Après avoir redonné aux bois de Nibel leur éclat d’antan, la petite créature au pelage luisant dénommée Ori s’écrase dans les contrées menaçantes de Niwen. La jolie bestiole va devoir retrouver Kun, l’unique enfant de Kuro, et mettre la main sur des feux follets perdus aux quatres coins de cet étrange univers.
À cette fin, l’esprit sylvestre dispose désormais d’armes pour terrasser ses adversaires. Cela rend évidemment les combats plus dynamiques et intéressants, au point où ceux de Blind Forest paraissent bien désuets aujourd’hui. Et des combats, il y a en a beaucoup dans Will of the Wisps ! Contre des boss gigantesques pour commencer, jolie nouveauté de ce deuxième opus, superbement animés et aux coups vicieux. Ces rencontres, épiques, n’hésitent pas à faire alterner lutte pure et fuite dans des décors qui partent en morceaux. Les adversaires plus classiques sont eux aussi présents et évoluent au fil de l’aventure. Ils peuvent être affrontés par vagues dans des épreuves dédiées qui permettent à Ori de gagner en puissance.
Avec les nombreuses compétences et les pouvoirs passifs à équiper, le jeu de Moon Studios gagne en profondeur. Le joueur est invité à gérer efficacement les boutons X, Y et B de sa manette pour jongler entre les aptitudes choisies, et ainsi créer de jolies chorégraphies destructrices. Il doit surtout dompter les gâchettes LB, RB et RT, touches sur lesquelles sont paramétrées les projections, l’envoi de grappin, l’esquive, la charge et la capacité de planer. Ce gameplay plus focalisé sur l’action et les déplacements véloces font partie des grandes forces du titre.
La carte du monde, promise trois fois plus grandes par les développeurs, est composée de zones aux ambiances variées à l’image du désert, des montagnes, de la plage ou encore de la forêt, pour ne citer que les principales. Grâce aux nouveaux mouvements qui se gagnent progressivement, la progression se fait sans temps mort et les idées de gameplay s’enchaînent. Tantôt, il faut suivre une luciole dans les ténèbres, tantôt, il faut créer des trajectoires aux bulles d’air pour se frayer un chemin. Même si nous retrouvons quelques redites avec Blind Forest sur certaines situations de jeu, Will of the Wisps est un ravissement de tous les instants.
L’univers plus étendu ne signifie pas forcément que l’épopée est beaucoup plus longue que celle du premier volet. En effet, les crédits de fin prennent une petite douzaine d’heures pour être affichés. Cela s’explique par le fait que le jeu est plus accessible, plus facile en fait. Les checkpoints automatiques n’incitent plus le joueur à avancer avec précaution, et les pouvoirs passifs permettent de regagner trop facilement des points de vie. La hitbox mieux gérée est également un plus notable qui mène vers une progression moins frustrante.
Celles et ceux qui adorent fouiller partout seront ravis d’exécuter les quêtes annexes afin d’aider les Mokis, et de reconstruire le village des Clairières de la Source peuplé de divers PNJ ayant quasiment tous des services à vendre (contre de l’argent, du minerai ou quelques graines). Ce petit plus bienvenue n’est pas transcendant pour autant, la faute à des quêtes annexes fedex. L’aspect Hollow Knight est en tout cas bien présent. Les amateurs de speedruns pourront quant à eux se frotter aux fantômes d’autres joueurs dans des épreuves prévues à cet effet.
Beau à se damner, doté de musiques sublimes et baignant dans une ambiance poétique, le titre de Moon Studios est bel et bien la grande aventure que nous attendions. Il réussit à livrer aux joueurs ce qu’ils ont adoré il y a cinq ans, à savoir une jolie histoire, des séquences de fuite et des passages ardus de plate-forme, tout en revitalisant ce qui devait l’être. Dans un genre très concurrentiel, la jeune pousse du Metroidvania a décidément bien grandi.