Attendu par de nombreux joueurs et joueuses sur PC, Red Dead Redemption 2 tourne désormais sous Windows, dans une version techniquement très aboutie, mais au lancement entaché par quelques soucis. Faisons le point.
Red Dead Redemption chevauche vers le PC
Avant toute chose, précisons que ce test ne reviendra pas en détail sur les qualités et les défauts purement ludiques de Red Dead Redemption 2, Logan s’en étant très bien chargé lors de la sortie initiale sur PS4 et Xbox One il y a un peu plus d’un an. Le titre est toujours aussi massif, ambitieux, généreux jusqu’à l’épuisement et cette version PC en rajoute une couche, avec trois nouvelles missions de chasseurs de prime, deux repères de bandes en plus ou encore des armes, des chevaux et cartes au trésor en bonus. Mais là n’est pas l'intérêt de ce portage, qui pourrait se résumer en deux mots : 4K et 60 FPS.
Oui, si vous êtes équipés de la bonne machine, le titre de Rockstar pourra tourner à plus de 60 images/seconde en 3840x2160… mais encore faut-il arriver à le lancer. Depuis hier en effet, les crashs au lancement, à partir du launcher Rockstar semblent être monnaie courante et nous en avons d’ailleurs fait les frais sur plusieurs configurations. Sur notre PC le plus puissant (Intel Core i9-7920X, 32 Go de RAM en DDR4 et GeForce RTX 2080 Ti), le jeu plantait systématiquement après le logo Rockstar, jusqu’à ce que nous désactivions le logiciel de capture Ocat. D’autres personnes ont constaté que l’antivirus Avast avait tendance à bloquer le lancement du jeu. Sur un second PC, une plateforme de test basée sur un Ryzen 7 1700 et 16 Go de RAM en DDR4, lancer le jeu est tout bonnement impossible, le launcher Rockstar plantant systématiquement au démarrage, et ce malgré toutes les mises à jour Windows 10 possible et plusieurs réinstallations du jeu.
À l’heure où ces lignes sont écrites, un patch a été déployé, censé régler la plupart des soucis de stabilité. Ce n’est pas le cas sur notre PC avec un Ryzen 7 1700 et d’autres personnes interrogées sont toujours dans le même cas, même si globalement, les choses semblent s’être améliorées. Une situation extrêmement pénible pour tous ceux qui souhaitent tout simplement profiter de l’un des plus beaux jeux PC du moment.
Un jeu déjà magnifique, désormais sublime
Car oui, une fois le mode histoire lancé, difficile de ne pas s’extasier devant la beauté des environnements et sur les apports de cette “superior version”. La distance de vue a été augmentée, les effets de lumières retravaillés, les ombres sont plus crédibles… En résultent des paysages saisissants et des effets météo d’un réalisme bluffant. Plus que jamais, Red Dead Redemption 2 est une “machine à screenshot”, d’autant plus que le titre intègre un mode photo très complet. De Valentine à Saint Denis, des monts enneigés d’Ambarino aux marais de Bluewater, vous ne résisterez pas à faire de nombreuses captures d’écran, en 4K ou non.
Beaucoup d'options graphiques pour que tout le monde s'y retrouve
En début de texte, nous évoquions du “4K/60 FPS”, mais pour en profiter dans ces conditions, il vous faudra un PC de compétition. Notre machine la plus performante (Intel Core i9, GeForce RTX 2080 Ti, 32 Go RAM et jeu installé sur un SSD, rappelons-le), dépasse en effet les 60 FPS, sans toutefois que les réglages graphiques soient calés au maximum. Il faut ainsi savoir que les options graphiques du titre sont très nombreuses et que tout peut être finement paramétré : qualité des ombres, qualité des reflets, des particules ou de l’eau… Il est même possible d’opter pour DirectX 12 ou Vulkan en API (interface de programmation graphique) : la différence entre les deux est négligeable sur un GPU Nvidia, mais DirectX 12 semble offrir quelques FPS de plus. Rockstar a par ailleurs eu la bonne idée d'intégrer un niveau de qualité prédéfini en fonction de ce que vous recherchez : privilégier la fluidité, le rendu ou quelque chose d'équilibré. La modification de cette option fait bouger en temps réel les options graphiques (miser sur le rendu augmentera la qualité des ombres, par exemple, tandis qu’opter pour la performance réduira entre autres le niveau d'anticrénelage). Bref, pour atteindre les 60 FPS en 4K sur une RTX 2080 Ti, il faut régler le rendu sur “équilibré” : le jeu reste magnifique, tout en étant impeccablement fluide.
Mais les plus petites cartes graphiques ne sont pas en reste : nous n’avons pas encore pu passer l’ensemble de nos GPU, mais sachez qu’une GTX 1060 6 Go, sortie en juillet 2016 et installée sur un PC doté d’un Ryzen 7 3800X et 16 Go de RAM en DDR4, permet à Red Dead Redemption 2 de tourner à 49 FPS en Full HD (1920x1080 pixels) au niveau de réglages “équilibré” et 34 FPS en WQHD (2560x1440 pixels). La toute récente GTX 1660 Super, vendue aux alentours de 250€, s’en sort également très bien, avec 67 FPS en Full HD et 47 FPS en WQHD. Côté AMD, nous n’avons pour le moment pu tester que la Radeon RX 5700 XT, qui sort difficilement 40 FPS en Ultra HD (3840x2160 pixels). L’impact du processeur sur Red Dead Redemption 2 semble par ailleurs assez faible (30 % de charge en moyenne) et le multithread n’est pas vraiment utilisé. À noter que Rockstar recommande un Intel Core i7-4770K ou un AMD Ryzen 5 1500X au minimum.
Points forts
- Des améliorations graphiques évidentes, qui subliment la direction artistique
- Du contenu solo en plus et tout Red Dead Online
- Un grand nombre de réglages graphiques, qui permet à la plupart des configurations de s'y retrouver
- Un jeu toujours aussi exceptionnel
Points faibles
- Des soucis technique au lancement, qui empêchent le jeu de fonctionner sur certains PC
- Maniabilité clavier-souris trop complexe
- Les 60 FPS en 4K reservés à des PC très haut de gamme
Au moment de faire le bilan de cette version PC de Red Dead Redemption 2, et avant de détailler les performances d’un plus grand nombre de cartes graphiques dans un article à part, nous sommes tiraillés entre deux sentiments : d’un côté, nous sommes face à l’un des plus beaux open-world jamais conçu, techniquement sublimé par ce portage. On apprécie également la souplesse du titre en matière de réglages, qui permet à un grand nombre de configurations d’être à l’aise. Le travail d’optimisation n’est pas parfait (jouer en 4K à 60 FPS reste réservé à une élite), mais il reste tout à fait acceptable. D’un autre côté, on déplore un lancement chaotique et cette “roulette russe” qui fait que certains PC ne peuvent tout simplement pas lancer le jeu. Même si la crise semble être en partie résolue, il faut être conscient du risque, en espérant des mises à jour rapides de la part de Rockstar pour que tout rentre dans l’ordre. Un grand jeu, techniquement et artistiquement dantesque, mais qui n’est pas encore tout à à fait arrivé à maturité sur PC.