/Octobre 2011 : Organisation 2/
Je m’étais endormi paisiblement, Claire dans mes bras, le corps calme et empli d’une délicieuse chaleur. Je vis dans mes rêves, furtivement, le regard de la chose de ce matin. Pourtant, dans mes rêves je n’avais pas peur, mais j’étais plutôt attiré par cette figure au sourire hautain, fendant sa face en deux comme un canyon dans un désert de sable blanc.
Je rouvris les yeux, lentement. J’entendais les notes claires de la chaîne hi-fi, reconnaissant à peine Supertramp, affalé sur le canapé, toujours. Claire sur moi. Le souffle régulier, ses yeux entrouverts.
Ironiquement, le morceau joué était Don’t Leave Me Now. Etant un peu embarrassé, je sentais mes joues s’empourprer petit à petit, mes yeux fixés dans les siens. Ces yeux.. Des pierres précieuses, brillantes et scintillantes.
Je sentais vraiment mon visage brûler, sous mes pansements. Je transpirais un peu. Puis mes yeux se détachèrent des siens lorsque j’aperçus qu’elle pleurait. Je tombais alors sur la pendule. 19h54. La nuit était tombé, j’avais dormi tout l’après-midi.
Partout autour, mes compagnons se préparaient à une nuit de terreur. Je remarquais de nouveaux visages, qui m’adressaient un signe de tête, pour la plupart. La tension était palpable. Matt rentra dans la pièce, un nouvel accoutrement, chemise blanche et t-shirt blanc dessous, jean noir, et ses cheveux eux-aussi débarrassés du sang qui incrustait ses mèches tombantes. Ses joues arboraient deux-trois coupures à peine cicatrisées. D’un regard, il m’invita à le rejoindre. A sa ceinture, je vis l’éclat du métal qui m’aveugla un court instant. Claire se releva et me regarda, sans mot dire. Thomas me regardait, les yeux vides. Je me levais, et, passant à son niveau, n’eus que la force de lui dire, sans pouvoir le regarder :
« Désolé pour Laure. »
Pour réponse, je n’eus que son poing, qu’il vint poser, lentement, contre mon épaule valide, les siennes tremblantes, et les yeux masqués par ses cheveux, l’échine inclinée vers le sol.
J’eus un dernier regard pour Claire, des larmes coulant le long de ses joues, transformant ses yeux d’émeraudes en cristaux translucides. La perte de Laure l’avait réduit au silence, elle qui était, il y a peu encore, une de celles que l’on n’arrête pas lors d’une conversation.
Je rejoignis Matt, à l’écart, qui s’était assis dans un fauteuil, devant une petite table. Ses jambes croisées, il était absorbé par sa besogne. Je claudiquais toujours à cause de ma blessure, mais la douleur n’était plus ce qu’elle était. Je pris le siège qui se tenait à ses côtés. Sans me regarder, il me dit, en pointant l’écran du portable :
« J’ai arrêté de chercher sur ces choses. Pendant que tu dormais, on est allés récupérer quelques survivants, dans les alentours. C’est les seuls que j’ai pu localiser grâce à Internet. On est passés dans le poste de police le plus proche, on a pu récupérer quelques revolvers, en cas d’extrême urgence », dit-il en me montrant furtivement son SIG-Sauer.
« On n’a trouvé que ce modèle, si tu tiens à savoir. Modèle utilisé par l’ex-glorieuse police française. Avant d’être dévorée vivante, bien sûr.
_ Génial, comme ça, si ces trucs ne réussissent pas à nous avoir, on pourra toujours s’entretuer, super comme idée, lançais-je, sans avouer que j’avais eu la même, quelques heures avant.
_ Je ne relèverai même pas. Si je te dis ça, c’est pour une bonne raison, ou mauvaise nouvelle, si tu préfères. Lue sur le Web, dont tu peux la prendre avec des pincettes, si tu préfères.
_ A ce niveau, je ne pense pas qu’il pourrait se passer quelque chose de pire, même si je suis sûr que tu vas trouver quelque chose dans le genre, ajoutais-je, en voyant le rictus sarcastique de mon ami.
_ Je pense bien avoir trouvé. Tu sais, je t’avais dit que le gouvernement était sensé envoyer l’armée ici ?
_ C’est précisément ce qu’on attend, avouais-je.
_ Uh uh uh. Je ne devrais pas en rire, mais ça doit être les nerfs qui lâchent devant cette histoire ridicule. L’armée ne viendra jamais. En fait, la France saine est enclavée dans Paris, tout autour des Champs Elysées et de l’Elysée. L’armée garantie cette zone tant bien que mal, twitté par un gars qui a la chance d’être dans cette zone de défense. Ils tirent à vue sur tout ce qui essaie d’approcher. On est foutu, quoi. Et comme d’habitude, tu es le seul au courant. J’ai pas eu le courage de le dire aux autres. Des idées ? », me lança-t-il, d’un air franchement désespéré.
[Update : 19]
/Octobre 2011 : Chair, sang et rock n’roll/
Je restais bouche-bée. Si les évènements de la matinée avaient été marquants, ces quelques mots suffisaient à briser le peu d’espoir qui me restait. Je posais machinalement une main sur ma plaie à la cuisse, de rage, comprimant toujours plus fort la blessure jusqu’à que la douleur ressentie fut assez forte pour me calmer. L’autre main, plaquée sur le front, passant dans mes cheveux, ressassant le peu d’informations à notre disposition afin de changer le destin peu enviable qui semblait s’offrir à nous.
« Encore heureux que tu n’aies touché mot à personne. Inutile de les faire paniquer de suite, dans le pire des cas, ils le sauront bien assez tôt.
_ Ouais… Je pense aussi. Oh, j’y pense. Tu te souviens que les rayons UV fonctionnent comme une barrière pour ces trucs ? Je pense qu’on devrait penser à s’équiper de lampes à UV. Pour deux raisons : Sans réel approvisionnement et préparation, on ne passera pas le mois, voire la semaine. Et c’est la seule chose qui est efficace à 100%, que je sache », lança t-il, discrètement, alors qu’Isabelle passait à côté de nous, me jetant un regard furtif pour le laisser traîner plus longuement sur Matt.
« Enfin, je te dis ça, c’est dans l’optique de passer des nuits tranquilles, si jamais on réussit à passer celle-ci, reprit-il, avant de reprendre son attitude habituelle et de lâcher le peu de sérieux que les circonstances lui avaient accordées. Enfin, le bon côté, dans tout ça, c’est que j’ai une touche. J’espère pouvoir tâter la marchandise avant de devoir payer l’addition, si tu vois la métaphore moisie », dit-il, sans quitter des yeux Isabelle (sa silhouette ou ses hanches, je ne saurais vraiment dire).
_ Mouais… J’espère que t’as pensé à chercher où on pouvait trouver tes merdes, sans vouloir te rappeler les conséquences de ton laxisme de ce matin, lâchais-je, sans me rendre compte des conséquences de mes paroles.
_ Mmh, lâcha Matt, le visage sombre. Bon, dit-il en reprenant son expression normale, je t’ai trouvé ça, dit-il en me tendant un pistolet semblable à celui qu’il portait. Je te préviens, au cas où tu t’y connaitrais, que celui-ci n’est pas un 9mn, mais un calibre 357. Donc pas quinze coups, mais douze. Désolé, on n’a trouvé qu’un 9mn, et je l’ai pris. Je préfère la finesse, si l’on puis dire. Et pour l’infirme que tu es, voici, reprit-il en me tendant cette fois-ci une canne noire. Si tu regardes bien, c’est une reproduction de la canne de House, chopée dans un magasin de goodies de séries, pas trop loin. C’est mon cadeau pour ta rapide convalescence, et pour que tu puisses te déplacer en toute autonomie :hap : .
_ Sympa, fis-je, avant de protester : Et tu te gardes le 9mn pour toi tout seul ? Avec ma canne, si je suis dans la merde, bien le 357, je vais être projeté par le recul, plaqué à terre, hors d’œuvres gratuit pour ces salauds, merci bien.
_ Apparemment, j’ai bien fait de te préciser « Au cas où tu t’y connaitrais ». Mmh…. Flemme de t’expliquer, en gros c’est pas un .357 Magnum, t’inquiète pas Ryo Saeba. C’est pas non plus le Cricket de Men In Black, c’est juste assez puissant pour que tu puisses te défendre correctement. Bref, c’est le dernier de nos soucis pour l’instant :sournois : .
_ J’espère juste ne pas avoir à m’en servir, remarque.
_ Je pense qu’il y a peu de chances que la poudre ne souille pas tes petites mimines. Sauf si tu te fais vampiriser avant, bien sûr, mais restons positifs, lâcha Matt, avant de se lever. Je vais rejoindre Isa, je ne tiens pas à mourir sans connaître le sens de la vie », acheva t-il, en me laissant seul sur mon fauteuil, le gros calibre dans mes mains, la canne appuyée contre ma jambe meurtrie.
Je sortis le chargeur de la bête, l’observais un petit moment puis le remit en place, le plaçant dans la large poche du jean peu confortable qui remplaçais mon ancien compagnon déchiré et tâché de sang. Je pris la canne, flammes au bout, puis avançait plus tranquillement à travers la pièce, afin de faire la connaissance des survivants trouvés dans l’après midi, alors que j’étais dans les vapes.
3 nouvelles têtes. 2 remplaçant les morts, et un de plus. Je pensais alors, furtivement, que cette planque allait devenir subitement trop petite pour nous au fil du temps, si temps devant nous nous avions. Respectivement Yann, Cécile et Christophe. Une présence féminine de plus dans le groupe, des tensions de plus dans tout les cas. Yann et Chris semblaient deux gars sans histoires, et semblaient peu enclins à discuter de leur passé, même s’ils finirent par avouer qu’ils avaient survécus à leurs familles respectives, ayant mal vécus leur passage dans l’outre vie. Cécile, quant à elle, avait été retrouvée terrée dans un magasin, ne devant son salut qu’à l’intervention de Thomas, ayant fait tomber les rayons de lumières sur la chose qui tentait d’en faire son repas. D’autres informations sur eux furent sujettes à discussions, mais je ne jugeais pas utile d’y faire attention, ma jambe recommençant à me ronger. Les heures passèrent, d’abord dans l’insouciance la plus totale, puis petit à petit dans la peur environnante, pour finir dans une terreur profonde. La pendule numérique affichait presque minuit en chiffres rouge électrique, ou plutôt rouge sang de mon point de vue. Derrière les stores et les fenêtres nous parvenaient des bruits inquiétants. Matt, la sueur coulant le long de son visage, regardait l’écran lumineux du portable, impuissant, cherchant la trace d’autres survivants dans les alentours, approfondissant toujours devant l’échec systématique qu’il rencontrait. Les bruits cessèrent vers l’aube, la nuit avait été calme pour nous.
Matt me montra un article de blog inquiétant au sujet de cas semblable au « vampire » vu la veille.
Nous avions des cernes sous les yeux, à cause du manque de sommeil et du stress. J’eus du mal à lire, puis lorsque je compris, je restais les yeux sur les lignes, les sourcils froncés, horrifié et dubitatif quand à l’association improbable entre les mots « zombie » et « intelligent », « humanoïde ».
Certaines de ces choses devenaient de plus en plus puissantes en se repaissant du sang drainé sur leurs victimes, comme de véritables vampires. Matt me montra des enregistrements de mauvaises qualités, des vidéos amateurs, des bandes vidéos de supermarchés, qui attestaient tous de cette vérité : tels de vrais vampires, certaines de ces choses buvaient du sang et raisonnaient comme des hommes, du moins réussissaient à balbutier quelques mots (une des vidéos, provenant du Royaume-Uni, enregistrement d’une supérette, s’achevait par un beuglement horrifiant d’une de ces créatures, de noir vêtue, prononçant distinctement le mot « Blood ». A vous faire froid dans le dos.
J’en avais cependant seulement mal à la jambe. Je repartis me coucher auprès de Claire, laissant Matt ruminer devant son écran, Isa adossée à lui.
[Update : 20]
/Octobre- Novembre 2011 : Chair, sang et rock n’roll 2/
Je claudiquais jusqu’au sofa qui nous accueillait depuis quelques jours déjà, Claire et moi. J’évitais du mieux que je pouvais les corps épris de sommeil qui éparpillait le sol, champ de bataille de dormeurs subissant un bombardement de ronflements répétés. Venant pour la plupart de Benjamin. Un coup de canne made in House bien placé arrêta nette la symphonie.
« Oups, désolé, fis-je, chuchotant pour ne pas réveiller les autres.
_ Gnnnnas grave », grommela ma victime.
Le bruit ainsi éradiqué, je me glissais paisiblement sous la couverture fraichement ramenée et chèrement payée. Ma jambe cessa de me tirailler pour la nuit. Je sentais un doux parfum de fruits émaner de la peau de Claire. Mon sommeil fut court mais doux.
Puis la semaine passa. Les jours se rassemblaient plus ou moins, nos sorties, pauvres en rencontres de tout genre. Plus un être humain en 7 jours. Mais plus une seule de ces choses non plus.
Novembre pointait le bout de son auguste nez, le climat déjà frais se radicalisant encore un peu plus. Les feuilles maintenant pour la plupart tombées des arbres jonchaient un sol orange, terni par le givre. La nuit tombait, une fois de plus, nous fermions les volets, les cadenas et étayant nos défenses de fortune, dans l’espoir qu’une fois encore, la nuit serait calme. Durant cette semaine, des choses avaient changées : Matt filait le parfait amour avec Isabelle, ne faisant plus grand-chose d’autre que de batifoler avec elle. Thomas commençait à me parler avec trop de régularité à mon goût de Cécile. Pour eux, c’est comme si la semaine dernière était loin, très loin… Comme ces prétendues choses, d’après eux certainement parties loin. Seuls Yann et Chris, choqués profondément par la perte de leur famille, ce que je comprenais parfaitement, ainsi que Ben et Jade venaient me voir moi et Claire, laissant les tourtereaux à leur occupation. Durant cette semaine, si les expéditions, comme nous appelions nos sorties, ne donnaient rien, les portables sonnaient de plus en plus. Chacun avait des proches qui s’inquiétaient. Puis, peu à peu, les proches se taisaient. L’espoir se tut peu à peu. Les larmes tombèrent sur la plupart des visages, même Matt fondit en larmes alors que sa mère ne répondait plus, depuis plusieurs jours déjà. Les yeux de Claire se ternissent de plus en plus au fil des jours. Et moi, je culpabilisais de n’avoir aucun proche à déplorer une perte récente, qui n’avait pas commencée à cicatriser, tandis que le souvenir de mes parents se faisait de plus en plus flou, comme les yeux de Claire, embués par son affliction.
Mes yeux parcouraient peu à peu les visages épris de peine. Une discussion sur la possibilité que tous s’en fussent sortis s’entamait, sans grande conviction de la part de tout le monde, même s’il le voulait vraiment. Mais un grand fracas vint l’interrompre. La porte principale de l’immeuble avait produit un bruit de verre brisé et de bois mêlé. Alors que nous étions figés, nous entendions peu à peu des bruits de courses dans l’escalier qui menait à notre étage.
« C-C’est quoi ce bor…, commença Matt
_ Qu’est-ce que c’est ? », Coupa Cécile, la terreur dans la voix.
Pareilles interrogations fusèrent, tous se ruant vers les armes que nous avions tant bien que mal rassemblées durant une semaine d’exploration des alentours sûrs de la ville. A peine posais-je la main sur ma canne et mon Sig-Sauer .357 que notre porte d’entrée vola en éclats à son tour :
De l’encadrement de la porte se fit entendre une voix glaciale, terrifiante. Une voix, plutôt un murmure incompréhensible, qui me givra littéralement les veines, des flocons pour globules rouges parcourant celles-ci, et une longue et lente sueur froide parcourant mon échine.
Des formes sombres se ruèrent sur nous depuis l’entrée, laissant une silhouette plus imposante devant celle-ci.
Et les coups de feu fusèrent.
[Update : 21]
/Novembre 2011 : When the man comes around/
Alors qu'une ombre fusait sur moi, et que je pointais mon arme sur elle, le coup parti. Et moi aussi, projeté par la puissance de feu et son recul, incapable encore de soutenir mon équilibre avec cette jambe défaillante. Par chance, dans ma chute, je retombais sur le sofa, et donc sur les coussins moelleux, dont la chaleur était due à la présence de Claire sur ceux-ci, quelques instants auparavant. Elle se tenait à présent debout, son regard trouble désormais changé en un coup d'œil craintif, le pistolet à son poing peu assuré.
Je relevais prestement la tête pour apercevoir nos assaillants : tous décomposés, décharnés, aux habits déchirés et ensanglantés. 5 en tout à l'intérieur, mais dans l'encadrement de la porte, une sixième silhouette se dressait. L'un d'eux titubait, pour finalement s'écrouler. Dans ma chute, je n'avais pas vu si j'avais touché 'mon' adversaire, je pouvais, maigre récompense, maintenant le certifier.
Alors que je me relevais, tant bien que mal, mes compagnons, tous plus terrifiés les uns que les autres face à ces choses, ne bougeaient pas d'un pouce, pétrifiés par l'effroi.
Je remarquais alors que, de leur côté, ces choses ne bougeaient pas non plus.
Cette remarque faite, je jetai un coup d'œil furtif à la porte, pour réaliser que la sixième ombre s'était volatilisée, coup d'œil qui m'empêcha de voir l'un de ces 'zombies' se jeter sur moi.
J'étais plaqué au sol par ce corps sans vie qui puait... qui puait la mort, à vrai dire. J'essayais de lutter contre une force qui n'était pas humaine, entendant mes compagnons tirer à leur tour sur les choses restantes, des cris et des hurlements bestiaux emplissant les couloirs glacés par l'hiver de l'immeuble qui était quelques instants auparavant, notre foyer, que nous pensions sécurisé.
Alors que la chose me colla la tête contre le sol, m'inclinant le cou de façon à le montrer sans défense, elle approcha sa mâchoire déboitée de celui-ci, lentement, me faisant prendre conscience de ma mort imminente, lorsque soudain, un coup de pied dégagea la chose de sa proie, et un coup de feu de la priver de repas définitivement.
Je jetais un regard hagard et apeuré à Claire, qui, bien que terrifiée elle-aussi, me regarda, essuyant rapidement une larme naissante sur sa joue droite.
" C'est fini", lança-t-elle.
J'aurais aimé la croire.
[Update : 22]
/Novembre 2011 : When the man comes around II/
L'aube pointait le bout de son nez. L'attaque de la nuit dernière avait été très courte. N'ayant rien vu de celle-ci, j'en déduisais que le lever du soleil, proche, nous avait sauvés la vie.
On jeta prestement la carcasse (c'était le seul mot qui correspondait à ce qui restait de lui) de Christophe. Ayant vu tellement de gens mourir ces derniers jours, j'étais presque content de ne pas l'avoir connu plus. A l'inverse, Yann, qui semblait avoir perdu toute sa famille, venait de perdre sa seule attache à son ancienne vie. Je n'osais aller le voir, laissant Julie s'en occuper.
Alors que je regardais les débris de verre de la porte d'entrée de l'immeuble où nous étions, et que le cadavre commençait à se muer en tas de cendres, lentement, dans un grésillement, Théo vint me voir.
" Clément. Il faut qu'on bouge.
_ Je sais bien, je sais bien, mais pour aller où ? Tu sais, ça peut très bien être pire ailleurs.
_ Cet endroit n'est plus sûr, en tout cas. Faut qu'on tente d'atteindre Paris.
_ Paris ? Tu déconnes ? Déjà qu'on arrive pas à se défendre sans perdre quelqu'un en pleine ville, qu'est-ce que ça va être si on part ? En plus, tu comptes faire quoi, prendre le train ? Parce que question voiture, c'est peanut, là.
_ Question voiture, ça peut s'arranger. Je ne pense pas que quelqu'un va aller se plaindre si sa voiture est "empruntée", non ?
_ Attends, sérieusement ? Tu sais combien on est ? Faudrait carrément un bus ! Et Paris, c'est grand tu sais ! Et y'a du peuple... En temps normal. Tu vois ?
_ Ouais, enfin, à attendre la mort ici ou bien tenter notre chance là-bas, mon choix est vite fait.
_Mmh, le mien aussi, mais je ne suis pas sûr qu'on ait le même... "
Réfléchissant à cette discussion, je décidais d'en parler à Matt, qui acquiesça de suite :
"Tu sais, ça me semble quand même une bonne idée, me dit-il.
_ Ouais, mais...
_ L'appart' n'est plus sûr, voilà ce qui importe. Il faut décider maintenant, avec un peu de chance, on pourra y arriver dans l'après-midi, si on se débrouille bien. A tergiverser, on va tout perdre, tu me suis ?
_ Ouais, t'as raison... On en parle aux autres, quand même ", ajoutais-je.
Après concertation, la décision fut prise. Ben et Jade restaient, peu convaincus, préférant se réfugier chez Ben, ayant plus confiance en leur plan qu'en le notre.
Yann, l'air sombre, partit avec Théo et Thomas pour dégoger un moyen de transport. Peu confiant, j'entreprenais avec le reste de la troupe de séparer les affaires, en confiant certaines à Benjamin et à Jade, afin de les aider : principalement des victuailles, et des armes.
Faisant la part entre l'utile et l'inutile, Matt, Claire et Isabelle me posèrent un dilemme : Prendre la radio, utile ou non ?
" C'est encombrant, argumenta Matt. Et ça peut nous faire repérer aussi. Merde quoi, c'est pas une colonie de vacances, désolé de le rappeler !
_ Et si des infos pouvaient nous aider ? Et si on les rataient, et que, sans elles, on ne pouvait survivre, hein ? glissa Isabelle.
_ Au pire, on prendra des écouteurs. On ne peut se priver de cette source d'information potentielle, lança Claire. Et puis, je l'avoue, je ne m'imagine pas ne plus écouter de musique jusqu'à ma mort.
_ Je préviens, je ne m'en occupe pas, lâcha Matt. Démerdez-vous, c'est votre choix.
_ Ok, ça me semble bien, ignorant Matt. On la prend."
A peine ma phrase achevée, qu'un mini-van, prenant le contre-sens, s'avançait vers nous. Les parois étaient sales, et tâchées de sang, mais il était spacieux et en bon état.
"Je ne demanderais pas où vous l'avez pris, ni comment. Pas mal, quand même, ajoutais-je.
_ Rassure-toi, on a les clés. Je te laisse imaginer où on les a trouvées, claqua sobrement Théo. Bon, on embarque le strict nécessaire, et on fiche le camp. Ben et Jade sont déjà partis ?
_ Déjà trié, tout est là, dis-je. Ils sont déjà en route pour leur planque. J'espère que tout se passera bien pour eux.
_ A mon avis, c'était la dernière fois que tout se passait bien pour eux. Enfin bon, c'est leur choix, susurra Matt. On n'y a pas vraiment de bons ou de mauvais choix, hein, Clém ? Allez, embarque moi cette radio, sinon, qui sait, que ferions-nous sans ? "
Le coffre rempli et fermé, à l'instar des lèvres de Matt, nous étions prêts. Théo au volant, Yann à la place passager, et le reste à l'arrière, serrés entre les affaires (quelle idée de prendre les matelas, enfin, Claire, Julie et Isabelle n'avaient pas voulu en démordre) et nous-mêmes.
Ma jambe me faisait toujours mal. Dans la boîte à pharmacie que nous avions dégoté, je trouvais avec soulagement deux boîtes de Doliprane, et en pris un cachet avec un gorgée d'eau, qui me paru la meilleure que j'ai jamais bu.
Les tremblements du véhicule rythmaient notre avancée. La douleur se calma. Et la fatigue m'emporta, me laissant tomber sur Claire.
[Update : 23]
/Novembre 2011 : En route /
Je me réveillais, toujours sur les jambes de Claire. Nous étions affalés sur un matelas, et sur le coup, j'étais plutôt content de l'idée des filles.
Les yeux dans le vide, elle jouait avec mes cheveux, ses doigts passant dans la jongle de ceux-ci, éclairés par la lumière arrivant du pare-brise du van.
Mais une douleur m'arracha à la contemplation. Ma jambe me lançait horriblement, et les Dolipranes n'avaient pas vraiment d'effet sur elle. Regardant dans la "pharmacie" aux pieds de Claire, je fouillais entre nombre de médicaments dont le nom ou même l'existence m'échappait. Une boîte attira mon attention.
"Antalgique... Flanid. Ok, ça me semble bien, voyons voir... " , marmonnais-je.
Malheureusement, la 'notice' manquait. N'étant pas titulaire d'un doctorat en pharmacie, j'étais dubitatif quant à l'absorption d'un de ces cachets, mais ma jambe me fit ravaler ma prudence et celui-ci par la même occasion.
Environ une dizaine de minutes après, la douleur s'effaça. Je me sentais mieux, flottant sur un petit nuage. Claire me fixait de ses beaux yeux verts.
Et Théo coupa court à notre court, mais intense, flirt :
" J'ai une bonne et une... non, j'ai deux bonnes et une mauvaise nouvelle. Herm, comment dire... 1. On est bientôt arrivés.
_Cooool, mais le reste ?, répondit Thomas.
_ Mmh, tu vois, une voiture, ça marche à l'essence. Ou au diesel, enfin bon, celle-là, c'en est. De l'essence. Et.. euh..., continua Matt, tentant d'expliquer la situation.
_ Bref, en gros, on est à court d'essence, coupa Théo.
_ Tu déconnes ? répliquais-je ?
_ Oui ! Non, crétin, on a vraiment plus d'essence.
_ "Touché", glissa Matt avec un accent qui se voulait anglais.
_ P'tain, suuuper. Ayant une mémoire hors du commun, je crois me souvenir que tu parlais de "deux" bonnes nouvelles ?
_ Hé, t'inquiètes, c'est d'la bonne cousin, lança Matt.
_ Vrai. D'après les panneaux, y'aurait une station service à quelques bornes... Moins de quatre. Je pense que ça devrait le faire, expliqua Théo.
_ Mmh mmh... C'est sûr, une station-service, une après-midi glacial, un mini-van blindé de monde, plus d'essence... C'est Walking Dead quoi, claqua Thomas. Moi, ça me va.
_ Mouais, pas réellement le choix... Bon, on réveille les autres pour en parler quand même ? demandais-je.
_ Tu viens de le dire, on a pas le choix, dit Claire.
_ Tu peux réveiller Isa et Julie si tu veux, fit Thomas.
_ Et Cécile ? soufflais-je.
_ Non.
_ Génial. Maintenant, faut laisser dormir la princesse, sinon, le dragon montre les crocs, glissa Claire.
_ Hé, elle a passé une nuit difficile !
_ Mon gars, la nuit a été dure pour tout le monde. Tout le monde. T'as qu'à demander à Chris ce qu'il en pense de cette nuit ", répliquais-je, démarrant au quart de tour, sans vraiment de raisons valables.
C'est dans cette bonne ambiance que nous poursuivions notre route jusqu'à la station-service qui devait être notre ticket de bus pour Paris.
Je m'approchais de Matt et de Théo, soufflant à leurs oreilles pour ne pas réveiller Yann, côté portière et ronflant un peu bruyamment.
" Rien de vu sur la route pour l'instant ?
_ Rien. Désert. A croire que c'était juste un cauchemar, fit Matt.
_ Mouih, enfin, les quelques éclaboussures et trainées de sang sur la route te ramèneront-elles à la triste vérité ? " lança Théo, le verbe acerbe et la langue acérée.
Plus cette folie allait, plus ces deux-là me semblait sortis du même moule : sarcasme, pince-sans-rire... L'enfer. Mais un paradis à côté de ce qui devait se dérouler dehors.
[Update : 24]
/Novembre 2011 : Total, vous ne viendrez plus chez nous par hasard /
"On y est, lança Théo.
_ Et là, on est vraiment à sec, d'ailleurs ", ajouta Matt.
J'intimai à Claire, Julie et Isabelle de rester dans le van. Je laissais le soin à Yann et à Thomas de les protéger, même si j'avais l'espoir que tout se passerait bien.
Alors que je sortais du van, je scrutais avec soulagement le parking désert de la station-service : au moins, pas trop d'inquiétude à avoir, pour l'instant. Je mettais mon fidèle blouson, afin de ne pas souffrir la morsure du froid hivernal qui régnait au-dehors de notre douillet véhicule.
Le ciel était bleu, de rares nuages flottant dans l'azur. Je pris ma canne, puis, après quelques pas en direction de la pompe, je m'aperçus que celle-ci ne m'était plus d'aucune utilité : la douleur avait soudain cessée.
La remettant dans le coffre, je m'avançais vers Matt :
"T'as déjà fais un plein ?
_ Euh... Non, pas vraiment.
_ Bien. Faut un début à tout, lui dis-je en lui pointant le réservoir.
_ Génial... Ok chef.
_ Clément... Faudrait penser à prendre un peu de nourriture, au cas où. Je te rappelle qu'on en a pas des masses, m'interpella Théo.
_ On sera à Paris dans moins d'une heure, si tout va bien. Dans deux-trois heures, on aura trouvé ton refuge. Pourquoi tu t'inquiètes ?
_ On ne sait jamais. On ne sait jamais.
_ Mouih. Mouih, fis-je.
_ Ta jambe, elle va mieux ? m'interrogea Matt.
_ Pas mal, j'ai trouvé un cachet sympa, je pourrais même courir, tiens.
_ Super. Viens avec moi, on va explorer la boutique, prendre de l'eau... Doit y avoir des pansements aussi, ou d'autres conneries, souffla Théo, avant de se diriger vers la porte du bâtiment.
_ Attends-moi, quand même "
Nous laissâmes Matt vers le plein, et pénétrèrent dans le magasin, plongé dans l'obscurité. Nos yeux ne tardèrent pas à s'adapter à ce noir quasi total, et nos oreilles bourdonnaient tant ce silence était profond (et inquiétant, je dois dire, pour ma part).
J'allais prononcer un mot, lorsque Théo me posa sa main sur les lèvres, comme signe de me taire.
Il s'avança prudemment à travers les rayons, son arme pointée en direction de la caisse. Il rentra dans le box des employés, derrière celle-ci, plus, farfouillant, trouva l'interrupteur. Les néons mirent du temps à s'allumer pour produire une lumière constante, et la radio, qui s'était mise automatiquement en marche, ne laissait entendre qu'un grésillement désagréable.
Les rayons étaient déserts. Pas de ces choses ici, apparemment. Je laissai échapper un soupir de soulagement, pour me tourner vers Théo, le visage blême. Du doigt, il me pointa la direction des toilettes, d'où perlait des traces d'une lutte sanglante : du dessus des portes filtrait un filet de sang encore frais.
Théo, sortant du box, me tapa sur l'épaule :
" D'après l'ordinateur central, Matt a fait ce que j'appellerais un plein. On prend des bouteilles et on se tire !"
Sur ce, il prit trois bouteilles d'eau, et fourra des barres chocolatées et des pansements dans ses poches. Quant à moi, je pris quelques cartouches de cigarettes, quelques briquets, et une bouteille à mon tour.
Alors que je remplissais mes poches, la porte battante des toilettes laissa émettre un *flop*, bruit caractéristique du caoutchouc qui se frotte contre lui même.
Je me retournais prestement pour voir non loin, face à moi, un employé (ex-employé, plutôt) de Total, la chemise au signe trempée de sang, le visage haineux, les yeux saignants... Et une jambe en moins, heureusement.
Il claudiquait afin de nous approcher, mais alors que je restais serein, Théo me fit une remarque judicieuse :
" Grouillons-nous ! A mon avis, vu son état, il n'a pas du devenir comme ça sans aide !, me lança-t-il en se retournant, me tenant la porte. Nous franchissions son seuil en courant pour atteindre notre van, sans nous retourner.
Matt nous attendait, et, nous voyant les yeux plein d'effroi, montant sans attendre dans le van, sans refermer le clapet du réservoir.
Ce dont je me chargeais, avant de me tourner vers la station avant de monter, pour voir le cadavre franchir la porte, puis parcourir quelques centimètres avant de s'embraser sous les rayons du soleil, tombant de tout son long sur le goudron mal aplati, pour en faire chauffer l'asphalte.
Je refermais la porte pour entendre le bruit des clefs et du moteur. Nous repartîmes vers notre but, Paris, les roues du van tournant à toute allure.
[Et voilà où j'en suis, pour l'instant ]
"Je me releva"
Soit la première lignes de deux pages d'écrits. Je n'ose pas lire le reste si la conjugaison, déjà, te pose problème.
Soit la première lignes de deux pages d'écrits. Je n'ose pas lire le reste si la conjugaison, déjà, te pose problème.
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Relevais, je sais. Comment t'expliquer ? Cette fic date. Et j'ai une flemme monstre de corriger tout. Mais si l'orthographe te rebute, je ne saurais que trop te conseiller de continuer, vu les efforts non négligeables que j'ai fais. M'enfin, c'est ton choix
Mea culpa, conjugaison, lapsus.
[Update : 25]
/Novembre 2011 : Paris, son romantisme, sa cuisine, ses autochtones... /
Je m'allongeais sur le matelas au côté de Claire, et entrepris de faire le tri de ce que nous avions récupéré. La vision des cartouches de cigarettes me donna une envie intense de nicotine. Voyant le regard que me jetait Claire, je me préparai à essuyer une salve moralisatrice.
" N'y pense même pas, me dit-elle, ses yeux verts plongés dans les miens.
_ Je n'ai rien dit.
_ Vu la façon dont tu les fixe, je sais à quoi tu penses en regardant ces cigarettes.
_ Je ne vais quand même pas en craquer une dans le van, ne t'inquiète pas.
_ Ce qui m'ennuie, surtout, c'est que tu te pourrisses la santé avec ces merdes.
_ C'est un plaisir que de fumer, et un autre que de discuter avec toi.
_ Mouais, c'est surtout une drogue, glissa Thomas.
_ C'est une drogue que je trouve mineure pour moi, répliquais-je. Le truc, c'est que ça me détend, et que ce procès me donne encore plus envie d'en allumer une. Et puis je trouve ça gonflé de ta part que de me faire chier alors que tu ne te refuses pas à m'en piquer quelques unes, Tho'.
_ Ne change pas de sujet, l'accusé, c'est toi, fit-il, adossé contre la portière coulissante du van.
_ C'est surtout que ça va te tuer ", claqua Claire.
Un blanc se fit entendre. Julie dormait, et son souffle régulier rythmait le silence qui s'ensuivit. Cécile, les yeux fixés sur ses pieds, ne pipa mot, de même qu'Isabelle, le dos contre la banquette avant, d'où Matt et Théo fixaient la route, tandis que Yann scrutait le paysage désert.
Puis Thomas mit un terme à ce temps mort :
" Pour te rassurer, c'est certainement pas ça qui va te tuer.
_ Merci, c'est vrai, je me sens déjà beaucoup mieux, vraiment. Je ne vous force pas à fumer hein, mais c'est juste que, étant donné la situation, je me suis dis que déstresser était peut-être une bonne idée. Enfin, bon, c'est sûr que maintenant, on est tous en joie, cool et détendus, après ces petites répliques ", grinçais-je entre mes dents.
J'allais ajouter autre chose, mais Matt me coupa dans mon élan :
" Bon les enfants, j'ai une nouvelle pas bien folichonne. La route est bloquée.
_ Hein ? fit Cécile, l'air apeurée.
_ C'est-à-dire ? demanda Isabelle, se levant pour voir ce qu'il en advenait.
_ Et bien, comment expliquer... Des voitures bloquent la route. C'est pas vraiment un embouteillage, rassurez-vous, mais impossible de passer sans les bouger, dit Théo sur un ton monotone.
_ C'est vraiment une super journée ", dis-je.
Yann, Thomas et moi descendirent du van pour observer la situation. Trois voitures bloquaient la route, formant une espèce de barrage. Elles étaient disposées de telle façon que, pour pouvoir passer, il nous fallait au moins en pousser une sur dix bons mètres.
Matt nous rejoignit, et, scrutant le ciel, lança :
" Et pour tout arranger, le temps se dégrade... Il caille de plus en plus, le ciel se couvre... Super. Des bons gros nuages bien noirs qui arrivent.
_ Au lieu de la jouer M. Météo, vient nous aider, sinon, on va se prendre la flotte. Et attraper la crève, ça serait pas le bon moment, je crois "; lançais-je en regardant les cumulus de mauvais augure.
Je m'approchais des véhicules, quittant le notre, pour inspecter prudemment les banquettes arrières des deux plus proches. Personne. Et rien, surtout. Pas de sang, pas de vitres brisées... les portières étaient ouvertes, mais les clés manquaient.
"C'est sûr, ça m'aurait étonné, pensais-je. Bon, maintenant, faut pousser ! , apostrophais-je les autres.
_ A 3, on va le faire. Si je me trompe, t'as encore la jambe blessée, proposa Yann. Je préfèrerais pas que ton truc empire, c'est pas l'endroit ni le moment pour ce genre de merde.
_ Pas faux, chanceux d'infirme ", me balança Matt, avant de se diriger vers la voiture à bouger, posant ses mains sur le coffre.
Après avoir poussé la voiture, assez pour permettre à la notre de se faufiler, Thomas, levant ses mains de la carrosserie et s'essuyant le front, poussa un petit soupir de fierté du travail accompli.
Alors que Matt s'apprêtait à remonter dans le van pour reprendre sa place, Yann bloqua sur le coffre, le regard fixe et inquiet.
" Un problème ? fis-je.
_ C'est pas ça mais... Je crois avoir entendu un bruit provenant du coffre."
Alors qu'il achevait sa phrase, trois coups distincts ayant pour origine le-dit coffre me glacèrent le sang.
Pointant son 9mn dessus, Thomas me fixa longuement, avant de me lancer :
" Alors, tu ouvres ? "
La peur au ventre, je vis mes mains s'approcher peu à peu de la peinture métallisée, dans laquelle se reflétait le ciel devenu obscur, et où de fines gouttes de pluie apparaissaient de plus en plus nombreuses.
La suite demain.
Ou plus tard, en fait
Petit Up car 1h00, c'est l'heure du mort-vivant.
Ouh elle est vieille cette fic
Toujours aussi bien vingtscoeurs
J'essaie de rester constant dans l'écriture..
Ok j'ai eu des coupures de plusieurs mois, mais je persévère
Content que ça plaise :p
Je commence la suite, si ça intéresse quelqu'un.
Bah cette fic était (est toujours en faite) ma préféré dans le style Zombie, avec celle de LeBiday
Hurry up ! :D
Être comparé à LeBiday, c'est un peu comme un rêve
Je fais ça de suite
[Update : 25]
/Novembre 2011 : Paris, son romantisme, sa cuisine, ses autochtones... II/
Lorsque la paume de mes mains toucha le métal glacé, je ne sus retenir un frisson. Alors que je sentais de la sueur perler à mon front, des coups sourds et réguliers vinrent faire vibrer le coffre et mes doigts.
"On est vraiment obligé de l'ouvrir ?", dis-je en me tournant vers Thomas, qui baissant, son arme, se rapprocha pour m'observer longuement.
"Je préfère ouvrir et faire taire ce truc maintenant. Si nos nuits sont comptées, autant qu'on ne les passe à dormir."
Prenant mon courage à deux mains, et posant mon doigt sur le bouton d'ouverture, je m'apprêtais à faire lumière sur ce qui produisait ce tapotement inquiétant, mais..
J'appuyais dans le vide. Le bouton n'enclenchait pas l'ouverture du coffre.
"C'est verrouillé. C'est bon, on s'en va ! articulais-je, afin de paraître non soulagé, mais indifférent.
_ Pas besoin de clé ", fit Thomas, pointant son arme perpendiculairement au coffre, faisant feu sur ce qu'il pensait être l'emplacement de la serrure.
" C'est bon ! A toi l'honneur, merci, marmonnais-je.
_ Trouillard. "
Des impacts de balles encore fumant s'échappa un long son plaintif. Thomas ouvrit le coffre prestement, pointant son canon droit dedans, pour y découvrir...
"Non mais sérieux...
_ Un clebs ?"
Le restant du groupe s'était amoncelé autour de notre trouvaille : un chien quelconque, au regard embué et implorant, à la truffe froide et au pelage luisant. D'une constitution plutôt faible, voire rachitique, l'animal avait tapé dans l'œil de la plupart des damoiselles.
"Il est trop mignon...
_ Qui est assez cruel pour enfermer son chien dans un coffre ? lança Cécile, l'air offusquée.
_ On ne peut pas le laisser ici, dit Isabelle, se tournant vers moi. On ne va pas le laisser mourir seul comme on voulu le faire ses précédents maitres !
_ Hey, j'en sais rien moi. C'est une bouche de plus à nourrir, on ne sait jamais, glissais-je.
_ Mmh... Il doit pouvoir faire le guet, ça serait utile, avoua Thomas.
_ Au pire, on pourra le manger, claqua Matthieu.
_ Faudra l'engrosser d'abord, ajouta Théo.
_ C'est dégueulasse, et honteux, surtout, vos blagues foireuses, fit Claire.
_ Oh c'est bon, tout de suite...
_ Il faut lui donner un nom, dit Julie.
_ Déjà, il ou elle, hein ", précisais-je.
Ma remarque intrigua Yann, qui, alors à l'écart, regardant de loin le nouvel arrivant, s'approcha, pour l'analyser de plus prêt. Le prenant et l'examinant, il annonça, quelques secondes plus tard :
" Je dirais elle.
_ Super, l'équilibre est rétabli alors, ironisa Matt.
_ 2011, c'est en G.
_ D'où tu sais ça ?, fis-je.
_ Mon père est véto et ma mère gérante d'une animalerie, donc... Enfin, étaient. Il me semble que 2010 était en F, donc... De toute façon, c'est pas si important, peu importe comment je le sais ou le nom qu'on va lui donner. G ou F, ça change quoi ?"dit-il, la mine devenant de plus en plus sombre, tout en retournant en maugréant au van, reprendre sa place à l'avant.
Je me sentais mal à l'aise d'avoir fait retomber Yann dans ses pensées noires, puis, Isabelle rompit le blanc que le départ de Yann avait laissé.
" Et Girl ? C'est pas très recherché, et puis c'est facile à retenir.
_ Pourquoi pas Gamine alors ? On est français, merde, jeta Matthieu.
_ Ok.... Chacun, donnez votre avis, tour à tour, un peu pour voir ? arbitrais-je.
_ Girl.
_ Gamine.
_ Gadget, proposa Théo.
_ Gold, dit Cécile.
_ Goupie, fit Julie.
_ Galaxie, lança Thomas.
_ Gribouille, dit Claire, lorsque son tour vint.
_ Moi je serais du côté de Claire. Gribouille sonne bien."
Après quelques délibérations, le chien (la chienne*) se prénommera Gribouille, bien que certains se bornent à G'. Quoi qu'il en soit, la présence de cette petite boule de poil était un réconfort pour tous, et un semblant d'espoir d'un retour à une vie normale. C'est donc le cœur chaud que nous remontèrent dans le van, Gribouille jappant et la fine bruine clapotant sur le toit du véhicule.