Licences : FIFA n'a perdu que son nom

Que les joueurs se rassurent : perdre la licence FIFA et donc le nom ne veut pas dire perdre des licences d'équipe, bien au contraire. Le roster d'équipe avec les bons noms et les bons maillots est toujours aussi complet, des 4 championnats européens majeurs masculin jusqu'aux ligues exotiques, dont la fameuse Saudi Pro League et ses stars comme Ronaldo ou Benzema. Mais en revanche, toujours pas de Napoli, d'AS Roma ou d'Atalanta Bergame sous licence en Italie. À l'inverse de la saison passée, le titre intègre la NWSL américaine, l'un des plus grands championnats mondiaux quand l'on parle de football féminin, un très bon complément à ceux déjà en place (Anglais, Français...). On imagine que le différend avec la FIFA va limiter la licence d'EA Sports quand elle voudra mettre en place des modes de jeux liés à la Coupe du Monde, mais il faudra patienter 3 saisons avant de s'en soucier.

Le duo de BeIN Sport Benjamin Da Silva - Omar Da Fonseca est reconduit, avec quelques commentaires additionnels pour le public français signés Laure Boulleau. La consultante de Canal+, ancienne joueuse du PSG ajoute un peu plus d'épaisseur aux tirades de la "team DaDa" et des mythiques folies du Franco-Argentin. Enfin, même si on aurait aimé que la rumeur comme quoi tous les stades français seraient dans le jeu se confirme, on notera l'arrivée de la Decathlon Arena Stade Pierre Mauroy, antre du Lille OSC comme d'autres nouveaux stades étrangers (Ibrox Stadium des Glasgow Rangers...).

Gameplay : Un jeu en profondeur ravageur

Attention, nouvelle identité de gameplay ! Tout comme les menus du jeu, moins carrés qu'à l'accoutumée, EA Sports FC 24 change son fusil d'épaule sur certains points. Si les animations sont toujours aussi variées avec le moteur Frosbite et la technologie Hypermotion (pour capturer les mouvements des joueurs et les retranscrire en jeu), elles sont appuyées dans le gameplay par les "Playstyles". Ce sont en fait des capacités pour certains joueurs, déblocables pendant un match si ceux-ci réalisent des actions particulières, et les activer montre que le joueur à un atout sur ce point. Par exemple, Haaland dispose d'un playstyle acrobatique, marquer ou frapper d'une manière spectaculaire est plus efficace fait de lui un monstre dans l'exercice. On va donc adapter notre façon de jouer avec tel ou tel joueur selon son playstyle après être informé : 34 styles de jeu sont dans le jeu, et on prend plaisir à voir quel joueur dispose de quel playstyle.

D'un point de vue collectif, la vitesse et le jeu en profondeur sont beaucoup plus efficaces que les années précédentes, ce qui ne va pas plaire aux défenseurs ! Il est maintenant très ardu de rattraper un Vini Jr. parti à pleine vitesse, alors que c'était plus facile les autres années, sans oublier qu'il est difficile de gérer le placement et le timing du tacle debout contre un dribbleur. En revanche, le système défensif laisse moins d'espaces qu'auparavant dans le dos, pour compenser, et les adeptes du pressing aimeront le jeu de récupération au milieu, assez intuitif pour couper les lignes de passes. Les architectes du milieu de terrain vont donc devoir redoubler d'efforts pour lancer une attaque proprement. On retrouve cette année les frappes puissantes, le type de tir terrible mais plus dur à jauger pour cadrer, et plus lent à armer. Une fois le bouton de tir pressé avec les premières gâchettes de la manette (L1+R1 ou LB+RB), une animation de la caméra s'active (zoom sur le joueur) pour prévenir le tir. C'est bien calibré, tout comme les coups de pieds arrêtés plus précis et grisant avec le système conservé de FIFA 23 : des indications visuelles, stats et placement du pied au niveau du ballon sont annoncées, un régal.

Ultimate Team évolue et explose son nombre de cartes

Quid du mode phare de la licence, FIFA Ultimate Team ? Déjà bien réinventée dans FIFA 23, la formule est révolutionnée cette année avec un ajout majeur, et un nom forcément adapté. On reste sur un sobre "Ultimate Team" pour rester dans la logique des autres simulations sportives d'EA (Madden, NHL) et on intègre maintenant toutes les cartes de joueuses présentes dans le jeu. Sachant que ces dernières sont notées en fonction de leur hiérarchie dans le sport féminin et non pas en comparaison avec leur penchant masculin, cela donne un équilibre parfait de la chose et un nouveau pas dans l'égalité de la représentativité des sexes. Et pour ça, merci EA Sports !

Ultimate Team cru 2023 est donc le plus varié et complet sorti à ce jour, et conserve le système de liens entre les joueurs lancé la saison dernière. Il suffit que les joueurs d'une même ligue, nationalité ou club soient dans le 11 titulaire pour améliorer le collectif. Mais il faut faire attention à ce que le poste soit exact ou équivalent pour que le joueur n'ait pas un collectif nul (matérialisé par un point d'exclamation sur la carte). Sur ce sujet, le titre est plus transparent en permettant de rechercher sur le marché ou dans la collection les cartes équivalentes et plus seulement exactes. En outre, les cartes évolutives font leur apparition à l'instar du mode MyTeam d'NBA 2K, et l'on pourra upgrader ces dernières en remplissant des objectifs.

La Carrière : Un Ballon d'Or bien mérité ?

La petite déception du titre au final, c'est le peu de nouveautés proposées en termes de contenu sur la Carrière, certes bien complète, mais avec trop peu d'innovations à l'inverse de la saison dernière. En carrière de manager, on peut maintenant attribuer des entraîneurs spécifiques sur les différents postes, en essayant de coller avec le système de jeu prôné en tant que coach. Pour la Carrière de joueur, un agent est désormais là pour fixer des "objectifs" pour être transféré ou renouveler son contrat. En atteignant ces objectifs en cours de saison, la star incarnée pourra facilement changer d'équipe ou prolonger. Et plus le salaire demandé est important, plus les objectifs sont élevés. Un salaire utile pour effectuer des actions hors du terrain entre les matchs (Payer le bus pour l'équipe, acheter des cravates, faire des donations en faveur des animaux) et débloquer des points de personnalité pour améliorer votre joueur via un archétype à trois chemins : virtuose, fiable ou solitaire. Mais ces objectifs sont parfois loin d'être réalistes, ce qui déçoit un peu (Marquer 5 frappes de volée en cours de saison... pardon ?).

Le graal étant le Ballon d'Or, la récompense suprême pour un joueur, sous licence cette année et donc visible à la fin de chaque saison ! Mais c'est une bien maigre consolation pour un mode peinant à se réinventer sur EA Sports FC 24. On aurait aimé la possibilité de lancer une carrière avec une joueuse ou manager d'une équipe féminine par exemple, à l'instar des efforts que font NBA 2K avec The W sur ce sujet.

Clubs Pro devient Clubs, mais augmente sa durée de vie

Rebelote cette année, le mode de jeu VOLTA, similaire à FIFA Street de la belle époque, est connecté au mode Clubs, anciennement Clubs Pro. Après avoir créé son avatar personnalisable de la tête au pied, on engage ce dernier dans l'un des deux modes. Une boutique pour ajouter des éléments de personnalisation à l'avatar lie les modes : vêtements pour VOLTA, tatouages ou cheveux pour les deux modes. Dans Volta, rien ne bouge dans le contenu : entre mini-jeux d'arcade, match face à l'IA ou en ligne en équipe 3, 4 ou 5 dans les plus beaux terrains street du monde, on aurait aimé une petite touche personnelle afin de relancer le Foot 2 Rue sur EA Sports FC.

Par contre, Clubs bouge sur certains points, et en bien ! Très apprécié des joueurs, où l'on contrôle seulement notre avatar dans une équipe jusqu'à 11 contre 11, il ajoute l'option du crossplay pour pouvoir jouer entre consoles de même génération. Malheureusement à la sortie et à l'heure ou nous écrivons ce test, le système de match libre sur Clubs (matchmaking avec 3 autres joueurs pour affronter jusqu'à 4 autres joueurs) est instable et lancer un match est pour certains impossible avec le crossplay activé. On attendra un correctif à ce sujet, car c'est un véritable plus. En rejoignant ou en créant une équipe avec des potes, on enchaîne les matchs pour monter de divisions en divisions, en enchaînant cette année matchs de qualifications, phase de championnat et enfin les Playoffs : les matchs nuls sont impossibles dans cette phase, et donc il y a plus de prolongations et de séances de penaltys mémorables. Un membre de l'équipe peut toujours contrôler les joueurs non-humains, personnalisables eux aussi à souhait. Clubs est un contenu fort, amélioré par petites touches années après années, et 2023 ne déroge pas à la règle.