personnage et sur la malédiction -non, le démon- de Barahk. Très intéressant
Moi je suis toujours là
Je poste juste pas souvent de com' sur les fics que je lis s'too