Un gameplay original

Dans Lifeline..., le gameplay repose sur la communication par messages. En effet, un astronaute nommé Taylor se retrouve bloqué sur la Lune après le crash de son vaisseau et a réussi à entrer en contact avec nous. La première chose à faire est donc d’activer les notifications sur son smartphone puisqu’il faudra régulièrement attendre des nouvelles du personnage pour continuer à jouer. Outre la possibilité de lire les messages de Taylor et d’y répondre depuis l’application du jeu qui accentue l’immersion grâce une bande-son de qualité, il est très appréciable de pouvoir aussi y répondre depuis l’écran d’accueil du téléphone sans le déverrouiller, à la manière d’un SMS. Cette communication se déroule exactement comme avec une personne réelle, et c’est cela qui fait la force du jeu. Le jeu se déroule ainsi en « temps réel ». Lorsque Taylor s’adresse à nous, il y a un dialogue qui s’installe et il nous demande parfois notre avis. Cet avis est crucial puisqu’il déterminera les actions du jeune astronaute, et donc ce qu’il pourra advenir de sa vie.

Toujours sur cette mécanique de jeu, lorsqu’on demande à Taylor d’effectuer une action, il est parfois nécessaire d’attendre un certain moment. Cette durée va logiquement dépendre de ce qu’il doit faire, par exemple s'il doit marcher pour rejoindre un lieu précis ou s’il doit dormir, plusieurs heures s’écouleront sans aucune nouvelle de sa part. L’effet est immédiat dans ces moments, il y a un véritable suspense qui se crée et on se demande ce qui va se passer. On se surprend à regarder régulièrement son téléphone pour voir si Taylor a enfin daigné donner des nouvelles. On en vient même à ressentir une certaine inquiétude quand il met trop de temps à répondre. Avec ce système de jeu, Lifeline... arrive à donner une réelle sensation de réalisme à une histoire qui n’est pourtant que pure fiction.

Une histoire prenante, et surprenante

Il est difficile de captiver le joueur sur un tel jeu si l’histoire n’est pas à la hauteur. Sur ce point, Lifeline... réussit un tour de force en proposant un scénario de qualité tout en donnant envie d’avancer, et pour cela attendre qu’il se passe quelque chose et que Taylor envoie des messages. D’ailleurs, il faut faire les bons choix sans pour autant trop céder à la curiosité puisque celle-ci peut nous pousser à faire prendre des risques à Taylor. La situation peut mal tourner pour lui, ce qui crée un réel sentiment de culpabilité, l’astronaute ayant réussi à nouer des liens avec le joueur. Il faut donc savoir être prudent, jouer la carte de la sécurité et être rationnel dans les ordres à donner à Taylor. Pour cela, il faut prendre en compte ses remarques puisqu’il lui arrive souvent de faire part de ses peurs, de son état ou encore de sa motivation. Tous les choix ne sont d’ailleurs pas décisifs puisque la relation qui se crée vient aussi de ce que Taylor raconte sur sa vie et sur ce qu’il ressent.

Toutefois, il est parfois dommage qu’il ne soit pas possible de faire plus de choix. Il arrive que Taylor procède à de longs monologues, jusqu'à nous mettre en attente sans que l’on ne puisse dire quoi que ce soit. Dans ces moments-là, les phases de jeu peuvent paraître légèrement longues.

Enfin, Lifeline... propose une réelle rejouabilité basée sur les différents choix faits au fur et à mesure de la progression. En effet, il est possible de jouer en changeant certaines réponses envoyées à Taylor, ce qui aura pour conséquence de modifier ses actions et donc l’histoire. D’ailleurs, l’envie de découvrir d’autres versions de l’histoire est très présente et le jeu offre même quelques facilités pour cela. Celles-ci consistent en un mode « rapide » qui permet d’ignorer les temps d’attente pour avancer dans l’histoire sans limites. Ce mode peut s’activer ou se désactiver à tout moment dès lors que le jeu a été terminé une fois (très pratique donc pour avancer un passage qui ne modifie pas l’histoire selon les choix).

Les conséquences d’une montée en puissance du scénario

D’une manière parfaitement logique, l’histoire s’accélère après quelques heures de jeu, et cette montée en puissance n’est pas sans conséquences. En effet, l’histoire devient de plus en plus intéressante et l’envie de se tenir au courant des dernières péripéties de Taylor devient irrésistible. En revanche, et c’est ce qui provoque une petite déception, les temps d’attente pour avoir des nouvelles du jeune astronaute se font de plus en plus rares. Ainsi, l’immersion décrite précédemment et permise par le système de notifications s’estompe progressivement. On se retrouve finalement face à un jeu plus classique puisque l’histoire s’enchaîne et il est possible de la terminer rapidement pour peu que l’on puisse rester un petit moment devant son smartphone. Evidemment, cela s’explique par l’aspect réaliste du jeu, puisque si le héros concentre l’ensemble de ses actions à un endroit précis durant certaines phases de l’histoire, il est normal qu’il puisse nous recontacter rapidement. Néanmoins, cette mécanique du jeu qui créait un véritable suspense et une réelle angoisse pour le joueur manque à la fin, et ce même si l’histoire est très travaillée.