Trois ans après sa sortie, No Man’s Sky est passé du vilain petit canard à un titre à la communauté forte, félicité dans le monde entier pour la rédemption surprenante de ses développeurs. A mille lieues de ce qu’il était à ses débuts, le jeu d’exploration interstellaire s’est à nouveau vu fortement modifié par Beyond, le dernier patch en date. Voyons ce qu’il en est aujourd’hui.
Il est difficile de résumer les forces de No Man’s Sky en une simple phrase. Pourtant, dès sa sortie pourtant chaotique entre les bugs et les manques, il avait pour lui la promesse d’une aventure infinie, poussée que nous étions par une irrémédiable envie d’explorer. Une ambiance soignée qui invite le joueur à découvrir de nouveaux environnements, de lune en lune, de planète en planète, de système en système. Les journaux de bord aux histoires parfois terrifiantes, les contacts avec les races autochtones et la quête du centre de la galaxie font le charme du jeu de Hello Games, bien aidé par la bande-son envoûtante du groupe 65daysofstatic, parfaitement adaptée à la dimension contemplative de l’oeuvre. Trois quêtes principales, du crafting à ne plus savoir qu’en faire et du jeu multi, voilà le contenu qui ponctuait nos péripéties jusqu’ici. Mais qu’apporte donc Beyond ?
Les façons de jouer
Plus que du contenu, Beyond apporte surtout des façons de jouer. La première, c’est le jeu en multi, certes déjà existant, mais bien mieux apprivoisé dans cette mise à jour. Le Nexus est maintenant la pierre angulaire du jeu en groupe, surtout avec des inconnus. Il s’agit d’un HUB qui remplace les anomalies spatiales et dans lesquels, outre les fidèles Nada et Polo, vous vous retrouvez avec 15 autres joueurs et ceci sans temps de chargement. Dans ce Nexus, vous pouvez trouver des missions à faire avec un groupe de quatre joueurs, envoyés au hasard aux confins de la galaxie. Les types de missions sont nombreux, comme la recherche d’un cargo écrasé, la destruction de plantes, mais aussi la construction d’abris, la récolte d’éléments ou encore la participation à des dogfights endiablés. Notez qu’en dehors de ces missions, le multi général se voit aussi étoffé avec la possibilité réunir jusqu’à 32 joueurs ensemble sur PC, et 8 sur consoles. Pour le coup, on ne dit pas non, même s’il faut bien avouer que l’instabilité des serveurs peut causer quelques bugs visuels avec des joueurs et icônes qui ne sont pas vraiment à leur place, par exemple. Dommage…
Gaming-Live de No Man's Sky Beyond : Multi - Sus aux plantes dangeureuses
Beyond apporte un autre ajout de taille qui ne parle sans doute pas à tout le monde : la réalité virtuelle. Si vous avez un casque, que ce soit sur PS4 ou sur PC, vous pouvez maintenant vous immerger totalement dans l’aventure, à pied sur les planètes ou en vol. D’un certain côté, on est heureux de pouvoir tourner la tête dans notre vaisseau, d’autant que les cockpits ont été entièrement modélisés. Les combats spatiaux deviennent bien plus fun et entraînants et les sensations quand on rentre dans l’atmosphère d’une planète sont métamorphosées ! De l’autre, l’exploration pédestre est loin d’être agréable, en plus de perdre en praticité. Ajoutons à cela des bugs et un manque d’optimisation, et le constat de la VR en devient déjà bien moins excitant, exceptés quelques moments d’éclats.
Le contenu de gameplay
Au rayon des ajouts, deux concepts viennent modifier votre quotidien. Le premier, c’est le système d’énergie, puisque toute machinerie (ce qui comprend votre base) ne peut plus fonctionner comme par magie maintenant. Il va donc falloir construire une source d’énergie, puis la relier à vos machines via un système de câbles. Outre un réacteur à base d’élément, affreusement gourmand et contraignant, que l’on réservera aux cas d’urgences, ce sont les panneaux solaires qui seront sans doute votre source la plus efficace. La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de créer des batteries qui conserveront les suppléments d’énergie le jour pour ensuite fonctionner la nuit, quand il n’y aura plus de lumière pour vos panneaux. Dans le cadre d’une partie normale, ce système d’électricité se veut malheureusement plus contraignant qu’intéressant, surtout pour ceux qui avaient construit leur base avant la mise à jour Beyond (quelle joie de ne plus accéder au contenu de ses coffres…). Cela dit, dans les parties en mode créatif, il est possible de jouer avec les lumières et de faire des choses amusantes, même si l’ensemble manque de mouvement actuellement.
Gaming-Live de No Man's Sky Beyond : Jouons avec l'électricité
L’autre concept important, c’est la possibilité de faire des sortes de fermes avec les races extraterrestres de No Man’s Sky. En leur donnant le bon appât, vous pouvez non seulement les monter (ce qui a un intérêt limité), mais aussi profiter de leur production comme du lait ou du miel par exemple. Vous pouvez même utiliser des machines pour automatiser tout cela si vous avez la flemme de mettre la main à la pâte. Avec les ingrédients récoltés, vous pouvez faire des plats qui peuvent être revendus contre des nanites. Bien que l’idée soit amusante avec des centaines de recettes à la clef, elle est encore trop mal implémentée pour être fonctionnelle aujourd’hui, tant en termes d’intérêt ludique que de rentabilité.
Dernier point important niveau contenu : il est maintenant possible de construire des complexes industriels afin de récolter des ressources via extractions terrestres, absorptions électromagnétiques (pour l'énergie) et aspiration atmosphérique. Cela peut sembler complexe, mais dîtes-vous juste qu’il s’agît de trois types de machines à placer en bon endroit qui placent automatiquement leurs ressources dans le stock adéquat. Une nouvelle technologie de visière à placer sur le multi-outil permet de trouver les points d’extraction, et le reste se fait tout seul. Voilà une nouvelle façon de faciliter le farming, un aspect que les joueurs ont toujours trouvé contraignant. A ce sujet, sachez que vous pouvez maintenant placer 9,999 unités d’un élément quelconque (comme l’oxygène par exemple) dans chaque case de votre inventaire, contre 250 auparavant (ou 500 dans le vaisseau/cargo). Quarante fois plus de stock, on dit oui, même si le fait que les fabrications soient toujours limitées à 5 par cases reste contradictoire, voire absurde.
Au niveau des modifications pratiques, il est maintenant possible de modifier la position des technologies comme bon nous semble, que ce soit sur notre combinaison, notre vaisseau, notre multi-outil, nos exonefs, le Nautilon ou notre cargo. Si vous jouez déjà à No Man’s Sky, vous savez à quel point cela ne peut être que bénéfique tant il était parfois infernal de bien placer nos améliorations !
Un joyau sali
Après ce tour non exhaustif des ajouts, la question est la suivante : avec Beyond, No Man’s Sky est-il meilleur ? Oui, sans trop de doute ! Plus pratique sur bien des points, amélioré en matière de contenu, le jeu de Hello Games a gagné en dimension et en profondeur. Et pourtant, cela ne se ressent pas sur la note pour une seule et simple raison : après 3 ans d’activité, No Man’s Sky semble avoir du mal à passer un cap en termes de finition. Les bugs restent diablement nombreux, ce qui devient de moins en moins excusable d’autant que Beyond a apporté son lot de "surprises" à ce niveau. Hello Games est toujours sur le coup avec des patchs réguliers, mais l’ensemble reste bancal et certains problèmes existent depuis le lancement du jeu. De plus, l’optimisation n’est pas vraiment au rendez-vous et les chutes de framerate vertigineuses ne se comptent plus, même sur une machine de guerre pour les PCistes. Entre cela et le contenu endgame toujours un peu chiche, No Man’s Sky a encore de belles étapes à franchir s’il veut que sa réalisation soit au niveau de son ambiance, pourtant au firmament.
Points forts
- Une ambiance à tomber par terre, toujours
- Le « tout procédural » et son lot de surprise
- Fun en multi
- La dynamique exploration
- Cette impression d’infinité
- La qualité des textes
- Les musiques envoûtantes de 65daysofstatic
- Farming facilité
- Plus de places dans les inventaires
- Les combats spatiaux en VR
- Une communauté assidue, pleine d’idées
Points faibles
- Beaucoup de bugs
- Manque d’optimisation
- Parfois instable en multi
- Manque de contenu endgame
- Menus infâmes
- Déplacement à pied contraignant en VR
No Man’s Sky Beyond apporte des nouveautés non négligeables à l’aventure NMS, qui raviront la communauté fidèle et pourraient peut-être embarquer quelques néophytes. La VR, bien que bancales à pied, apporte son lot de sensation et la dynamique multi est prolongée grâce au Nexus. Le farming simplifié permet aux joueurs avides d’exploration de moins se prendre le chou pour assurer leur progression. Néanmoins, les bugs persistants, le manque de finition et l’instabilité des serveurs couplée à la faible optimisation en font un titre qui ne peut être joué par des joueurs prêts à tout lui excuser. Oui, il a son ambiance incroyable pour lui, aidée par une bande-son de haute volée, mais soyez bien au courant de l’univers dans lequel vous pénétrez...