Une écriture décalée pour une adaptation légère mais fidèle

LEGO Horizon Adventures fait dans la lignée des jeux LEGO en ce qui concerne l’histoire. L’intrigue de Horizon Zero Dawn, seul titre étant adapté ici (pas de Frozen Wilds ni Forbidden West), est traitée de façon décalée. Les traits d’humour sont permanents et peuvent faire sourire petits et grands. C’est surtout à travers la réécriture des quatre personnages principaux qu’on les rencontre : Aloy est une extravertie aussi énergique qu’une pile électrique ; Varl fait office de Pierre Richard tandis qu’Erend se transforme en obsédé de donuts. C’est aussi Rost qui, par sa fonction de narrateur, brise à plusieurs reprises le quatrième mur. On est donc loin du sérieux original et cette verve basée sur la plaisanterie fonctionne d’autant plus que portée par un casting de voix françaises excellent.

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On prend d’autant plus à faire la campagne grâce à la qualité technique du titre. C’est d’une fluidité impeccable, conjuguée à des visuels sublimes. De quoi rendre hommage au jeu original, d’excellente facture sur le plan graphique et technique.

LEGO Horizon Adventures constitue donc une bonne manière de s’intéresser à l’intrigue de Zero Dawn puisqu’elle couvre les gros points de son intrigue. Elle divulgâche même certaines révélations majeures du jeu ! Une campagne (environ six heures en traînant en difficulté intermédiaire) qui peut dissuader les joueurs de faire le jeu original. Mais ce dernier, en 2017, ne brille pas que par son histoire mais surtout par son monde ouvert et son gameplay.

Aloy, chasseuse de machines le jour et agent immobilier la nuit

Bien sûr, LEGO Horizon Adventures n’est pas un monde ouvert. C’est le village du Cœur-de-la-Mère qui fait office de quartier général, de zone de repos. Il sert également de point de départ avant chaque aventure du joueur. Il y a quatre environnements, chacun représentant un chapitre de la campagne. Ils sont à leur tour divisés en missions, chacune durant entre 5 et 10 minutes. Ce sont des niveaux très (trop ?) linéaires qui servent de cadre au déroulement de l’histoire.

Il s’agit alors d’éliminer des monstres pour avancer tout en récupérant des tenons, la monnaie principale du jeu. Chaque mission accomplie octroie une brique dorée, monnaie indispensable à la reconstruction du Cœur-de-la-Mère : plus le joueur dispose de briques dorées, plus il peut construire des bâtiments au sein du village.

Dans un second temps, ce sont les tenons qui servent à acheter des améliorations générales pour ses héros et à acheter des cosmétiques. Ces derniers sont une partie intégrante du jeu et concernent les bâtiments mais aussi les personnages que l’on peut personnaliser avec des costumes divers et variés. Ils sont en lien avec Horizon Zero Dawn mais aussi avec des ensembles LEGO comme NINJAGO. Les tenues sont très variées et apportent une touche de rigolade par moment : on peut tout à fait décider de mettre ses héros en costume de hot-dog et faire l’aventure avec cet accoutrement.

Une fois la campagne terminée, le contenu reste limité. La boucle de gameplay consiste à faire des grandes chasses puis des expéditions dans le but de récupérer des tenons. Elles peuvent être pimentées par le panneau communautaire, espèce de tableau de doléances où l’on récupère des briques dorées en échange de la complétion d’une tâche. Ces dernières varient peu. Il s’agit, pour la grande majorité d’entre elles, de faire une aventure avec telle tenue ou d’interagir avec telle décoration du village préalablement achetée. Il s’agit donc juste de faire les mêmes quatre expéditions en boucle pour récupérer des tenons dans le but d’acheter les cosmétiques disponibles. LEGO Horizon Adventures est donc, avant tout, un jeu où l’on va gérer la décoration de son village.

Un concept trop peu exploité

Un principe que l’on retrouve dans de multiples hack’n’slash. Le plaisir est alors à tirer du gameplay en lui-même qui arrive à se rafraîchir à chaque mission. Quelque chose que l’on considère comme trop peu exploité dans LEGO Horizon Adventures, surtout qu’il reprend un concept excellemment maîtrisé.

Comme dans Horizon Zero Dawn, il s’agit de chasser des machines (les mêmes espèces que dans le titre original) en tirant partie de leurs vulnérabilités. Ces points faibles, on peut les connaître en se servant du focus à la pression de la touche L1 (gâchette avant gauche de la manette). C’est un peu là que le bât blesse. On comprend bien que ce titre LEGO se veut accessible. Et il y arrive. Mais au détriment de rendre le jeu plus qu’intéressant : il ne suffit que de marteler sa touche d’attaque sur les faiblesses scannées pour venir à bout des monstres ou des boss.

Pour se faire, on dispose alors de quatres personnages différents. Aloy se joue à l’arc, Teersa à la bombe de lancer, Erend au marteau et Varl à la lance. Chaque arme se joue différemment et dispose de versions plus rares et plus fortes à récupérer dans les niveaux. Ce sont des versions modifiées (marteau sismique, lance givrante…) qui sont à combinées avec des gadgets, aussi à récupérer lors des niveaux. On fait vite le tour de tout le contenu jouable, d’autant que si la montée en niveau des personnages n’est pas collective, elle n’est pas déterminante. Chaque palier offre juste des passifs en plus (cœur, défense et attaque) qui ne sont pas déterminants. Presque tant mieux tant la montée en niveau est fastidieuse sur les derniers paliers.

Le mode coopération ne vient pas chambouler tout ça, même s’il propose plus de monstres à travers les niveaux. Un ajout toutefois efficace et presque indispensable puisqu’il présage d’être le mode privilégié pour jouer avec (ou entre) des enfants.

Conclusion