Premiers pas en enfer

La démo de Resident Evil 4 lancée, nous retrouvons Léon S. Kennedy devant la fameuse maison qui abrite le villageois malpolis, celui qui tente de fendre le crâne du jeune enquêteur d’un coup de hache dans la version de 2005. Cette séquence n’a sûrement pas été choisie au hasard par Capcom, puisqu’elle fait partie des plus cultes de Resident Evil 4. “Nous sommes fans du jeu d’origine, nous avons donc beaucoup de pression avec ce remake” nous confie Yoshiaki Hirabayashi. Il ajoute : “Même si je faisais partie de l’équipe d’origine, je me suis assuré que mon équipe ait bien rejoué à Resident Evil 4. Nous avons ensuite proposé plusieurs idées pour mettre le jeu à jour afin qu’il réponde aux attentes du public d’aujourd’hui”.

Une fois à l’intérieur de la demeure, il ne faut pas longtemps pour s’apercevoir que les choses ont changé. Il y a plus de portes, et donc plus de pièces à visiter par rapport au titre d’antan. Si notre bon vieux villageois est toujours présent devant sa cheminée, le combat se déroule finalement dans le sous-sol de la bâtisse. La nouvelle maniabilité du jeu, qui autorise enfin de viser tout en bougeant comme dans les derniers remakes, permet de se sentir plus à l’aise dans la veste de Léon.

Cependant, les ennemis ont eux aussi musclé leur jeu. Tout d’abord, ils sont plus véloces. Les autochtones n’hésitent pas à se jeter fiévreusement sur leur proie, ou à sprinter fourche en avant pour mieux empaler notre héros. Ensuite, ils sont plus résistants. Un tir dans la tête suivi d’un uppercut n’est plus synonyme de mise au tapis définitive. Les dégâts localisés sont heureusement toujours de la partie afin de ralentir les opposants quand la situation n’est plus gérable. Contrairement au remake de Resident Evil 2, il n’est pas possible de démembrer les assaillants en se focalisant sur une partie de leur corps avec les balles du pistolet. Oui, RE4 est gore, mais pas trop.

Le même cauchemar, mais avec des différences

Les événements de ce Resident Evil 4 sont globalement les mêmes que ceux montrés dans le jeu de 2005, mais les changements sont bel bien là. L’équipe de Capcom Japon nous assure que nous pouvons nous attendre à un même niveau de “remake” que ce que l’on a eu avec Resident Evil 2 et 3. Les villageois qui attendent Kennedy à l’extérieur de la maison décident finalement de lui dire bonjour à l’intérieur de cette dernière tandis que le chemin pour aller jusqu’au village n’est plus tout à fait le même. La célébrissime séquence de la place de l’église où le Ganado à la tronçonneuse poursuit Léon est un bon moyen de contempler les efforts fournis dans ce remake. C’est très beau, c’est fluide, et il y a plus d’interactions avec le décor.

En ce qui concerne les mécaniques de jeu, Léon est équipé d’un couteau qui lui octroie la faculté d’effectuer des Stealth Kills ou de se sortir de situations désespérées. “Nous avons ajouté des stratégies de jeu pour nous assurer que le jeu puisse répondre aux différents styles de jeu des joueurs. Mais nous avons également tout fait pour garder l'héritage de l’expérience de base” explique Yoshiaki Hirabayashi. Léon peut aussi parer des coups si le joueur appuie au bon moment sur la bonne touche du pad (un peu comme dans les derniers Resident Evil sortis). À propos des QTE, ils devraient être présents dans des versions revues et corrigées, plus transparentes pour l’utilisateur.

Pour le reste, que dire si ce n’est qu’il est plus que plaisant de retrouver le légendaire Resident Evil 4 enfin à la hauteur des standards actuels ? Les quelques petites minutes passées en sa compagnie nous ont vite rappelé pourquoi cet épisode est si important dans l’histoire de la saga avec son rythme soutenu, son ambiance suffocante et le sentiment de malaise qu’il procure malgré une dimension action soutenue. Le remake de Resident Evil 4 sortira le 23 mars 2023 sur PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series X|S et PC.