Depuis sa montée en puissance allant de pair avec celle de World of Tanks, Wargaming.net a diversifié son offre en s’attaquant à d’autres types de vaisseaux militaires. C’est ainsi qu’est apparu World of Warplanes, un titre mettant en scène des avions militaires issus de plusieurs époques. Malgré une réception plutôt correcte de la part de la presse, celui-ci n’a jamais autant décollé que son grand frère et les développeurs ont pris la décision de lui offrir un joli petit coup de polish. C’est en effet à travers une version 2.0 surnommée "Get Airborne Again" que les papas de WoWp espèrent attirer de nouveaux joueurs et réveiller ceux qui s’étaient lassés de la formule originale.
World of Warplanes s'offre un Live Action Trailer
Un gameplay amélioré, mais toujours répétitif
Pour pallier aux critiques faites à la sortie du jeu, l’équipe de Pershia Studia a décidé de prendre des mesures drastiques concernant le gameplay. Le réalisme est légèrement mis de côté pour vous permettre de respawn au cours des parties et la maniabilité des appareils a été largement modifiée pour devenir plus accessible et proche de l’arcade. L’objectif est clairement de rendre l’ensemble plus fun, mais est-ce que c’est réussi ?
Après un temps de spawn un peu trop long, nous nous lançons avec notre Messerschmitt Bf-109 à la recherche de nos premières victimes. D’emblée, nous constatons que l’appareil est particulièrement simple à manier. Avec tout juste trois touches du clavier et la souris, il est possible de naviguer, tirer, accélérer, passer du côté de la tourelle arrière et zoomer. En fonction de votre type d'avion, vos objectifs varient sensiblement, mais le principe reste le même : bombarder les ennemis. N’espérez pas shooter des missiles à la manière d’un Ace Combat, il faudra se contenter d'utiliser vos mitraillettes et tout faire pour empêcher vos cibles de vous échapper.
Dans le cas où vous seriez la cible, la grande maniabilité offerte par le jeu vous permet d’effectuer suffisamment de cabrioles pour ne pas mourir à chaque fois que vous êtes pris en chasse. Réussir à échapper à votre prédateur est toujours un moment jouissif, même si vous y parvenez rarement à vos débuts. Notez au passage que les possibilités de progression sont importantes, notamment pour ce qui est de la stratégie. Les joueurs les plus expérimentés se regroupent de manière intelligente, tandis que les débutants auront bien du mal à rester en place.
Mais en dehors du "skill cap", il y a une autre question importante qui est liée à la progression : World of Warplanes est-il toujours aussi fun au bout d’une dizaine d’heures de jeu ? Pour notre part, le gameplay nous a semblé vite répétitif. Même si les développeurs ont clairement rendu le tout plus fun, on a l’impression d’avoir vite fait le tour de l’expérience proposée. On prend en chasse, on se fait prendre en chasse, on respawn et ça recommence.
La guerre se joue aussi dans les airs
Bien sûr, vous ne détruisez pas l’équipe adverse pour le plaisir comme on pourrait le faire dans un match à mort. En "Conquête", le mode principale proposé par World of Warplanes, votre but est de prendre le contrôle des points dispersés sur la carte pour remplir votre jauge d’influence avant l’équipe adverse. Concept assez basique, mais qui fonctionne plutôt bien puisqu’il encourage les actions groupées. Grâce au chat intégré, il est donc assez sympathique de monter des sortes de "raids" pour récupérer tel ou tel territoire.
Les développeurs de Pershia Studia ont tout de même essayé de corser un peu les règles en ajoutant des points spéciaux qui vous octroient des bonus. La base militaire lance régulièrement des missiles sur les bases adverses, le centre de contrôle appelle des équipes de bombardiers pour vous prêter main forte, les aéroports vous permettent de réparer votre appareil et les usines apportent encore plus d’influence que les autres bâtiments. Nous l’avons constaté, ce petit surplus stratégique a un réel impact sur l’issu des parties, ce qui rend le mode "Conquête" plus fun et complexe qu’il n’y paraît.
Terminons ce tour d’horizon du gameplay sur un rôle un brin à part, celui du bombardier. Si vous sélectionnez un avion de cette catégorie, vous devrez vous placer à très haute altitude afin de larguer vos bombes sur les bases ennemies. Si elle demande un peu de précision, cette mission s’avère malheureusement vite ennuyeuse. Nous avançons lentement, de point en point, pour livrer nos colis, tout en espérant ne pas se faire dézinguer par les chasseurs de l’équipe opposée… Bref, l’intention de proposer des bombardiers était louable, mais le résultat n’est malheureusement pas très convaincant.
Un contenu dantesque
Si le gameplay a évolué depuis 2013, le contenu aussi et dans une toute autre mesure. World of Warplanes compte aujourd’hui près de deux cent avions et plusieurs dizaines de cartes variées, ce qui rallonge radicalement la durée de vie. Free-to-play oblige, les appareils se débloquent grâce à différentes monnaies que l’on gagne à force de jouer ou en dépensant quelques piécettes. Nous avons ainsi de vieux coucous issus des années 30, comme des modèles conçus après la Seconde Guerre Mondiale. Autant vous dire que les collectionneurs en herbe seront aux anges.
Vous devriez alors vous demander comment une antiquité peut rivaliser face à un Lockheed créé dans les années 50 et c’est normal. Répartis en dix tiers, les avions sont évidemment plus ou moins efficaces en fonction de l’époque de laquelle ils sont issus. Mais ne vous en faites pas, les développeurs offrent de quoi limiter les déséquilibres. Premièrement, il faut savoir que s’ils sont souvent plus onéreux, les appareils les plus puissants ne sont pas synonymes de victoire obligatoire. Il y a certes une différence, mais elle a clairement été limitée à la conception. Ensuite, une option vous permettant de limiter votre partie à un certain tiers est disponible lorsque vous créez un salon. L’expérience est globalement bien équilibrée.
Un air de musée de l’aviation
Terminons avec notre avis sur l’aspect global de ce World of Warplanes nouvelle génération. Plutôt joli, le titre offre un rendu des plus agréables grâce à des effets et textures de qualité. Côté optimisation, nous n'avons rien à redire puisque même une petite configuration parviendra à faire tourner le soft. Même constat pour ce qui est de la modélisation des aéronefs qui est impeccable, rendant un fier hommage aux modèles inventés par l’Allemagne, l'URSS, les États-Unis, le Japon, la Chine et la France.
Les choses se gâtent un peu du côté du menu principal. Si l’interface en vol est bien adaptée car épurée, la page d’accueil de World of Warplanes est, elle, bien trop chargée. En tant que free-to-play, le jeu de Wargaming.net se doit de proposer de nombreuses fonctionnalités pour rentabiliser son développement et il faut bien les présenter toutes. Ce qui devait arriver arriva, il y a énormément de menus, ouvrant eux-mêmes des sous-menus auxquels sont accolées des promotions spéciales et autres composantes typique de ce modèle économique. Il est clair que la présentation pourrait vraiment gagner en clarté et en intuitivité…
Points forts
- Un gameplay fun et accessible...
- Une modélisation des avions extrêmement fidèle
- Le contenu, incroyablement riche
- Free-to-play, mais très bien équilibré
Points faibles
- ... mais vite répétitif
- Les interfaces pas toujours claires
- Le bombardier et certaines phases de combats un peu mollassonnes
Avec cette nouvelle recette, Wargaming.net a considérablement amélioré les sensations qu’offre World of Warplanes en se tournant un peu plus vers l’arcade. Le titre gomme ainsi certains de ses défauts en rendant son gameplay plus dynamique, accessible et fun, mais reste toujours un brin répétitif, ce qui risque de dégouter une bonne partie des joueurs. En revanche, si vous êtes un amateur d’aviation ou quelqu’un de têtu, la flotte incroyablement riche et les nombreux champs de bataille risquent de vous tenir en haleine un bon moment. Il s’agit donc d’un titre qui ne séduira pas tout le monde, mais qui comporte des qualités indéniables, dont un modèle économique bien réglé, une chose assez rare dans le monde des free-to-play.