Le 23 juillet 2015 à 00:32:49 Churchward a écrit :
Bien de plagier des vieilles féministes frustrées des ovaires?
Non j'ai pas plagié une vieille feministe
Pardon, tu as plagié le canard gauchiste de la vieille féministe
Euh ...
Le 23 juillet 2015 à 00:35:13 Churchward a écrit :
Euh ...
Sinon que penses tu de MON texte ?
Le 23 juillet 2015 à 00:38:12 Churchward a écrit :
Sinon que penses tu de MON texte ?
Quelle page?
Bah la 12
Le 23 juillet 2015 à 00:53:55 Churchward a écrit :
Bah la 12
Faut que tu aère un peu
Je prend note pour la prochaine fois !
Qui mange un chien, chiwawa
Je m'ennuyais, j'ai écrit un petit texte:
L'été. C'est un mot, un son qui revient souvent autour de moi à cette période de l'année. Je l'entends, je le lis sur leurs lèvres quand ils me rendent visite, je le devine dans leurs yeux quand ils me dévisagent.
Pour eux c'est le bonheur d'être libres, de sortir entre amis, en famille, de s'ébattre sur la plage proche et de courir dans les vagues, de partager un repas et tisser des histoires d'amour éternelles qui ne dureront que ce que durera la Saison Chaude. Les enfants sont là aussi, évidemment, et tant mieux ce sont eux mes préférés, il y a souvent quelque chose chez eux qui nous rapproche, une gravité dans l'innocence qui nous fait nous comprendre sans parole.
C'est pendant ces mois d'été qu'ils sont les plus nombreux à venir me voir, comme s'ils ne se rappelaient de mon existence qu'à l'arrivée des beaux jours, que je cessais d'être dès que revient le temps des arbres nus et du ciel gris, des journées courtes et du froid mordant, peut-être croient-ils que j'hiberne ces idiots. C'est pourtant à ce moment-là, quand je me morfonds sous la grisaille implacable du ciel, quand l'univers tout entier semble immobilisé par le gel et la brume, quand ma solitude et ma nostalgie se font si forte que des larmes coulent ininterrompues le long de mes joues ridées, sans que je puisse ou veuille les en empêcher, que j'aurais besoin de leur compagnie bavarde, espiègle et presque amicale malgré la distance.
A la Saison Froide mes seuls visiteurs sont bien souvent mes infirmiers, car j'ai de plus en plus de mal à marcher sans aide et à me nourrir seul, que voulez-vous je me fais vieux, mais c'est différent, nos relations sont cordiales mais nous ne sommes pas proches, et cela ne changera pas. Ils me témoignent bien parfois quelques gestes de sympathie de plus en plus rares, mais c'est intéressé, déplacé, presque gênant, et je n'y réponds pas, préférant la compagnie du silence et de mes souvenirs à la leur.
Mes souvenirs qui sont si lumineux, si colorés, si vivants et pourtant brouillés, confus, presque oniriques . Je vois des vifs éclats de vert, de jaune, de bleu, je ressens dans ma vieille carcasse la brulûre du soleil de mes étés à moi, ceux d'avant les visites, les enfants, la vieillesse.
Je revois des visages que je ne peux nommer, je retrouve sur ma langue des saveurs oubliées, j'entends des cris joyeux qui se sont tus depuis longtemps.
C'est ainsi à chaque Saison Froide, qu'ils nomment hiver ici, la tristesse abyssale, inconsolable, de celui qui a tout perdu depuis si longtemps qu'il ne se souvient même plus distinctement de ce qu'il souhaite si ardemment revoir me saisit et me laisse grelottant, incapable de bouger, de manger.
Cet hiver est encore plus froid que d'habitude, encore plus humide, encore plus long et mes articulations me font terriblement souffrir, bien que je refuse autant que possible de le montrer.
Je me concentre du mieux que je peux, ferme les yeux, je pense à mes étés et celà me réchauffe le coeur, je pleure à nouveau, sans bruit.
J'ouvre un instant les yeux, fixe la nuit et les étoiles, bien visibles maintenant que les feuilles sont tombées, je les referme, je repars, mon souffle ralentit je vois à nouveau le vert, le jaune et le bleu, les visages, je sens à nouveau le vent chaud sur ma peau et le goût des fruits oubliés sur ma langue, je sombre dans l'obscurité, mon vieux coeur est au bout de sa course et celà est un soulagement.
Personne n'interviendra, personne ne se soucie de venir voir comment dort le dernier vieil orang-outan.
Toi aussi faut que tu aère
C'est dommage que l'on puisse pas mettre son texte en justifié sur JVC
Flemme, en plus il est pas terrible ce texte, digne d'un blog de militant végan
Le 23 juillet 2015 à 00:18:40 Churchward a écrit :
Un jour, j’avais sept ans, mon grand-père n’y tint plus : il me prit par la main, annonçant qu’il m’emmenait en promenade. Mais, à peine avions-nous tourné le coin de la rue, il me poussa chez le coiffeur en me disant : »Nous allons faire une surprise à ta mère ». J’adorais les surprises. Il y en avait tout le temps chez nous. Cachotteries amusées ou vertueuses, cadeaux inattendus, révélations théâtrales suivies d’embrassements : c’était le ton de notre vie. Quand on m’avait ôté l’appendice, ma mère n’en avait pas soufflé mot à Karl pour lui éviter des angoisses qu’il n’eut, de toute manière, pas ressenties. Mon oncle Auguste avait donné l’argent ; revenus clandestinement d’Arcachon, nous nous étions cachés dans une clinique de Courbevoie. Le surlendemain de l’opération, Auguste était venu voir mon grand-père ; « Je vais, lui avait-il dit, t’annoncer une bonne nouvelle ». Karl fut trompé par l’affable solennité de cette voix : « Tu te remaries ! – Non, répondit mon oncle en souriant, mais tout s’est très bien passé. – Quoi, tout ? », Etc., etc. Bref les coups de théâtre faisaient mon petit ordinaire et je regardai avec bienveillance mes boucles rouler le long de la serviette blanche qui me serrait le cou et tomber sur le plancher, inexplicablement ternies ; je revins glorieux et tondu.Il y eut des cris mais pas d’embrassements et ma mère s’enferma dans sa chambre pour pleurer : on avait troqué sa fillette contre un garçonnet. Il y avait pis : tant qu’elles voltigeaient autour de mes oreilles, mes belles anglaises lui avaient permis de refuser l’évidence de ma laideur. Déjà, pourtant, mon œil droit entrait dans le crépuscule. Il fallut qu’elle s’avouât la vérité. Mon grand-père semblait lui-même tout interdit : on lui avait confié sa petite merveille, il avait rendu un crapaud ; c’était saper à la base ses futurs émerveillements.
Jean-Paul Sartre, les mots... Je ne te félicite pas ...
Je propose un très vieux texte de ma conception.
Je rêvais. Le songe qui tramait mon aventure d'une nuit n'était pas de ceux qui vous fournissent un cadre matériel. Mes cinq sens étaient en éveil et tournoyaient en symbiose pour ne me laisser saisir que l'essence des sensations communiquées par mon inconscient. Tel un nouveau-né, je fus d'abord ébloui par ces nouvelles normes sensitives. Mais bientôt je pris mon envol, caressant religieusement ces nouveaux paysages, dont chaque parcelle semblait contenir autant de vérité que notre univers pris dans sa globalité. Je n'étais plus le corps morcelé que nous expérimentons tous chroniquement ; j'étais un. Un contrepoint d'extases charnelles faisait chanter mes pensées à l'unisson. Je n'étais qu'harmonie. Cet orgasme à nul autre pareil prit trop rapidement fin, malgré l'éternité dans laquelle nous sommes généralement plongés lorsque nous rêvons. Ce nouveau monde que j'avais découvert semblait s'être soudainement putréfié. La nausée la plus profonde s'empara de moi. Jamais il ne m'avait été proposé pareil spectacle de pestilence de toute mon existence. Ces prolégomènes nauséabondes s'évanouirent après une vie d'empuantissement, et laissèrent place à une ultime et fétide exhalaison.
La puanteur fut telle que je m'éveillai en sursaut. Celle-ci s'était concrétisée dans notre monde par une toute aussi infâme pestilence, bien heureusement aussi évanescente que soutenue. Ces relents inconscients occultaient clairement une forêt originelle d'états mentaux, inaccessibles depuis notre réalité. Fallait-il que je prisse le risque de m'aventurer en des contrées fantasmagoriques, en m'extirpant – en pensée tout du moins – de la prison spirituelle qui me ceignait depuis ma nuit des temps ?
Le topic bug?
Comment ça ?
Pourquoi le 35 participe pas ?
Shep pas assez de monde... Et puis sur 4 forum, je pense que c'est déjà un bon début.
Pour une version future, j'ajouterai peut-être du monde...
Et pourquoi le topic n'est plus épinglé ?
Hop, été, imaginaire et héroïque/mythologie en bonus.
Les enfants de Chérie-Belle.
Première partie, le temps de l’innocence.
Dans le temps où les frontières existaient encore, dans un pays où 12 dieux primaires étaient vénérés par une population pacifistes prônant la connaissance, vivait celle qui resta dans la mémoire en tant que responsable de la destruction du monde. Née d’un couple d’artisans occupant une maison dans un bourg dont le nom a été oublié, elle s’intéressa très jeune au culte du dieu Hjem, gardien du domicile et du foyer, représenté par un feu ardent et protecteur.
Coïncidence ou non, sa date de naissance tombait lors du mois de Hjem, le mois de Juin qui voit naître l’été. Très attendue par ses parents qui désespéraient face à l’absence de descendance, et parce que tout le village s’accordait à dire qu’elle était le plus beau bébé jamais vu dans la région, elle fût justement nommée Chérie-Belle.
Jeune adolescente, elle devint apprentie prêtresse au temple consacré au dieu protecteur, comblant de joie ses voisins. Alors que son avenir semblait tracé pour les années à venir, partagé entre les bénédictions de nouveaux nés, rituels et fête de l’été, une suite d’évènements que le meilleur voyant n’aurait pu prévenir troubla l’ordre établi. Plus au Sud, là où le culte de Hjem était le plus fort, un groupe conduit par un vieux prêtre très respecté commençait à répandre une idée nouvelle : seul le dieu Hjem doit être vénéré, les onze autres ne sont que des reflets des flammes sacrées, abominations vouées à disparaître. Les adeptes de cette idéologie révolutionnaire détruisaient des temples, brûlaient des statues et utilisait la violence face à tous ceux venant les contrarier ou les remettre en question. Après une année, Chérie-Belle entendit parler de ce qu’il se passait plus bas dans le pays grâce à des voyageurs surpris que la nouvelle ne soit arrivée plus tôt. Après avoir réfléchit à la situation, la jeune prêtresse décida de partir vers la région tourmentée pour tenter de raisonner le prêtre. Etant elle-même une adepte du culte de Hjem, elle ne risquait rien, pensait-elle.
Après une semaine de voyage où elle en avait apprit plus sur l’odieux personnage, elle en arriva à la conclusion que sans une action hors du commun, sa parole ne serait jamais écoutée. Alors qu’elle pensait ne jamais y arriver, des souvenirs de vieilles légendes traitant d’hommes et de femmes capables de communiquer avec les dieux arrivèrent dans son esprit comme si une entité supérieure guidait ses pensées. Persuadée que Hjem lui-même lui accordait sa bénédiction, Chérie-Belle décida de raisonner le prêtre en lui faisant croire que la voix divine dictait ses paroles.
Loin de toutes ces péripéties, le dieu Hjem essayait tant bien que mal de convaincre un de ses semblables de le laisser descendre dans le monde des mortels pour que ceux-ci cessent de s’entretuer en son nom. Il s’adressait au dieu Jorden, qu’on disait créateur des continents et des Hommes. Considéré comme le père spirituel de nombreux dieux, il avait décidé des siècles auparavant que les dieux ne devaient pas troubler les humains et les laisser évoluer seuls, quitte à s’autodétruire. Aucun des dix autres ne voulait s’attirer sa colère, Hjem ne trouva pas de soutien en ses camarades.