Le Steam Deck est la toute nouvelle console portable de Valve. Si la ressemblance est frappante avec la console hybride de Nintendo, la Switch, le Steam Deck promet des performances bien supérieures, et bien sûr, un accès au catalogue Steam. Voici 5 choses à savoir sur cette toute dernière annonce. Notez que l'article qui va suivre est le script "oral" de la vidéo accessible ci-dessus.
La concurrente directe de la Switch ?
On compare facilement les deux consoles, mais sont-elles totalement identiques ? Les deux machines sont des tablettes tactiles sur lesquelles des manettes ont été greffées et sont toutes les deux "dockables" afin de transformer l’expérience portable en expérience de salon. A première vue, la même philosophie est de mise, et pourtant, en dehors de cela, ce sont deux consoles aux écosystèmes totalement différents : la Switch fait tourner des jeux sur cartouche et des jeux achetés sur l’eShop, et donc se restreint à un très petit catalogue. Du côté du Steam Deck de Valve, le catalogue entier de Steam est accessible, mais pas seulement : d’autres plateformes comme Ubisoft Connect, Origin ou l’Epic Game Store peuvent être installées, et il est même possible de faire de la bureautique et de naviguer sur le web. Pour résumer, il s'agit d'un mini-ordinateur portable.
Une machine ouverte à tout ?
Alors que la Switch ne permet pas d'y connecter un casque en bluetooth sans module supplémentaire, le Steam Deck agit comme un ordinateur et il est donc possible d'y greffer tout un tas d'accessoires comme des manettes, claviers, souris, sticks arcade, etc. Installer des mods pour vos jeux via Steam Workshop ou encore bénéficier des sauvegardes SteamCloud fait également partie du lot. Avec son côté mini-PC ouvert, il est même possible d'espérer jouer sur le gamepass en local ou via XCloud. Nos confrères d’IGN, qui ont pu essayer la bête, nous montrent dans leur vidéo que l'on peut tout à fait sortir de l’interface Steam, et naviguer sur le PC comme on le ferait sur un Windows classique : aller sur le net, avoir un menu démarrer, etc. Lorsque l'on dit Windows, c’est pour simplifier : en réalité, la machine tourne sur un dérivé de Linux, SteamOS, et grâce au protocole Proton, vous pouvez jouer à des jeux qui sont normalement taillés pour Windows. L’illusion devrait être à peu près parfaite, sans trop perdre de performance au passage. Reste à savoir si les autres applications et exécutables typiques de Windows seront disponibles et installables sur le Steam Deck.
Quel intérêt si l'on possède déjà un PC ?
Une question qui n'est pas anodine : pourquoi se procurer le Steam Deck si l'on possède déjà un ordinateur portable capable de tout faire tourner ? La réponse est simplement de pouvoir amener l’expérience de bureau sur du portatif, quand vous allez en vacances ou tout simplement quand vous êtes dans votre lit et que vous voulez continuer votre partie. Voici l'avis personnel du chroniqueur : j’ai une bibliothèque Steam avec pas loin de 800 jeux, mais me mettre dans mon espace de travail où se trouve mon PC pour jouer, alors que j’ai dans mon salon une télé 4K et des consoles, cela ne me fait pas trop rêver. Je préfère me poser où je veux, quitte à être sur un plus petit écran, ou bien docker l’expérience à ma télé et en profiter tranquillement.
Cette “formule miracle” aux yeux de pas mal de gens sera disponible à partir de cet hiver pour des tarifs commençant à 419€. Côté prix, c’est ultra agressif quand on voit qu’une Switch OLED, qui sortira à peu près en même temps, sera elle vendue à 350€, donc “juste” 70€ de moins. On peut donc se demander ce qui les différencie techniquement parlant.
Tout miser sur la technique
Valve n'y va pas de main morte avec sa console hybride, et celle-ci embarque avec elle un processeur custom AMD RDNA 2, la dernière génération d'architecture AMD, qui équipe également les dernières consoles en date, et permet d'utiliser la technologie du ray tracing. Elle possède également 16 Go de ram et un stockage variable en fonction de la version de Steam Deck que vous achetez.
Le premier prix à 419€, vous propose du stockage eMMC, ce qui est bien mais ce qu'il y a de mieux en la manière, tandis que les deux autres modèles, plus chers, embarquent des NVME, des SSD qui équipent également les consoles next gen, respectivement de 256, 512 Go de stockage. Et si vous estimez que c’est peu, sachez que vous pourrez upgrader tout ça avec une carte SD. Petit bonus pour la route, si vous prenez la version la plus chère à 679€, vous aurez un filtre anti-reflets sur votre écran, et toutes les versions sont livrées avec un étui. Pour résumer la puissance du Steam Deck, il s'agit d'une PS4 ou d'une Xbox One avec une architecture bien plus véloce. Le site de Valve promet de faire tourner les gros jeux AAA dans une qualité décente, entre moyen et haut. IGN, qui a pu s’essayer à la console, sur des jeux comme Control ou Doom Eternal, a trouvé l’expérience tout à fait correcte.
L’écran sur lequel la machine devra afficher est un écran LCD tactile de 7 pouces, de définition 1280x800, donc attendez-vous à jouer dessus en 720p, plus ou moins la même chose qu’une Switch OLED en mode portable, la profondeur des teintes de noir en moins. A voir ensuite comment les jeux tournent une fois que l'on y connecte un écran 1080p, puisqu’on le rappelle, la machine peut être dockée et donc diffuser le contenu sur des écrans plus grands. Au passage, le dock s'achète à part et n’a pour l’instant pas de prix communiqué.
Enfin côté autonomie, on nous précise assez vaguement que sur les usages les moins énergivores, le Steam Deck pourra tenir jusqu’à 7H en portable. On verra ce que ça donne sur des jeux bien gourmands, et si la machine ne chauffe pas trop dans ces conditions...
Valve et le hardware : une malédiction
Quant à la forme de la console et au placement de... d'absolument tous les éléments présents, cela n'a pas l'air pratique à prendre en main. Deux pavé tactiles, des palettes à l'arrière, une croix directionnelle et des joysticks capacitifs sont présents, ce qui fait une interface assez chargée et pas très bien disposée. Pour l’instant, la version essayée et montrée en vidéo n'est pas finalisée, mais le journaliste d’IGN semble plutôt satisfait de ses sessions de jeu, même sur des FPS comme Portal 2, où des manipulations complexes sont à faire. Nous pouvons le voir alterner entre le gyroscope, les sticks, et les pavés tactiles pour manipuler les cubes et réussir les puzzles et n'a pas l'air de s'en plaindre. Les exemples présentés sur le site ont l’air là aussi très concluants notamment sur Doom Eternal, où le joueur en mode portable a l’air assez à l’aise. Mais si on s’inquiète, c’est surtout parce que Valve et le hardware, c’est une grande histoire et pas toujours des réussites…
Les Steam Machine, des PC de salon dédiés au jeu sur Steam ? Cela a été un échec cuisant.
Le Steam Link, un boîtier de streaming pour jouer sur télé aux jeux qui tournent sur PC ? Echec cuisant également.
Le Steam Controller, une manette avec stick et pavé tactile : fiasco absolu, ils ont tellement cassé les prix pour déstocker les manettes que bien souvent, les frais de port étaient plus chers que le produit…
Un espoir permet quand même d’avoir de l’entrain face au Steam Deck, le Valve Index, le casque VR de Valve, qui s’en sort plutôt bien côté finitions, même si j’ai personnellement un peu de mal avec les manettes et le placement de ses touches… Et beaucoup de joueurs, en voyant notamment la position des sticks, ont un peu peur de l’ergonomie globale du Steam Deck. Encore une fois, on en saura plus à la sortie, en fin d’année. Et si cela vous dit, sachez que l’on peut précommander le Steam Deck sur Steam pour une livraison “à partir de cet hiver”. N’hésitez pas à nous dire dans les commentaires si cela vous branche, et si vous allez craquer pour ce produit...