Vous n'avez certainement jamais entendu parler de Locomalito et pourtant le nom de ce développeur espagnol indépendant mériterait d'être célébré par tous les joueurs qui ont une dent contre les tendances actuelles de l'industrie des jeux vidéo. Vous en avez assez des aventures dans lesquelles vous êtes pris par la main ? Vous voulez qu'on vous débarrasse des QTE lénifiantes qui émoussent petit à petit vos réflexes ? Locomalito a la solution à tous vos problèmes et nous sert un jeu clairement old-school dans la veine d'un bon vieux Ghost'n Goblins. Vous êtes encore sceptique et vous n'osez pas investir dans un nouveau jeu car le mois dernier vous avez passé tout votre argent de poche dans des DLC peu reluisants... Pas de souci, Locomalito propose ses productions gratuitement, vous pouvez donc mettre les mains sur Maldita Castilla sans avoir à débourser un kopeck. Mais attention, si vous avez apprécié le jeu, rien ne vous empêche de faire une petite donation au développeur.

Le pitch de Maldita Castilla ne brille pas forcément par son originalité : vous incarnez Don Ramiro, un chevalier espagnol chargé de sauver la Castille. Une belle jeune femme a conclu un pacte avec le Diable dans l'espoir de retrouver son grand amour mort au combat. Ce genre de transactions n'apporte généralement rien de bon et en l'occurrence elle se solde par une invasion de zombies et de hordes démoniaques sur la région. Vous et vos trois compères formez l'expédition de la dernière chance chargée de repousser le mal de ces terres. Si le scénario s'inspire d'une foule de contes et de légendes venus de toute l'Europe, c'est surtout les aventures d'Amadis de Gaule qui ont servi de point de départ au background de Maldita Castilla. Ce roman mythique du XVème siècle a visiblement nourri l'imaginaire de ce fameux Locomalito. Le bougre est aussi un vrai nostalgique de l'âge d'or des salles d'arcade et l'ensemble de son jeu peut être vu comme une véritable déclaration d'amour aux jeux des années 80, et plus particulièrement à Ghost'n Goblins. Comment ne pas voir en Don Ramiro un hommage appuyé à Sir Arthur qui pourfendait déjà le même genre de monstres il y a un peu moins de trente ans... Vous l'aurez compris, il ne faut pas vous attendre à un jeu bourré de cinématiques ultra-réalistes et proposant une action assistée. Ici, on se la joue à l'ancienne et, pour apprécier ce trip old-school, il faut au minimum avoir un petit penchant pour le pixel art et pour les gameplays exigeants. La prise en main de Maldita Castilla est simple comme bonjour : on se contente de déplacer son héros avec les flèches directionnelles, un bouton est dédié au saut tandis qu'un autre vous sert à utiliser vos armes.

Vous imaginez bien que cette simplicité n'est qu'apparente, ceux qui ne connaissent que les jeux actuels risquent bien de s'en rendre compte à leurs dépens. En effet, la mort vous attend toujours au tournant et la moindre maladresse, le moindre faux pas, vous coûtera au mieux l'un de vos trois réceptacles de cœur et au pire vous enverra valser dans un fossé mortel. La difficulté est bien entendu progressive et vous aurez l'occasion de vous arracher quelques cheveux en découvrant petit à petit la quarantaine de monstres qui peuplent ces terres maudites. Ces derniers se montrent en effet de plus en plus nombreux mais aussi de plus en plus retors et utilisent des patterns parfois bien tordus. C'est aussi le cas des boss qui rivalisent généralement d'imagination pour vous en faire baver. Maldita Castilla n'est pas une promenade de santé et il vous faudra apprendre la construction des niveaux par cœur pour espérer trouver votre chemin jusqu'au boss de fin. Votre petit héros commence son périple en lançant des dagues à la tête de ses ennemis mais il aura ensuite l'occasion de mettre la main sur des haches, des serpes ou même de redoutables bolas, chacune de ces armes réagissant bien entendu de manière assez différente. Vous pourrez aussi parfois compter sur quelques bonus plus ou moins magiques tels qu'une potion d'invincibilité temporaire, une petite fée qui vous donnera un coup de main, un bouclier protecteur ou des bottes ailées pour sauter plus haut. Locomalito nous assure que les six niveaux de l'aventure peuvent se boucler en 50 minutes mais comptez au moins le double pour en voir le bout une première fois. Vous trouvez ça court ? Essayez donc d'atteindre la meilleure fin possible parmi les quatre proposées et on en reparlera. Pour cela, il vous faudra terminer le jeu sans utiliser un seul continu et en accomplissant sept objectifs cachés... N'y allons pas par quatre chemins, tous les joueurs nostalgiques se doivent d'essayer Maldita Castilla : non seulement c'est une très bonne pioche, mais en plus vous n'aurez pas à mettre la main au porte-monnaie pour en profiter.