Au-delà des jeux de plate-forme et divers roguelikes que nous propose habituellement une bonne frange de la sphère indépendante, d’autres éditeurs de jeux vidéo tendent à se tourner vers de nouveaux jeux, souvent inspirés de classiques et qu’ils tentent de présenter sous un nouveau jour. Mayan Death Robots est de ceux-là. Inspiré de la licence culte des Worms mais tout à fait original dans son gameplay et sa patte graphique, ce jeu pourrait bien devenir l’une des nouvelles références dans sa catégorie. Mais voyons plutôt ce qu’il en retourne vraiment.
Fondé en 2012, le studio indé Sileni Studios nous présente aujourd'hui son premier jeu sorti le 20 novembre 2015 sur Steam après avoir été précédemment greenlighté sur cette même plateforme. Vingt ans après la sortie du premier jeu de la célébrissime licence Worms, les développeurs n'hésitent pas à affirmer s'être inspirés de ces jeux pour en créer un nouveau de toute pièce avec ses propres mécaniques et un univers tout aussi original que son prédécesseur.
Rencontre avec les Mayas
Amis de l'artillerie, préparez-vous à rouler des mécaniques. Dans ce petit jeu, des robots ont décidé de prendre la Terre comme emplacement pour leur nouveau jeu favori : se battre à grands coups d'explosifs. Voilà les Mayas bien mal partis : alors qu'ils admiraient simplement une éclipse solaire, les voilà pris dans ce jeu où la destruction et les missiles sont les meilleurs arguments du monde.
Mayan Death Robots propose différents mode de jeu, le plus abouti étant la campagne qui regroupe plus de 30 missions avec plusieurs choix de scénarios possibles. La difficulté va croissante au fur et à mesure que des boss viendront se greffer aux habituelles batailles en 1 contre 1, et les Mayas ne seront pas en reste de vous aider. En effet, témoins de votre premier affrontement, ceux-ci ont décidé de vous vénérer comme un dieu et participeront activement à la bataille.
Le but est simple : vous et votre ennemi disposez tous deux d'un noyau possédant 100 points de vie, préservez le votre et détruisez celui de votre adversaire pour remporter la partie. Votre personnage dispose lui aussi de 75 points de vie. Si vous mourrez, vous perdez un tour et vous réapparaitrez où vous vous voudrez ensuite dans votre moitié de terrain. Avant chaque partie, vous pourrez choisir le dieu (puisque c'est ainsi que les Mayas vous considèrent) que vous incarnerez, chacun disposant de ses spécificités et représentant un élément : vie, mort, lune, pluie et tonnerre, etc... A vous de montrer à vos adversaires qui manie le mieux le canon et remportez donc le tournoi !
Stratégie et action
Mayan Death Robots s'organise autour d'un système au tour par tour : chaque joueur décide de son action puis vise s'il s'agit d'une arme, ou choisit sa trajectoire s'il désire se déplacer. Chaque robot dispose d'un set de deux armes principales qui varie selon votre personnage : le dieu de la pluie et du tonnerre peut ainsi lancer une fusée qui ferait s'abattre à trois reprises la foudre de manière quasi-latérale ou bien verticale s'il choisit la seconde arme. De plus, un robot peut choisir de sauter pour changer de position et adopter un meilleur angle de tir, mais cela lui coûtera systématiquement un tour qui aurait pu lui servir à arroser l'ennemi de rayons lasers ou j'en passe.
La stratégie est au centre du jeu puisqu'il n'est nullement question de sans arrêt chercher à canarder le noyau ennemi. Chaque joueur reçoit en effet un bloc par tour qu'il peut placer pour créer de nouvelles plateformes, que ce soit pour s'y placer ou pour former une barrière protectrice pour son noyau. De même, il faudra bien souvent faire un choix crucial entre placer un tir bien nourri en direction du noyau adverse, ou viser le robot ennemi pour le faire reculer ou tout simplement le tuer. Après quelques tours normaux, des items seront attribués aux joueurs aléaoirement par le biais d'une roue pour pimenter davantage la situation : de la fusée qui crée des plateformes à son explosions aux grenades qui se fragmentent, il y en a pour tous les goûts.
N'hésitez pas à jouer avec les Mayas : chacun dispose de sa propre tribu de part et d'autre de l'arène. Si l'un des joueurs s'avance dans le camp adverse, vos propres mayas s'attaqueront immédiatement à celui-ci pour lui infliger des dégâts. Tuez des autochtones ennemis pour augmenter la dimension de vos explosions, occire un chef inca ou détruire certains éléments du décor booste considérablement votre potentiel explosif. Plus une partie dure, plus le chaos s'installe à l'écran, d'autant plus que le timer ne vous laisse aucun répit sous peine de voir votre action s'interrompre avant que vous ne l'ayez convenablement préparée, laissant présager le pire parfois.
Une ambiance soignée
La prise en main du jeu est à la fois très simpliste mais tout aussi efficace. Même s'il y a un choix d'armes très limité par rapport à Worms, les éléments proposés suffisent amplement pour se lancer dans une guerre à l'échelle planétaire. On peut cependant noter une certaine répétitivité du jeu, notamment arrivé à la fin de la campagne, en termes de stratégie. La possibilité de régler la langue du jeu en français est également un gros plus dans la sphère du jeu indé habituellement davantage réservée aux anglophones.
La patte graphique lisse et travaillée apporte beaucoup et se démarque de ses semblables dans le monde de l'indépendant qui privilégient pour la plupart le pixel. Les animations sont très fluides et bien détaillées, améliorant la lisibilité de l'action à l'écran, même au milieu de multiples explosions.
La difficulté du jeu est très bien adaptée et offre un réel challenge aux joueurs qui tenteront de relever le défils des robots. L'interficielle artificielle est très bien rodée et fait preuve de stratégie contre les joueurs avec des mouvements adaptés à la situation, afin de les mettre en difficulté. Ajoutez à cela la possibilité de jouer en local contre un autre joueur en un contre un, mais là réside le gros point faible du jeu : l'absence de multijoueur en ligne. Cette fonctionnalité sera peut être ajoutée dans le futur, mais son absence se fait sentir dans un jeu où le potentiel d'amusement est très élévée. Mais le jeu s'en tire tout de même très bien malgré ce léger bémol, et promet de bonnes heures de destruction massive.
Points forts
- Patte graphique soignée
- Prise en main simple et efficace alliée à une interface claire
- Campagne à l'humour prenant
- Originalité et plaisir au rendez-vous
- IA bien maîtrisée qui apporte du challenge
Points faibles
- Un peu répétitif
- Le multijoueur manque pour le moment d'ambition
Même si la comparaison aux cultissimes Worms est inévitable, Mayan Death Robots n'a pas à rougir de son contenu. Entre une patte graphique soignée et une animation fluide, les combats s'enchaînent mêlant humour et originalité. La difficulté est présente, même contre l'intelligence artificielle, et même si on regrette un multijoueur possible uniquement en local, l'avenir laisse présager de beaux jours pour ce petit jeu produit par la sphère indé.