Six ans après avoir proposé aux joueurs d'incarner un papa (poulpe) maladroit dans le très célèbre Octodad : Dadliest Catch, Young Horses décide de revenir sur le devant de la scène à l'occasion de la première présentation des jeux PlayStation 5 pour dévoiler son nouveau bébé, Bugsnax. Un titre atypique qui a rapidement fait l'objet de moqueries pour son esthétique pas vraiment next-gen, mais ne vendons pas la peau de l'ours trop vite et partons vivre une aventure colorée sur l'île aux Zenkas.
Cet article est une mise à jour du test original de la version PC. Cette mise à jour propose un encart supplémentaire se concentrant notamment sur la version PlayStation 5 du jeu.
Maintenant que le titre est disponible "gratuitement" dans l'offre PlayStation Plus de la PlayStation 5, nous vous proposons de faire un point sur cette version, qui à l'image de la mouture PC, est très jolie. Encore une fois, seule la partie artistique du soft pourra vous rebuter, puisque l'enrobage a été particulièrement soigné par Young Horses. Le tout tourne parfaitement en 4K et ne souffre d'aucun ralentissement ni même d'artefact disgracieux. Cependant, encore une fois, tout comme la version PC, on peut déplorer la présence de clipping au niveau des ombres et des éclairages. Comprenez par là, que l'aspect graphique de cette version PlayStation 5 est en tout point identique à ce que propose la version PC en définition Ultra.
En fin de compte, les seules différences notables entre les deux plateformes concernent les ajouts des fonctionnalités de la DualSense. Le titre utilise les retours haptiques de la manette ainsi que les gâchettes adaptatives. En effet, les vibrations s'adaptent en fonction du terrain sur lequel vous évoluez à l'image de Sackboy : A Big Adventure et d'Astro's Playroom et les gâchettes se durcissent lorsque le joueur utilise ses différents outils de chasse comme le Lance-Sauce ou l'Attrape-Snax. Des ajouts réussis fort sympathiques, mais qui ne changeront certainement pas votre expérience de jeu. Le tout est donc appréciable, mais plus ou moins anecdotique.
Pour rappel, Bugsnax est disponible depuis le 12 novembre dernier sur l'Epic Games Store et le PlayStation Store de la PlayStation 4 au prix de 19,99 €. Sur PlayStation 5, les joueurs abonnés au PlayStation Plus peuvent télécharger le jeu "gratuitement" jusqu'au 4 janvier 2021.
Bongo, Bongo, BuRGERR !!!
Dès votre arrivée sur l'île aux Zenkas, vous comprenez que quelque chose ne tourne pas rond. Des pizzas géantes volent dans le ciel, la terre tremble, et Filbo, le maire du village Snaxburg, se trouve allongé sur le sol, affamé, incapable de chasser les snacks vivants qui filent sous ses pattes. Votre premier objectif sera alors de nourrir ce pauvre Grumpy à l'agonie. Pour ce faire, il faudra bien évidemment étudier les différentes espèces qui habitent cette île pour comprendre leur déplacement ainsi que leurs points faibles, puis les chasser, parce que oui, dans Bugsnax , vous allez chasser.
Le plus clair de votre temps, vous allez donc vous déplacer sur cette île mystérieuse, Lance-Sauce dans une main et filet dans une autre, pour essayer de récupérer des Scaraburgers (mi-scarabée, mi-hamburger), des Carapommes (mi-crabe, mi-pomme) ou encore des Tartinions (mi-papillon, mi-tartine). Parfois, poser votre piège et vous cacher dans les hautes herbes suffiront à attraper des Bugsnak inoffensifs comme le Fraiseron, mais bien souvent, à l'image d'un certain Oddworld : Stranger's Wrath , il faudra ruser pour arriver à vos fins. Par exemple, pour capturer un Patatra, il est nécessaire d'attirer ce dernier vers un de ses semblables pour qu'ils s'assomment mutuellement. Pour coincer un Miamanamite glacé, il faudra le faire trébucher en plaçant habilement une corde sur sa route, et pour récupérer un Soupolet brûlant, il est indispensable de le faire dériver vers un Crustacola qui n'hésitera pas à l'asperger de son soda rafraîchissant. Vous l'avez compris, pour chasser convenablement dans Bugsnax, le joueur doit être habile et savoir utiliser les différentes capacités de ces animaux extraordinaires. Malheureusement, parfois, cela manque de logique, et on fera régulièrement appel à la chance (ou aux bugs) pour emprisonner les Bugsnak les plus réticents à vos techniques de chasse.
Comme nous l'avons déjà évoqué plus haut, dans Bugsnax, le joueur déverrouillera de nombreux accessoires de chasse, comme l'Attrape-Snax qui permet de capturer les Bugsnak de petites tailles, le Lance-Sauce qui attire les créatures à l'endroit voulu ou encore l'Entraveur qui barre la route à la plupart des créatures... Malheureusement, certains accessoires ne seront utilisés qu'à de rares occasions comme le Rouletaboule qu'on a dû employer à cinq reprises pendant près de 10 heures de jeu, temps nécessaire pour finir le titre à 100%.
Comme dans tout bon jeu de chasse, dans Bugsnax, vous serez amené à photographier tout ce qui bouge pour référencer les différentes créatures dans votre magnifique journal. Au total, il y a 100 espèces à analyser et à collectionner. Certaines de ces espèces se montreront seulement le jour, d'autres la nuit ou par temps de pluie. Pour toutes les avoir donc, il faudra se montrer patient. Cependant, pour aider le joueur dans sa quête, le titre délivre de nombreuses informations et permet même de faire des siestes pour passer le temps. Il est donc rare de tourner en rond pendant de longues minutes pour atteindre son objectif.
Straw-by, Strawbyyyyyy
Oubliez la colonie d'Assassin's Creed Valhalla et faites place à celle de Bugsnax ! En effet, une fois que vous avez réveillé et nourri le joyeux et innocent Filbo, ce dernier, tout souriant, vous emmènera jusqu'à sa ville, Snaxburg. Une ville fantôme qu'il faudra réhabiliter pour accueillir une bonne dizaine de Grumpy aux caractères bien différents. C'est d'ailleurs là la plus grande force du titre, puisque rapidement, votre petit village prendra vie. Les différents habitants, particulièrement bien écrits, vaqueront à leurs occupations, se disputeront parfois et vous solliciteront de manière régulière pour vous souhaiter le bonjour, ou pour vous demander de l'aide. Ces derniers, bien que sympathiques, ne sont pas là par hasard, mais bien par intérêt. Malheureusement, même si nous avons trouvé les récits des différentes quêtes particulièrement intéressants, nous avons été déçus à plusieurs reprises par leur conclusion qui se résume bien souvent par une simple morale.
Ces différents objectifs, souvent annexes, vous emmèneront aux quatre coins de cette île mystérieuse. Cette dernière, particulièrement variée, vous proposera de parcourir de magnifiques plages, de visiter un mont glacé, ou encore de partir sur des terres arides. Les biomes ne sont pas très originaux, mais le tout est suffisamment bien construit pour que l'on se plaise à explorer les différents lieux. Cependant, au vu de la petite taille de la carte et de la dimension "open-world" du titre, on aurait aimé que le passage d'une zone à une autre soit plus fluide et plus organique. En effet, le joueur sera régulièrement amené à faire face à des écrans de chargement durant son aventure. On a connu plus immersif !
Sur cette île, la plupart des habitants sont particulièrement gourmands. Cela tombe bien, puisque comme nous l'avons déjà précisé à plusieurs reprises, cette île abrite des créatures mi-insecte, mi-snack. Au cours de l'aventure donc, vous serez souvent amenés à nourrir vos nombreux amis. En mangeant ces aliments étranges, ils se transformeront peu à peu en un amas de nourriture indigeste (un bras-frite, un pied-fraise ou encore un nez-pastèque). Au vu des différents trailers, nous étions curieux de voir ce que les transformations allaient apporter au gameplay. Malheureusement, outre un petit côté esthétique et rigolo, cela ne sert à rien. Vous êtes prévenus !
Pop-tique, pop-tique, pop-tique !
Parlons maintenant de la direction artistique du jeu. Disons le d'emblée, cette dernière ne plaira pas à tout le monde. Bugsnax revêt un ensemble enfantin, mais aussi un peu étrange, ce qui peut rebuter au premier abord. Mais après quelques minutes du jeu, et notamment, après la découverte de Snaxburg, une ville pleine de charme, on s'y fait. On prend même goût à parcourir ce monde coloré et vivant, même si on aurait tout de même apprécié avoir un peu plus de finesse dans les différentes textures proposées. Certaines se montrent baveuses. Côté configuration PC, vous vous en doutez, le titre sollicite peu de ressources et tournera même convenablement en High ou en Ultra sur la plupart des machines.
Bugsnax – Un méga-maki nous donne du fil à retordre
Points forts
- Des personnages bien écrits
- La ville de Snaxburg
- Différents lieux particulièrement bien construits
- Devoir ruser pour attraper certains Bugsnak
- 10 heures de jeu pour en voir le bout
Points faibles
- Des quêtes secondaires aux conclusions ratées
- La chasse manquant parfois de précision
- Des accessoires délaissés
- Des chargements qui cassent l'immersion
- Transformer les Grumpy en aliment ne sert à rien
- Une direction artistique qui ne plaira pas à tout le monde
- Des animations rigides
Bugsnax laissera beaucoup de joueurs sur le carreau à cause de ses mécaniques de chasse manquant parfois de précision, ou encore par son côté enfantin assumé et sa direction artistique étrange. Cependant, malgré ces détails, le titre détient également bon nombre de qualités. Nous évoquons bien évidemment la ville de Snaxburg qui abrite au fur et à mesure de l'aventure toujours plus d'habitants aux caractères distincts. Des habitants qui n'ont pas la langue dans leur poche et qui sont tous particulièrement bien écrits. Cet aspect réussi plaira surtout aux plus jeunes puisqu'ils n'hésiteront pas à se mêler à ce groupe de personnages attachants pour vivre de petites aventures.