Battlefleet Gothic : Armada est l’adaptation du jeu de plateau éponyme édité par Games Workshop. Jeu de stratégie en temps réel, le titre de Focus Home Interactive se base sur l'univers de Warhammer 40,000 dans une guerre impliquant les flottes du Chaos, de l’Imperium, des Eldars et des Orks dans des batailles spatiales épiques.

Les ennemis de l'Empereur... meurent

10.000 ans… voilà 10.000 ans que les saintes armées de l’immortel Empereur protègent une galaxie menacée par les forces hérétiques du Chaos, les hordes d’Orks et autres Eldars. Le réveil des ténèbres sonnera le glas de toute vie tandis que de sombres infamies s’abattront sur le secteur Gothic, une cinquantaine de mondes sous la coupe d’une armée impériale sans cesse harcelée entre rébellion, actes de pirateries et assauts frontaux. Sans jamais renouveler les thèmes abordés par les saintes écritures de Warhammer 40.000, Battlefleet Gothic Armada nous entraîne dans une aventure épique ou courage et sacrifice iront de pair avec vos compétences de stratège et votre abnégation.

La narration se contente des classiques boîtes de dialogue au sein de l’interface et autres cinématiques introduisant les différentes missions qui vous seront confiées. Sous la forme d’une carte reconstituant le secteur Gothic, divers événements viendront perturber l’Empire. De la simple attaque d’Orks sur une colonie pacifiste, à l’escorte de vaisseaux de transport en passant par des actions de guérilla entre embuscades savamment planifiées et assauts kamikazes, votre devoir se résumera à repousser les hordes impies et à rétablir l’ordre à la tête d’une armada constituée de croiseurs et autres vaisseaux. La réalisation de Battlefleet Gothic Armada, sans jamais se donner des airs de triple AAA, se drape d’une voix off haletante façon “grosse voix” héroïque, de cinématiques typées “Animated Comics” (dessin animé aux animations simplifiées) ainsi que de courtes introductions réalisées avec le moteur du jeu pour une mise en scène certes simpliste mais efficace.

Aucunement un pilier du jeu de stratégie en général, le scénario du titre de Focus Home a le mérite de vous tenir en haleine des heures durant par le simple intérêt des missions proposées et surtout son approche non linéaire. Il vous sera en effet possible de déployer votre armada qu'un nombre limité de fois, vous obligeant à faire un choix.

Du tour par tour... au temps réel

Jeu de stratégie développé par Tindalos Interactive, Battlefleet Gothic Armada se démarque du jeu de plateau par son approche temps réel tout en conservant la complexité inhérente au jeu conçu par Games Workshop. Information et non des moindres, les affrontements se déroulent sur un unique plan oubliant volontairement la notion d’altitude / de hauteur au profit de combats ressemblant à s’y méprendre à ceux impliquant les pirates et corsaires du XVIIème siècle, entre salves de canons et abordages sanglants.

Simple gradé à la tête d’un croiseur, la guerre vous offrira l’opportunité de vous démarquer et de prendre la tête d’une armada composée de plusieurs vaisseaux allant du simple escorteur au croiseur lourd. Une fois une mission sélectionnée, une phase de composition de votre armada entre en scène. Vaisseaux amiraux, vaisseaux de ligne et escortes… il vous faudra choisir avec soin et pour cause… chaque mission se voit allouer un nombre défini de points (250, 300, 450…) qu’il vous sera tout simplement impossible de dépasser. Appareiller avec 1 croiseur lourd, un croiseur léger et 1 escorte ou encore 2 croiseurs légers et 2 escortes… à vous de définir votre stratégie en amont du combat selon le type de mission à remplir et les forces ennemies à affronter. Une fois votre décision prise, direction le champ de bataille avec la phase de déploiement consistant tout bêtement à disposer vos vaisseaux sur la ligne de front. Une étape pouvant paraître simple au premier abord mais ayant des conséquences insoupçonnées sur le déroulement de la bataille à venir. 20 secondes plus tard, le son strident d'une corne déchire le silence, les dés sont jetés.

Battlefleet Gothic Armada est un jeu exigeant à plus d’un titre. L’attaque frontale sans plan établi au préalable finira dans les flammes d’un Empire sur le déclin tandis que la victoire se dessinera devant vos yeux à mesure que vos ordres seront appliqués à la lettre. Le titre de Tindalos Interactive joue la carte du micro management. Chaque vaisseau possède un nombre effarant de paramètres à contrôler. Distance de tir, attaque frontale, armes spéciales, vitesse… l’ensemble de l’armada répond au doigt et à l’oeil. Afin de vous éviter de gérer en temps réel parfois 5 vaisseaux en même temps, il est conseillé de “programmer” le comportement de ces derniers qui se feront une joie de rester à la distance recommandée et déverser toute leur colère sur les flancs d’un croiseur ennemi en perdition ou encore attaquer le premier venu avec les canons de proue. Et ces comportements seront d’une aide secourable en ces temps défavorables malgré quelques errements de l’intelligence artificielle au détour d’une décision malencontreuse.

Cependant, votre faculté à ralentir le temps par la simple pression de la barre Espace vous octroiera quelques secondes salvatrices afin de répondre aux velléités adverses avec une efficacité accrue. Malheureusement, cette “pause” tactique démontre la difficulté du studio à adapter une formule pensée pour le tour par tour dans un environnement en temps réel ; la multitude des options et décisions à prendre imposant ce choix de game design.

"Pimp my cruiser"

Souvent en infériorité, les compétences et aptitudes propres à chaque vaisseau pourront vous sortir d’une situation mal engagée. Micro-saut warp, Bombe à plasma, bouclier Void surchargé… votre approche des combats découlera en partie de ces choix d’amélioration et de personnalisation de votre flotte. Missions après missions, votre renommée prendra de l’ampleur ; le récit de vos exploits résonnant aux confins de la galaxie. La destruction de vaisseaux ennemis, le retour de vos troupes au bercail… ces actes de bravoure se traduiront en points de renommée à dépenser à Port Maw, l’arsenal de l’Empire. Nouveau vaisseau afin d’étendre votre flotte, équipage, compétences et améliorations seront à portée de choix… et donneront à votre armada ce surplus de puissance et d’aptitudes nécessaires dans les affrontements à venir.

Ainsi, le recrutement de membres d’équipages spécifiques (Commissaire, Navigateur, Technoprêtre…) offrira des bonus non négligeables (chance de critique, réparation, insubordination…). Les améliorations transformeront le simple croiseur en machine de guerre (coque renforcée, armement turbo, propulseurs à plasma économiques…). Quant aux compétences, leur utilité se fera connaître au coeur de la bataille lorsqu’une bombe à plasma enverra par le fond un croiseur du Chaos ou qu’un mini-saut warp vous extirpera de la ligne de mire d’une attaque bélier Ork. En définitif, Battlefleet Gothic Armada étend sa dimension stratégique au-delà de l’éternel champ de bataille. Cette montée en puissance se fait ressentir par la simple utilisation d’une nouvelle compétence ou encore face à la résistance de votre vaisseau fraîchement amélioré après un assaut frontal. Ce sentiment grisant pousse le stratège en herbe à persévérer face aux armées d’hérétiques frappant aux portes de l’Empire missions après missions sans jamais fléchir avec l’assurance d’une victoire nette et sans bavure.

Les rides d’un empire séculaire

Développé sur l’Unreal Engine 4, Battlefleet Gothic Armada accuse le poids des années à l’image de l’immortel empereur à la tête d’un Imperium à l’agonie. Malgré des cinématiques de très bonne facture, une bande originale au diapason des conflits embrasant la galaxie et une direction artistique fidèle à la franchise Warhammer 40.000, la réalisation laisse à désirer. Les graphismes sont datés, même une fois ces derniers passés en “Épique” (Ultra). Textures, effets de lumières… la “production value” se contente du minimum syndical et pourtant les effets spéciaux rendent hommage à l’épique des combats spatiaux se déroulant à l’écran tout comme cette manière si particulière de transposer l’espace à l’écran avec cette profondeur infinie et ces brumes colorées.

Sans jamais forcer le trait, Battlefleet Gothic Armada nous transporte aux confins d’une galaxie desservie par un aspect technique et un rendu visuel en deçà en comparaison de cette atmosphère “Warhammer 40K” se dégageant du titre.

De l’escarmouche au conflit interplanétaire

Une fois l’hérétique repoussé aux frontières du monde civilisé, l’armada impériale se fera un malin plaisir d’harceler encore et toujours ses éternels ennemis et le mode Escarmouche concocté par les développeurs traduit cette opportunité tout en permettant aux impies d’incarner également les armées du Chaos, les Orks et les Eldars. Chaque faction se différencie par une flotte aux caractéristiques et aux stratégies propres. Alors que les Orks fonceront dans le tas sans sommation avec leurs croiseurs tentant d’éperonner l’ennemi, les Eldars manoeuvreront autour de leur cible profitant de leur armement situé principalement en proue. Le mode Escarmouche s’articule autour de missions aléatoires ponctuées de phases de personnalisation et d’amélioration de votre flotte. Sans renouveler véritablement l’expérience de jeu, ce mode augmente sans nul doute la durée de vie du titre tout en offrant l’opportunité de contrôler l’ensemble des factions.

Et lorsque le mode Escarmouche n'aura plus aucun secret pour vous et que l'I.A vous paraîtra désuète, il sera temps de vous lancer sur le multijoueur et d’imposer votre hégémonie à tous les amiraux présents. Après avoir sélectionné une faction parmi les 4 disponibles et composer votre armada de départ, ces affrontements en ligne sonneront le glas des couards et des hordes d’hérétiques au cours de batailles épiques en 1v1 ou 2v2 avec pour finalité de devenir l’amiral le plus redouté du secteur Gothic en personnalisant votre flotte de vaisseaux victoire après victoire.