Archéologue et chercheur émérite de la planète Aegis, Milodane s’intéresse tout particulièrement à l’origine de son peuple, les humains. Ses recherches vont lui faire repérer une planète éloignée qui pourrait être le berceau de l’humanité. N’écoutant que sa soif de découvertes, Milo décide de se téléporter vers cette mystérieuse destination !

À son réveil, Milo découvre avec stupeur qu’il se trouve dans une gigantesque maison dont le moindre objet du quotidien fait plusieurs centaines de fois sa taille. Une étrange créature poilue nommée Ridmi l’accueille, alors que d’autres petites bêtes toutes aussi singulières, les tinykins, semblent se prendre d’affection pour lui. Ridmi est surpris : les tinykins n'interagissent habituellement avec personne. Ridmi, qui à l’instar de Milo est un scientifique, voit ici une opportunité. Il propose au jeune explorateur d’utiliser les tinykins pour fabriquer une machine capable de le ramener chez lui, en suivant un plan énigmatique qui aurait été conçu par l’humain qui vit dans la maison. Milo accepte, et qui sait, les péripéties qui l’attendent répondront peut-être à ses questionnements sur l’origine de son peuple…

Une aventure microscopique

Accompagné de tinykins ramassés en chemin, Milo se lance dans la grande aventure. Son objectif est de mettre la main sur les 5 objets nécessaires à la fabrication de la machine susceptible de le ramener sur sa planète. Une quête plus ardue qu’il n’y paraît quand on ne mesure que quelques centimètres de haut. Fort heureusement, Milo peut compter sur ses nouveaux petits compagnons aux capacités extraordinaires. Il existe 5 types de tinykins, chacun disposant de ses capacités propres. Les premiers que nous rencontrons sont les tinykins violets, qu’on pourrait qualifier de « porteurs » puisque ce sont les seuls qui peuvent soulever et transporter des objets. Puis rapidement, nous rencontrons les spécimens rouges qui ont la particularité d’être explosifs, pratique pour détruire les obstacles. L’utilisation des tinykins se fait aisément en visant l’objet avec lequel nous souhaitons les faire interagir. La sélection du type de tinykins à utiliser se fait automatiquement selon le type de l’objet ciblé, une mécanique bienvenue qui fluidifie l’action.

Tinykin est un jeu de plateforme 3D orienté puzzle-game. Dans ce mix, les tinykins ont été pensés pour être notre unique outil de progression. À chaque nouvelle situation problématique est introduit un nouveau type de tinykins apportant la solution. Milo a beau pouvoir se déplacer rapidement sur son surf-savon, et même planer dans une bulle, sa grande mobilité serait inutile sans ses acolytes. Ce sont eux qui débloquent les situations en interagissant avec l’environnement.

Pour obtenir les objets qu’il convoite, Milo doit accomplir de nombreuses quêtes, prétextes à des minis casse-têtes, auprès des insectes qui ont investi la maison et qui détiennent lesdits objets. Les aider à organiser une grosse fête, suivre une recette de cuisine, les demandes sont multiples et loufoques. Au fil de notre avancée, les énigmes s’enrichissent (sans jamais être très compliquées), nécessitant des synergies entre les différents types de tinykins à notre disposition.

En fin de compte, le gameplay à la Pikmin couplé à de la plateforme et à du puzzle fonctionne parfaitement et constitue une revisite originale du genre. La variété des séquences de jeu et leur renouvellement constant sont appréciables. Et il faut dire qu’il est très satisfaisant de mettre toutes nos petites bébêtes en place pour n’avoir ensuite qu’à contempler le résultat des opérations.

Une exploration merveilleuse

L’exploration est au cœur de Tinykin. L’aventure de Milo va le conduire à découvrir les différentes pièces de la maison. Elles sont conçues comme de grands niveaux ouverts parsemés d’énigmes à résoudre et de quêtes secondaires. Diverses tribus d’insectes variés peuplent chacune des pièces, c’est tout un microcosme qui s’y est développé ! Un travail terriblement soigné a été réalisé ici pour rendre le tout cohérent. Il est d’ailleurs amusant de voir des bousiers obsédés par la propreté dans la salle de bain et des fourmis ouvrières révolutionnaires. C’est un véritable plaisir de découvrir l’univers imaginé par la Splashteam. Un sentiment quasi-enfantin accompagne ces découvertes, une forme d’émerveillement de découvrir le monde sous une autre perspective et surtout de vivre une aventure au sein de cette société minuscule. Un ressenti qui nous rappelle d’autres œuvres aux protagonistes miniatures telles que Toys Story, Arrietty : Le Petit Monde des Chapardeurs ou It Takes Two, et qui est à lui seul une importante motivation à explorer le moindre recoin du jeu.

L’immersion et la cohérence de tout ce petit monde sont renforcées par une excellente narration. Les personnages et les dialogues sont bourrés d’humour, les références culturelles pleuvent (jeux vidéo, cinéma, histoire, politique… Tout y passe !). Les quêtes secondaires, réparties çà et là dans les niveaux, nous font obtenir des objets (appelés « souvenirs ») ayant appartenu à Ardwin, détaillant ainsi le scénario et enrichissant le lore. Pour les joueurs les plus observateurs, Tinykin dispose d’un fort pouvoir de narration environnementale qui saura les ravir. Ces éléments narratifs forment autant de points d'intérêts poussant le joueur à aller explorer les moindres recoins de la maison pour y dénicher chaque secret. D’une manière générale, la direction artistique est une franche réussite. Le look cartoon donne une touche « dessin animé » qui colle parfaitement à l’univers coloré et familial du titre. Le rendu des personnages en 2D dans un environnement 3D fonctionne bien. La piste audio évolutive (qui s’adapte à l’action) est une super idée.

Tous les choix de game design de Tinykin sont au service de l’exploration. On le constate notamment dans la façon dont la mobilité de Milo a été pensée. Les niveaux sont vastes, mais avec son surf-savon Milo peut se mouvoir rapidement. Une pièce peut même être traversée en quelques secondes en glissant sur les fils de soie présents un peu partout. En guise de carotte nous incitant à explorer, du pollen à récolter telles des pièces dans Mario est disséminé dans les niveaux. Un labeur qui sera récompensé par l’augmentation de la durée pendant laquelle Milo peut planer dans sa bulle de savon, de quoi atteindre des endroits toujours plus difficiles d’accès et explorer davantage. Enfin, un choix fort de Tinykin qui démontre l’importance donnée à l’exploration, c’est l’absence d’affrontements. Une absence qui a l’avantage de ne pas « couper » le joueur dans son exploration et qui ne manque à aucun moment à une formule terriblement aboutie.

Conclusion