C'était le cas la saison dernière, ça sera le cas cette saison : NBA 2K22 disposera de deux versions différentes au niveau du contenu et de l'aspect technique, en contrepied aux autre simulations sportives actuelles. Un jeu plus approfondi avec des modes inédits et des nouveautés dans le gameplay sur PS5 et Xbox Series, un titre appellé "current gen" au mode carrière différent et moins puissant techniquement sur PS4, Xbox One, PC et Switch. La chose a beau inciter à investir dans la nouvelle génération, elle avait provoqué la colère des joueurs la saison passée : NBA 2K21 version current-gen ne bougeait pas vraiment par rapport à l'opus précèdent, et montrait de grosses lacune dans l'optimisation du tir. Sans espérer utopiquement une baisse de l'importance des VC dans la progression du joueur en carrière, on attend forcément que la mire soit corrigée pour cet opus.

Fini l'aventure

En tout cas et comme chaque saison, NBA 2K reste une superbe porte d'entrée à tout fan de NBA n'ayant jamais sauté le pas du jeu-vidéo signé Visual Concepts. Toutes les franchises officielles (NBA, WNBA) sont présentes avec maillots, salle et coachs parfaitement modélisés. À noter la présence des deux équipes all-star de la saison dernière, ainsi que les équipes all-time de chaque franchise (les meilleurs joueurs historiques de chaque équipe), et des équipes classiques (sans nouveautés face à 2K21). L'ajout majeur au niveau des licences vient de l'aspect sonore, avec l'ajout du speaker officiel pour chacune des 30 salles de NBA. De quoi ajouter une variété d'ambiance pas déconnante, d'autant qu'il y a plusieurs combinaisons de commentateurs pour chacune des parties jouées. C'est certes de l'anglais, mais Kevin Harlan n'est plus le seul à faire vivre le show avec l'arrivée de Brian Anderson.

Rentrons désormais dans le vif du sujet : Ma Carrière. Le mode principal de la saga offre la possibilité d'incarner un joueur et de le personnaliser de la tête au pied. Le créateur "Builder" permet de choisir un archétype physique et technique, et les habitués ne seront pas dépaysés : il s'agit du même modèle sur le fond que sur NBA 2K21, avec quelques attributs légèrement ajustés sur certains archétypes. Même qualité dans la profondeur donc, mais même défaut dans l'importance de la chose, car toute l'expérience ou la monnaie virtuelle investie dans un personnage ne se regénère pas si vous souhaitez creer un autre basketteur. A noter qu'une douzaine de nouveaux badges (aptitudes dans l'attaque, l'organisation, l'adresse ou la défense acquises via des points de compétence) a été ajoutée. Suite à cette introduction, on constate que Visual Concepts a fait un choix fort cette saison, délaisser la mise en scène du scénario de la Carrière. Alors qu'on était servi avec les cinématiques en mode cinéma signées Spike Lee ou SpringHill Entertainement avec des guests, le prélude de cette année est plus classique.

Moins de blabla, plus de jeu et un lore tout à fait oubliable même s'il ajoute quelques réflexions sympa sur la place de la femme au niveau des agences sportives, les amis des stars qui vivent par procuration, etc. Le prélude nous fait débuter dans une équipe universitaire au choix, 8e équipe de la March Madness (phase finale du tournoi NCAA) et donc outsider. La position du joueur lors de la Draft dépend de ses victoires lors du tournoi et du NBA Combine. Un prélude habituel, mais un peu fourbe cette saison : il n'y a plus de match de saison régulière en NCAA, ce qui veut dire qu'une élimination au premier tour contre l'équipe favorite empêche d'aller plus loin que le deuxième tour de la draft malgré une bonne performance au Combine. De quoi apporter pas mal de frustration quand l'on sait que le salaire des premiers matchs de NBA en carrière est conditionné par le placement lors de la Draft.

Banana Boat

Après le quartier au cœur de la ville, le quartier au bord de la mer, Ma Carrière met définitivement les voiles et prend place sur un gigantesque bateau de croisière, baptisé "Concha del Mar". En soi, cela reste un hub pour lier les divers modes de jeu en ligne et hors ligne, avec la possibilité de passer au mode MyTeam, mais on n'a jamais vu le cadre de la carrière aussi organisé et propre. Sa densité fait un peu plus penser à la ville de la version next-gen, sans pour autant tout dévoiler. Car Ma Carrière intègre désormais le principe des "Saisons", semblable aux passes de combat des battle royale. Toutes les rencontres en REC, Pro-AM et playgrounds offrent des points d'expérience, fait monter le joueur de niveau pour débloquer plusieurs récompense. La barre d'expérience reviendra au niveau 0 pour la saison 2, avec des événements spéciaux à venir (le bateau débarquerait sur plusieurs destinations exotiques au cours de l'année). L'autre carotte pour pousser les joueurs à s'investir en ligne, ce sont les quêtes. À l'instar de la version PS5, plusieurs PNJ donneront des missions aux quatre coins du bateau de croisière, telles que des objectifs de points, de victoires, d'action à effectuer lors de certains modes... Deux innovations bienvenues pour rebooster une carrière délaissée l'an passé.

• L'agencement du bateau "Concha del Mar" : SpoilAfficherMasquerCe bateau est divisé en cinq étages (les ponts 4, 8, 14, 15, 16) que l'on vous présente dans cette vidéo. Le niveau 4, le plus bas, correspond au hall d'accueil avec les boutiques et le Rec Center (pour faire des 5 contre 5 avec les règles NBA avec et contre des inconnus). Au niveau 8 il y a le terrain du joueur, le terrain d'entraînement de l'équipe et la salle Pro-Am. Le niveau 14 contient l'Ante-Up pour faire des matchs avec les règles du playground (basket-street) avec mise d'argent et la salle de jeu (avec la roue de la chance et des mini-jeux). Le niveau 15 est sans doute le plus important pour les férus du mode Carrière avec tous les terrains de 3 vs 3 ou de 2 vs 2 (6 terrains de chaque par serveur) et la salle d'exercices individuels Gatorade. Enfin, le niveau 16 comprend un terrain de 5 vs 5 version playground et une tyrolienne qui emmène vers les terrains "The cages" avec des trampolines pour accèder aux paniers.

Mon Equipe se diversifie encore

L'une des rares satisfactions constante de la licence passe encore un cap cette année. Le jeu de cartes Mon Équipe (MyTeam), similaire aux parties "Ultimate Team" des autres simulations intègre lui aussi le système de saison, mais attention : l'expérience acquise en carrière ne fait pas progresser la barre d'XP en Mon Équipe . La durée de vie est énorme, entre les nombreux défis en ligne/solo, les saisons classiques ou l'on affronte des adversaires du même niveau sans contrainte (MyTeam illimité) ou avec des contraintes d'équipe à respecter (MyTeam limité), ou les excellents 3 vs 3 en playgrounds où le vainqueur est le premier à 21 points (Triple Menace) sans parler du florilège de types de cartes entre les cartes duo iconiques, insignes à allouer, cartes qui progressent selon les performances... Mais du coup, pourquoi le mode est en évolution ? Parce qu'elle enregistre le retour d'un challenge très apprécié du genre, la Draft. Un énième second souffle, où l'on choisit une sélection provisoire d'une douzaine de joueurs + un coach selon des tirages aléatoires, comme sur FIFA Ultimate Team. Une fois l'équipe all-star constituée, l'objectif est de remporter le plus de rencontres face à des adversaires similaires en ligne, sachant que 3 défaites arrêtent le défi. Petit bémol : l'entrée nécessite un ticket de draft, acquis via une dépense de VC (3 sont disponibles au lancement du jeu).

Un gameplay sans mauvaises surprises

C'était le pan du jeu pointé du doigt la saison dernière, Visual Concepts a logiquement et heureusement réglé la mire. Réglé la jauge, plus exactement. Car la jauge de tir de la saison passée, située au-dessous du joueur ayant le ballon n'avait pas convaincu, avec un timing jugé hardcore (il fallait relacher le bouton de tir quand la jauge se remplissait au milieu, mais il fallait être ultra-précis ou avoir des badges adéquats pour avoir un timing excellent), de quoi dégoûter les néophytes ou frustrer les habitués. Le studio américain relâche la bride et a développé une nouvelle jauge de tir, bien plus gratifiante. Celle-ci est désormais plus grande, positionnée à côté du tireur. Forcément plus lisible, le timing est cette-fois moins contraignant pour les shoots à mi-distance et trois points. Aussi, il est plus équilibré entre les modes de jeu. On se rappelle que le timing en Mon Équipe était affreux en 2020, il est désormais similaire à la Carrière et aux parties solo, une donnée plus cohérente. Par contre, les lancers francs demanderont plus d'exigence qu'à l'accoutumée, et il faudra être très précis pour être sûr de convertir une faute sur tir même avec de bons attributs sur la ligne des lancers.

Pas d'énorme révolution à part ça sur le gameplay, mais une petite refonte de la défense sur deux points. Le système de contre a été entièrement revu avec de nombreuses animations inédites et spectaculaires, mais peut-être à outrance. Ainsi, on observe beaucoup plus de blocks lorsque qu'un défenseur agresse un joueur plus petit ou fatigué. Ensuite, exit les indicateurs sur le cercle sous le joueur pour montrer si une interception est plus facile à un instant T, la feature n'ayant pas convaincu l'année dernière. Aussi, certaines animations ont été ajoutées lorsque le joueur retombe d'un dunk ou d'un tir en extension compliqué, ce dernier ayant parfois du mal à se relever et revenant mal en défense. Un ajout qui ne plaira pas à tout le monde.

Hall of Shame

Si le gros défaut de la jauge de tir horrible des prémices de NBA 2K21 est gommé, NBA 2K22 déçoit encore sur le fait de garder saison après saison deux défauts majeurs. Le premier, pas surprenant au vu du succès du modèle économique correspond à la progression lente du joueur s'il ne sort pas la carte bleue. En Carrière, 200 000 VC (Virtual Currency, la monnaie virtuelle, voir tarif sur le screen ci-dessous) permet au joueur d'avoir un niveau convenable (85 de général) pour ne pas se retrouver handicapé en Playgrounds online. Une donnée amplifiée puisque comme dit plus haut, il est plus ardu d'être drafté haut, et par conséquent d'avoir un bon salaire les premiers matchs de NBA. Le serpent se mord aussi la queue quand l'on sait qu'être performant au niveau statistique donne des VC bonus, mais qu'il faut être bien noté pour être au point statistiquement. Vous l'aurez compris, 2K reste un pay-to-fast, et heureusement que les tirs à longue distance sont plus facile à rentrer.

Enfin, même si le titre propose un contenu gargantuesque en termes de possibilités de jeu, on pestera encore sur le manque de nouveautés sur les modes annexes. La saison en ligne avec des potes ou chacun contrôle une franchise, la saison classique en solo ou le mode Mon GM (où l'on contrôle un General Manager pour gérer une franchise) sont au point mort et stagnent. C'est simple : il n'y a aucune différence par rapport aux deux derniers titres d'NBA 2K. La paresse tranche avec les quelques efforts consentis sur next-gen, mais ce 2K22 ressemble plus à l'épisode de transition que l'on souhaitait un an plus tôt.