Chez Xbox, trois licences en particulier ont marqué l'histoire de la marque au X vert. Des jeux qui ont servi à la fois de console-sellers et de vitrines technologiques, à l'heure où Xbox entrait dans une nouvelle ère. C'est d'abord la série Halo : Combat Evolved qui a démontré la puissance de la première Xbox, mais aussi de l'étendu de ses capacités, avec l'utilisation du Xbox Live pour Halo 2. Gears of War, qui avait dépoussiéré le genre TPS et avait fait sauter bien des rétines, en 2006, sur Xbox 360. Et depuis quelques années maintenant, c'est la licence Forza qui se tient la barre. Turn 10 aujourd'hui est devenu chez Xbox l'équivalent de Naughty Dog chez PlayStation. On parle là de deux studios extrêment doués pour maîtriser les hardwares des consoles qu'on leur fournit. Et même, de les pousser dans leurs dernières retranchements, sans qu'à aucun moment les machines ne semblent tousser. Ainsi, en 2013, alors que beaucoup moquait la puissance moindre de la Xbox One, Forza Motorsport 5 était l'un des seuls jeux consoles du moment à s'afficher en 1080p et 60 images par secondes. En toute logique, Forza Motosport 7 devait montrer l'exemple au moment où Xbox entre dans la guerre de la 4K. Et manifestement, Xbox n'avait pas menti : la Xbox One X en a dans le bide.

Le plus beau jeu de course du moment

C'est très simple : Forza Motosport 7 est, comme on pouvait s'y attendre, la plus belle version du jeu de course de Xbox. Mais pas uniquement : il supplante à peu près tout ce que l'on a pu voir à ce jour. En 4K et à 60 images par seconde, le titre tourne comme un charme et étale sans vergogne nombres de détails saisissants. Parce que malgré la résolution, et la fluidité qu'il demande à la Xbox One X, cette dernière en a encore sous le capot. Elle est donc largement capable de gérer de nombreux éléments supplémentaires, à commencer par des éclairages dynamiques. Avant même de parler de météo, il convient de préciser que le ciel est vivant : les nuages se déplacent, certains sont plus opaques que les autres, et cela a une influence directe sur le niveau de luminosité à l'écran. Le rendu est tout simplement superbe. Côté modélisation de véhicules, on a là aussi de l'excellent travail, notamment sur la nouvelle voiture star du jeu, la Porsche 911 GT2 RS. S'il faudra attendre la sortie du jeu pour voir si les quelques 700 véhicules promis ont tous bénéficié du même soin, les bolides que l'on a pu controler ou apercevoir en course sont absolument magnifiques. Les amateurs de belles carrosserie en auront l'eau à la bouche, d'autant que Turn 10 a eu le bon goût de ne pas fausser le rendu en multipliant les effets inutiles, comme cela pouvait être le cas dans Project CARS 2, ou plus récemment Gran Turismo Sport, dans lesquels certains véhicules sont tellement brillants qu'ils donnent l'impression d'être recouverts d'huile. Ici le travail est plus fin : par exemple, sur la fameuse Porsche par exemple, il est possible de deviner le grain de la peinture métallisée.

On applaudira également le travail accompli sur les différents circuits que l'on a pu essayer, et notamment à Dubai. Les développeurs ont utilisé la technique de la photogrammétrie pour afficher à l'image des environnements plus réalistes. C'est assez frappant lorsque l'on passe à côté de certains pans de roche : c'est curieux à dire, mais rarement on avait vu des rochers aussi convaincants ! Le travail effectué sur les couleurs, qui était déjà saisissant sur Forza Motosport 6, est encore un cran au-dessus, notamment lorsque le ciel se charge de nuages. Le studio nous a assuré que le jeu disposait bien d'un système de météo dynamique. Dans les faits, on a eu du mal à le vérifier, et il nous faudra encore quelques parties pour vérifier qu'il ne s'agit pas simplement d'un script très efficace. On a toutefois retrouvé la technologie employé dans le précédent épisode, pour ce qui est de la gestion de la physique de l'eau. C'est-à-dire que les circuits ont tous des imperfections, des cavités plus ou moins importantes dans lesquelles l'eau s'engouffre et finit par s'accumuler. Comme dans Forza 6, le nouveau titre prend en compte ce remplissage au fur et à mesure, et l'on constate à chaque passage que le niveau d'eau devient de plus en plus dangereux. Il faudra se montrer particulièrement méfiant...

Bref vous l'aurez compris : Forza Motosport 7 est splendide. Seule ombre au tableau pour l'instant, les effets de gouttes d'eau sur le pare-brise sont encore trop mécaniques, trop grossiers. Au milieu de tant de finesse, cela choque, forcément. On avait déjà noté ce défaut à l'époque de Forza Motosport 6, espérons que le studio réglera cela d'ici la sortie du jeu.

La simu pour tous

À l'instar de Gran Turismo, Forza Motosport n'a jamais été une simulation hyper hardcore ; c'est avant tout un jeu de course exigeant et cherchant à être aussi cohérent que possible avec le monde de la course auto. La formule s'est bien entendu affinée et modernisé au fil du temps, et ce Forza 7 ne fera pas exception. On a donc toujours droit à un jeu de course typé simulation, accessible mais assez punitif par endroits. Notamment les freinages trop tardifs ou trop puissants, les changements de direction trop hâtifs, les contacts, etc. Le jeu ne marque pas de vraie évolution par rapport à son prédécesseur, tout du moins pas après notre heure de jeu ; il en faudra sans doute plus pour découvrir tous les détails de gameplay. On appréciera toutefois le travail effectué sur le son des autos, qui était justement l'un des points d'amélioration attendus par rapport au précédent épisode. Là encore, difficile d'exprimer un avis définitif car les conditions, en salon, ne sont pas vraiment optimales, mais il semble y avoir du mieux, notamment sur les passages de vitesse. La spatialisation du son est évidement meilleure sur cette épisode et notamment parce que le jeu peut cette fois profiter de la technologie Dolby Atmos, qui débarquera prochainement sur toute la famile Xbox One.

On nous avait également promis du nouveau du côté du mode Carrière, et effectivement, on ne nous a pas menti, même si les changements restent finalement assez peu marqués. Forza 7 revoit sa copie pour proposer un mode de jeu plus souple et permettant de passer plus facilement d'un style de conduite à un autre, imitant en cela son cousin Forza Horizon 3, dont le succès a clairement inspiré Turn 10 au moment de penser l'architecture de cette Carrière. Le jeu embarque d'ailleurs un système d'XP qui rappelle forcément le jeu de Playground Games, ainsi que son système de récompenses. À chaque niveau, le joueur aura la possibilité de choisir entre trois récompenses, proposées aléatoirement. Voitures, accessoires pour le pilote, bonus en tout genre, il y a du choix, comme ont tenu à nous le prouver les développeurs. Notamment au niveau de la customisation de son pilote, puisqu'il sera désormais possible de le personnaliser, en choisisant son sexe mais également sa tenue. Cela va de la tenue estampillée Forza Motorsport 3 en passant par l'uniforme des années 30, jusqu'à des choses beaucoup plus légères, comme une armure de chevalier. Le studio a promis une centaine d'éléments de customisation, ce qui laisse la place à bien des fantaisies. Ce détail paraîtra sans doute anecdotique mais il est révélateur d'un fait : le studio a atteint des sommets avec Forza Motosport 6 et commence à peiner, au moment d'affiner son jeu, de proposer de vrais nouveautés. Bien entendu, on apprécie la possibilité de créer ses propres playlists, grâce à One Drive et Groove, mais là encore, il ne s'agit pas vraiment d'un game-changer.

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