Covida Loca

Place à l'actualité d'abord, puisque la nouvelle mouture intègre la donnée du Coronavirus en jeu. Après avoir abandonné l'idée de faire une mise à jour sur FM20 à ce sujet, les développeurs ont pris le pari d'assumer les effets de la pandémie dans le jeu... en partie. Car si cette dernière impacte lourdement les finances de la plupart des équipes, en début de saison surtout, et modifie les règlements en conséquence (5 changements possibles etc.), le public est toujours présent à l'instar des simulations sportives actuelles. Un casse-tête pas résolu par Sports Interactive et que l'on comprend, lié à l'absence de billetterie en cas de huis-clos combiné à la modification de la situation les années suivantes. En résumé, la feature est plutôt intéressante dans l'esprit, impactante sur le début de saison, mais pas assez mise en avant lors du rendu final. On aurait aimé plus d'infos des adjoints au club ou via les menus sur les conséquences de l'épidémie, et une gestion des effectifs sur les mesures sanitaires comme ce qu'il se passe actuellement au sein des clubs (tests PCR, quarantaines etc.).

Pour le reste, très peu de changements majeurs en profondeur sur le titre et son agencement. Un souci ? Pas forcément, tellement Football Manager 2020 avait placé la barre haute dans son équilibre et sa densité : le jeu est toujours aussi complet, avec une base de données quasi-infinie et cohérente. On regrettera cependant que plusieurs défauts subsistent dans l'efficacité de certaines formation, puisque l'on a encore constaté la puissance incroyable du Gegenpress quel que soit le niveau de la ligue jouée. La vision d'équipe sur le long terme est toujours de mise, et on pourra noter l'ajout de l'analyste. Un rôle inédit pour travailler de concert avec le recruteur, surtout penché sur les statistiques des joueurs ciblés. Déjà mentionné dans notre dernière preview, la statistique des expected goals (xG - détails ci-dessous) est omniprésente dans FM21. En outre, les licences ne sont toujours pas ultra-complètes au niveau des logos et via certaines absences (La Juventus s'appelle toujours Zebre), même si l'on saluera l'ajout de trois nouvelles sélections (Argentine, Canada et Mexique).

Un expected goal est une statistique basée sur un algorithme matérialisant pour chaque frappe la probabilité d’obtenir un but : plus le chiffre est proche de 1, plus le but est probable, plus il est proche de 0, plus la chance de marquer est faible. Une donnée qui, comparée au nombre de buts, permet concrètement d’évaluer l’efficacité offensive d’une équipe, entre autres. - Kaaraj, 2020

Ambiance sudaméricaine en coulisses

La nouveauté à retenir pour cette édition sur la forme, c'est l'apparition des interactions. Un ajout pour redonner de l'intérêt aux conférences de presse et causeries, alors que la plupart des joueurs de FM envoyaient leurs adjoints pour gagner du temps les précédentes éditions. Il est désormais possible d'ajouter des gestes à ses moyens d'expression pour donner du poids à ses propos, pour convaincre, acquiescer, être positif ou à l'inverse choquer en lançant une bouteille dans le vestiaire. Sympa dans l'idée, la chose ne se fait pas réellement ressentir sur les résultats, matchs où performances individuelles. Il manque encore quelque chose pour que la feature soit vraiment efficace. D'autant plus que les acteurs confrontés à ces gestes et interaction restent la plupart du temps assez stoïque et manque de répondant intéressant. Un chat rapide (voir screen ci-contre) est également présent pour solliciter joueurs et acteurs de l'écosystème footballistique (journalistes, staff etc.) mais ne va pas vraiment plus loin à l'instar des interactions en général.

La ligne noire

Le nerf de la guerre pour Football Manager ces dernières années reste la progression dans la retranscription des matchs. On ne peut malheureusement toujours pas simuler un match en quelques secondes et l'aperçu visuel des parties, qui faisait jaser ces dernières éditions, souffle le chaud et le froid. L'IU en match a été repensée, et dans le bon sens : les éléments parasites en haut de l'écran sont passés à la trappe, avec pour seuls rescapés le score et paramètres de ralentis/vitesse de simulation. On retrouve en bas la composition d'équipe pour ajuster l'effectif en live et profiter des 5 changements cette saison. Les instructions individuelles sont d'ailleurs plus rapides avec un simple clic sur le joueur en question. C'est simple, plus accessible et un parfait tampon à côté des lignes de statistiques indigestes affichées entre les temps forts.

Pour ce qui est de la 3D, c'est plus compliqué. SI avait promis de nouveaux effets visuels au niveau des éclairages et de la météo, mais ces derniers ne parviennent pas à cacher le retard colossal sur son temps du jeu en terme de modélisation et d'animation. Image baveuse, pelouses à l'aspect trop artificiel, animations répétitives et peu convaincantes, joueurs identiques, la marge de progression est énorme de ce point de vue, et on est à nouveau déçu que le studio britannique n'ait pas réussi à mettre le coup de collier cette année pour nous bluffer sur ce point, même s'il ne s'agit pas du cœur de Football Manager.