Toujours aussi bon J'aime beaucoup le jeune Kingsming et l'équipe de Raedyn Levenni, à vrai dire je trouve qu'une grande partie des participants sont(est?) très charismatiques. J'ai hâte d'en savoir plus sur Sandre
la suite !!!!!!!!
Bon allez peil, ce sont les vacances, un ptit chap serait le bienvenu
Pour cause de vacances au ski sans accès a mon PC, pas de suite avant samedi
A mort les vacances de Peil
Lol bonne vacance^^
merdeeeeeeeee!!! amuse toi bien !!
Bonnes vacances
Mais après, tu nous dois des chapitres
bonne vacances peil
Un petit up car cette fic la mérite
Voilà, je suis rentré
tiens, étonnant, t'es parti la même semaine que moi...oui c'est ma vie en fait, bref on veut la suite !!!
BIM ! de retour sur mon PC je peux de nouveau poster des chaps
Vous voulez savoir la meilleure ? Un deuxième chap arrivera tout à l'heure dans l'aprem'
Re-BIM !
Allez, bonne lecture.
Chapitre 14 :
-Oh, merde…
Un éclair zébra le ciel nocturne et illumina la forêt. Sandre sentit une goutte d’eau glacée lui tomber sur le bout du nez. Puis une deuxième, sur l’oreille. Alors, le tonnerre retentit et une averse se déclencha, noyant Zimo et Sandre sous de véritables trombes d’eau.
Les deux hommes coururent à travers les bois dans l’espoir de trouver un abri. Alors, ils aperçurent, au sommet d’une colline, une petite bâtisse. En s’en approchant, ils se rendirent compte que c’était une chapelle.
Ils gravirent la colline en se protégeant tant bien que mal de la pluie avec leurs capes de voyage.
En arrivant au niveau de la chapelle, Sandre remarqua qu’elle était abandonnée. Aucune lumière ne brillait à l’intérieur et nul bruit de s’en échappait. Le bâtiment était en ruine mais au vu de la statue à moitié écroulée sur son clocher, cela devait être un ancien temple de Mara. Il avait un air sinistre.
Zimo se précipita vers la chapelle silencieuse et, d’un coup de pied, ouvrit les deux lourds battants des portes de l’entrée.
Les deux hommes entrèrent dans la bâtisse et refermèrent les portes.
Alors Sandre lâcha un soupir de soulagement. Il saisit une lourde barre de bois qui reposait contre un mur, à quelques mètres de lui, et le coinça entre les deux poignées de la porte, afin que personne ne puisse l’ouvrir de l’extérieur.
Zimo, lui, jeta un regard sur l’intérieur de la chapelle. Tout était silencieux. Plusieurs rangées de bancs étaient alignées face à une petite estrade où se dressait un autel de Mara et une chaire depuis laquelle un prêtre pouvait s’adresser à ses ouailles.
Bien sûr, la moitié des bancs étaient détruits. Les toiles d’araignées au plafond et l’impressionnante couche de poussière qui s’était déposée au sol attestaient du temps depuis lequel aucun être vivant n’était entré dans le bâtiment.
Sandre se dirigea vers un banc intact et déposa ses affaires dessus.
-Eh ben, soupira-t-il, heureusement qu’on est tombé sur cet endroit. Sinon, on aurait été mal.
-C’est vrai, acquiesça Zimo en jetant un œil par unes des fenêtres.
Dehors, la pluie avait redoublé d’intensité –si cela était possible- et la nuit était brièvement illuminée par les éclairs, à intervalles réguliers. Le Khajiit plaignait les participants qui se trouvaient à l’extérieur, à ce moment-là. Il y avait fort à parier que la grande majorité était allée s’abriter dans une grotte, un tronc d’arbre creux, ou tout autre endroit sec pour passer la nuit. Il fallait être fou pour vouloir dormir à la belle étoile ce soir-là.
Sandre et Zimo pouvaient s’estimer heureux.
Le Khajiit défit le cordon autour de son cou qui nouait sa cape de voyage et la laissa tomber par terre. Sandre l’imita et se dévêtit rapidement pour faire sécher ses habits trempés.
Ensuite, ils s’assirent pour se reposer.
-Bon, fit Sandre en se frottant la tête, il va être temps de manger, non ?
Soudain, un bruit éclata, dehors. Un cri. Sandre et Zimo se levèrent d’un bond. Un poignard était apparu dans la main de ce dernier, comme par magie, alors que Sandre avait déroulé sa chaîne en un éclair.
Ils attendirent. Un autre cri retentit, plus proche.
-Eh ! Y’a quelqu’un là-dedans ?!
Un homme. Un participant ?
Il tenta d’ouvrir la porte, depuis l’extérieur, puis se rendant compte que quelque chose la bloquait depuis l’autre côté, il toqua frénétiquement.
-S’il-vous-plait, laissez-moi entrer ! Je vous en prie, je vais mourir si je reste dehors !
Zimo et Sandre se regardèrent.
-Allez ! Soyez sympas !
-Il est seul ? murmura Sandre à l’adresse de son compagnon.
-Je ne sais pas, répondit Zimo en humant l’air, la pluie m’empêche de percevoir la moindre odeur et le tonnerre couvre les éventuels bruits de pas que pourraient faire plusieurs individus. Il faudrait jeter un œil par la fenêtre pour s’en assurer mais cela l’avertirait de notre présence.
-Il est déjà au courant qu’il y a quelqu’un à l’intérieur, non ?
-Tant qu’on ne lui répond pas, il ne peut pas en être sûr.
Dehors, l’homme avait renoncé à frapper contre la porte. Mais il continuait à se lamenter.
-Ecoutez, je sais ce que vous vous dites, mais je suis seul ! Et je ne suis pas méchant ! Je veux juste trouver un abri ! La tempête est trop forte, je ne peux pas rester une minute de plus dehors ! Pitié !
-Je vais lui ouvrir, conclut Sandre en se dirigeant vers la porte.
-Quoi ? Mais tu es fou !
-On a les moyens de se défendre. Et quelque chose me dit qu’il ne ment pas.
Sandre saisit la barre de bois, la leva, et ouvrit rapidement la porte. Un homme s’engouffra vivement à l’intérieur, trempé jusqu’aux os, dégoulinant d’eau. Sandre referma immédiatement. Zimo se précipita sur le nouvel arrivant, le saisit par l’épaule, le plaqua contre un mur et lui posa la pointe de sa dague sur la gorge.
-Qui es-tu ?
-Je… Je m’appelle Drenis ! Ne me faites pas de mal !
-Tu es un participant de la Grande Marche ?
-Oui ! V… Vous voulez voir mon collier ?
-Pas la peine.
Zimo ôta son couteau de la gorge de l’individu et fit un pas en arrière. Sandre le détailla. C’était un Bosmer, assez petit, et plutôt frêle, aux cheveux longs, comme l’affectionnaient ceux de sa race, et aux grands yeux verts.
Il était vêtu assez simplement et ne portait qu’un baluchon dans le dos, ainsi qu’une harpe qui se balançait à sa ceinture. Il n’avait pas l’air armé. Sandre s’approcha de lui. Il déglutit.
-Euh… Merci de m’avoir… accepté parmi vous.
-On n’a rien accepté du tout, le coupa Zimo. On avait quelques remords à te laisser dehors, c’est tout.
-B… Bien sûr.
-Inutile d’être agressif, Zimo, intervint Sandre avant de reporter son attention sur Drenis. Vous avez de la nourriture ? Des provisions ? On pourrait partager.
-Oh, oui, répondit le Bosmer en ôtant son baluchon de son dos. J’ai… des biscuits. Des galettes aussi, et des tourtes chaudes.
-Je rêve, murmura Zimo en levant les yeux au ciel. Il a emporté son goûter avec lui ou quoi ?
Drenis ouvrit son baluchon et en tira une petite boîte. Les trois hommes allumèrent un feu avec des débris de banc et se partagèrent leurs provisions. Ils commencèrent à discuter. Drenis était plutôt bavard. Une fois que l’ambiance se fut réchauffée, il proposa d’entamer un air de harpe.
-Je suis un ménestrel itinérant, expliqua-t-il en accordant son instrument. Je vagabonde, allant de château en château, égayant banquets et réceptions par mes mélodies. Drenis la Tourterelle, qu’on m’appelle, en Val-Boisé. Vous devez avoir entendu parler de moi ?
-Non, répondirent Sandre et Zimo à l’unisson.
-Oh… Je vois. Eh bien, sachez que je me suis même produit à la cour des plus grands rois. Je suis très célèbre.
-Ouais, ouais, le coupa Zimo distraitement.
-Pourquoi participes-tu à la Grande Marche ? s’enquit Sandre alors que le Bosmer commençait à faire danser ses doigts sur sa harpe et à emplir l’air d’une douce mélodie.
Drenis sembla réfléchir. Puis, il sourit.
-Ma sœur va mourir.
Il y eut un silence, seulement brisé par la musique produite par la harpe de Drenis. Celui-ci reprit.
-Elle est atteinte d’une maladie très rare et incurable. J’ai vu toutes sortes de guérisseurs, de prêtres-soigneurs et de magiciens, mais aucun n’a pu trouver la source de ses maux. Le champion de la Grande Marche a le droit à un vœu, n’est-ce pas ? Le miens, si je gagne, sera qu’on guérisse ma sœur.
Drenis soupira et cessa de jouer.
-Mais je doute de mes capacités, à dire vrai. Je ne suis pas un combattant. Je ne suis pas un survivant. Je ne sais que faire de la musique et chanter Rien que pour la première épreuve, j’ai dû payer une perle pour passer. Je sais très bien que je ne gagnerais pas.
Sandre hocha doucement la tête. Le Bosmer était lucide.
-Alors pourquoi participes-tu ?
-Parce que c’est la seule chose que je peux faire. Je ne peux pas rester les bras croisés et attendre que ma sœur dépérisse.
-Si tu sais toi-même que tu n’iras pas au bout, lança Zimo d’un ton cassant, tu n’aurais pas dû t’inscrire. On peut mourir, dans cette course. Ce n’est pas un jeu.
-Et j’en suis conscient, répondit Drenis en se remettant à jouer.
Pendant quelques minutes, tous mangèrent sans parler. Puis, Sandre sursauta. Ses compagnons lui lancèrent un regard perplexe.
-Qu’est-ce qui t’arrive ? demanda Zimo.
-J’ai… J’ai cru entendre un bruit.
-Un bruit ?
Les trois hommes regardèrent autours d’eux d’un air méfiant. Mais Drenis secoua la tête.
-Sans doute le vent dehors, tu ne crois pas ?
-Je ne sais pas, répondit Sandre. On aurait dit une sorte de craquement.
-Regarde la tempête. Rien d’étonnant à ce que la pluie et les bourrasques produisent ce genre de chose. C’est un vieux bâtiment.
-Oui… J’imagine.
Ils se remirent à manger. Drenis sourit et lança un regard malicieux à Sandre et Zimo.
-Vous connaissez l’histoire de cet endroit ?
-Euh… Non.
-La légende dit qu’ici, jadis, se réunissaient les membres d’une secte impie vénérant des dieux païens. Ils massacrèrent les fidèles de Mara et les offrir en pâture aux démons qu’ils adoraient, dans un grand rituel maléfique. Ils tuèrent hommes, femmes et enfant, les mangèrent et brûlèrent leurs restes, avant de pratiquer des sortilèges de nécromanciens sur leurs cendres. Ces hérétiques ont disparus depuis bien longtemps mais leurs victimes, elles, sont restées. Elles hantent désormais la chapelle et veillent à ce qu’elle reste bel et bien abandonnée. Toute personne qui ose entrer ici pour passer la nuit est condamnée à ne jamais en ressortir, à mourir dans des souffrances inimaginables, et à grossir le rang des gardiens de ce lieu maudit.
Zimo leva les yeux au ciel.
-Quelle histoire débile.
-Peut-être bien que c’est un fantôme que tu as entendu, Sandre, dit Drenis avec un sourire en coin.
-Bien sûr…
Visiblement, seul le Bréton avait perçu le bruit. Les deux autres n’avaient rien entendus, et se moquaient de lui. Mais alors que Sandre lui-même se disait que son imagination lui avait joué un tour, un deuxième craquement retentit. Cette fois, tous l’entendirent. Et il ne provenait clairement pas de l’extérieur.
Zimo se redressa d’un bond, ses doigts s’étant déjà refermés sur le poignard à sa ceinture. Sandre, lui, s’était mis sur un genou et avait déroulé sa chaîne en un clignement d’œil. Drenis était le seul à ne pas être armé. Il s’était recroquevillé et agrippait son instrument de musique, les yeux écarquillés.
Zimo scruta l’obscurité de la chapelle, les yeux plissés, les babines retroussées.
-Il y a quelqu’un à l’intérieur, gronda-t-il.
-Tu sens son odeur ? lança Sandre. Tu as déterminé sa position ?
-Non. Il ne dégage rien. Ni odeur, ni pulsation, ni chaleur. Mais je sais qu’il est là. Quelque part.
-Un magicien ?
-Peut-être… Eh ! Sors de là ! On sait que tu te caches ! On ne te fera pas de mal !
Il y eut un long silence. Alors Sandre sentit un long frisson le long de son dos et un contact glacé contre sa nuque. Il tressaillit et fit volte-face, les poils hérissés. Rien. Zimo lui lança un coup d’œil surpris.
-Ca va ?
-Qu… Quelque chose m’a touché ! Quelque chose vient de passer dans mon dos et m’a frôlé !
Zimo déglutit et entreprit de tourner lentement sur lui-même pour réduire ses angles morts. Drenis avait reculé, le front luisant de transpiration.
-Sandre, dit-il, il n’y avait rien derrière toi. J’ai vu ton dos.
-Mais… Quelque chose m’a…
Le glapissement de Zimo l’interrompit. Le Khajiit venait vraisemblablement de ressentir la même chose puisqu’il s’était brusquement retourné et avait donné un coup de poignard dans le vide, pensant que quelqu’un se trouvait derrière lui.
Cette fois, Drenis se releva et se plaça aux côtés de ses deux compagnons. Ils se placèrent tous dos à dos, prêts à toute éventualité.
Au centre de la chapelle, leur feu de camp brillait toujours, mais la lueur vacillante des flammes faisait danser des ombres inquiétantes sur les murs et le plafond, et, si elle éclairait ses alentours proches, elle plongeait des zones entières de la bâtisse en ruine dans les ténèbres.
Un troisième craquement. Sandre tourna la tête. Il remarqua alors qu’à quelques mètres de lui, une trace de pas était apparue dans la couche de poussière. Trace de pas qui n’était pas là cinq secondes auparavant. Et pourtant, personne n’était passé par là.
-Tu crois qu’on vient de se faire attaquer par un participant ? fit Zimo.
-Pas par un participant, répondit Sandre d’une voix blanche. Par autre chose.
Alors, Drenis poussa un petit cri.
-Je… Je viens de voir quelque chose ! Une silhouette, là-bas, près de l’autel de Mara !
-Tu en es certains ?! fit Zimo.
-Sûr et certains ! Elle a semblé me regarder, et puis elle a disparue !
-Alors ? lança Sandre. Toujours aussi débile, cette histoire de fantôme ?
-La ferme ! répondit le Khajiit d’un air irrité, mais néanmoins inquiet. Il faut qu’on se casse d’ici !
D’un seul mouvement, les trois hommes s’élancèrent vers la porte de la chapelle, non sans ramasser vivement leurs affaires au passage. Ils saisirent la lourde barre de bois et la soulevèrent avant de la jeter au loin, avec précipitation. Mais alors que l’accès aurait dû être libre, la porte refusa de s’ouvrir.
D’autres craquements retentirent, derrière eux. Plusieurs. Comme… plusieurs pas rapides. Qui se rapprochaient.
Sandre tambourina sur un des battants, sans succès. Zimo et Drenis, nerveusement, tentèrent de l’ouvrir en tirant dans leur direction, puis en poussant de toutes leurs forces.
Alors, Sandre pivota vers ses compagnons, très lentement.
-On est coincé, les gars.
-Qu… Qu’est-ce qu’on fait ? demanda Drenis en tremblant, redoutant de se retourner.
Les craquements s’étaient tus. Mais tous sentaient une présence dans leur dos. Une présence menaçante. Sandre ouvrit la bouche.
-Ce qu’on fait ? On survit.
Ouh, la tension. Bonne ambiance glauque à souhait, beau boulot
Comme promis, voici le deuxième chapitre de la journée.
Chapitre 15 :
Sandre décida enfin de se retourner. Serrant les doigts sur sa chaîne, à s’en faire blanchir les phalanges, il se préparait déjà à se retrouver nez-à-nez avec un monstre. Pourtant, derrière lui, il n’y avait rien.
Il fronça les sourcils et regarda autour de lui. Zimo et Drenis l’imitèrent.
-Ben… Ils sont où ? demanda le Bosmer.
Au moment où il terminait sa phrase, les pieds de Zimo quittèrent le sol et le Khajiit fut soulevé de terre par une force invisible. Ses deux compagnons le virent passer au-dessus de leurs têtes et traverser la salle comme un boulet de canon avant de percuter violemment un mur.
Il rebondit lourdement dessus et retomba au sol en soulevant un nuage de poussière. Il toussa et du sang jaillit de sa bouche.
Sandre se mit en garde.
-C’était quoi, ça ?! hurla Drenis terrifié.
Une main se referma alors sur l’épaule de Sandre. Une main glacée, froide comme la mort. Une main qui n’appartenait à rien de vivant. Il jeta un coup d’œil rapide à l’endroit où la chose l’avait agrippée et se rendit compte que la main… était invisible.
D’un coup, il se sentit tracté vers le haut. Le sol s’éloigna de lui et il vit le plafond se rapprocher.
Il crut percevoir plusieurs ricanements tout près de ses oreilles avant qu’une myriade d’autres mains immatérielles se referment sur ses chevilles, ses poignets, ses cheveux, ses vêtements, et le secouent dans tous les sens.
Le Bréton serra les dents et ferma les yeux.
Un observateur extérieur aurait eu l’impression qu’il lévitait, mais Sandre en était sûr, maintenant : Il était bien la proie d’êtres maléfiques.
Au bout de quelques secondes, les mains le lâchèrent, et seule une resta accrochée à son cou. Alors, il fut projeté avec une violence inouïe vers le fond de la chapelle. Il alla rejoindre Zimo.
Son front heurta brutalement le mur et il s’écroula. Du sang coulait sur son front et son nez. Ce serait un miracle s’il n’avait pas le crâne ouvert.
Zimo, lui, s’était redressé sur un coude. Un œil fermé, l’autre à moitié ouvert, il vit Drenis, à trois mètres du sol, se débattre et frapper de ses pieds des adversaires invisibles. Des ricanements éclatèrent un peu partout dans la chapelle et résonnèrent d’un air lugubre.
-Des nouvelles proies !
-De la chair fraîche !
-A manger !
Les voix n’avaient rien d’humain. Elles évoquaient le crissement d’ongles sur des plaques de métal, ou le frottement entre une fourchette et une assiette.
Sandre commença à reprendre ses esprits.
Il se mit à quatre pattes et fut pris de vertige. Alors, au moment où il relevait enfin la tête, il vit un être informe fondre sur lui. C’était une silhouette humanoïde translucide, sans jambes et sans visage, mais doté de deux appendices ressemblant à des bras, terminés par des mains squelettiques transparentes.
Son tronc semblait fait de brume.
La créature referma ses doigts glacés autour du cou de Sandre et entreprit de les serrer. La puissance avec laquelle il s’était jeté sur lui fit que le Bréton fut plaqué contre le mur et que celui-ci se fissura à cause du choc.
Sandre, qui n’avait pas lâché sa chaîne depuis le début, attrapa la faucille à son extrémité et en fouetta l’air, devant lui. La lame recourbée passa à travers le spectre sans lui faire le moindre dégât. Les ricanements redoublèrent.
-Il résiste !
-Il veut vivre !
-Tuons-le !
Sandre sentit l’air lui manquer. La créature possédait une force colossale. Dans quelques instants, ses os lâcheraient et la pression lui briserait la nuque. L’oxygène ne pénétrait déjà plus dans ses poumons et Sandre voyait des points noirs danser devant lui.
La silhouette du spectre devint plus nette à mesure que la vie quittait le corps de Sandre, et, enfin, son visage apparu.
C’était une abomination.
Sa tête était complètement sphérique et lisse, entièrement blanche. Ses yeux n’étaient que deux minuscules points noirs enfoncés dans leurs orbites, et son nez était constitué de deux fines fentes pâles.
Sa gueule, elle, s’ouvrit et révéla cinq rangées de crocs jaunâtres, longs de trois centimètres chacun. Elle s’ouvrit, s’ouvrit, s’ouvrit, élargissant la tête du spectre à un point effrayant et la faisant s’allonger de haut en bas.
Sandre renonça à lutter. La gueule du monstre se rapprocha, lentement, sans cesser de grandir.
Mais alors Zimo bondit, poignard en avant, en hurlant. Bien qu’il traversa le spectre comme du vent et qu’il alla s’écraser au sol de l’autre côté, le monstre cessa d’approcher, déconcentré. Il referma sa gueule rapidement et se tourna vers le Khajiit, sans cesser de maintenir Sandre contre le mur.
Pourtant, sa prise se desserra.
Sandre replia alors ses jambes derrière lui, pris appui sur le mur derrière lui, et, de toutes ses forces, tenta de pousser le spectre.
L’attention du monstre revint sur lui. Il sembla sourire. Un sourire malsain.
Rien n’y fit, sa puissance était surnaturelle et un humain ne pouvait pas lutter face à ça.
Sandre sentit de nouveau les doigts serrer sa gorge, et le monstre se remit à s’approcher.
Tout espoir avait presque quitté le Bréton quand uns des vitraux encore intact de la chapelle explosa et qu’un trait fusa.
Un instant, la tête du spectre se rapprochait, sa gueule s’ouvrant de plus en plus. L’instant d’après, la dite tête se retrouvait cloué à l’autel de Mara par une flèche. Le spectre décapité sembla se mettre à vibrer, puis, il s’évapora.
Les mains disparurent et Sandre retomba lourdement au sol, la bouche grande ouverte, tentant tant bien que mal de reprendre son souffle, et se massant le cou. La tête du monstre subit le même sort et s’évapora dans l’air.
Il ne resta bientôt plus qu’une simple flèche plantée dans l’autel.
Sandre releva les yeux et la scène qui se déroulait sous ses yeux lui glaça le sang.
Quelques mètres devant lui, Zimo était en prise avec trois spectres qui le harcelaient. Il avait beau mettre des coups de dague, ils ne faisaient rien à ses adversaires, et ceux-ci jouaient avec lui en le griffant, en le poussant et en le frôlant.
Mais ce n’était pas ça qui était le plus atroce. C’était Drenis qui, se débattant toujours dans les airs, voyait ses tripes sortir de son corps dans une gerbe de sang.
Huit spectres au moins le maintenaient au-dessus du sol et s’affairaient à déchirer son ventre et sa poitrine avec leurs longs doigts squelettiques. Ils arrachaient ses boyaux à grosses poignées et les jetaient à leurs voisins. Ceux-ci les dévoraient avec avidité.
Le Bosmer, dévoré vivant, était pâle et hoquetait de douleur. Il ressemblait à une poupée de chiffon que des enfants capricieux se disputaient, à la différence près qu’au lieu de faire jaillir de la mousse de son corps en se déchirant, c’était du sang et des organes qui allaient s’écraser au sol, trois mètres plus bas.
Le spectacle était tellement horrible que Sandre en détourna les yeux.
Après tout, si la flèche ne l’avait pas sauvé, il aurait subi le même sort. Mais il n’avait pas le temps de réfléchir. Zimo était assaillit et les spectres menaçaient à tout moment de se lasser de leur petit jeu et de décider de l’achever.
-Zimo, cria Sandre. Baisse-toi !
Le Khajiit ne se fit pas prier. Il se jeta au sol. Sandre, à toute vitesse, fit alors tournoyer sa chaîne avant de la lâcher. Le boulet en fonte vrombit et alla transpercer un fantôme. Celui-ci se reforma instantanément, intact. Mais le Bréton avait réussis à attirer l’attention des monstres.
Il fallait trouver un moyen de s’en débarrasser. Mais comment lutter face à des adversaires qu’on ne pouvait pas toucher ?
Sandre recula lorsque deux des trois spectres flottèrent lentement dans sa direction, les bras tendus.
-Là, ricanèrent-ils. Du gibier.
-Démembrons-le.
-Arrachons-lui les yeux.
-Repaissons-nous de sa chair !
Leurs menaces n’étaient rien face à ce que faisaient maintenant subir les fantômes à Drenis. Le Bosmer était secoué dans tous les sens, comme un vulgaire objet. Un spectre lui avait littéralement arraché le bras et était maintenant occupé à le ronger, dans un coin.
Les autres s’acharnaient désormais sur son visage. Ils arrachaient sa peau par lambeaux. Drenis n’hurlait même plus. En effet, un spectre avait plongé ses doigts dans sa bouche et fouillait au fond de sa gorge, déchirant son corps de l’intérieur.
Sandre leva alors brièvement la tête et ses jambes faillirent lâcher.
Des dizaines et des dizaines de spectres tourbillonnaient au plafond, formant une sorte de cyclone translucide, sifflant et ricanant. Ils jaillissaient des murs, du sol, de derrière les bancs, sans discontinuer.
Une pensée vint alors tout naturellement à l’esprit du Bréton :
« On est morts. »
Une seconde flèche fusa alors d’une des fenêtres.
Zimo, qui bataillait désespérément face à un fantôme, vit le trait se planter dans le monstre et le projeter sur le côté. Le spectre rebondit à terre, comme s’il était maintenant matériel, et se roula au sol en gémissant avant de s’évaporer.
La flèche tomba au sol, n’étant plus soutenu par rien. Le Khajiit écarquilla les yeux. Les autres spectres, tout aussi stupéfaits, regardèrent l’endroit où se trouvait leur camarade, une seconde auparavant.
Même au plafond, les créatures cessèrent de tourner et se figèrent. Celles qui dévoraient Drenis lâchèrent le cadavre du Bosmer.
Dehors, la tempête était plus forte que jamais. Pourtant, Zimo et Sandre perçurent difficilement une voix, à travers le vacarme.
-Baissez-vous !
Sans demander leurs restes, ils plongèrent à terre. Ce fut alors le chaos.
Des nuées de flèches se mirent alors à pleuvoir sur les spectres, à travers les fenêtres, les fauchant comme du blé. Dès qu’un spectre était touché, il chutait à terre et disparaissait en quelques instants. Les traits fusaient de tous les côtés.
Aucun ne manquait sa cible.
Le nombre de fantômes se mit d’un seul coup à décroître. Quand ils s’en rendirent compte, ceux-ci se mirent à hurler de terreur et à voler dans tous les sens, cherchant à éviter les flèches. Sans succès.
Le tireur avait une précision diabolique. Les spectres avaient beau tenter de se cacher, ils se faisaient tuer impitoyablement. Même lorsqu’ils essayaient de disparaître dans un mur ou dans le sol, pour se mettre à l’abri, un trait mortel venait les faucher une seconde avant qu’ils ne soient hors de portée.
C’était un spectacle presque jouissif que de voir ces monstres se faire massacrer.
Sandre garda le visage collé contre le sol, craignant qu’une flèche ne le touche. Mais bientôt, les tirs cessèrent. Les deux hommes relevèrent timidement la tête et se rendirent compte qu’en dehors d’eux, il n’y avait plus personne à l’intérieur de la chapelle.
Tous les spectres s’étaient évaporés.
Une cinquantaine de flèche gisait au sol, ou alors fichés sur les bancs, les murs, l’autel…
Sandre, choqué, n’en revenait pas.
Il se releva lentement, mais toujours prêt à se remettre à couvert au moindre danger. Zimo l’imita. Quand ils furent sûrs qu’ils étaient en sécurité, ils se regardèrent.
-Putain, fut tout ce que Zimo trouva à dire.
Sandre jeta un coup d’œil au corps sans vie de Drenis. Il était déchiqueté. Une véritable boucherie. Le Bosmer avait beaucoup souffert avant de mourir. Il n’aurait jamais l’occasion de soigner sa sœur. Le Bréton déglutit et détourna les yeux de l’insoutenable scène.
Il se pencha sur une flèche qui se trouvait à ses pieds.
Elle était entièrement noire, excepté son empenne qui était d’un blanc immaculé. Sandre remarqua que toutes les pointes des flèches luisaient légèrement et dégageaient une aura bleuâtre. Elles étaient enchantées. C’était donc pour cela qu’elles blessaient les fantômes alors que Sandre et Zimo avaient été incapables de les toucher.
Alors Zimo écarquilla les yeux. Lui-aussi était en train d’examiner une flèche.
-Sandre, lâcha-t-il.
-Quoi ?
-Ses flèches… On les a déjà vus.
-Hein ? Où ça ?
-A la rivière, quelque jours avant qu’on arrive à la première épreuve. Quand on a été attaqués par une meute de chiens sauvages et qu’on a rencontré l’équipe de Raedyn. Tu te souviens ?
Oui, Sandre s’en rappelait. Ils avaient trouvés cinq participants, dans la rivière, tous morts avec une flèche entre les deux yeux. Encore chauds.
Sandre et Zimo en avaient déduits qu’ils voulaient tendre une embuscade à quelqu’un… Peut-être à eux ? Mais alors le tireur les avait sauvés ? Et il venait de leur venir en aide une seconde fois ?
Sandre se précipita vers une fenêtre de la chapelle et regarda dehors.
La tempête était tellement puissante, maintenant, que le vent pouvait presque déraciner des arbres, et que des éclairs zébraient le ciel à un rythme infernal. Tous les animaux étaient partis s’abriter dans leurs terriers. Aucun être ne pouvait survivre, dehors. Et pourtant…
-Impossible, fit Zimo. Personne ne peut tirer des flèches avec autant de précision, et dans une telle tempête, avec un vent pareil.
-Mais alors qui était-ce ? répliqua Sandre. Un autre participant ? Un élément extérieur ? Une autre créature encore plus dangereuse que ces spectres ?
-Aucunes idées, répondit doucement le Khajiit en scrutant les alentours de la chapelle. Mais en tout cas, une chose est sûre : Il n’est plus là.
En effet, Sandre avait beau regarder partout, il n’y avait pas âme qui vive. Si quelqu’un s’était tenu là quelques minutes plus tôt, il avait disparu. Avec une rapidité stupéfiante et un talent incroyable, puisqu’il n’avait même pas laissé de trace.
Les deux hommes se retournèrent vers la salle. Visiblement, il n’y avait plus de danger. Ils pouvaient passer la nuit sans craindre une quelconque attaque de spectre, puisque tous les spectres étaient retournés en Oblivion.
Zimo traîna le cadavre de Drenis à l’écart, non sans dégoût et frayeur en pensant que cela aurait pu lui arriver, tandis que Sandre vérifiait que la porte de la chapelle n’était plus verrouillée. Non, elle s’ouvrait bien. Les fantômes avaient dû retenir les battants fermés.
Le Bréton remit la barre de bois en place.
Quand cela fut fait, il alla s’allonger près du feu de camp, exténué. Sans s’en rendre compte, il s’endormit.
Qu est ce personnage mystère...
Bref, Je veut la suite!!!!!
Pauvre Drenis, c'est complètement gore ce qui lui est arrivé. C'est la première fois que je vois une mort aussi violente dans une de tes fics
Sympa le coup du tireur embusqué, on peut vraiment se demander qui c'est et ça laisse la place à beaucoup d'hypothèses...en tout cas très bon chapitre
J'ai envie de Gueuler "RODERICK!!!" mais il a du crever depuis longtemps donc "DESCENDANT DE RODERICK!!!" ou encore "ELEVE DE RODERICK!!!" ... quoi ?