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Le scénar… non je déconne

Devinez qui s’est encore fait capturer ! Comme toujours la victime du millénaire tombe dans les griffes de Bowser, qui cette fois-ci ne laisse pas de voile sur ses intentions : épouser la princesse. Bien que Mario n’en mène pas large dans l’intro, il va rapidement se mettre en route sur les traces de la tortue à piques avec un compagnon de route des plus étonnants : Cappy, un chapeau change-forme capable d’être utilisé comme arme, plate-forme et surtout outil de capture !

Car vous le savez sans doute si vous n’avez pas vécu dans une grotte ces derniers mois, l’une des fonctions principales de Super Mario Odyssey est la possibilité pour le joueur de se transformer en ses ennemis, un élément sur lequel nous allons revenir plus tard. Le plus important avant cela est de bien comprendre la structure générale du jeu. À bord du vaisseau Odyssey, vous voyagez de pays en pays grâce au pouvoir des Lunes, utilisées comme carburant. Plus vous en avez, plus vous découvrez de nouvelles zones dans lesquelles vous pouvez revenir à l’envi, sans réutiliser de lunes bien évidemment.

Richesse de gameplay, génie de level design

Ainsi, toute votre avancée dépend de cette longue cueillette dont l’intérêt réside dans deux éléments : l’exploration et les compétences de Mario (et du joueur). Contrairement à la plupart des Mario 3D (et 2D), Super Mario Odyssey propose une structure non linéaire à l’intérieur de chaque niveau. A vrai dire, il faut voir chacun d’entre eux comme une sorte de kermesse, blindée de dizaines et dizaines d’activités d’une variété et d’un éclectisme rarement vus auparavant. Chaque mur, chaque recoin, chaque passerelle peut révéler un ou plusieurs secrets que vous ne décèlerez qu’en comprenant parfaitement toutes les mécaniques de jeu, que ce soit celles de Cappy ou de Mario. Car même si son chapeau lui permet de nouvelles possibilités notamment avec les transformations, le plombier prouve, toujours avec autant d’audace, qu’on peut être bedonnant et fichtrement agile à la fois, atteignant avec aisance des hauteurs d’apparence inaccessibles, même s’il faut parfois replacer la caméra soi-même pour bien jauger nos sauts.

Devant l’abondance de possibilités offertes par le jeu, il est quasiment impossible de le mettre dans une case prédéfinie. La recherche des lunes pourrait être décrite comme un mélange entre les Korogus et les sanctuaires de Breath of the Wild. Tantôt, vous en récoltez via une charge au sol sur un point brillant, mais souvent, vous trouvez un tuyau ou une porte vous envoyant dans un niveau plus ou moins difficile, vous obligeant à utiliser efficacement un élément de gameplay spécifique. Phases de plates-formes de plus en plus complexes et ingénieuses, courses folles, séquences de tir, jeux de réflexion… les cas sont tellement variés qu’il serait bien trop long d’essayer de tous les décrire. Mais dans la finalité, Super Mario Odyssey varie tellement les concepts que l'on reste constamment surpris. Là où certains jeux ont basé tout leur gameplay sur une seule idée essorée jusqu’à sécheresse, Odyssey nous offre une originalité toutes les dix minutes.

Profondeur de jeu

Super Mario Odyssey est donc une ode à l’exploration récompensée. Bien qu’il vous soit possible de suivre des simili routes, permettant ainsi de trouver assez de lunes pour finir le jeu sans trop se balader, c’est en fouinant à gauche à droite que l’on découvre toute la profondeur du jeu de Nintendo. D’ailleurs, Odyssey nous incite carrément à tracer jusqu’à la fin en nous proposant un rythme plutôt effréné pour ensuite nous dire qu’il y a encore beaucoup de choses à faire, et croyez-nous, ce n’est pas un mensonge. Pour vous donner une idée, pour battre le dernier boss, vous n’avez besoin que d’un tiers des lunes à trouver. Et quand après dix heures de jeu, vous comprenez qu’il vous reste à trouver deux fois plus de lunes que ce que vous avez déjà récupéré, en sachant qu’il s'agit plus dures, vous comprenez que vous en avez pour longtemps. À noter que, sans vous en dire plus, vous débloquez énormément de contenu après avoir fini le jeu. Non seulement la plupart des pays ouvrent de nouvelles zones, mais il y a aussi de nouvelles lunes distribuées et même de nouveaux pays à visiter par la suite.

Nous en venons donc aux transformations, une des features principales de l’aventure. Tous les ennemis qui n’ont pas de couvre-chef peuvent être utilisés pour bénéficier de leurs capacités afin de débloquer une route ou d’accéder à des endroits normalement inaccessibles. Nager sous forme de poisson, plonger dans la lave en boule de feu, pêcher en tant que Lakitu... plus de 50 transformations vous attendent pour autant de façons de jouer, toutes ou presque étant utilisées à plusieurs reprises. Régulièrement, vous devrez profiter d’une forme pour des passages de quelques minutes, comprenant au fur et à mesure le concept avec des embûches de plus en plus complexes. Là encore, c’est la diversité qui fait la différence : on passe d’une transformation à l’autre en un clin d’oeil et les mises en pratique sont tellement nombreuses et bien utilisées qu’on ne s’en lasse jamais.

Nostalgia

Nintendo oblige, Super Mario Odyssey parle aussi à ses fans, et de fort belle manière. Les références aux précédents opus sont nombreuses et parfaitement bien amenées. Et non, nous ne parlons pas juste de simples easter eggs, mais bien de séquences entières et même d’un pays complet. Sans nous noyer sous une avalanche de clins d’oeil, il parvient à raviver nos mémoires tout en jouant avec son nouveau gameplay. Les phases les plus évidentes sont les passages en 2D, totalement intégrés à l’univers 3D, au point d’avoir parfois de vraies interactions entre les deux. Autre prodige, la bande-son de Super Mario Odyssey est sans doute une des meilleures, si ce n’est la meilleure de la série. Non seulement les nouveaux thèmes sont très accrocheurs, variant les influences malgré la prédominance du jazz, mais les quelques tunes 8-bits viennent clore le tout avec saveur !

Enfin, dernière note sur l’aspect visuel avec un constat moins dithyrambique. S’il offre quelques jolis panoramas, Super Mario Odyssey est aussi inégal, avec quelques décors plats et de l’aliasing de temps en temps. Ce n’est pas primordial, mais cela reste notable. Nous avons aussi pu noter quelques petites, et heureusement rares chutes de framerate, mais rien de bien handicapant à ce niveau.

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