-Et alors ? fit Zimo en se relevant péniblement.
-Et alors avec ça, cette manticore ne représente plus le moindre danger. Du moins, jusqu’à ce que le sort se dissipe.
-Combien de temps il dure ?
-Cinq à six heures. Voire un peu plus, selon l’état psychique du mage.
-Génial, alors on peut…
La manticore rugit et détendit violemment ses pattes arrière. Les filaments explosèrent en grésillant et en émettant une vive lumière. Tous reculèrent précipitamment.
-Putain ! hurla Zimo. Tu nous avais dit six heures !
-Je… Je me suis peut-être trompé dans la formule ? Attendez, ça doit être à la huitième syllabe. Je vais…
Personne ne sut jamais ce qu’Edwin comptait faire. La manticore galopa dans leur direction et bondit. De nouveau, ils se jetèrent sur le côté pour l’éviter.
Sandre grogna et déroula vivement sa chaîne avant de la faire tourbillonner. Il la lâcha, et le boulet de fonte à son extrémité fusa vers la bête. Celle-ci l’écarta d’un coup de queue nonchalant. La force du mouvement fut telle que Sandre se retrouva emporté par le boulet et s’effondra au sol.
La manticore battit des ailes, s’éleva dans les airs, puis retomba lourdement au-dessus de Sandre.
Le jeune homme déglutit en voyant la manticore ouvrir la gueule et l’approcher de son visage. Mais soudain, sa tête partit en arrière et elle mugit. Zimo, sur son dos, venait de lui entourer le cou avec ses jambes, et lui lacérait la peau avec sa dague.
La manticore rua, bondit sur le côté, se cogna contre les parois de pierre, dans l’espoir de faire tomber le Khajiit. Mais celui-ci, solidement accroché, continuait à la taillader.
-Saute ! cria Edwin.
Zimo obéit. Il lâcha l’animal et plongea au sol au moment où un projectile magique sifflait dans l’air. La manticore, occupée à tenter de faire tomber Zimo de son dos, qui n’y était plus, ne le vit pas arriver. Elle le reçut dans les flancs.
Il y eut un crépitement, et Sandre vit son corps imposant se faire projeter brutalement sur le côté. Elle s’écroula au sol et un filet de fumée s’éleva au-dessus de l’endroit où le projectile l’avait frappée. Sa fourrure était calcinée.
-Allez, courez ! lança Edwin. Je vais me charger de la retenir !
-Quoi ? fit Sandre en se relevant. Tu plaisantes, j’espère ?
-Pas du tout, répondit le mage. Tu ne m’en crois pas capable ?
-Tu vas essayer de lui relancer ton Filet de je-ne-sais-quoi ?
-Filet de Barwënn, corrigea Edwin d’un air vexé. Et si je n’avais pas buté sur la huitième syllabe de l’incantation, crois-moi bien que…
-On s’en fout ! hurla Zimo en passant à côté de lui. On fout le camp ! Tous !
La manticore venait de se relever, et elle n’avait pas l’air contente du tout. Sandre saisit Edwin par la manche et le tira pour le forcer à le suivre.
-Lâche-moi ! fit le mage en s’élançant à sa suite. C’est un défi ! Un duel de…
-Duel de rien du tout ! le coupa Sandre. Tu cours et tu la ferme !
Edwin se tut, choqué de tant d’audace. Derrière eux, ils entendirent des bruits de galops effrénés, puis les battements d’ailes puissants de la manticore.
Finalement, ils arrivèrent au bout, poursuivit par le monstre.
-Elle va nous suivre jusqu’à quand ?! cria Zimo, haletant.
-Jusqu’à maintenant, répondit Edwin en faisant volte-face.
Sandre, exaspéré, crut qu’il allait une nouvelle fois tenter d’affronter la manticore, et s’arrêta pour l’aider, mais le mage exécuta une série de gestes compliqués avec ses mains, devant lui, et ferma les yeux. Il prononça une longue formule, d’une voix gutturale, venant d’un autre âge.
Cette fois, la manticore, qui s’apprêtait à fondre sur lui, se stoppa dans les airs et se laissa tomber au sol. Là, au lieu de se jeter sur Edwin, elle recula, la queue entre les jambes.
Le mage, les yeux toujours clos, sans cesser sa litanie, écarta les bras. Puis, il termina sa formule. Alors il rouvrit les yeux, et frappa violemment des mains.
Un choc sourd se propagea dans le sol et dans les parois rocheuses. Comme si un géant, dormant sous la terre, venait de donner un puissant coup de poing vers le haut. Sandre dut écarter les jambes et fléchir les genoux pour ne pas perdre l’équilibre.
La manticore regarda autour d’elle, toujours en train de lentement reculer.
C’est alors qu’un premier bloc de pierre se détacha d’une paroi, et chuta pour aller s’écraser trente mètres plus bas. Il explosa juste entre Edwin et la manticore, en projetant des morceaux de roches tout autour.
Puis, un deuxième bloc. Un troisième. Un quatrième.
Un instant plus tard, c’était une pluie de gravats et d’énormes rochers qui tombaient sur le défilé, se détachant des parois avec des craquements effrayants. La manticore leur tourna le dos et fuit sans demander son reste.
Edwin, épuisé, posa un genou à terre et baissa la tête, en reprenant son souffle.
Sandre l’attrapa par les épaules et le tira en arrière, avant de se jeter au sol pour esquiver un bloc de pierre, imité par Zimo.
Ils attendirent quelques secondes, en se protégeant la tête avec leurs mains.
Quand le vacarme se calma, et que le calme revint, ils relevèrent la tête. La sortie du défilé était complètement bouchée par une montagne de roches et de gravats. Impossible pour la manticore de les poursuivre, et pour n’importe qui d’autre.
Ils soupirèrent bruyamment.
Seul Edwin ricana, en essuyant son front couvert de sueur et de poussière.
-Une Injonction Sismique Incontestable, dit-il avec un sourire fier. Une incantation de septième degré. Pas à la portée de n’importe qui. J’avoue que moi-même, je n’étais pas sûr de réussir du premier coup.
Sandre le toisa un moment.
-Ne refais plus jamais ça.
Quel tête à claques cet Edwin
Edwin qui se la pète...c'est magique
Un petit chapitre bien sympa
vraiment pas mal ce chapitre j'ai bien aimé le fail d'edwin sa prouve une fois de plus qu'il n'est largement pas au niveau d'anor
La huitième syllabe
mais en ce qui concerne la Grande Marche, elle ne se pace que dans la baie d'Illiaque ou quoi
Tout dépend de l'édition.
Haha j'ai bien aimé les répliques d'Edwin Encore des mystères, tout comme dans La Flèche Blanche, j'aime bien
Faudrait qu t'approfondisses la magie/ créature mythique dans ta fic t'es bon pour ça
Ah, la manticore...ça me rappelle les parties de Warhammer avec mon armée d'elfes noirs au coin du feu, pendant les longues soirées d'hiver...
Déçu de la mort des Lantier je les trouver terriblement attachants
"Faudrait que t'approfondisses la magie/ créature mythique "
Qu'est-ce que t'entend par là ?
Chapitre 43 :
La manticore s’éloigna du lieu où étaient tombés les gravats, avec un grognement. Elle retourna se rouler en boule dans un renfoncement d’une des parois rocheuses, où l’air était frais, et où elle était à l’ombre.
Elle replia ses ailes sur son dos, et sa queue de scorpion alla paresseusement s’enrouler en un tas, au sol, derrière elle.
Après le combat qu’elle venait de mener, elle avait besoin de repos. L’endroit où l’une de ses proies l’avait frappé d’un projectile magique la faisait toujours souffrir. Maudits humains. Ils étaient délicieux à dévorer, mais bien plus coriaces que les chamois et les Grimpeurs qu’elle avait l’habitude de chasser.
C’est alors qu’une odeur lui fit ouvrir un œil. Une odeur typiquement humaine.
Elle releva lentement la tête et ses yeux perçants aperçurent une silhouette, dans la brume, à l’entrée du défilé, qui avançait au milieu des ossements.
-Heho ! fit une voix. Il y a quelqu’un ? Edwin, Sandre, Zimo !
La manticore gronda de plaisir et son corps majestueux se remit en mouvement. Lentement, elle se coula le long de la paroi rocheuse et s’approcha de sa nouvelle proie.
Celle-ci la remarqua.
C’était un vieillard aux longs cheveux blancs, portant une très courte barbe, des vêtements de cuir, un arc et un carquois dans le dos. Il sourit en voyant la bête s’avancer dans sa direction.
-Une manticore ? s’exclama-t-il d’un ton enjoué.
La créature s’approcha encore et le renifla, de là où elle était. Il avait l’air vraiment appétissant. Elle allait se régaler. Le vieillard, qui, visiblement, ne comprenait pas la situation, tendit la main vers elle, comme s’il voulait la caresser.
-Brave bête. Approche.
La manticore ouvrit la gueule et fondit sur lui en rugissant. Le vieillard, sans aucune difficulté, l’esquiva en tournoyant sur lui-même et en laissant les mâchoires de la créature le frôler. Les crocs de la manticore claquèrent dans le vide.
Le vieillard retomba souplement au sol, son arc à la main, et une flèche encochée. Un sourire se dessina sur son visage.
-Eh bien, moi qui te prenais pour un gentil toutou… Et toi qui me prends pour une proie facile… Comme quoi, nous devrions tous les deux nous excuser pour nous être trompés sur le compte de l’autre.
La manticore fit volte-face, gratta le sol de sa patte, et bondit de nouveau avec sauvagerie.
Edwin, Sandre et Zimo se relevèrent, haletant. Ils époussetèrent leurs vêtements, couverts de poussière et de crasse. Quelles péripéties… Rencontrer une bête aussi mythique, comme ça, perdue dans les montagnes.
Le mage se gratta la tête d’un air légèrement frustré. Zimo lui lança un coup d’œil.
-Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu as l’air peiné ?
-En un sens, oui, répondit Edwin. J’aurais aimé prendre plus de temps pour l’observer. L’étudier. Après tout, c’est sans aucun doute le dernier membre de sa race. La toute dernière manticore sur Nirn.
-Vu comme ça…
C’est alors que, de l’autre côté du rempart de pierre, au loin, dans le défilé, commencèrent à retentir des bruits de combats. Des grognements étouffés, des chocs sourds, des jappements féroces, des claquements de mâchoires…
On aurait dit que la manticore affrontait quelqu’un, ou quelque chose.
Edwin fronça les sourcils. Zimo recula d’un pas. Sandre porta la main à sa chaîne.
Soudain, un affreux rugissement résonna dans le ravin. Le rugissement de la manticore. Funeste, et atroce. Il fut suivit du bruit d’un corps lourd et imposant s’écroulant sur le sol.
Puis, le silence revint. Tous se regardèrent.
-C’était quoi, ça ? fit Zimo.
-Une mort, répondit Edwin. Une mort sale et violente.
-On dirait que les manticores ont définitivement disparues, dit Sandre.
Un autre grognement se fit entendre. Mais pas le grognement d’une bête. Un grognement humain. Semblable à celui que pousserait un homme en plein effort.
Un raclement retentit, et une main apparue au sommet du monticule de pierres. Suivi d’un bras, puis d’une tête, puis d’un corps, puis d’un deuxième bras, puis de deux jambes.
Arrivée au sommet, la Flèche Blanche se redressa, passa une main sur sa manche pour en ôter la saleté, et sourit.
-J’ai mis du temps à vous rattraper.
Sandre n’en croyait pas ses yeux.
-V… Vous êtes vivant ?
-Je n’en ai pas l’air, mon garçon ?
-On vous… on vous croyait mort… Là-bas, dans les marais…
-Ce ne sont pas quelques tueurs à gage cuirassés qui me font peur. Je me battais déjà sur les champs de bataille qu’ils n’étaient pas nés.
Roderick Lustwick se laissa tomber du tas de pierre et s’approcha. Il lança une accolade à Sandre, posa sa main sur l’épaule de Zimo, et tourna la tête vers Edwin.
-L’équipe se reforme ? fit Roderick.
-Et comment, répondit Zimo. On n’attendait plus que vous.
-Alors allons-y, conclut la Flèche Blanche en désignant du doigt le sommet du pic du Fou, au loin. Eux-aussi, ils n’attendent plus que nous.
L’aéronef survolait lentement la zone où se déroulerait la quatrième épreuve. En contrebas, les premiers concurrents arrivaient au sommet du pic du Fou. Le peloton de tête. Les tout premiers participants à passer l’épreuve.
Les Miroirs de Divinations étaient braqués dans leur direction. Les premiers moments d’une épreuve étaient toujours excitants.
Herbert passa sa main dans ses cheveux.
-On dirait que les organisateurs de la course ont préparés à nos chers coureurs une épreuve particulièrement… originale.
-C’est le cas de le dire, approuva Eddard, à sa droite. Car, chers spectateurs, de toutes les éditions de la Grande Marche, le pic du Fou est une des seules épreuves à devoir se dérouler… en duo.
-Effectivement, fit Saykam Koza à leurs côtés. C’est très intéressant.
-Expliquez-nous un peu l’objectif de cette épreuve, lança Eddard à Herbert.
Le commentateur fouilla dans ses fiches, devant lui, et trouva celle qu’il cherchait. Il sourit au Miroir, face à lui, et pris une pose avantageuse.
-L’épreuve en elle-même repose sur un principe simple : Le but est de descendre le pic du Fou jusqu’en bas. Seulement, la difficulté viendra non seulement du parcours mais du fait que les concurrents désirant passer l’épreuve devront obligatoirement se présenter en duo. Ils seront tous deux encordés, et tandis que l’un jouera le guide, l’autre aura les yeux bandés tout au long de la descente et devra suivre son camarade.
-C’est assez vicieux, remarqua Saykam Koza en croisant les mains derrière sa tête. Beaucoup de participants font la course en solitaire. Pour cette épreuve, ils vont devoir ravaler leur fierté et demander à un autre de se mettre avec eux. De la même façon, ce genre d’épreuve peut entraîner des disputes au sein d’une équipe et retarder des participants. Imaginez qu’un groupe de trois y arrive et ne sache pas qui va se mettre avec qui ? Celui qui devra se mettre avec un inconnu se sentira forcément un peu rejeté de l’équipe et cela pourra créer des étincelles.
Eddard hocha la tête.
-Cette épreuve sera aussi stratégique. Trois parcours s’offriront à nos candidats.
Sur les Miroirs de Divinations de tous les spectateurs en Tamriel s’affichèrent une représentation du pic du Fou.
Herbert émit un sifflement.
-Trois trajets possibles. Le plus simple sera bien évidemment le Sentier des Larmes de pierre. Mais il sera aussi le plus long, de par les grands virages qu’il fera. Remarquons que c’est aussi celui qui arrivera, au pied de la montagne, le plus loin du point d’arrivée. Les participants qui l’emprunteront seront donc obligés d’entreprendre une longue marche pour arriver jusqu’à la tente des organisateurs, et se faire valider l’épreuve.
-Long mais simple et sécurisé, résuma Saykam Koza en faisant la moue. Seuls les participants les moins sûrs d’eux choisiront ce trajet.
-Ensuite vient le parcours du Baron Fou. Beaucoup plus rapide que le précédent. Il a l’avantage d’arriver quasiment devant le camp des organisateurs.
-C’est le chemin le plus équilibré, dit Saykam. Des pentes, du plat, des virages… Rapide mais pas trop, mais qui permet de ne pas avoir à marcher après être arrivé en bas, et de continuer tout de suite la course.
-Et enfin, la descente du Diable. Le trajet le plus périlleux et le plus raide. Mais c’est également le plus direct, et donc celui qui vous amènera en bas le plus vite. A réserver aux vétérans ou aux casse-cou. On peut néanmoins noter que si son point d’arrivée n’est pas aussi lointain que celui du sentier des Larmes de pierre, il reste tout de même plus éloigné que celui du parcours du Baron Fou.
-Tactique, tactique, et encore tactique, fit Eddard. Tout est affaire de réflexion. Que vont privilégier vos candidats préférés, chers spectateurs ? La rapidité ? Ou la prudence ? C’est ce que nous allons très vite voir.
Des participants déambulaient entre les tentes du camp, sans but. Ils abordaient parfois d’autres concurrents, ayant l’air seuls. Sandre fronça les sourcils.
-C’est étrange. D’habitude, les participants évitent d’avoir des contacts entre eux.
-Leurs comportements ont peut-être un rapport avec l’épreuve, dit Roderick. Allons voir.
Ils s’approchèrent du tableau, au centre du camp, sur lequel était placardée une affiche, avec les règles de l’épreuve. Une fois qu’ils eurent intégralement lu les explications, ils se tournèrent les uns vers les autres.
-Une épreuve en duo ? s’étonna Edwin. Je ne me souviens pas de quelque chose de semblable dans les anciennes éditions.
-Moi non plus, approuva Zimo.
-En tout cas, il va falloir se mettre par paire de deux.
Il y eut un bref moment de silence. Sandre tendit la main vers son compagnon Khajiit.
-On se met ensemble, Zim’ ?
-D’accord.
-Edwin ? fit Roderick en lançant un coup d’œil au mage.
-Ouais.
Une fois les duos constitués, ils s’intéressèrent de nouveau à l’épreuve en elle-même.
-Trois chemins possibles, dit Sandre en se frottant le menton d’un air pensif. Je me demande lequel est le meilleur…
-Il n’y a pas de meilleur, répondit Roderick. Il faut choisir selon la tactique que l’on souhaite adopter. On peut déjà éliminer d’office le chemin le plus long et le plus sécurisé. Beaucoup trop contraignant. C’est entre la descente du Diable et le parcours du Baron Fou.
-Rapidité, ou prudence ? fit Edwin. Que devons-nous privilégier ?
-Le parcours du Baron Fou me semble le plus équilibré, remarqua Zimo. Il n’est pas aussi direct que la descente du Diable, mais il nous déposera tout près du point d’arrivée, au contraire de l’autre.
-C’est un aspect de l’épreuve à prendre en compte, fit Roderick en hochant la tête.
-Je vote pour le parcours du Baron Fou, dit Sandre en levant la main.
-Pareil, lança Zimo.
-Moi-aussi, fit Edwin.
-Très bien, conclut Roderick. En avant pour le parcours du Baron Fou, alors.
Ils se dirigèrent vers la tente principale du camp. Des candidats, assis à même le sol ou faisant les cent pas, attendaient que des gens passent pour leur demander de se mettre en équipe avec eux. Certains semblaient désespérés.
Sandre en vit quelques-uns abandonner et aller payer une perle pour passer directement l’étape.
Le jeune homme serra son collier, dans sa poche, et se félicita d’avoir toujours ses dix perles. Il comptait bien les garder jusqu’à la fin. C’était ce genre de détails qui allaient faire la différence sur la ligne d’arrivée.
Alors qu’ils s’apprêtaient à entrer dans la tente de l’organisation, un homme s’approcha de Zimo.
-Excusez-moi… Je suis seul. Acceptez-vous de vous mettre avec moi pour cette épreuve ?
-Désolé, répondit Zimo en secouant la tête. J’ai déjà un partenaire.
-Oh… Ce n’est pas grave.
Sandre remarqua quelques participants soupirer, derrière.
Ils entrèrent dans la tente.
Une organisatrice se précipita vers eux. C’était une petite Brétonne aux cheveux roux flamboyants, portant des vêtements aux couleurs de la Grande Marche, et semblant surexcitée. Elle se plaça en face des quatre hommes et afficha un large sourire.
-Bonjour ! s’exclama-t-elle. Puis-je vous aider, messieurs ?
-Nous voulons participer à…
-Désignez-moi les duos, je vous prie !
-Euh… Moi je suis avec lui, fit Zimo en désignant Sandre.
-Quant à moi, dit Edwin en faisant un signe de tête vers Roderick, je suis avec lui.
-Très bien, veuillez me suivre. Vous deux, d’abord.
Elle s’était tournée vers Roderick et Edwin, avant de se détourner et de se diriger vers un rideau, menant à une autre partie de la tente. Les deux hommes la suivirent. Juste avant de disparaître, Roderick lança un regard à Sandre et Zimo.
-On se retrouve en bas, dit-il avec un sourire.
-Pas de problème.
Une fois qu’ils furent sortis de leur champ de vision, Zimo se tourna vers Sandre.
-Bon, qui va être le guide, et qui va être l’aveugle ?
-Hein ? Le guide ? L’aveugle ?
-Tu as lu les règles ou quoi ? soupira Zimo d’un air exaspéré. Nous allons être encordés. Celui qui sera derrière aura les yeux bandés, et il devra être guidé par celui qui sera devant lui. Celui-ci sera totalement libre.
-Oh, eh bien… Je ne sais pas. Tu veux que je sois guide ?
-Non, ça ne se choisit pas comme ça, le coupa Zimo en secouant la tête et en soupirant de plus belle. Il faut vraiment y réfléchir et analyser les capacités de chacun.
-Je… Je vais te laisser analyser.
-C’est du tout vu. De par mon agilité naturelle et mon flair, qui me permettre de choisir les chemins les plus avantageux et de repérer les participants de loin, il est évident que je devrais être guide. Ce serait du gâchis que de me mettre derrière.
-Bon, ben, si tu le dis…
-Une dernière chose, fit le Khajiit en saisissant Sandre par les épaules. C’est une épreuve vitesse. Il n’est pas question de traîner, de s’arrêter quand on est fatigué, ou de faire des haltes pour manger. Nous avons plus de trois mille mètres de montagne à descendre, afin d’atteindre le point d’arrivée le plus vite possible. Ce n’est pas une chasse au trésor comme dans le marais brumeux. C’est une véritable course, à l’intérieur même d’une course. Pigé ?
-Pigé.
-Je peux vous aider ?
Un autre organisateur venait d’apparaître à leurs côtés. Un Bréton aux cheveux plaqués en arrière et au sourire d’un blanc immaculé. Il se tripotait les mains nerveusement et passait son regard de Zimo à Sandre, puis de Sandre à Zimo.
-Oui, répondit le Khajiit. Nous attendons d’être encordés pour nous lancer dans l’épreuve. Une de vos collègues devait s’occuper de nous, mais elle n’est pas encore revenue.
-Oh, je vois. Suivez-moi, je vais m’en charger.
Il guida les deux hommes dans une tente voisine, mais pas celle où s’étaient rendus Roderick et Edwin. C’était une petite tente circulaire où se trouvait un coffre, des étagères et trois rideaux, menant à l’extérieur.
L’organisateur ouvrit le coffre, fouilla dedans et se redressa. Il se dirigea vers Sandre et Zimo, une corde en main. Il la leva à hauteur de leurs yeux pour qu’ils puissent l’examiner à leur aise.
-Elle est longue de deux mètres, dit l’organisateur. Mais vous pouvez faire des nœuds pour la raccourcir, si cela vous arrange. A vous de voir. Ne craignez rien, elle est enchantée, comme tout notre matériel, et ne peut pas se rompre.
Il la noua autour de la taille des deux participants. Ainsi reliés, Zimo et Sandre ne pouvait pas s’éloigner l’un de l’autre de plus de deux mètres, et lorsque celui de devant avançait, l’autre était tiré à sa suite, et réciproquement.
Très étrange sensation que d’être toujours libre de ses mouvements mais de se retrouver entravé dans ses déplacements. Sandre avait l’impression d’être emprisonné dans un cercle de deux mètres de diamètre.
L’organisateur se pivota dans sa direction et lui montra une pièce de tissu qu’il avait dans les mains.
-Je vais vous bander les yeux avec ça, fit-il. Petite précision, afin que vous ne soyez pas perturbé durant l’épreuve : Il est possible de l’enlever une fois, pas plus. Si vous le défaites avant d’arriver en bas, il ne vous sera plus possible de le remettre. C’est un dispositif magique que nous avons conçus. Et si vous vous rendez au point d’arrivée sans votre bandeau sur les yeux, vous serez considérés comme définitivement éliminés. Vous, et votre partenaire.
-D’accord.
Et sur ces paroles, Sandre vit l’organisateur rapprocher le tissu de sa tête, puis le lui nouer au niveau des yeux. Le jeune homme fut instantanément plongé dans le noir. Il était absolument impossible de discerner quoique ce soit, même en plissant les yeux et en tentant de voir quelque chose à travers les mailles de tissu.
Sandre vérifia que le bandeau tenait bien, et qu’il ne se dénouerait pas par erreur en pleine descente. Lorsqu’il en fut certains, il sourit.
-Ce n’est pas trop serré ? s’enquit l’organisateur.
-Non, ça me convient, répondit Sandre en hochant la tête.
-Très bien. Tournez-vous par ici.
Sandre sentit la corde bouger, à sa taille. Zimo venait de pivoter. Sandre l’imita.
-Ces trois rideaux sont le départ de chacun des trajets, expliqua l’organisateur. Lequel avez-vous choisit ?
-Le parcours du Baron Fou, répondit Zimo.
-C’est celui-là. Approchez.
La corde se tendit. Il y eut un effet de traction, et Sandre dut se mettre en marche à la suite de Zimo. Pour tout dire, se retrouver mis en laisse de cette manière était plutôt désagréable.
-Une fois engagé, il n’est plus possible ni de remonter, ni de changer de chemin, prévint l’organisateur. Vous êtes sûrs de votre choix ?
-Oui.
-Bien.
Un souffle de vent passa sur le visage de Sandre et agita ses cheveux. Une certaine fraîcheur pénétra dans la tente. L’organisateur avait sans doute écarté l’un des rideaux.
-Bonne chance, leur lança-t-il. Puissiez-vous arriver en bas en un seul morceau.
PS : Désolé pour le dessin sur Paint, juste un délire
"Qu'est-ce que t'entend par là ?"
L'univers que tu met en place avec les sorts comme avec les totems en magie, les sorts avec les 5ème/7ème degrés tout ça sont très intéressants et pourrait-être un peu plus exploitée je trouve.
Je trouve que tu maîtrise vraiment bien le truc dès que tu abordes la magie et que ça pourrait être encore plus approfondis
ce roderick quand même il devient légèrement gâteux non ? penser qu'on peut s'approcher comme ça d'une manticore et la caresser
Sympathique le dessin, ça nous permet de mieux visualiser l'épreuve J'ai hâte de voir ce qu'il va se passer durant cette épreuve :D
Nouvelle épreuve qui commence. Je me demande comment ça va se passer cette fois
Je suis d'accord avec Aston
et rod qui fait le vieux papy avec la manticore