L'EURO 2016 tout juste commencé, les simulations de football à sortie annuelle dévoilent leurs premières cartes en prévision d'une sortie pour cet automne. Après PES 2017, c'est au tour de FIFA 17 de nous révéler les contours de son nouvel épisode. Nouveau moteur, nouveau mode de jeu et gameplay revu pour l'occasion, l'épisode semble avoir mis les petits plats dans les grands. Pour enfin faire passer FIFA dans la nouvelle génération ?
Après un FIFA 16 plutôt réussi à son lancement mais dont l'équilibre s’est effiloché au gré des mises à jour, nous attendions avec un peu moins d'impatience qu'à l'accoutumée l'opus 17, sans doute légèrement échaudé par l'absence d'un épisode véritablement « révolutionnaire » depuis quelques années. Le peaufinage, c'est parfois bien, la bonne refonte, c'est toujours mieux. Dans le cadre d'une présentation d'environ 30 minutes suivie d'une prise en main d'un peu plus de 2 heures, nous avons pu juger manette en main des nouveautés d'un épisode visiblement loin d'être fainéant.
Frostbite, et le tigre est en toi
Passée la douleur du jeu de mots honteux placé dans le sous-titre ci-dessus, intéressons-nous au premier élément important pour la série : le changement de moteur. Oubliez l'Ignite Engine au style vieillissant, c'est désormais sous Frostbite Engine 3 que la série va continuer. Un changement qui devrait permettre aux développeurs de gonfler le nombre d'animation des joueurs – annoncé comme 3 fois supérieur cette année – mais qui se ressent surtout sur la modélisation globale de ces derniers. Autrefois dépassé techniquement par son concurrent direct PES malgré un rendu d'ensemble plus réaliste, FIFA opère un véritable bond en avant sur ces derniers : visages réalistes, rendu de la sueur en fin de match, plis des maillots, l'ensemble est particulièrement convaincant. En revanche, le changement est beaucoup moins impressionnant sur la modélisation globale du terrain, uniquement sublimée par des effets d'éclairage un cran au-dessus des précédents. Les développeurs nous ayant annoncé ne pas avoir terminé le rendu de la pelouse, il faudra encore attendre un peu avant de pouvoir juger la modélisation d'ensemble. Dernier point rassurant pour cette première prise en main avec le nouveau moteur, nous n'avons constaté aucun bug en cours de match.
The Journey : un mode carrière scénarisé façon NBA 2k
L'arrivée d'un mode histoire scénarisé à l'image de ce qui se fait du côté de NBA 2k était réclamée depuis des années par une partie des fans. Avec « The Journey », EA Sports nous propose une expérience de ce type : vous y incarnez Alex Hunter, un jeune attaquant anglais qui va découvrir ce qu'implique la carrière d'un footballeur de Premier League. Interviews avec choix de réponses, scènes de dialogues dans les vestiaires, en avion, dans les couloirs du stade mais aussi rivalité avec un autre attaquant de votre génération, rien ne semble laissé au hasard pour proposer une expérience immersive de joueur de football. Lors de notre session, nous avons ainsi pu découvrir les premiers pas de notre attaquant à Manchester United, entré en jeu à vingt minutes de la fin d'un Liverpool-Manchester décisif et toujours bloqué à 1-1. L'occasion de constater que José Mourinho et les entraîneurs de la première division anglaise sont désormais modélisés, mais aussi de découvrir que vous pouvez alors jouer avec toute l'équipe ou seulement votre joueur, façon "Deviens pro".
Un ensemble d'objectifs vous sont assignés et sans surprise, vous héritez d'une note finale dépendant de votre prestation globale (passes et tirs ratés/réussis, placement, etc.). Le point particulièrement séduisant de la présentation réside dans les scènes cinématiques qui émailleront le mode et semblent très travaillées, en témoigne une séquence de déception de notre joueur qui découvrait avec stupeur qu'il allait avoir un nouveau concurrent dans les pattes. Parmi les autres idées que l'on retrouvera au cœur du mode, la possibilité de communiquer avec les autres joueurs via les réseaux sociaux, d'être transféré dans un autre club et de faire progresser les statistiques de notre joueur ajouteront encore un brin d'immersion à l'ensemble. Seule véritable petite déception, il ne sera pas possible de créer son propre joueur et d'évoluer ailleurs qu'en premier League, l'équipe ayant souhaité proposer une expérience narrative très cadrée dont on ignore d'ailleurs la viabilité sur le long terme (répétitivité ? Durée de vie limitée?). Espérons qu'avec un peu plus de recul dessus, le studio aura la bonne idée d'ouvrir le mode à d'autres championnats.
Une IA alliée qui fait peau neuve
On aurait pu supposer qu'avec ces deux nouveautés, EA aurait volontairement été plus chiche au rayon du gameplay. Ce n'est pas le cas, et l'une des nouveautés les plus perceptibles devrait faire plaisir à nombre de joueurs : le système d'intelligence artificiel de vos alliés fait un véritable bond en avant qui se ressent surtout par leur façon de se placer et de déclencher des appels. Ceux-ci occupent en effet désormais davantage les espaces libres et surtouts, réalisent enfin des courses en diagonales, lancent de fausses pistes et adaptent leur timing au déclenchement des passes. Autant de fonctions qui changent de l'habituel « tout droit » effectué par les attaquants dans les opus précédents. Conséquence directe, les passes en retrait gagnent en efficacité et vos premières parties se soldent régulièrement par des enchaînements de passes dévastateurs qui font pencher l'aiguille de l'équilibre du jeu vers les attaquants. Un constat qui s'amenuise à mesure que vous enchaînez les parties et commencez à mieux maîtriser le rythme des tacles et du nouveau système de contacts, qui offre de nouvelles options défensives.
« Contact établi »
Profitant de l'arrivée de son nouveau moteur, EA a décidé de dédier une grosse partie du développement de son soft à la remodélisation des contacts. Côté défensif, on pourra ainsi compter sur la protection de balle, adjugée à la seconde gâchette gauche de votre pad et qui est associée aux mouvements du stick droit pour définir la manière dont vous opposerez votre corps à votre assaillant. D'autres mouvements débarquent, comme la possibilité d'enchaîner un tacle glissé avec un placement du joueur en vue de protéger son ballon. Les affrontements épaule contre épaule sont également présents en utilisant la même gâchette, qui offre donc pas mal d'options défensives supplémentaires avec une facilité d'utilisation appréciable, comme la possibilité de laisser un ballon filer hors du terrain de jeu en bloquant l'accès à l'adversaire, ou en allant le taquiner à l'épaule. Parmi les autres points intéressants du nouveau système, on notera les contrôles en extension sur les ballons aériens mais aussi la gestion des collisions avec le gardien sur les coups de pied arrêtés, qui entraîneront systématiquement une faute afin d'éviter les abus en ligne.
Des coups de pied arrêtés revus
Justement, les coups de pied arrêtés s'offrent également un petit lifting. Léger pour certains – les coups francs optent pour de nouveaux angles de caméra et une amélioration des effets des frappes de l'extérieur -, radicaux pour d'autres – les penaltys ont été entièrement revus -, et plus subtils du côté des corners. Dans ces derniers, vous devez désormais désigner le point de chute de votre ballon puis ajuster la puissance de frappe, sans oublier de contrôler au passage un joueur pour définir vos placements dans la surface. Un changement qui donne certes un côté moins mécanique à l'ensemble, mais ne change pas fondamentalement notre approche de ces séquences. Les penaltys sont en revanche bien différents de leurs aînés puisqu'il faut désormais gérer en parallèle le placement du joueur avec le stick droit, ainsi que sa course et la direction de la frappe avec le gauche. Plus vous poussez rapidement ce dernier, plus le joueur aura une course d'élan rapide, et inversement. La puissance de la frappe dépend toujours, quant à elle, de la durée de pression sur la touche de tir. Le résultat est d'abord laborieux, puis nettement plus convaincant après quelques essais puisqu'il permet de varier davantage les situations de frappe et d'ajouter une véritable tension dans la mécanique.
Parole à l'attaque ?
Preuve évidente de la tournure plutôt offensive de l'épisode malgré la révision bienvenue des contacts, nous revenons sur l'attaque afin d'évoquer cette fois les nouvelles capacités concernant les frappes et les passes. Pas évidente à réussir en terme de timing mais toujours visuellement très impressionnante, la passe en profondeur de l'extérieur avec un effet important a ici été revue pour proposer une trajectoire encore plus courbée. Les gardiens peuvent aussi relancer des ballons en profondeur à la main pour que leur trajectoire colle à la course de leur coéquipier, et les joueurs effectuant une touche peuvent aussi se déplacer le long de la ligne afin d'opter pour un meilleur placement. Côté frappes, les têtes plongeantes et tirs à ras de terre sont désormais déclenchés avec un subtil mouvement du stick qui permet de mieux séparer placement et puissance. L'idée est évidemment très bonne sur le papier, mais loin d'être évidente à déclencher manette en main, faisant figure de seul véritable bémol en terme de contrôle sur le jeu.
En axant une majeure partie de sa présentation sur son nouveau moteur et l'arrivée du prometteur mode The Journey, FIFA 17 semblait davantage soigner son apparence que son contenu de fond. Une vision finalement trompeuse au regard de nos premières sessions de jeux, qui permettent de découvrir un épisode aux nouveautés de gameplay fort appréciables : IA alliée bien plus finaude qu'auparavant, système de collision repensé, coups de pied arrêtés qui font peau neuve... Les développeurs n'ont visiblement pas chômé pour nous proposer un épisode à la prise en main déjà très agréable, qui mériterait toutefois de réduire légèrement l'efficacité de l'attaque, profitant sans doute un peu trop de sa fluidité retrouvée pour percer allègrement les défenses. Vous connaissez la chanson, l'équilibrage d'un jeu de football étant généralement fluctuant de son annonce à sa sortie, on attendra bien sagement notre prochaine prise en main pour juger des progrès de l'ensemble.