Une adaptation efficace du MOBA sur smartphones et tablettes

Pour Vainglory, adaptation n’a pas été synonyme de compromis tant le contenu est riche et le jeu très compétitif. Le principe est simple, deux équipes de trois joueurs s’affrontent dans une arène avec un seul but : détruire le cristal ennemi. L’arène se décompose donc de manière assez classique, à savoir une piste, une jungle et les deux bases des équipes. Des tourelles sont présentes sur la piste, seul chemin dont le bout mène aux cristaux, et viennent aider les joueurs à se défendre. Ainsi, il est nécessaire de laisser passer les sbires alliés afin de se protéger des tirs des tourelles, au risque de périr très vite.

Du côté des graphismes, le jeu peut se vanter d’être particulièrement soigné. Il utilise en effet le moteur Métal qui permet un rendu très beau, et qui serait d’ailleurs comparable à bien des MOBA actuellement disponibles sur PC. Les effets d’ombres, de brume, et de lumières permettent quant à eux une immersion totale dans l’univers du jeu. Il en est de même pour les héros qui sont très détaillés, et dont les animations sont aussi très fluides.

C’est néanmoins du côté de la carte que Vainglory se distingue des jeux du même genre sur PC. En effet, celle-ci s’avère relativement petite, notamment la jungle. Mais cette étroitesse se trouve compensée à la fois par le faible nombre de joueurs, mais aussi par les vitesses de déplacement qui, même si elles augmentent peu à peu à mesure que la partie avance, restent peu rapides contrairement aux MOBA habituels.

Un MOBA qui se veut compétitif

Si les débuts de parties sont toujours un peu longs et qu’il faut attendre une dizaine de minutes pour que le jeu commence vraiment à gagner en intensité, cette phase est néanmoins nécessaire puisqu’elle permet de récolter de l’or afin d’acheter un maximum d’objets pour renforcer ses compétences. Cependant, sur une partie qui dure entre vingt et trente minutes, cette « phase de préparation » mériterait d’être écourtée, même si cela est finalement assez cohérent avec la volonté du jeu de s’orienter vers des parties stratégiques et compétitives. A partir de quinze minutes, la tension monte inévitablement d’un cran avec l’apparition du Kraken qui peut être capturé par une des deux équipes. Ce monstre peut clairement être décisif, il faudra donc ruser et être très attentif aux ennemis afin de ne pas les laisser le libérer. Le Kraken est plutôt équilibré puisque lors d’une partie très serrée celui-ci vous aidera à détruire une ou deux tourelles, et donc à débloquer une partie qui stagne afin d’éviter de retrouver la lenteur du début. En revanche, dans une partie où l’une des deux équipes a clairement l’avantage, libérer le Kraken peut directement mener à la victoire et donc simplement accélérer un dénouement qui ne laissait plus de doutes.

Finalement, le travail d’équipe est au cœur de la stratégie à adopter. Comme dit précédemment, chaque équipe comporte uniquement trois joueurs, et cela n’est parfois pas sans problèmes. En effet, dès lors qu’un de vos équipiers décidera de jouer solitairement, vos chances de remporter la partie s’amoindriront de manière conséquente. Cela peut donc être aussi rageant que lorsqu’un joueur décide de quitter la partie. Pour lutter contre ces problèmes, le matchmaking s’organise autour d’un système de karma, les joueurs étant ainsi regroupés selon celui-ci. Ainsi, si vous ne quittez jamais de partie, vous aurez moins de risques de tomber avec des déserteurs confirmés. Néanmoins, le système semble actuellement rencontrer quelques problèmes puisqu’il n’est pas rare de devoir se rendre suite à l’abandon d’un joueur, et ce même si vous avez toujours été assidu. Dès lors, après plusieurs parties avec des abandons ou avec des joueurs au niveau qui paraît plus faible, il y a un sentiment de malchance qui engendre une certaine frustration. Mais celle-ci est finalement largement compensée par le plaisir de gagner une partie avec de bons joueurs et après avoir bataillé dur.

Vers la nécessité d’une réelle maîtrise du jeu

Tout au long de la partie, éliminer des sbires, capturer des mines ou détruire des tourelles permet, comme énoncé précédemment, de récolter de l’or. Cet or aura des conséquences directes sur vos chances de remporter la partie puisqu’il permet d’acquérir des objets pour renforcer vos compétences. Vous pouvez acquérir jusqu’à six compétences, dont chacune dispose de plusieurs niveaux pouvant être débloqués. S'il existe des suggestions pour les objets à acquérir selon le personnage joué, on se rend vite compte que celles-ci ne sont plus du tout efficaces lorsque l’on commence à avoir un niveau élevé. En effet, il devient vite nécessaire d’adapter ses objets à ceux possédés par les ennemis. Par exemple, si un ennemi acquiert une armure, il sera urgent et indispensable de disposer d’attaques perforantes, sinon vous n’infligerez presque pas de dégâts. Si le jeu est accessible par son gameplay qui paraît simple de prime abord en raison du tactile, il devient vite préférable de s’intéresser aux effets des différents objets afin de sélectionner les plus efficaces pour votre personnage, mais aussi pour tenir tête à l’ennemi.

D’ailleurs, une connaissance des différents héros disponibles est également nécessaire pour jouer efficacement puisqu’il faut anticiper les attaques et les déplacements des ennemis. Chaque fois qu’un nouveau héros fait son apparition dans le jeu, celui-ci peut créer un sentiment de frustration et de surpuissance le temps de s’adapter à celui-ci. En réalité, le jeu propose un réel équilibre entre les héros, et les mises à jour viennent régulièrement l’accroître, et ce afin de toujours rester dans l’esprit d’un jeu compétitif.

Un free-to-play opposé au principe du pay-to-win

Vainglory fonctionne autour de deux monnaies : la Gloire qui s’obtient gratuitement après chaque partie, et l’ICE qui s’obtient quant à elle en déboursant de l’argent réel. Comme tout MOBA, si vous n’achetez aucun héros, vous devrez vous plier à la rotation régulière des personnages jouables gratuitement. Pour contrer ce système, vous pouvez acheter les héros à l’aide de ces deux monnaies. Peu importe ce que vous choisissez de faire, il n’existe pas de héros plus puissant disponible uniquement à l’achat avec de l'argent réel. Toutefois, il existe un système d’exclusivité temporaire puisque pendant une courte durée, les nouveaux héros ne peuvent s’obtenir qu’avec de l’ICE.

Les skins fonctionnent autour d’un système un peu différent. En effet, chaque skin de personnage possède trois niveaux, et seul le premier niveau peut s’obtenir avec de l’ICE ou de la Gloire. Les deux niveaux suivants ne peuvent quant à eux s’obtenir qu’en récupérant des cartes distribuées aléatoirement à la fin de chaque partie. Le jeu possède donc cet avantage, sur une plate-forme où les achats intégrés sont pourtant très présents, de ne pas obliger le joueur à passer à la caisse pour jouer convenablement.