Acheter Fire Emblem : Three Houses sur Nintendo Switch chez Micromania

Le joueur incarne Byleth (homme ou femme, au choix), une mercenaire déjà réputée, fille de l’ancien Capitaine de l’Ordre de Seiros. Au hasard de ses pérégrinations avec son paternel, elle sauve un groupe de jeunes étudiants du Monastère de Garreg Mach, parmi lesquels se trouvent les futurs leaders de trois grandes régions du continent de Fodlan. Impressionnée, l’Archevêque nous invite à devenir professeur au Monastère, qui fait clairement office d’école prestigieuse enseignant l’art du combat et de la stratégie aux rejetons des grands de ce monde.

La vie de Monastère

Premières minutes et première gêne, qui sera constante pendant toute l’aventure : Byleth ne parle pas pendant les phases de dialogues, dans un des jeux les plus bavards qui soient. Certes, c’est une habitude dans de nombreuses productions nippones, mais cela n’enlève rien au fait qu’en termes de personnalité, on repassera. On a l’impression de jouer un péquin qui subit l’aventure, alors qu’on est censé être un(e) véritable meneur(se) en plus d’être une mine de savoir tactique. Passé ce détail, on découvre le Monastère qui, petite déception, s’avère juste être un hub géant qu’un véritable lieu de vie. Dans l’absolu, se balader en 3D dans les lieux aurait pu être agréable, mais au final, on ne fait que filer vers notre objectif et fouiller les mêmes recoins (à la recherche de bonus qui apparaissent chaque mois) au milieu de NPC diablement statiques. Dans l’idée pourtant, le Monastère propose quelques activités comme la pêche, la cuisine, manger avec des élèves/professeurs, boire du thé ou encore chanter dans une chorale. Toutefois, hormis la pêche et le thé qui sont des « mini-jeux », le reste est automatisé, dans le seul but de booster des caractéristiques ou améliorer nos relations avec d’autres personnages. On aurait aimé un peu plus de fun dans la vie en communauté, qui au fur et à mesure s’avère plate.

Cela dit, ne croyez pas que vous allez vous ennuyer dans Fire Emblem Three Houses, surtout quand on s’attaque de plus près à la partie gestion. En effet, les activités coûtent des points d’action et on doit bien choisir ce que l'on veut privilégier. Augmenter les affinités entre les unités peut s’avérer idéal pour booster leurs statistiques quand ils sont côte à côte en combat, mais vous pouvez aussi devenir ami avec les autres élèves du Monastère afin d’essayer de les recruter par la suite. C’est ici que les statistiques de Byleth rentrent en compte. Certains élèves ne viendront chez nous que si nous avons une vitesse élevée, d’autres s’intéresseront plus à nos compétences à l’épée ou dans les sciences, bref, il faudra être touche-à-tout si l'on compte récupérer tout le monde. Un exercice délicat étant donné que les exigences ne sont pas chiffrées. Un simple « améliorez-vous à la lance » ne nous dit pas s’il faut que nous soyons au niveau C ou A+. Heureusement pour nous aider, on peut demander des formations aux autres professeurs pour booster nos compétences personnelles, moyennant des points d’action.

Libre de nos choix

Tout ce système tient admirablement debout grâce à deux choses. D’une, la liberté qui nous est offerte est sans précédent dans la série. De deux, toutes les activités se lient entre elles et vous avez constamment l’impression d’avancer, de répercussion en répercussion. Cela se ressent notamment grâce à la gestion du calendrier, le point fort de cet opus. En effet, chaque semaine, on donne cours à nos élèves en choisissant les domaines dans lesquels ils doivent évoluer. S’ils ont tous des points forts et points faibles, il n’y a aucune contre-indication définitive et peut très bien faire de la petite ado frêle d’1’m50 une guerrière cuirassée qui manie la hache avec brio. De plus, on peut revenir à des classes précédentes ou aller vers d’autres classes comme bon nous semble. Une souplesse qui s’accompagne toujours d’un petit aspect "récompense" : booster des compétences annexes qui peuvent sembler inadéquates peut aboutir à des personnages éclectiques capables de gérer de nombreuses situations en cas de besoin. Mieux encore, certaines compétences ne s’obtiennent que de cette façon, ce qui s’avère toujours une bonne surprise.

Mais la gestion du planning va bien au-delà. Outre les cours et le monastère, vous pouvez participer à des séminaires pour booster vos compétences, celles de vos élèves ainsi que la motivation des participants (nécessaire à leur éducation). Mais surtout, vous pouvez prendre part à des batailles optionnelles pour gagner plus d’expérience et du butin. Notez d’ailleurs la présence de quêtes annexes scénarisées et dédiées à certains persos, avec de très belles récompenses au bout. Pour nous aider à choisir entre toutes ses choses, on bénéficie de statistiques en ligne afin de savoir ce qu’ont choisi les autres joueurs, tant au niveau des activités que des recrutements et préférences d’affiliations générales. Un coup de pouce bienvenu tant on a l’impression d’avoir de choses à faire en si peu de temps. Puisque l’on parle des fonctionnalités en ligne, sachez que l’on peut emmener l’élève d’un autre joueur en combat pendant un mois, acheter des objets moins chers et faire une partie de cache-cache chronométrée où on doit trouver des élèves cachés par les autres joueurs au préalable. De petites features sympathiques qui ne cachent tout de même pas un gros manque : celui d’affronter les équipes d’autres joueurs en ligne, ne serait-ce que contrôlées par l’IA, comme c’était possible sur 3DS. Dommage.

Sur le champ de bataille

Nous en arrivons donc aux batailles, un point qui a drôlement évolué depuis le précédent opus. Mis à part quelques compétences spéciales, on peut dire au revoir au "Triangles des Armes" de la série, implémenté dans le quatrième opus et déjà absent dans le remake Shadow of Valentia. Si dans un sens, on pouvait voir ça comme un appauvrissement stratégie, nous trouvons pourtant qu’il s’agît d’une bonne chose : aujourd’hui plus complexe, le système de combat de la saga Fire Emblem n’a plus besoin de ce pierre-papier-ciseau bêtement prohibitif (dans le sens premier du terme) pour obliger le joueur à réfléchir à ses coups. Dans Three Houses, il va falloir gérer les différentes armes pour s’autoriser des doubles coups ou pour utiliser la bonne capacité au bon moment. Des armes à double tranchant puisque le personnage l’utilise aussi en défense pendant le tour ennemi : si on a choisi un arc pour frapper à distance, on ne pourra pas se défendre contre les assauts au corps à corps pendant notre tour.

La position par rapport aux coéquipiers est aussi importante. Si on attaque un ennemi déjà a distance d’assaut d’un ou plusieurs de nos alliés, il perd en esquive, ce qui peut s’avérer primordial. Ce positionnement affecte aussi la puissance des Tactiques, un autre point névralgique du jeu : chaque unité (y compris ennemie) peut être accompagnée d’une escouade. Outre le bonus de caractéristique qui dépend du type et du niveau de l’escouade, ces dernières ont aussi une capacité propre qui affecte un ennemi ou une zone, et qui permet de changer la donne, notamment en repoussant (ou attirant) des ennemis. Un système frais dans la série qui permet de mieux équilibrer nos personnages, en donnant par exemple une escouade d’archer à une unité qui n’a pas d’attaque à distance.

Enfin, la diversité des situations en combat est à noter, grâce à des cartes grandes et variées, la présence de quelques mécanismes et types de terrain à effet, mais aussi grâce à l’arrivée d’un nouveau type d’ennemis, de gigantesques monstres sur quatre ou six cases qui font office de boss. Ils disposent de plusieurs barres de vie, mais aussi de boucliers qui sont à la fois leur force et leur faiblesse : en les brisant, on peut les assommer pendant une attaque supplémentaire, ce qui peut être utilisé de façon intelligente en chaîne pour l’empêcher de riposter. Toutefois, leurs sorts de zone dévastateurs et les capacités qu’elles gagnent à chaque perte de barre de vie en font des adversaires redoutables. Une addition excitante qui, ajoutée aux autres, fait sans doute du gameplay de cet opus le meilleur de la série.

Technique, durée de vie

Il reste à aborder quelques points techniques. Visuellement, sans virer à la catastrophe, Fire Emblem Three Houses n’est pas très excitant, avec des couleurs ternes et un manque total de punch en termes de design. Ce qui passe plutôt bien au Monastère (malgré une impression de vide) s’avère bien plus compliqué avec le moteur des combats qui semble daté d’un autre âge. Les personnages ne sont pas reconnaissables en un coup d’oeil, les décors sont basiques et les animations des escouades font le strict minimum. Certes, il s’agit d’un tactical-RPG, mais on aurait pu espérer mieux. Quant à la bande-son, elle s’avère agréable dans le Monastère et plutôt anecdotique en combat, sauf contre ennemis spéciaux.

Pour finir, parlons brièvement du scénario, sans spoiler : Three Houses structure plutôt bien son histoire et ses rebondissements afin de tenir le joueur en haleine. Bien que les activités hebdomadaires se ressemblent un peu, le contexte diffère chaque mois et on sait ce que l’on prépare. De plus, la durée de vie est plus que conséquente : non seulement les scénarios des trois maisons diffèrent, mais vous pouvez faire des choix importants pendant l'aventure. Comptez bien 80 heures pour un seul scénario, et des centaines si vous avez le malheur d’être perfectionniste.

Acheter Fire Emblem : Three Houses sur Nintendo Switch chez Micromania