Quatre ans après le dernier opus classique de la saga (Kirby Star Allies), notre petite boule rose préférée revient pour de nouvelles aventures. Aspiré par un mystérieux vortex, il se retrouve téléporté dans un monde qu’il ne connaît pas. Il y retrouve des Waddle Dees, victimes des kidnappings et de l'oppression incessante du Beast Pack, une organisation maléfique aux tortionnaires tout mignons. Avec l’aide d'Elfilin, une créature papillonnante, Kirby va donc se lancer dans une noble aventure : sauver tous les Waddle Dees enlevés et les aider à prospérer. Tel est le postulat de ce nouveau Kirby.

Un monde (plus) ouvert ?

Alors non, Kirby et le Monde Oublié n’est pas un monde ouvert comme certains le pensent encore. Il se rapproche en effet plus de l’ouverture contrôlée d’un Super Mario Odyssey, avec même moins de liberté. Ainsi, le titre se divise en différents mondes, eux-mêmes jalonnés de plusieurs niveaux. Votre but dans ces derniers ? Aller d’un point A à un point B pour libérer les Waddle Dee enfermés dans chacun d’eux (tout en exécutant des petites missions annexes au passage).

Vous l’aurez compris, on est bien loin du monde ouvert et le fonctionnement est différent d’un Super Mario Odyssey. Si le passage à la 3D et l’apparente liberté du titre pouvaient laisser penser le contraire, on reste bien sur des niveaux couloirs. Il n’y a donc pas de quoi partir en exploration pendant des dizaines de minutes, mais cela n’est pas forcément un mal. En tout cas, ça ne l’est pas dans ce Kirby et le Monde Oublié.

Certes, on comprend vite que le plein sentiment de liberté est une vaine illusion, mais les niveaux bien rythmés et maîtrisés de ce premier monde nous on vite fait oublier cette maigre déception. Tantôt jalonné d’énigmes à résoudre, tantôt de petits boss à abattre, les niveaux s’enchaînent et ne se ressemblent pas. Que ce soit au niveau de la structure ou des décors, nous n’avons jamais eu d’impression de déjà-vu en traversant ce premier monde de part en part.

Il est vrai que le principe est souvent le même et ne révolutionne pas le genre : entrer dans un niveau, obtenir un pouvoir, abattre des ennemis, débloquer des passages, le tout sauver des Waddle Dee. Mais Nintendo le fait bien et on prend plaisir à suivre ce chemin tout tracé. Et pour les amoureux de l’exploration, sachez que vous trouverez un certain plaisir (et quelques récompenses) à retourner le moindre caillou ou à souffler sur les brins d’herbe tapissant les différents niveaux. Vous l’aurez compris, niveau gameplay ce monde un peu plus ouvert est une réussite.

Et techniquement ? Et bien le jeu est fluide et nous n’avons noté aucun bug ou autre baisse de framerate lors de notre session de jeu. Néanmoins, on sent que le passage à la 3D est une nouveauté du côté des équipes de Kirby. Ainsi, on a pu constater quelques soucis de caméra par moment et de petites difficultés à bien apprécier les distances lors des sauts notamment. Mais ces légers défauts se remarquent rarement en jeu et sont moins marqués que l’aliasing qui est, lui, assez présent.

Malgré cela, le jeu reste très beau et on prend plaisir à redécouvrir l’univers de Kirby sur Nintendo Switch. Entre sa bande-son joviale et ses mondes colorés, le titre nous propose exactement ce à quoi on s’attendait. Une ambiance toute mignonne qui ne plaira pas à tout le monde, certes, mais qui est plus que convaincante quand on la laisse nous happer.

1, 2, 3… Transformation

Qui dit Kirby, dit pouvoirs à aspirer. La petite boule rose est connue pour son aptitude à avaler tout ce qui bouge… et maintenant aussi ce qui ne bouge pas. Si vous avez un tant soit peu suivi la communication autour du titre, vous n’êtes pas censé ignorer les nouvelles possibilités introduites par ce nouvel opus. Kirby peut non seulement aspirer ses ennemis et acquérir leurs pouvoirs, mais également se transformer en différents objets. Le mode Transmorphisme, tel est son nom, vous permet alors de conduire une voiture, d’abattre vos ennemis à coups de canettes dans la tronche ou encore de les écraser sous un massif escalier.

Si à première vue l’idée de se transformer en cône de signalisation, par exemple, peut sembler bien incongrue, en pratique cela passe comme une lettre à la poste. Les usages sont ingénieux, les transformations parfois surprenantes et le tout apporte une autre dimension à certains puzzles. En effet, certaines de ses transformations permettent d’altérer l’environnement et d'accéder à de nouveaux lieux.

Notez qu’en englobant ainsi un objet, vous ne perdez pas le pouvoir précédemment acquis. Dès que vous quittez le mode Transmorphisme, vous retrouvez alors votre épée, vos bombes ou votre couronne de glace (et j’en passe). Car oui, on n’oublie pas les dons d’imitation traditionnels de notre petite boule rose. Dans ce premier monde, nous avons retrouvé les imitations les plus emblématiques de la franchise, comme l’Épée ou l’Anguille, mais également des petits nouveaux comme l’Explorateur. D’autres imitations inédites devraient apparaître dans ce nouveau titre (comme la Foreuse), mais nous n’avons pas pu les voir à l'œuvre.

Autre nouveauté : l’armurerie Waddle Dee. Cette dernière vous permettra, en échange de quelques ressources, d’obtenir de nouveaux pouvoirs et d’améliorer ceux existant. De quoi apporter un léger twist à certaines mécaniques qui remontent parfois aux années 90. Et puisque l’on parle de l’armurerie, notez qu’il s’agit de l’une des installations du village Waddle Dee que vous pouvez débloquer au fur et à mesure de votre aventure. Un petit fil rouge qui devrait nous réserver différentes surprises telles que des mini-jeux.

Vous l’aurez compris, Kirby et le Monde Oublié mêle habilement modernité et tradition. Les imitations et le mode Transmorphisme s’enchaînent et rythment habilement ce premier niveau. En seulement quinze minutes, nous avons eu le droit à l’introduction de trois transformations différentes. Une cadence soutenue qui joue beaucoup sur le rythme appréciable de ce titre. Reste à voir ce que Nintendo nous garde en réserve pour les mondes à venir.

Un Mario Odyssey-Like ?

Si la comparaison avec Mario Odyssey est certes à nuancer (comme nous l’avons vu plus haut), impossible de passer à côté. Référence du genre sur Nintendo Switch, le titre de Mario étend son ombre sur ce nouveau Kirby, dont l’envergure est bien moindre. Au vu de ce premier monde, l’aventure s’annonce bien moins longue que sur Odyssey. Comptez une bonne heure pour finir le Monde 1 et deux pour le valider à 100%. Cela n’a rien de bien étonnant, au vu de la linéarité des niveaux qui peuvent, pour certains, se traverser en une petite dizaine de minutes.

Les deux jeux ne jouent donc pas dans la même cour, et pourtant beaucoup de points les rassemblent. Niveau accessibilité et difficulté, les deux titres sont sur la même longueur d’onde. Si nous avons opté pour le Mode Ouragan (plus difficile que le Mode Brise), jamais nous n’avons été mis en difficulté dans ce premier monde. On peut s’attendre à ce que la tâche devienne un peu plus corsée au fil des mondes, mais si vous êtes à la recherche de gros défis, vous aurez sans doute du mal à trouver votre bonheur ici. Les seuls défis pouvant s’avérer difficiles à relever sont ceux chronométrés des niveaux Route des trésors.

Il en va de même pour l’expérience globale, ponctuée de missions traditionnelles et de défis à remplir. Dans Kirby et le Monde Oublié, ces derniers prennent la forme de niveaux appelés Route des trésors. Ils rappellent les petits défis de Mario Odyssey et permettent, comme eux, de rythmer l’expérience en offrant de courts mais dynamisant moments d’aparté.

Notez que le mode coopératif asymétrique, qui rappelle encore celui de Mario Odyssey, s’annonce un plus pertinent. Affronter les quelques dangers du Monde Oublié à deux semblent certes un peu surfait pour des joueurs habitués, mais Bandana Waddle Dee a plus à offrir en termes de gameplay que le pauvre Cappy.