Je suis a la Repèche moi
L'eco a fait mal, mais je vais remonter
Tu es au rattrapage ? Combien de points il te manque ?
Et si tu déprimes, regarde mon âge !
Bon alors... finalement j'ai supprimé le passage en anglais.
METAL GEAR : HUNDRED SHOTS
Butterflies and Hurricanes.
Butterfly n°2 : The Other Man.
Le lieutenant Dale faisait les 100 pas dans la petite salle de briefing. Pour ainsi dire, il nous inquiétait pas mal. En effet, aucune mission n’était prévue, aucun conflit ne nous était parvenu jusqu’aux oreilles… alors que faisions-nous là ? 4 mois s’étaient écoulés depuis la mort de notre camarade commun, évènement qui en avait ébranlé plus d’un. Jusqu’ici, aucun de nous n’avait connu l’amère sensation que celle de perdre un camarade. A notre entrée dans le corps des Marines, nous avions subi tous les entraînements réglementaires, logés à la même enseigne que tous les autres. Et puis, sous je ne sais quelle directive, ils choisirent les meilleurs d’entre nous afin de leur faire subir des entraînements plus stricts, avec des armes toujours plus pointues, et des leaders sur-expérimentés. Nous étions destinés à devenir l’élite. En contrepartie, nous n’avions encore jamais été mobilisés, nos supérieurs estimant sans doute que nous placer en première ligne serait comme tirer avec des balles en or. Luttant contre mon impatience, je ne cessais de charger et décharger mon flingue, action dont le cliquetis semblait plus qu’irriter mes camarades. Je me stoppai net en croisant le regard noir de Price qui m’observait depuis déjà bien une minute. A ce moment, on frappa à la porte trois coups répétés, qui en eux-mêmes trahissaient une grande assurance. Dale se contenta d’un « entrez. », plutôt froid. Entra alors un homme vêtu de l’uniforme des soldats lambda, de ceux qu’on envoie en chair à canon sans trop se poser de questions car il en existe des milliers comme lui… ou peut-être pas justement.
« - Veuillez excuser mon retard, lieutenant, clama-t-il d’une voix dénuée d’appréhension, tout en claquant les talons en y joignant le salut réglementaire.
- Repos. Bordel, vous vous êtes perdu ou quoi ? accusa le leader.
- Non lieutenant.
- Alors quoi ? Qu’est ce qui justifie qu’on vous attende depuis 15h ? poursuivit-il, faussement énervé. Je le suspectais de vouloir impressionner l’homme plus qu’autre chose, car d’ordinaire, il n’était pas le dernier à déroger aux règles, bien loin de là…
- Le colonel Stenson m’a retenu, lieutenant. Il m’a dit de ne pas me laisser impressionner par vous, que vous aboyiez beaucoup mais ne mordiez jamais… sauf vot’ respect, conclut l’inconnu en réprimant difficilement un sourire en coin.
- Et vous en pensez quoi, mon gars ? relança notre chef un peu déstabilisé.
- Que je ne vais pas me plaindre d’avoir été admis dans l’unité, lieutenant.
Quelques murmures de protestation s’élevèrent des quatre coins de la salle, qui ne contenait pourtant guère plus de 5 personnes.
Aucunement perturbé par notre réaction tout à fait compréhensible, Dale continua :
- Vous êtes conscient que vous allez être affecté à la place d’un soldat mort au combat ? Ainsi que de la responsabilité que ça vous incombe ?
- Oui, lieutenant. Je saurai faire honneur au soldat Perry, annonça-t-il maladroitement.
Nouvelles protestations. Pas d’insultes, mais un grondement assez appuyé.
- Je serai vous… j’éviterais de prononcer ce nom, souligna le meneur de l’unité, mauvais souvenirs.
- Cela n’arrivera plus lieutenant, s’excusa le jeune homme nullement décontenancé.
- Bien… les gars, que diriez-vous d’un petit entraînement pour faire connaissance ? Ca vaudra mieux qu’un foutu discours ! proposa Dale.
Bien évidemment, c’était plus un ordre qu’une proposition, ainsi nous nous levâmes pour partir en salle d’équipement. Je sortis de la pièce, et la nouvelle recrue m’emboîta le pas. Arrivé à ma hauteur, il engagea la conversation :
- Dis… pourquoi il n’est que lieutenant s’il est aussi expérimenté que tout le monde le prétend ?
Ce tutoiement direct me dérangea un peu, sans doute parce que je me sentais en position de supériorité, l’ancien par rapport au bleu, ce qui disparut quasiment instantanément lorsque je posai le regard sur la fiche de renseignements que tenait Cornwell, marchant juste devant moi, et qui soulignait que non seulement le nouveau avait quasiment mon âge, mais que de plus il avait obtenu les notes maximales à tous les tests. Je me contentai donc de lui répondre :
- Il a parfois des méthodes… contestables. On le tolère parce que c’est un très bon soldat, mais on n’ose pas le faire monter en grade.
- D’accord, je m’en souviendrai…
Il se pencha pour regarder le nom épinglé sur ma veste treillis.
- Jackson.
A mon tour, j’essayai d’apercevoir son nom… Il sourit lorsque je réalisai que sur les uniformes des « sheep », comme nous les appelions, le nom n’était jamais indiqué.
- Moi c’est Scamp.
7 ans plus tard.
Cette migraine devait cesser. A tout prix. Des idées, toutes plus noires les unes que les autres, se bousculaient dans ma tête. Je n’avais plus rien. Ces salauds dont je ne connaissais rien avaient emportés avec eux tout ce qui comptait pour moi. 17 heures avant, son corps avait été repêché dans l’Hudson. Pour une fois, la police new-yorkaise n’avait pas eu besoin de tergiverser pendant trois mois pour se décider : c’était un meurtre. Pour la simple raison qu’ils l’avaient retrouvée un trou de calibre 9mm transformant son visage en un parfait triangle équilatéral avec ses deux pupilles figées à jamais. A cet instant, tout était devenu clair dans ma tête… Clair… Claire… Elle aussi n’allait sans doute pas tarder à refaire surface. Toute aussi dénuée de vie que sa génitrice.
L’histoire se répétait, encore et toujours. Chaque fois que je cherchais « Destiny » dans le dictionnaire, je n’y trouvais que « Fate ». J’étais condamné à souffrir de l’absence de ceux que j’aimais. Raisonnement dramatiquement égocentrique, mais quelle était l’importance ? La seule personne à le subir, c’était moi-même. Toutes les facettes de ma misérable personnalité étaient en train de se battre les unes contre les autres.
2007. Alors que ma mère semblait encore et toujours me tenir pour responsable de l’échec de sa carrière, et par conséquent de sa vie, je plaçais un espoir incommensurable en la relation que j’aurai pu entretenir avec mon père. Enfin, du moins jusqu’à ce qu’on vienne m’annoncer que le Discovery avait sombré, entraînant par là-même mon paternel. Je commençais à peine à surmonter cela, à arrêter toutes ces conneries que j’avais commencées à faire sous prétexte d’un trouble lié au deuil. J’avais mis 2 ans. Au moment où j’entrevoyais enfin le bout du tunnel, le destin me rattrapa par le col et me traîna au fond d’un gouffre toujours plus profond. Fortune était morte. Et, cette fois, j’avais un nom. Ocelot.
Le déraillement avait été brutal. J’avais tout plaqué, dans le seul but de me lancer sur les traces de Scott Dolph, de devenir Marine à mon tour, d’en apprendre plus sur l’identité de ce mystérieux « Shalashaska » qui semblait en vouloir à ma famille. Je n’avais rien appris.
Du tout. J’avais gâché 9 ans de ma vie à corrompre mon âme au service d’une armée qui n’avait rien de salvatrice, qui ne cherchait que le profit à tout prix. Et aujourd’hui, même cet environnement qui avait fini par me sembler familier me lâchait. J’avais été considéré comme inapte. Mes supérieurs avaient peur que mon état mental me pousse à de mauvaises manœuvres. Ainsi, aujourd’hui, j’approchais de la trentaine, sans aucun diplôme ni aucune capacité dans le moindre domaine autre que le meurtre et tout ce qui s’y rapportait, embourbé dans un infini désespoir. Une lutte sans fin. Mon cœur était une étendue désertique sur laquelle il était tout bonnement illusoire d’espérer voir pousser la moindre brindille d’herbe verte. Tout était aussi sec que la bouteille de MacCutcheon vide que je lançai par-dessus le pont, dont je perçus à peine le bris violent sur le sol froid des docks.
J’emmerdais l’espoir, l’optimisme, et toutes ces voix qui se bousculaient dans mon crâne, se jetant contre les parois de mon occiput. Elles devaient cesser. Et il n’y avait qu’une seule façon que cela arrive. Ainsi j’escaladai le rebord en pierre de l’imposant ouvrage. Je me tenais difficilement à une poutrelle couleur rouille qui m’empêchait de vaciller. Se préserver de glisser alors que la chute est notre destination finale… paradoxal. Alors que je regardais fixement le sol, à plusieurs dizaines de mètres sous mes pieds, une nouvelle voix interne me fit redresser le nez vers l’horizon.
- Alors c’est comme ça que tout se termine ?
Fermant les yeux, je laissai échapper un petit rire désabusé. J’avais entendu ma propre voix ainsi que celles de Fortune, mon paternel, Claire et feu ma femme toute la soirée. A présent, Scamp se mêlait à la fête. Pourtant, lui n’était même pas mort, preuve que je perdais vraiment les pédales. Considérant qu’étant totalement seul il n’y avait aucune honte à se parler à soi-même, je me contentai de me répondre :
- C’était fini avant meme d’avoir commencé…
Et la voix renchérit :
- J’ai dû me tromper… je croyais que tu étais un soldat vaillant, mais tu n’es rien d’autre qu’un gosse effrayé…
- J’en ai rien à foutre de ce que tu penses, contente-toi de sortir de ma tête ! criai-je dans la nuit noire.
- Je ne suis pas dans ta tête... soupira-t-il.
- Ah ! Alors où ? me moquai-je de ma propre insolence.
- 2 mètres derrière toi.
Je me retournai, en faisant toujours un minimum attention à ne pas tomber. Et, en effet, je pouvais voir Scamp, faiblement éclairé par les lampadaires du pont. Je m’étonnai de ne pas me le matérialiser en uniforme de soldat, comme je le voyais la majeure partie du temps.
- Et pourquoi devrais-je croire que tu es réél ?
- Et pourquoi pas ? relança-t-il simplement, un petit sourire en coin.
- Parce que tu es supposé être avec le reste de l’équipe, en Iran… soufflai-je, blasé.
- Je ne suis plus dans l’unité… en fait, je ne suis meme plus un Marine.
- Chère “voix-dans-ma-tête”, tu t’y prends assez mal pour me convaincre.
Il sourit à nouveau, ramassa un caillou, et me le jeta sur le nez.
- Tu crois toujours que je ne suis qu’une illusion, hum?
Cette fois, mon rire se fit puissant, à la limite de la démence. Je suppose que mon cerveau ne devait plus être foutu de comprendre quoi que ce soit.
- J’en suis pas encore sûr… mais j’ai une petite idée de comment l’être.
Et je sautai, les yeux fermés. J’attendis une seconde, deux, puis trois… avant de réaliser que je ne tombais pas. J’ouvris les paupières. En arrière plan, à quelques centimètres de mon visage, une façade de béton, séparée en deux par… un bras, qui me tenait par le col. Il fut bientôt rejoint par un autre, et je sentis qu’on me tirait de nouveau vers le pont, sur lequel je m’étalais de tout mon long, la respiration haletante.
- Mais… T’as vraiment déserté alors ? Mais pourquoi ?! soufflai-je à l’apparition qui ne semblait plus si irréelle.
- Qui avons-nous vraiment aidé pendant toutes ces années ? Qu’est ce qu’on a fait de bien, Alex ? me demanda-t-il, d’une voix tout à fait sérieuse.
Je ne savais quoi répondre, pour la simple raison que c’était la question que je me posais tous les jours, et pour laquelle j’inventais des réponses pour me convaincre que j’avais ma place dans cette armée. Mais, à présent, où était la vérité ?
- On n’a rien fait, poursuivit-il. Voila pourquoi je suis là. Pour t’empêcher de sauter. Ensemble, on va trouver les enfoirés qui t’ont volé ta famille. Je voulais devenir soldat pour aider les gens. Aujourd’hui je m’en vais pour aider un ami. C’est ma décision, et tu n’as aucun droit d’aller à son encontre !
- Scamp... soupirai-je.
- Vivre ensemble ou mourir seul, mec. Ne t’avises pas de l’oublier.
Un vieil entrepôt désaffecté. Un homme attaché à un pilier, m’observant piteusement de son œil droit gonflé. Ce même homme qui m’avait enlevé ma propre progéniture, 5 mois auparavant.
- Pour qui tu travailles ? gueulai-je en balançant une droite à l’homme en mauvaise posture.
- Qu’est ce que ça peut te foutre… marmonna-t-il en crachant un glaviot de sang.
- Ethan ?
A l’appel de ce nom, un bruit de perceuse électrique se fit entendre. Mon camarade se tenait là, et brandissait l’outil en l’air tout en nous laissant écouter sa délicieuse mélodie.
- Par quel pied je commence ?
- Peu importe, on fera les deux de toute façon… répondis-je avec un sourire aux allures volontaires de psychopathe.
L’ancien soldat se mit en position au-dessus du pied droit de notre victime, et se mit à descendre lentement, sous les yeux horrifiés de l’homme. Lorsque la pointe transperça la partie supérieure de sa chaussure, il hurla :
- STOP !
- Tu vas nous dire ce qu’on veut savoir ? lui murmurai-je tandis que Scamp avait arrêté son geste.
- Vous allez me tuer de toute façon… maugréa le kidnappeur.
- Certes. Mais si l’on a ce que l’on cherche, on se contentera d’une balle dans la tête. Sinon, au programme, on te fera des trous dans chaque pied et chaque main, avant de t’exploser les deux rotules au marteau… et pour finir, cette « petite aiguille » que tu vois là pourrait bien aller explorer le fond de ton œil… ainsi que celui de chaque personne envers qui tu pourrais avoir un minimum d’affection.
A ces mots, il sembla paniquer totalement, ce qui me satisfaisait plus que tout. Il allait parler. Tout le monde parle.
- Les Patriotes. Oh merde les gars, vous ne savez pas à qui vous vous attaquez, l’ampleur de cette organisation…
- Et pourquoi ces fumiers ont-ils pris ma gosse et tué ma femme ? m’emportai-je en lui collant un nouvel uppercut.
- La femme était trop vieille… mais la gamine pouvait facilement être contrôlée, endoctrinée. C’est ce qu’ils font. Pour éviter d’être infiltrés, ils prennent leurs futurs membres très jeunes, et leur lavent le cerveau. Des soldats parfaits, qu’ils auront le temps d’entraîner, et surtout qui ne les trahiront jamais… soupira-t-il, le regard dans le vague.
- Et où est-elle ?! articulai-je en collant ses pupilles à quelques petits centimètres des miennes.
- Toujours aux Etats-Unis… mais elle peut être n’importe où. Croyez-moi putain, j’en sais vraiment rien ! gémit-il.
- Et Ocelot ?
- Ah… Shalashaska. Bien connu par chez nous, de par ses légendaires passes d’armes contre Solid Snake. Et bien quoi ?
- Où se trouve-t-il ? me contentai-je de souffler.
- Partout et nulle part… et je ne me fous pas de votre gueule, s’empressa-t-il d’ajouter. Ce type est une ombre.
- C’est un… Patriote ?
- De la première heure.
- Bien… conclus-je. N’as-tu rien d’autre à m’apprendre qui pourrait me faire passer l’envie de plutôt te vider mon chargeur dans les rotules ?
- Vous vous attaquez à trop grand… ces personnes sont introuvables. Fondues dans la masse ! balbutia-t-il.
- Il est aisé de trouver ce que l’on cherche… quand on sait déjà où cela se trouve, souris-je.
Je me délectai de son air surpris et incrédule de pion.
- Comment crois-tu que je t’ai retrouvé ? Ce cigare que vous vouliez tant… j’en ai copié le contenu. Oh, bien sûr le plus difficile aura été de trouver le bon algorithme de décryptage. Perdre ainsi une liste énoncée si facilement déchiffrable… c’est en partie ce qui fait que ta putain d’organisation ne m’effraie pas tant que ça. Grâce à vous, j’ai à présent une liste de 108 cibles potentielles. Enfin… 107, à présent. Adieu mec.
Le coup de feu retentit dans tout l’entrepôt. J’étais un assassin, pas un tortureur. Et cet assassin avait encore un long travail devant lui… Heureusement bien aidé. Scamp était déjà affairé à asperger d’essence le corps du malheureux informateur. Claire était en vie, quelque part. Et ces crimes étaient de bien faibles sacrifices pour sa liberté.
Mars 2021, centre-ville de San Francisco.
- Et merde ! m’emportai-je en envoyant mon verre se briser contre le mur.
Le whisky coula misérablement contre la paroi alors que je me mettais à faire les cent pas dans la pièce.
- On a rien ! 3 foutues années que l’on traque les types de cette liste, qu’on en interroge la plupart avant de les descendre…et on a que dalle.
- Mouais… se contenta de soupirer Scamp.
- On ne tue que des pions, des petits soldats sans importance qui n’ont ni informations ni valeur… ce n’est ni comme ça qu’on arrivera à trouver Ocelot, ni comme ça qu’on obtiendra une piste sur la localisation de Claire… poursuivis-je, imperturbable. Mais toi Scamp, toi… je comprends pas. Pourquoi t’es toujours avec moi ? Que t’aies voulu m’aider au départ, m’empêcher de me laisser crever, d’accord, c’était louable, mais pourquoi avoir passé ces trois dernières années à m’aider dans une quête où tu ne retrouves aucun intérêt ?!
- Je te l’ai déjà dit. La petite marionnette que j’étais n’en pouvait plus de tous ces fils, je ne supportais plus l’armée. Et quitte à déserter, autant le faire pour une cause noble. T’es le seul qui avait été capable de me supporter dans l’équipe. Je ne fais pas ça que pour retrouver ta fille et ton cow-boy, je le fais aussi pour me sentir vivant… expliqua-t-il lentement.
- Ouais. Les sensations fortes, on en a eu, mais en ce qui concerne les autres objectifs, on patauge… constatai-je avec amertume.
- Il faut qu’on change de tactique, lança-t-il en se relevant.
- Tu penses à quoi ?
- On est deux petits mercenaires sur un champ de bataille qui se fractionne de plus en plus ! Des clans se forment, de tous côtés : Patriotes, organisations gouvernementales indépendantes, factions terroristes… ils prennent de l’ampleur ! Comment deux hommes seuls pourraient-ils bousculer l’échiquier ?
- Tu veux qu’on intègre un de ces clans, c’est ça ?
- Oui… soupira-t-il, le regard tourné vers la fenêtre de l’appartement où nous stockions notre matériel.
- Hm… pensai-je à voix haute, en passant la main sur mon menton mal rasé, impossible d’intégrer la moindre faction gouvernementale, et s’engager tous les deux chez les Patriotes est loin d’être une bonne idée. Devenir terroristes ? Une bonne solution, tu penses ?
- Je pense. Il y a pas mal de groupuscules sur le marché, mais cet homme, celui que l’on nomme Saladin est en train de mettre en place une véritable armée. On dit qu’il aurait des ressources illimitées. C’est le genre de mec capable de faire mal, très mal dans cette guerre qui s’annonce. Mais…
- Mais ? questionnai-je.
- On sera mieux placés certes, mais toujours à l’extérieur. Et c’est pas comme ça qu’on retrouvera ta gamine, crois-moi… expliqua-t-il.
- Tu sous-entends que l’on devrait infiltrer… les Patriotes ?!
- Ouais, c’est l’idée. Plus ou moins. Je sous-entends que JE devrais le faire, annonça-t-il en se retournant vers moi.
- Pourquoi toi ?
- Parce que celui qui s’y collera devra de toute façon changer d’identité. Et donc de visage. Retrouver ta fille sera très frustrant si elle ne peut te reconnaître, idem pour Ocelot… Et je suis meilleur que toi sur le niveau psychologique, rappelle-toi les tests. Tu risques de faire beaucoup trop d’erreurs, désolé de te dire ça…
- J’ai l’impression que ce plan est complètement stupide, mais au point où l’on en est... Trouver un moyen d’intégrer les terroristes ne devrait pas être difficile, mais pour toi ? me renseignai-je en retournant me chercher un verre dans le buffet.
- On trouvera bien un moyen. Il y a toujours un moyen, sourit-il.
- Ok. Mais alors il faudra qu’on passe chez Hundred Dynamics. Au cas où les choses tournent mal, on pourrait bien avoir besoin de leur dernière petite trouvaille…
- Bien sur. Notre but et notre camp resterait le même. On ne s’attache pas, et une fois qu’on aura réussi nos objectifs, on se barre en faisant le plus de dégâts possible dans nos clans respectifs. Les deux sont aussi pourris l’un que l’autre de toute façon, conclut-il en avalant son Martini avant de laisser négligemment tomber le verre par la fenêtre.
J’observais le fond du mien comme s’il allait me prévenir l’avenir. Je n’aimais pas beaucoup ce plan… mais Scamp avait raison. C’était le seul moyen de faire vraiment bouger les choses. Et puis, après tout… ce n’était sans doute l’affaire que d’une poignée d’années, tout au plus. Une petite poignée d’années…
Il me manque 42 points... Je ne déprime pas tkt, avec tout ce qu'il c'est passé cette année, cela serait simplement la Conclusion a cette déroute qu'est ma vie
Très bon texte sinon, j'aime beaucoup le Scamp, très manipulateur
Ne t'inquiète pas, ça va aller mieux ! Promis ! Et c'est quelqu'un qui a vécu exactement les mêmes situations que toi qui te le dit !
Bon sinon critique du texte d'Alex :
Alors sur le papier, j'ai beaucoup aimé de quoi ça parle. Ce côté flash-back qui explique bien tout est je trouve, nécessaire, et renforce l'immersion. C'était le 'Butterfly' idéal à faire.^^
Mais j'avoue, j'ai quelques reproches sur ce coup, autant tout ce qui est narration descriptive est très fin, et pour ça bravo, autant y a quelques moments qu'on aurait aimé plus fouillés dans les situations, je m'explique :
La première scène, mon passage préféré, montre (on s'en doutait un peu dès le début) la rencontre entre Scamp et Jackson. Très bonne idée de l'avoir placé comme remplaçant de Perry, ça donne à tout ça un petit rythme scénaristique sans aucun blanc avec le texte précédent (en gros il débarque pas par magie).
Seul problème, après cela, bah... Pouf, 7 ans plus tard... J'ai perso un peu ressenti la même décéption en mattant "Seul au monde" avec Tom Hanks pour l'exemple, où au lieu de montrer comme il a fait pour survivre les premiers jours (les plus interessants) on nous sort un "quatre ans plus tard" où il s'est déjà transformé en Robinson Crusoé...
Donc, chose très frustrante en effet : on ne voit pas du tout la relation entre Alex et Scamp se developper ! De mon avis, le texte aurait du continuer à la même époque et montrer le lien Scamp/Alex s'intensifier par la description de petits évènements...
Je veux dire, le passage ou Alex et Scamp torture le mec est super niveau complicité... Mais on sait même pas d'où elle sort, cette complicité, c'est dommage ! Pour exemple quand Scamp sort un "tu étais le seul à me supporter" j'auras préféré le lire dans un FB plutôt que de l'entendre dire.^^
Sans compte que cette bonté de Scamp nous aide pas à le blanchir à 100%.
Tu avais encore moult Butterfly à écrire avant de nous montrer ce moment expliquant leur décision d'infiltrer les camps respectifs, il se retrouve gâché ici, du coup.
Du coup, les évènements importants s'enchainent de manière capillotracté : les révélations sur Shalashaska comme si tout le monde avait joué à MGS 2, Scamp qui sauve Alex dieu seul sait d'où il sort, les deux qui décident d'infiltrer les camps par une simple décision commune, après une conversation plutôt incohérente à mon gout du genre "on traine ensemble depuis trois ans mais bon pourquoi déjà ?"
On dirait que tu étais tellement pressé d'en venir au fait que tu as lésiner sur plein de petit passages importants, qui aurait encore plus renforcer l'immersion (et la cohérence/crédibilité) dans l'univers, détail qui pour moi est d'une importance capitale dans les Butteflies (un évènement important suffit dans ces épisodes là, avant c'était la révélation sur Claire, ici la rencontre avec Scamp aurait largement suffit). En plus ça aurait pu faire un super Butterfly Final la décision commune à l'hotel (tourné d'une autre manière of course). Fin bon, je massacre là mais ça veut pas dire, comme je l'ai dit au début, que j'apprécie pas le texte. J'espère au moins que tu as compris où je voulais en venir.
Et puis (pour en rajouter une couche ) à ce côté épuré dans les évènements le fait que les clins d'oeil de Lost sont un peu trop présents cette fois (le suicide, la bouteille, le Live together Die Alone ...), un manque de précision niveau date de chaque passage, qui n'aurait pas été de refus perso (pour un flash back, je trouve ça important) et des petits détails genre le truc du tutoiement... qui n'existe pas en anglais... Ca aide pas à mieux apprécié cette succession de bonnes scènes, mais pas très crédibles entre elles. Car en effet il est difficile de sauter 10 ans dans l'avenir sans avoir même écrit une seul scène expliquant celle qu'on lit.
En espérant que le prochain Butterfly jouent plus sur les relations entre les personnages, je te dis quand même un bravo pour le soin et la réfléxion général sur l'esprit du texte.
Ah oui j'oubliais une petit cohérence scénarisitique que tu as REcommise malgré le fait que je te l'avais dites : En 2021, Saladin n'était pas encore en train de se construire une armée. Il était encore "The Death", une jeune recrue de Fox-Hound (je rappelle qu'en 2021 Saladin avait 27-28 ans)
Il n'est devenu le Général Saladin que vers 2024-2025 minimum. (Normalement, après fait lui demander confirmation).
Ah bon d'accord, désolé pour Saladin...
En fait, si j'ai fait un Butterfly de cette forme là, c'est parce que je n'ai plus rien à dire dans les Hurricanes avant de passer à la suite, avant de passer à la vraie intrigue de cette saga, et si je veux continuer le rythme 1 Butterfly, 1 Hurricane, 1 Butterfly... j'avais pas trop le choix.
Je me doute bien que l'ensemble fait assez décousu, mais en fait j'avais le choix entre faire ça, et maintenir le rythme et la cohésion des Hurricanes ( ou alors trouver des intrigues intermédiaires, mais j'y avais pas vraiment réfléchi et ça aurait quand même nui au rythme ), ou alors décomposer ce texte en 3 ou 4 textes, et alors soit je cassais la succession But - Hur - But - Hur, soit je faisais des Hurricances complètement inutiles entre deux...
La vraie intrigue de cette saga ne se situe pas du tout dans le passé, j'avais juste besoin d'introduire le personnage de Scamp, même si ça aurait mérité un texte de plus...
Alors, si tu veux, vu que Kinroi et toi êtes finalement les seuls à me lire en ce moment ( foutu Boche ), avant de faire le prochain Hurricane et de lancer l'intrigue, je fais une version allongée de ce texte et je la poste, ça me déplairait pas.
Non ? ^^
Tu peux toujours faire, je me régale a lire donc bon
I'm back... but not in black! And you've all been... ThunderStruck!
Bref. Critiques maintenant!
(Je vais essayer d'égaliser les smileys entre Alex et Jon et Kinroi ^^)
Butterflies and Hurricanes Part II
Premièrement j'aime beaucoup cette évolution côté ambiance, avec des petites intro bien soignées.^^ Ca donne super. La scène de la voiture est d'ailleurs pour moi une continuation directe de cette intro, et je te cache pas qu'avec un solo de Tom Morello en fond, c'était d'un psychédélique assez pur! Bonne présence psychologique de Kenneth et son évolution dans les ténèbres... c'est la période psychologically dark de MGHS ces temps-ci j'ai l'impression.^^
"- Je viens de ruiner ma caisse, tu vas pas me tirer une balle non plus ?" À classer sous la (prochaine) rubrique "Répliques cultes" du site. xD
La fin de la scène est plutôt géniale. J'ai cru y comprendre que les coéquipiers de Kenneth avaient découvert quelque chose et venaient l'arrêter... le tout a un aspect qui donne: la caisse bousillée en arrière-plan, Kenneth saoûl, les voitures qui arrivent... le truc de la Lune intrigue d'autant plus, surtout que la majuscule lui donne un rôle à part entière. hâte de voir la suite^^
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(2e partie)
"En contrepartie, nous n’avions encore jamais été mobilisés, nos supérieurs estimant sans doute que nous placer en première ligne serait comme tirer avec des balles en or." Super comparaison.
Luttant contre mon impatience, je ne cessais de charger et décharger mon flingue, action dont le cliquetis semblait plus qu’irriter mes camarades. -> C'est abusé, même Kenneth commence à ressembler à Locke. XD
"Ce tutoiement direct me dérangea un peu,..." Là je comprends pas trop pourquoi, vu qu'à la base ils parlent les deux anglais et que y'a pas de différence avec le tutoiement ou le vouvoiement... huhu^^
Scamp. Sympa, la rencontre.
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Super intro pour la suite. Avec les restes au fond de l'Hudson River, j'adore dire ça (Locke a dit un truc du genre une fois aussi si je me trompe pas^^).
"Chaque fois que je cherchais « Destiny » dans le dictionnaire, je n’y trouvais que « Fate ». J’étais condamné à souffrir de l’absence de ceux que j’aimais. Raisonnement dramatiquement égocentrique, mais quelle était l’importance ? La seule personne à le subir, c’était moi-même. Toutes les facettes de ma misérable personnalité étaient en train de se battre les unes contre les autres." Super réplique aussi. On se croirait dans Max Payne!
Sinon... j'adore ce style, c'est dingue. Ce style questionnement sur le fond même du soldat avec tout ce qui va de déprime puissante et d'espoir avoir... j'aime... La scène du pont est super.
La suite aussi est super. Ton sens de la narration a atteint un point de maîtrise vraiment haut. La relation Scamp-Kenneth est super intéressante. Bon univers que tu créées.^^ J'aime.
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Bon, Ripple maintenant. =D
Togo dans l'avion, toujours aussi... Togo. xD
Bonne amiance dans l'avion aussi. "Ces engins d’une époque qui ressemblait plus qu’on ne le pensait à la notre… Une époque en pleine guerre froide, où toutes les inventions semblaient possibles, où la créativité semblait de rigueur… Et où tout le monde semblait en permanence sur le qui-vive, à l’affut d’une quelconque catastrophe." C'est cool que cette partie vienne ici, tu verras dans le texte ci-dessous que j'ai aussi pensé à un parallèle du genre.^^ Comme quoi, on a la même vision de la conception de la fic. Super bonne chose.
"Surtout avec un engin nucléaire dans le bide, un alter-ego diabolique en plein remake de Piège de cristal, et l’instigateur de toutes ces misères récentes à portée d‘avion." J'aime.^^
Sinon... les portiques de la MIA. C'est quoi?
Le paragraphe où Ripple se justifie auprès de Jean est magnifique aussi... Tout comme l'interrogatoire de Nathan qui est super bien écrit. Vraiment les gars, question dialogues par rapport à l'année dernière, ça a fait un bond en avant assez spectaculaire je trouve.^^
Le coup de Nathan parachuté menotté est un peu dangereux par contre... en plus de risquer de le laisser s'enfuir, s'il tombe dans une étendue d'eau, il est pas dans la merde le gars... xD
Le truc des gars qui se font passer pour les forces d'élite avec les équipement planqués et tout ça donne un petit côté Hitman par contre... (à écouter, si vous pouvez, le très excellent "Swat Team" de Jesper Kyd")
"La seule différence était que je m’accrochais à un espoir de redevenir comme avant par la seule condition de reprendre au pied de la lettre mes habitudes d’autrefois. Quand j’ai découvert que ce serait chose impossible, j’ai craqué John, la bête de haine que je contenais de toutes mes forces est sortie pour de bon afin d’affirmer son existence. Et cette bête dépasse malheureusement tout. Que ça soit mon amour pour Jean, ou l’inquiétude pour mon frère… A quoi pourrais-je m’accrocher d’autres, mise à part l’extermination de la cause de tout ça ? Hein ? Dis-le moi ?! Je suis attentif à toute alternative !" Même critique que pour le passage du genre d'Alex... super bien écrit et psychologiquement prenant.
J'ai lu la fin, l'espèce de duel entre les deux Ripple, avec la fin de Paint It Black et son tambour limite militaire... Ca donne super! Mais contrairement à Alex, j'ai limite un peu de mal avec le cliffhanger... peut-être je l'ai pas totalement compris (la scène avec le camion qui défonce le hangar est un peu floue).
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Kinroi, now. Enfin un texte du désormais 4e membre le plus actif!^^ YAY
Super texte! Je l'ai lu d'un trait, y'a une super ambiance. Je sais pas si c'est un effet voulu, mais Kinroi (ou le nom de ton perso, je me souviens plus) est atrocement froid... ça change actuellement. =) Fais juste attention avec les temps et les majuscules (toujours un peu étrange ça xD).
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Sinon je voudrais dire, de manière générale, que y'a un super travail sur tous vos personnages... Et ça donne!^^ Faudrait juste faire gaffe à ce que ça plombe pas le rythme à long terme par contre (dixit Alex), et là je suis en première ligne je dois admettre...
Étrangement j'ai pas trop de points négatifs à noter... mais je dois dire que la critique de Jon sur le dernier Butterflies and Hurricanes est assez pertinente... donc voilà.
Sinon pour le texte d'intro j'aimerais bien le voir avec toi. =D En s'inspirant (ça tombe d'une évidence pour moi^^) du tout premier post du topic! Les types dans la salle avec un qui dit: "On a une présence russe inhabituelle aux frontières..." et blablabla... et là on pourrait faire intervenir Naked et The Death dans leur première grosse mission. Ce serait une bonne intro je pense.^^
Ryan Locke
Post-Red Shell - Unité spéciale (Part I)
La forêt est plus dense que d'habitude. Et plus sombre, aussi. Les herbes sont plus hautes que d'habitude, me chatouillent les hanches tandis que j'avance, la joue en sang, faible. Le ciel est un amas de nuages rouges et gris qui roulent sur un fond noir. Au fond de la forêt, une lueur. Dans une clairière. Là où les herbes s'abaissent, là où les halos pourpres se concentrent. Sur cet arbre, sec et plus noir encore que le ciel, qui semble vouloir aspirer les alentours. Les herbes commencent à bouger.
Miaow.
Un chat noir, à ma gauche, au milieu des herbes. Je ne vois pas ses yeux. Il commence à bondir, haut dans le ciel, et recommence, et recommence. Il me tourne autour, tandis que je m'approche de l'arbre. Le chat s'est arrêté. Assis, tranquille, au milieu des herbes qui semblent être aspirées en terre, et regarde. L'arbre. Une intense lumière rayonne au-devant. Je sais ce que c'est, et la peur m'envahit à nouveau, plus forte que jamais. La terreur. L'arbre est une croix.
Le sol vibre.
Mon codec vibre.
Putain de cauchemard.
-Ici Locke, qu'est-ce que vous voulez?
-Ryan? Je te dérange?
Je regarde quelques instants le plafond, clair. Une sieste au milieu de l'après-midi, pour un gradé. Bravo.
-Non, Naked... Désolé. Tu voulais me dire quelque chose.
Je m'assis sur mon lit, et remis ma chemise.
-J'ai une petite surprise, Ryan...
Je me levai tranquillement, mis mes chaussures, hésitai à mettre mon béret.
-Les préparatifs sont prêts.
-Pour Düsseldorf.
-Oui... Mais je ne parle pas de ça. L'unité spéciale dont je t'ai parlé, celle qui enquête sur les serveurs de U-155. On vient de trouver le dernier analyste médical, et les systèmes informatiques ont été terminés plus tôt que prévus.
Je sortis de ma chambre, toisai une caméra du regard et je me dirigeai vers le bureau du chef.
-Je viens à ton bureau, dis-je.
-Viens directement au secteur Sud, au premier sous-sol du bâtiment central. Je t'attendrai avec Nick.
-Compris.
Je coupai net.
Malgré une déchirante envie de rester dans mon lit et dormir, je me séparai donc de mon bureau en direction de ce qui allait constituer mon futur au sein de l'organisation. J'avais toujours l'impression d'être en train de sommeiller tandis que je descendais les escaliers et longeai le long couloir vitré de l'étage inférieur, prenant la passerelle de connexion jusqu'au bâtiment central du secteur Sud. Les hurlements des sergents-instructeurs et le son des grues finissant de construire l'aile Sud semblaient me maintenir éveillé. Néanmoins, les cris m'étaient absents, semblant revenir en échos d'une dimension où ils se rattachaient encore à quelque chose. Mes pas m'amenaient dans une direction mais mon esprit marchait et reveneit dans une brume de pensées sans fin. Mon futur ici m'ammenait à réfléchir à mon passé à Fox-Hound. Et à Chip, inévitablement.
Pourquoi? Comment? Dans quelles circonstances? Était-il tout de même bon? Avait-il été infiltré dès le début, ou recruté en cours de route? Était-il possible qu'il ait été réellement franc en certaines circonstances? Durant tout ce temps, et depuis maintenant plus d'un an, je m'évertuais à reconstituer, avec une précision chirurgicale, les failles où j'aurais pu me rendre compte de l'imminente trahison. La vérité était mon unique but. Mais je sentais que plus je désirais m'en rapprocher, plus les éléments me revenant à la mémoire m'ammenaient dans une incroyable confusion émotive. Un danger de première classe pour un leader. La confiance en mes hommes était remise en cause par ce simple élément me renvoyant toujours à mon passé: quand avais-je été naïf, et quand avait-il été sincère?
Je vais vous faire une confidence: il me suffisait de m'arrêter à une fenêtre et d'écouter les oiseaux chanter pour ne plus y penser quelques instants. Bientôt, j'allais être assez fellé pour parler aux plantes.
Je tentais constamment de reprendre mes esprits, mais mon âme était dans la tourmente et ma volonté, dont elle découlait, s'en retrouvait réduite à quelques instincts primaires. Manger, dormir, baiser parfois. Mais surtout dormir. Pas pour me reposer, mais pour apaiser ma conscience endolorie. Un moment de plus arraché à la confusion de mon être. Un anesthésiant spirituel, l'autre possible étant d'ordre spiritueux.
Je n'avais plus non plus de réelle compassion envers les personnes qui ne m'étaient pas directement liées. Mes recrues, étrangement, étaient par contre d'agréable compagnie. J'avais un certain comportement paternel mais juste envers eux et le fait de sentir le respect de certains me rendait fier et important, pour le futur de l'équipe. Et le futur tout court. Un renouveau, que je construisait. L'espoir. Maigre mais présent.
Je retrouvais également un peu de ce rôle de leader que je tenais jadis auprès de l'équipe Blackbird. Cette pensée me fit malheureusement à nouveau souffrir, me faisant remonter quelques souvenir à la surface. Je ne fuis pas ces pensées, les laissai envahir ma conscience et y réfléchis quelques instants. Les éviter aurait été une erreur: je me refusais à les ignorer et à les faire disparaître. Je devais les ressentir et -ou pour- les surmonter. Hornet m'aurait dit la même chose... avec son fin esprit et ses identités multiples, qui de mieux pour me guider vers le bon chemin? Son bon chemin?
J'arrivai au rez-de-chaussée et pris l'escalier en direction du sous-sol. Un scanner rétinien m'y attendait. Il scanna mon oeil gris, et laissa la porte s'ouvrir. Naked m'attendait déjà de l'autre côté, dans le couloir immaculé et aux puissants néons.
-Ryan. On y va?
Je souris, fis mine de rien, et le suivis à travers les dédales de couloir.
-La salle de contrôle se trouve encore quelques étages en-dessous, dit-il. On a néanmoins tout prévu, des ascenceurs aux escaliers de secours.
Il sourit.
-Je sais que tu aimes moyennement les ascenceurs. Les escaliers de secours mènent jusqu'à l'extérieur, planqués dans une forêt sous plusieurs mètres de terre. On a tout prévu pour qu'on puisse en sortir dans le besoin, mais jamais y rentrer.
Il continua à marcher, s'arrêta à une porte. La serrure était rétinienne à nouveau, ainsi que digitale et vocale. Nous entrâmes dans un couloir plus sombre. Mes yeux s'y habituèrent rapidement et y décelèrent un large escalier d'où me provint le son d'une certaine effervescence. Nous descendîmes.
-Voilà le centre de commande spécialement créé, dit-il alors que les mes yeux commencent à l'observer à travers une petite baie vitrée. À l'abri des ondes électromagnétiques, avec tout l'appui de pointe nécessaire.
En-dessous de nous: un large écran de contrôle au mur, ainsi que d'autres plus petits, tout autour. Tous pour le moment éteints. Une salle de contrôle classique, avec une demi-douzaine de bureau à équipement complet lui faisant face. Sur les bords, dans une autre pièce derrière une vitre, je remarquai une série complète de serveurs entourés de matérial de refroidissements. Sur les bords, entourant la salle principale, deux étages étaient remplis de pièces, toutes semblant remplies d'équipement informatiques.
Naked descendit au premier étage, mit son pouce sur un autre scanner et entra dans la salle principale. Je ris. À ma droite se trouvait une pièce remplie de canapés de cuir rouges et noirs et... d'une série entière de machines à café.
-Quasiment sur ordre de Nick, dit Naked en souriant. Avec un ordinateur contenant des discographies complètes des Beatles, Rolling Stones, Eminem et autres Michael Jackson. De l'autre côté, également à l'étage 0, se trouve une petite cafétéria. L'étage du dessus étant évidemment l'étage 1.
Je souris m'émerveillement... Tout cela sous mon contrôle.
-Combien d'hommes? demandai-je.
-Vingt-huit. Dont deux unités de quatre hommes, comme je t'ai déjà dit. La première unité sera composée de tes hommes.
-Tu veux que je prenne part aux combats?
-Ou pas. Tu peux également demander le recrutement d'un autre leader.
J'y réfléchis rapidement. Et puis quoi encore?
-Je préfère rester avec mes hommes.
-Bien. Comme tu dois le savoir, Craig dirigera la deuxième unité. Je l'ai laissé choisir ses hommes, mais tu as entière permission de les changer si besoin est.
-Je vais faire confiance à mon vieil ami...
Il hocha la tête. Puis mis son pouce sur le scanner et entra... dans la salle de repos. Et s'approcha d'une des machines.
-Espresso? demanda-t-il.
-Non, normal, dis-je en m'asseyant sur un moelleux canapé. Avec un sucre. Nick devrait arriver?
-Bientôt, j'imagine, dit Naked en enclenchant la machine. Bref. Ces huit hommes seront tes agents sur le terrain, scindés en deux équipes. Mais la guerre est finie, tu le sais bien, et envoyer une foule de soldats équipés jusqu'aux dents, même avec un équipement de pointe, risque de ne pas être discret dans un monde en pleine reconstruction qui en a marre de se taper une gueule de bois pareille après un désastre pareil.
Il s'assied face à moi.
-Le monde a changé, dit-il.
-Je sais.
-Pas seulement par rapport à la guerre, pas seulement militaire. Autant la Deuxième Guerre mondiale a été une horreur pour les générations passées, autant cette dernière a été technologiquement un boulversement qui continue à effrayer le monde.
-Les nanotechnologies?
Naked hocha la tête, se releva et mit en marche le deuxième café.
-Juste. Les technologies sont en mouvement pendant les guerres, et celle-ci n'a pas fini de faire parler d'elle.
-La guerre? Ou la nanotechnologie?
-Les deux, dit-il en posant un café sur une petite table en verre. Plus personne ne veut de cet holocauste nucléaire qu'on a tous vécu. J'ai l'impression que le monde entier va rester en état de choc longtemps.
-... Ce qui est une opportunité de plus pour U-155 et les Patriotes.
-Juste. Les gens ont la nausée à la vue du moindre fusil. Ils s'amusent, désormais. Simplement parfois, mais ne désirent plus entendre parler de sacrifice ou même de défense. Et tous les pays ont des liens de plus en plus renforcés, partout.
-Saladin voulait affaiblir les Patriotes, il n'a tout juste réussi qu'à affaiblir le monde et en faire une proie facile, dis-je.
-Exact. Avec l'évolution des nanotechnologies, la guerre se fait maintenant à coups de grenades... à IEM. Nous sommes dans une nouvelle Guerre Froide, Ryan. Mais là où auparavant on trahissait son voisin de palier en le dénonçant au flic le plus proche, il suffit juste maintenant de trouver un moyen de lui envoyer des robots dans son organisme. Et ce n'est pas toujours difficile... Les injections sont dépassées. Il suffit d'en faire tomber dans le Coke du type au McDo' du coin et le tour est joué. Pire encore, des rapports que j'ai reçus récemment rendent compte de nouvelles recherches pouvant les faire entrer en essaims par voies repiratoires. Il est possible que d'ici à quelques années, nous serons forcés de faire porter à tous nos agents des impulseurs à IEM au niveau de la mâchoire ou alors les scanner régulièrement.
Je restai pensif en observant mon café. Ce n'était évidemment pas la seule menace possible mais c'était bien la plus vicieuse. Saladin avait voulu éradiquer une menace par la force, en plus d'affaiblir leurs victimes en les envoyant dans un monde illusoirement désormais sans guerre, il n'avait réussi qu'à faire s'accélérer l'évolution d'une technologie que nous aurions pu surveiller si nous n'étions pas alors sur le champ de bataille.
-C'est pour cela que ton unité va aussi mettre un accent prononcé sur cette menace, dit Naked en posant son café et s'asseyant face à moi, dans le canapé rouge. Sur les vingt membres restants, huit sont des experts en technologies avancées, dont cinq en nanotechnologies. Les douze types restants se répartissent en experts en communication, médecine d'urgence et spécialisée, informatique, armement lourd, léger, de tout type, et encore plus. Tu connais la musique.
Je hochai la tête.
-Wiles t'aidera à superviser les opérations pendant les deux mois qui suivront, histoire que la transition se fasse en bon uniforme, dit-il. Je ne doute pas tes capacités, c'est juste pour qu'on soit sur la même longueur d'onde.
Je bus mon café. Et me stoppai net. Que voulait dire cette phrase? Je reposai le café.
-Je suis là aussi en cas de besoin, dit-il.
Que pensait-il? Que j'étais incapable? Pourquoi m'avait-il donné un poste à responsabilité importante si je devais être en surveillance constante ou alors gérer ses affaires? Je connaissais la situation, je connaissais les Patriotes et U-155, je connaissais les objectifs de l'organisation. Naked semblait sceptique, et je le lui rendait bien.
OMG, la musique de thème de MGS2 dans Phone Game... c'est Gregson Williams qui a fait la bande son ?
Et merci pour la critique Thunder, j'ai rien à y répondre, si ce n'est que je vais écrire une version longue du texte parce que je pense que c'est une bonne idée aussi...
Je lis le tien après le film.
Cool le retour de Thunder ! (Avec un pavay XD)
Pour répondre à tes questions, la MIA est la Miami International Airport, l'aéroport le plus proche d'où se trouvait les persos.
Quand au cliff, ben je vois pas ce que j'ai mal expliqué... Un camion défonce de l'intérieur le hangar et fuit, à l'intérieur, on trouve le fameux clone, blessé, et visiblement, ce n'est pas le clone, mais le vrai Ripple.
Le cliff explique tout simplement que la personne qu'on suit depuis le début de la saga "Add-ons", la personne qui a été libéré d'Evas d'un labo grâce à Kenneth, n'a jamais été le vrai Ripple, mais un clone.
HAAAAAAAAAAAAAAAAAAA j'ai cru qu'on avait buté le clone avant lui. Mais c'est ééééénorme alors!
Bon c'est comme dans "A l'aube du 6e jour" je te dirais, mais bon, c'est pas une référence absolue non plus (même si c'est un film sympa^^).
Sinon Phone Booth (Phone Game en VFrangliche) c'est bien HGW qui a fait la musique... par contre... un thème de MGS2? Oo quand ça? J'ai du le voir trois fois...
Mais en fait je suis un boulet de première... c'était écrit noir sur blanc (bleu selon jv.com ou mon doc word en fait)... I do suck...
Bref.
Ma Chronique avance, en passant. Pis j'ai des idées de fou pour la troisième...^^
Bigleux va ! BOn au moins ce cliff là tu l'as apprécié ! Et en effet les films du genre "à l'aube du 6e jour" mon beaucoup inspiré. Et malgré cette étiquette de sous-film qu'il a, je trouve que c'est un excellent film de science fiction perso (pour une fois que Shwartzy est pas mister action... ou mister marrant).
Pour Phone Booth, je pense que le thème ressemblait y juste, dans tout les films de HGW on a l'impression d'entendre la musique de MGS.^^... Et tant mieux.^^ Thunder je lirais ton texte demain j'ai passé toute la soirée à joué à WOW (niveau 73 ! )
Sinon Kenneth comme je t'avais dit sur MSN, refait une version longue de ton texte avec plaisir si tu veux !
Bref les Enfants, j'ai pas eu mon Bac
Mais parce que je n'ai pas voulu l'avoir ... J'ai envoyé chier la prof d'eco
Carrément? xD Je comprends perso, j'ai jamais supporté l'économie... J'en ai fait une année dans ma vie ça m'a suffit. Bouark.
Sinon je me suis acheté Far Cry 2.
J'ai eu l'occasion d'y jouer un moment sur ma télé principale... HD.
Bon vu que je me suis fait engueuler de jouer dessus sans laisser la place aux autres, j'y joue désormais sur une petite télé normale... ça le fait moins mais c'est encore
Les graphismes, les couleurs, les ombres des arbres dans la jungle, les virées en bateau sur les rivières, les embuscades ennemies, les zèbres courant autour de ta jeep dans les hautes herbes, le ciel étoilé, retourner des bateaux au RPG, le feu, les diamants...
Ca faisait un bail que j'avais autant aimé un jour pour son ambiance. A vous dégoter à tout prix si vous avez la chance de pouvoir jouer sur une télé HD... Bref.
Sinon Ripple, j'ai mis ce texte pour faire patienter un peu, c'est la première partie. Si tu veux tout lire d'un coup attends d'ici à demain je pense j'aurai posté la suite.
Ok cool
Far Cry 2 en effet le jeu à l'air super pour l'ambiance... mais c'est tout. C'est pour ça je l'ai jamais acheté.^^
Sinon pour le texte d'intro je cherche à faire un truc qui introduit vraiment l'ensemble des éléments de MTS/MGHS. Je te propose de t'envoyer un 1er jet quand ce sera fait, et toi, qui connait encore mieux l'histoire d'autrefois, tu pourras dire ce qui va ou pas, et ce que tu aimerais voir aussi bien sur.