Alors que les éditeurs tiers ne se bousculent pas pour intégrer le catalogue de la Switch, la console de Nintendo parvient à attraper plusieurs jeux indépendants dans son filet. C'est le cas de Kamiko, le Zelda-like indépendant de Skipmore. Après avoir sorti Drancia et Fairune, deux Action-RPG sur Nintendo 3DS, le studio nippon continue son chemin retro et veut dépoussiérer le genre.
Kamiko débarque sur Switch
Breath of the Wild éclipse depuis sa sortie le reste du line-up de la Switch et ne laisse que de rares zones de lumières pour que les autres jeux puissent respirer. Bon, il faut dire que l'heure n'est pas à la bousculade pour trouver sa place au soleil. Pourtant, un petit challenger a réussi à écouler plus de 100 000 copies sur l'eShop, en remettant au goût du jour les mécaniques du tout premier Zelda. Kamiko est sorti le 27 avril pour 5€, et devient donc un succès commercial en 8-bit. Justifié ?
Tri Force Heroes
Que l'on soit gamer de la première heure, fan de jeux retro ou amoureux de Miyamoto, on a tous touché à The Legend of Zelda premier du nom. Avec Kamiko, on peut voir que le jeu culte de 1987 fait toujours des émules. Car la recette est la même : une quête en vue de dessus et des ennemis qui spawnent à chaque passage du héros. Héroïne, plus précisément. Nous avons le choix entre trois guerrières, au style de combat distinct. Si Yamato joue de l'épée, Uzume utilise un arc tandis qu'Hinome se défend avec un miroir-boomerang ravageur.
La séléction du personnage s'opère avant le périple et s'avère très intéressant. En effet, on peut être tenté de prendre l'une pour le corps-à-corps, l'autre pour la distance et la dernière qui propose un mix des deux profils. Chacun dispose d'une super-attaque ravageuse qui permet souvent de nettoyer les zones remplies d'ennemis. Ennemis arrivés directement du royaume des morts, par les différentes failles qu'il faut colmater. Au nombre de quatre par chapitres, elles sont accessibles après la résolutions de mécanismes avant d'affronter le boss final.
Pas de grandes surprises à ce niveau-là, et c'est bien le problème. Alors qu'il peut faire du neuf avec du vieux, le soft reste dans la sobriété et laisse ici un gameplay non pas mauvais, mais sans grande saveur. On souligne bien une barre de stamina rechargeable en éliminant des ennemis rapidement, utilisée pour les super-attaques et ouvertures de coffres, mais c'est bien la seule feature sympathique. Côté innovation c'est un fait, Kamiko laisse clairement de glace.
Trois petites heures et puis s'en vont
Mais là où il réchauffe le cœur, c'est bien avec son statut d'indépendant. Intercalé entre des Bomberman, ARMS ou Mario plus onéreux, le jeu est disponible sur l'eShop pour 4,99€ seulement. Le prix, une variable parfaitement exploitée pour gonfler l'envie de tester l'aventure. Malheureusement, la durée de vie vient calmer les ardeurs, puisqu'il faudra entre deux et trois heures pour finir la quête avec toutes les héroïnes. D'autant plus que le challenge n'est pas franchement au rendez-vous avec un niveau de difficulté assez bas et pas modulable. Une donnée qui aurait pu prolonger l'expérience. Toujours est-il que Kamiko est très court et c'est vraiment décevant pour un titre qui laissera au final un goût d'inachevé.
Cependant, la caution rétro voulue par Skipmore rend le jeu très agréable, poussant à refaire cette aventure avec les deux autres personnages. De la patte graphique 8-bit aux décors assez jolis, en passant par des musiques qui attisent la nostalgie, on se sent bien dans Kamiko et on veut y rester. C'est pourquoi le développement de niveaux supplémentaires, malgré le manque d'inspiration général, aurait été bienvenu. Reste maintenant au studio de surfer sur la vague et pallier ces manques pour ses prochains retro-games.
Points forts
- La nostalgie du premier Zelda
- Le système de combo et de super-attaque
- Des musiques et une ambiance retro impeccables
Points faibles
- N'apporte rien de neuf au genre
- Durée de vie riquiqui
- La difficulté assez basse au final
Kamiko réussit parfaitement à remettre le style Zelda-like au goût du jour, bien aidé par une ambiance 8-bit très bien retranscrite et un prix abordable. Mais même s'il parvient à dépoussiérer le genre, on regrette qu'il n'aille pas plus loin et ne propose rien de vraiment neuf. En outre, le soft est vraiment très court, même en jouant les trois personnages (trois heures tout au plus). Avec son succès grandissant depuis son arrivée sur l'eShop, on espère que Skipmore continue sur sa lancée pour nous proposer dans le futur quelque chose de plus consistant.