Rien de neuf sous le soleil : dans l’affaire qui oppose Microsoft à la FTC, le géant américain veut se faire plus petit qu’une fourmi pour qu’on lui accorde le droit de fusionner avec les parents de Call of Duty et de Diablo.
Dans leurs rôles ?
Les jours se suivent et se ressemblent. Souvenez-vous, le 21 février dernier, Microsoft organisait une conférence de presse à Bruxelles animée par Brad Smith, président du groupe, à propos de la fusion entre Microsoft et Activision. À cette occasion, nous découvrions que la firme de Redmond n’hésitait pas à brandir des chiffres percutants pour mieux convaincre les régulateurs et ainsi pouvoir intégrer Activision à sa grande famille (qui a déjà adopté Bethesda en 2021). Brad Smith expliquait que peu importe le territoire exposé, les parts de marché de la Xbox étaient à la traîne par rapport à celles de PlayStation : 80/20 en Europe, 96/4 au Japon et 70/30 dans le monde, toujours à l’avantage de Sony.
De son côté, le mastodonte japonais a lui aussi essayé de convaincre à plusieurs reprises qu’il était plus petit que ce que les parts de marché laissaient sous-entendre, répétant à plusieurs reprises que laisser Call of Duty aux mains de son concurrent pourrait être fatal à la marque PlayStation. Des inquiétudes qui, depuis, ont été balayées d’un revers de main par la Commission européenne.
On a dit MICROsoft, et non MEGAsoft
Dans son procès qui l’oppose à la FTC, la firme de Redmond a rappelé que Sony et Nintendo étaient devant elle dans le marché des consoles de jeux. Dans un document, le géant du software a tout d’abord déclaré qu'il détenait une part de 16 % des ventes de consoles en 2021. Vendredi dernier, les avocats de la FTC ont profité de l’audition de Phil Spencer pour savoir si Xbox avait “perdu la guerre des consoles”. Après un court moment de réflexion, comme le stipule The Verge, le boss du gaming chez Microsoft a répondu : “si vous regardez notre part de marché dans l'espace des consoles au cours des 20 dernières années, nous sommes en troisième position. Nous sommes derrière Sony et Nintendo en termes de parts de marché au niveau mondial”. Il a ensuite ajouté : “chaque fois que nous livrons un jeu sur PlayStation, Sony capte 30 % des revenus que nous réalisons sur sa plate-forme et utilise cet argent, parmi d'autres revenus, pour tenter de réduire la survie de la Xbox sur le marché. Nous essayons d'être compétitifs, mais comme je l'ai dit, au cours des 20 dernières années, nous n'avons pas réussi à le faire efficacement”.
Phil Spencer a également déclaré que son entreprise n’atteignait pas ses objectifs internes avec Xbox, et que le business de la marque n’était pas aussi “robuste” que cela. Bien entendu, même si Spencer fait ses déclarations sous serment, il sait très bien quel est l’objectif ultime derrière tout ça : convaincre le tribunal du statut d’outsider de Xbox afin que l’acquisition d’Activision Blizzard King soit finalement autorisée.