Après Year Walk ou encore Device 6, Simogo s'attaque à un nouveau genre. Cette fois-ci, il n'est donc pas question de s'aventurer dans un monde lugubre ou d'enquêter par le biais d'un journal, mais bien de participer à une aventure inédite se rapprochant grandement d'un jeu de rythme. Mais comme à l'habitude du studio, Sayonara Wild Hearts apporte sa petite touche d'originalité. Le titre n'est pas un simple jeu musical, il est avant tout une expérience unique que les développeurs suédois présentent comme un "album pop interactif".
Sayonara Wild Hearts dévoile un trailer impressionnant
Pour profiter pleinement de cette expérience allant à 200 à l'heure, nous vous conseillons fortement de vous munir d'un casque audio de qualité. Tout comme Tetris Effect, Sayonara Wild Hearts est avant tout une réalisation qui propose aux joueurs de se laisser porter par une bande originale conçue spécialement pour le jeu. La musique, interprétée presque exclusivement par Linnea Olsson, colle parfaitement à l'univers grâce à cette voix puissante et cristalline.
L'histoire de Sayonara Wild Hearts débute lorsqu'une jeune femme au cœur brisé se retrouve plongée dans un monde parallèle. Cette dernière, tout comme Alice avec le Lapin Blanc dans Alice aux Pays des Merveilles, décide de suivre aveuglément un papillon en diamant avant de s'engouffrer dans un puits sans fond. Maintenant dans la peau d'une héroïne masquée, la jeune femme fait face à des gangs de motards féminins en teddy venus tout droit des années 1950. Notre nouvelle héroïne devra donc s'armer de courage et rivaliser avec ces individus pour espérer récupérer les fragments de son cœur et ainsi faire face à sa rupture amoureuse.
Une expérience visuelle et auditive enivrante
Même si le scénario de Sayonara Wild Hearts semble compliqué au premier abord, ne vous inquiétez pas puisqu'il est avant tout un prétexte pour nous présenter un monde onirique teinté de rose et de violet aussi magnifique que grandiose. Sayonara Wild Hearts plonge le joueur dès les premières minutes de jeu dans son univers tout en néon rappelant à de multiples reprises l'imagerie du réalisateur Nicolas Winding Refn et l'époque de West Side Story. Le tout est en plus mené par une mise en scène constante qui ne cesse de changer les points de vue à la manière d'Asura's Wrath, offrant ainsi un étonnement constant de la part du joueur. Le titre, dans une fluidité impressionnante, peut donc passer d'une course-poursuite en moto se déroulant dans une ville, à une scène de combat en QTE dans une station de métro.
Toujours pour surprendre le spectateur, la production psychédélique de Simogo n'hésite pas à changer le rythme ainsi que ses idées de gameplay. Même si le but est inchangé du début à la fin, maximiser le score en récupérant des fragments de cœurs dispersés ici ou là, les mécaniques de jeu évoluent constamment au fil de l'aventure. Il est donc rare de tomber deux fois sur la même situation. Des situations qui rendront hommage à de nombreuses productions vidéoludiques rétro, à commencer par divers shoot'em up, en passant par Tetris ou encore par le niveau dédicacé à OutRun, qui est pour nous, l'une des plus belles surprises de Sayonara Wild Hearts. Pour souligner cette évolution perpétuelle, la jeune femme n'hésite pas à changer de monture d'un chapitre à l'autre. Elle passe alors d'un skateboard trouvé dans sa chambre à une moto surpuissante avant de chevaucher une carte de Tarot filant ainsi dans des niveaux s'étalant le plus souvent sur la longueur et parfois de gauche à droite, en deux dimensions.
Un jeu court mais intense
Malheureusement, Sayonara With Hearts est un jeu vidéo qui se vit presque aussi rapidement que l'écoute d'un double album de musique. En deux heures maximum, le joueur aura traversé une première fois l'intégralité de la campagne. Il pourra tout de même retenter l'expérience pour obtenir la totalité des médailles d'or et ainsi gagner le droit de vivre cette aventure sans coupure aucune. Il faut tout de même noter que les chapitres, dont un en particulier, sont aussi composés de quelques erreurs de level-design. Les chemins à emprunter ne sont pas toujours lisibles et évidents pour le joueur, la faute à cette mise en scène dynamique et changeante à tout instant. Si des passages s'avèrent trop difficiles, le jeu donne la possibilité de passer la scène et d'aller directement à la suivante. Mais au vu de la durée de vie du titre et surtout de ces images magnifiques qui ne cessent de nous charmer, il est dommage de louper ne serait-ce qu'une seule seconde de cette production vidéoludique unique.
Sayonara Wild Hearts fait également face à un autre problème. Celui-ci, bien plus handicapant, concerne la version Apple Arcade du jeu. En effet, si vous comptez vivre cette histoire sur iPhone ou sur iPad, nous vous conseillons impérativement de connecter une manette PlayStation 4 ou Xbox One à votre appareil puisque les contrôles tactiles répondent trop lentement. Le joueur aura alors des difficultés à aller rapidement d'un bord à un autre de l'écran pour récupérer les nombreux points.
Points forts
- Une expérience unique
- Une direction artistique renversante
- Une mise en scène impressionnante et sans temps mort
- Des musiques qui enjolivent cet univers
- Un gameplay qui se renouvelle constamment
- De nombreuses références au jeu vidéo et au cinéma
Points faibles
- Une faible durée de vie
- Les contrôles tactiles répondent mal
- Des niveaux parfois trop courts
Comme les autres productions signées Simogo, Sayonara Wild Heart n'est pas à mettre entre toutes les mains. Le titre n'est pas qu'un simple jeu, il est une œuvre destinée à un public ciblé. Un public passionné du monde vidéoludique et de l'art dans son ensemble. Le résultat est alors une expérience visuelle et sonore unique, aussi courte qu'intense, qui se situe entre la musique, le cinéma et le jeu vidéo.