Déjà déclinée de nombreuses fois sous forme de jeux de stratégie, la franchise Warhammer 40.000 s’aventure cette fois-ci du côté du 4X avec Gladius Relics of War. Exploration, expansion, exploitation et extermination seront les maîtres mots ici, du moins en théorie puisqu’on va voir que l’accent a clairement été mis sur le dernier point : l’aspect militaire et la stratégie.
En lançant Gladius Relics of War vous n’avez pas l’embarras du choix au niveau des modes de jeu. Outre une Introduction qui fait ici office de didacticiel, vous pouvez simplement lancer une partie en solo ou en multijoueur avec une des 4 factions : les Space Marines, les Orks, les Nécrons ou l’Astra Militarum. On est loin des références du genre à ce niveau, mais il faut tout de même savoir, avant de rentrer dans le détail, que chaque faction possède des éléments de gameplay qui lui sont propres et se joue d’une façon radicalement différente des autres. Pour ce qui est de la rejouabilité, il n’y a donc pas besoin de s’inquiéter.
Un 4X qui n'en est pas réellement un
Une fois la partie lancée, les amateurs de 4X ne seront vraisemblablement pas perdus. On nous propose ici quelque chose de très classique, voire parfois simpliste, pour ce qui est de la partie gestion. On bâtit une première ville sur l’hexagone de son choix puis on lance la construction de bâtiments de production de ressources ou d’unités. Chaque tuile possède des bonus pour une ou plusieurs ressources et il faut donc simplement essayer de maximiser la production en plaçant chaque unité d’extraction au meilleur endroit possible. Quoi qu’il en soit, il est difficile de se tromper et on n’est jamais vraiment inquiété par une pénurie. Si à un moment donné la consommation excède la production, on construit un bâtiment d’extraction supplémentaire et le tour est joué. Pour ce qui est des ressources justement, on en trouve 5 : la Nourriture afin de produire et entretenir les unités biologiques, l’Or et l’Energie de manière à construire et entretenir les bâtiments, la Recherche afin de découvrir de nouvelles unités ou équipements et enfin l’Influence dont l’utilité dépend des factions, mais qui sert globalement à déclencher des pouvoirs spéciaux, à acheter des cases supplémentaires pour étendre les villes, ou bien à recruter des héros et à leur acheter des objets.
Si la partie gestion est vous l’avez compris un peu survolée, la partie militaire est néanmoins plutôt bien foutue. On a droit à un assortiment assez conséquent d’unités, de l’infanterie aux véhicules de reconnaissance légers en passant par des unités lourdement blindées ou aériennes. Chacun dispose de forces et faiblesses qu’il s’agit d’exploiter, mais également de pouvoirs spéciaux à cooldown à débloquer via l’arbre de recherche. Les héros peuvent quant à eux carrément acheter des objets sur certaines cases spécifiques afin d’obtenir des pouvoirs passifs (augmentation de la défense ou du moral ou faisant par exemple de chaque attaque de mêlée une attaque de zone) ou actifs (soin, bouclier temporaire, etc.). On a donc quasiment une dimension jeu de rôle ici d’autant que ces héros obtiennent de nouveaux pouvoirs en montant de niveau, ce qui s’avère fort plaisant à l’usage et donne aux combats la profondeur qui manque cruellement au reste du jeu. Dommage toutefois que cet aspect soit légèrement entaché par quelques petits soucis d’ergonomie. Déjà, chaque action est irréversible et se fait sans demander de confirmation au joueur, ce qui signifie que si vous cliquez par erreur sur le bouton de dispersion, l’unité est immédiatement et définitivement perdue. Ensuite, la planète Gladius Prime sur laquelle se déroule l’action est plutôt monochrome, ce qui en plus d’être assez lassant à regarder, masque un peu le relief. Il arrive qu’une unité ne puisse pas attaquer parce qu’on n’a pas vu la bosse qui la séparait de sa cible. Comme il n’est possible de se déplacer qu’une seule fois par tour, peu importe la distance effectuée, on peut ainsi se retrouver dans une situation délicate, ce qui peut s’avérer pour le moins contrariant.
Pour ce qui est d’obtenir la victoire, sachez que vous pourrez au choix éliminer tous vos adversaires ou bien suivre une série de quêtes propre à chaque faction. Le but initial est simplement de construire quelques bâtiments, cependant rapidement on se retrouve à devoir éliminer des vagues d’ennemis ou à déplacer ses héros en zones dangereuses. Quel que soit l’objectif, ces quêtes ne sont globalement pas inintéressantes, quoique légèrement redondantes. On gagne au moins un peu d’ambiance et d’immersion, ce qui est plutôt sympathique. Ne comptez toutefois pas sur une hypothétique victoire diplomatique puisque la diplomatie n’existe tout simplement pas dans ce jeu. Cela a du sens au vu du contexte et des forces en présence qui ne peuvent pas cohabiter, mais cette dimension manque tout de même dans un 4X qui est donc uniquement tourné vers la baston. Reste la possibilité de fixer des équipes avant la partie, néanmoins cela n’apporte malheureusement aucune interaction in game.
La principale motivation à relancer une partie se situe donc plutôt au niveau des spécificités propres à chaque faction. Les Space Marines ne peuvent ainsi bâtir qu’une seule ville et comptent pour s’étendre sur des Forteresses de la Rédemption, sortes de bastions qui ne produisent pas d’unités, mais sont bien défendus et extraient des ressources des cases adjacentes. Leur mobilité est limitée, néanmoins ils peuvent compter sur des scans et bombardements orbitaux n’importe où sur la map. Les Nécrons quant à eux ne peuvent fonder leurs villes que sur des tombes, cependant en contrepartie chaque unité peut se téléporter vers la ville de son choix contre une petite quantité d’Influence. D’ailleurs, elles peuvent aussi se soigner très rapidement, donnant aux Nécrons un petit côté poil à gratter, mais aussi plaisant à jouer pour les amateurs de techniques de guérilla. Les Orks de leur côté sont tout ce qu’on peut attendre d’eux : des brutes qui doivent combattre impérativement puisque cela leur rapporte de l’Influence dont le niveau impacte directement les dégâts. S'il est trop faible, on peut donc se retrouver en difficulté ce qui impose d’attaquer tout ce qui bouge. Enfin l’ Astra Militarum dispose d’unités en nombre et faciles à recruter, mais plutôt faibles et sensibles aux baisses de moral. En contrepartie, ils peuvent s'appuyer sur une artillerie puissante et peuvent utiliser leur influence afin de lancer des décrets améliorant les performances d’un bâtiment donné durant quelques tours. Bref, il y a en a pour tous les goûts, et chaque faction mérite qu’on s’y attarde le temps d’une partie. C’est d’ailleurs le principal point fort de Gladius Relics of War qui, s’il ne fera pas l’unanimité vaut tout de même le détour pour les fans de la série ou ceux qui chercheraient un 4X orienté action.
Points forts
- Une vraie profondeur stratégique
- 4 factions aux mécaniques de gameplay bien distinctes
- Les héros qui évoluent façon RPG
- Des quêtes pas inintéressantes à suivre
Points faibles
- Toute la partie gestion est un peu simpliste
- Seulement 4 factions
- Quelques soucis de lisibilité et d’ergonomie
- Aucune interaction non militaire entre les factions
- Quelques bugs
Gladius Relics of War est un 4X résolument orienté action qui devrait trouver grâce aux yeux des amateurs de stratégie. Malheureusement, toute la partie gestion passe au second plan et l’absence de diplomatie peut rebuter. Le but ici n’est pas de discuter, de développer son empire ou de commercer, mais bien d’éliminer tout ce qui bouge. Cela a le mérite d’être en accord avec ce qu’est Warhammer 40.000, néanmoins cela va tout de même diviser les fans du genre. Reste que dans son domaine, il fait plutôt bien son travail et mérite donc le coup d’oeil.