Ceci n’est plus une surprise : le projet de rachat d’Activision Blizzard par Microsoft embête Sony. Alors que les instances régulatrices des principaux marchés scrutent le dossier, le papa de la PlayStation se démène pour faire capoter le rachat. Pourtant, ces derniers jours, ce sont les équipes de Jim Ryan qui se plaignent de harcèlement.
Sommaire
- Démonstration de force
- Trop de documents
Démonstration de force
Il y a plus d’un an maintenant, la firme dirigée par Satya Nadella annonçait son souhait de mettre le grappin sur un des plus gros éditeurs de jeux vidéo du monde, Activision Blizzard King. Le montant de la transaction, s’élevant à près de 69 milliards de dollars, en fait le plus gros projet d’acquisition dans l’histoire à la fois de Microsoft et du jeu vidéo. Un tel rapprochement attire forcément le feu des projecteurs. Les autorités de la concurrence de différents marchés ont décidé d’analyser le deal, tandis que Sony a demandé à plusieurs reprises son annulation. Au moment où nous écrivons ces lignes, la FTC a décidé de bloquer la fusion, tandis que la CMA comme la Commission européenne ont fait connaître leurs craintes. Néanmoins, rien n’est encore perdu pour Microsoft qui peut encore trouver un terrain d’entente avec les principales agences.
En coulisse, Sony se démènerait pour que l’acquisition échoue. Si vous venez régulièrement sur JV, vous avez forcément suivi les joutes entre les deux mastodontes à propos de cette affaire. Des échanges parfois houleux que nous n’avions plus l’habitude de voir à une époque où la communication est lissée. Après avoir subi les attaques des équipes de Jim Ryan, le géant américain emploie une arme bien connue des grands cabinets : celle de la demande de production de documents. En effet, Microsoft a demandé à Sony de produire de nombreux documents, sûrement dans le but de prouver que Call of Duty n'est pas aussi vital que le géant japonais veut le faire croire pour sa bonne santé financière. Une requête que le papa de la PlayStation voit comme une provocation.
Trop de documents
Dans les faits, Microsoft demande l’accès à des documents provenant de sept personnes haut placées chez PlayStation : Jim Ryan (patron de PlayStation), Hermen Hulst (directeur des studios PlayStation), Eric Lempel (SVP Worldwide Marketing), Nick Maguire (VP Global Head of Subscriptions), Veronica Rogers (SVP Global Sales & Business Operations), Phil Rosenberg (SVP Head Global Partner Development), et Christian Svensson (VP Head Global Third Party Relations). Dans une motion déposée auprès du tribunal, Sony explique que le volume de documents est “élevé” et que “la collecte, le traitement, l’examen et la production des documents seront fastidieux”. Un peu plus loin dans l'article, le géant japonais estime que “la demande de Microsoft pour les évaluations de performance de la direction de SIE est un harcèlement évident”. Sony ajoute : “même dans les affaires liées à l’emploi, les tribunaux exigent une démonstration spécifique de la pertinence avant de demander la production de dossiers personnels”. Avant de poursuivre : “Microsoft suppose que ces documents peuvent parler des performances de l'activité jeu de SIE, mais SIE produira des documents courants qui se rapportent directement à son activité”.
Ces derniers temps, le ton est monté d’un cran entre les différents acteurs de cette affaire. Activision s’est officiellement montré excédé par l’attitude du géant japonais, que ce soit par l'intermédiaire des messages de Lulu Cheng Meservey, vice présidente exécutive des affaires générales et directrice de la communication d’Activision Blizzard ou par les interventions de Bobby Kotick, grand patron de l’éditeur. Du côté de Microsoft, le directeur de la communication du groupe a publié les récents résultats de Sony en commentant : “Sony, le principal plaignant de l'accord avec Activision Blizzard, a annoncé ses résultats financiers. Cela montre clairement pourquoi il faut davantage de concurrence sur un marché qu'ils contrôlent principalement”. Au rythme où va cette histoire, nous devrions vous en reparler très prochainement.
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