Quatre ans après la sortie du jeu original, Monster Hunter Stories revient avec un second opus prévu sur Switch et PC. Spin off (un épisode alternatif dans une saga) de la série phare de Capcom, les Stories sont des J-RPG au tour par tour qui se destinent à un public jeune pour leur permettre de se familiariser avec cet univers rempli de monstres géants. Alors après un premier épisode qui a su séduire, cette nouvelle aventure a-t-elle de quoi transformer l'essai ?
Après la sortie de Monster Hunter Rise en mars dernier, 2021 s'apprête à accueillir un second titre issu de la célèbre licence de chasse de Capcom avec Monster Hunter Stories 2 : Wings of Ruin (MHS 2). Si les Monster Hunter sont réputés pour leur gameplay action pas toujours facile à maitriser, la série spin off Stories offre des combats au tour par tour à travers une direction artistique colorée et enfantine à destination d'un public plus jeune. C'est exactement ce que l'on retrouve avec ce second opus qui s'installe cette fois sur Switch et PC, alors que le premier était disponible sur 3DS et mobile. Suite directe du jeu original, on y suit les aventures du petit fils (ou de la petite fille, c'est au choix) de Red, un héros mythique. Alors qu'il vit paisiblement dans le petit village protégé par son grand-père, il va un jour débuter sa formation de Rider, nom qu'on donne aux chasseurs qui se lient d'amitié avec les monstres pour faire face aux dangers. Mais au cours de son apprentissage, notre héros va découvrir un étrange phénomène menaçant qui va le conduire à partir à l'aventure. Si les premières heures du scénario de Monster Hunter Stories 2 ne brillent pas d'originalité, on note que l'intrigue multiplie les références au premier titre et insiste beaucoup sur la filiation du protagoniste avec Red.
En guise d'introduction à la série Monster Hunter, MHS2 remplit parfaitement son rôle au premier abord. En effet, comme dans les jeux de la série principale, il est possible de récolter un grand nombre d'objets pendant les phases d'exploration et de crafter des équipements à partir d'éléments récupéres sur les monstres vaincus. Si les quartoze types d'armes ne sont pas présentes, nous avons pu en voir quelques unes au cours de notre session : les tranchantes (Grande épée, Épée & bouclier), les perçantes (Arc) ou encore les contendantes (Marteau, Corne de chasse). D'ailleurs, les ennemis sont plus ou moins sensibles à chaque type d'armes. De plus, les joueurs vétérans seront en terrain connu puisqu'on retrouve aussi de nombreux gimmicks issus des jeux de la série principale : sons iconiques, système de missions que l'on récupère sur un tableau, séparation nette entre le village et les zones de chasse, etc. C'est grâce à tous ces éléments que les Stories parviennent à offrir une version jeu de rôle au tour par tour accessible de Monster Hunter.
Une fois les bases de cet univers mis en place, il est temps d'explorer les grandes plaines qui entourent le village et de partir à la chasse aux monstres. En tant que Rider, votre personnage est accompagné d'un monstre dressé que l'on appelle un Monstie dans cet univers. Lors des affrontements qui se déroulent au tour par tour, vous ne contrôlez que votre personnage, tous les autres membres de l'équipe sont gérés par l'intelligence artificielle. Il est cependant possible d'ordonner à votre Monstie d'utiliser une compétence particulière en échange d'une partie de la jauge d'amitié. Cette dernière augmente naturellement au cours du combat en fonction de vos actions et permet à votre personnage de déclencher ses compétences. En dehors de ces capacités, il est évidemment possible de frapper un monstre ennemi à l'aide de votre arme. D'ailleurs, vous pouvez en changer à la volée en plein combat, ce qui peut s'avérer très pratique. Une fois l'ennemi sélectionné, il faut choisir la nature de cette attaque : Force, Vitesse ou Technique. Si cela n'a aucun impact sur les dégâts, c'est là qu'entre jeu la principale mécanique de combat : les duels.
Si vous et l'un de vos adversaires attaquez en même temps, un duel va alors se déclencher. Pour gagner, il faut choisir l'élément dominant en opposition à celui de l'adversaire. Si votre Monstie utilise une attaque du même type que vous, vous réalisez alors une attaque double. Une fois le duel gagné, votre jauge d'amitié augmente et lorsque cette dernière est remplie, il est possible de monter sur le dos de votre Monstie pour faire encore plus de dégâts et débloquer des attaques ultimes. Enfin, pour maximiser vos assauts, vous pouvez également viser certaines parties du corps de vos adversaires afin de les mettre rapidement à terre. Vous l'aurez compris par la longueur de ces paragraphes, le système de combat de MHS 2 est riche. Il est en plus servi par des animations très dynamiques et souvent impressionnantes, ce qui rend les combats d'autant plus agréables. Cependant, cela n'empêche pas ces derniers d'être relativement longs, pas autant qu'une chasse dans un Monster Hunter traditionnel, certes, mais tout de même.
L'autre point essentiel du gameplay réside dans le recrutement des monstres qui vous accompagnent aussi bien pour vous déplacer que pour combattre. Si l'on pense de prime abord à un système à la Pokémon, la méthode de recrutement est bien différente dans les faits. Pour obtenir de nouveaux monstres dans MHS2, vous devrez vous infiltrer dans des tanières croisées en cours de route et vous frayer un chemin jusqu'au nid afin de vous emparer d'un oeuf. Une fois de retour au village, il est possible de le faire éclore en vous rendant à l'écurie. Dès sa naissance, le monstre obtenu peut être ajouté à votre groupe pour combattre. Évidemment, les oeufs ont différent degré de rareté et donnent naissance à des créatures avec des gênes plus ou moins puissants. Plus tard dans l'aventure, il est possible de transmettre ces gênes à d'autres monstres. Cependant, le jeu vous oblige à avoir une équipe variée car chaque créature dispose d'une compétence qui peut vous aider lors des phases d'exploration, comme sauter entre deux plateformes ou trouver des objets rares.
Ainsi, si MHS2 propose des combats riches et un système de dressage de monstres plutôt intéressant, son principal défaut réside surtout dans sa technique instable. D'un côté, le jeu propose des graphismes en cel-shading colorés et chaleureux qui font de lui un jeu idéal pour la Switch cet été. De l'autre, on est face à un framerate (nombre d'images par seconde) qui fluctue en permanence en fonction des angles de caméra. Si l'on a déjà de quoi s'inquiéter dès la cinématique d'introduction qui saccade, on l'est d'autant plus dans les villages et autres espaces ouverts chargés d'éléments qui peinent parfois à offrir une fréquence d'images fluide. De plus, le titre souffre d'un fort cliping et d'une distance d'affichage faible, ce qui a pour effet de faire apparaître les herbes à vue d'oeil. Un constat qui s'applique autant en mode portable qu'en docké, quoiqu'on ressent que le jeu a été pensé pour un usage nomade. Précision importante, ces remarques ne s'appliquent qu'à cette version non-finale du jeu sur Switch, il est fort probable que le constat sur PC soit bien différent lors de la sortie.
Avec ses graphismes colorés et son système de combat vaste en termes de possibilités, Monster Hunter Stories 2 : Wings of Ruin s'annonce comme une bonne introduction à l'univers de Monster Hunter pour les nouveaux venus. Avec ses couleurs chatoyantes et son concept qui invite au voyage, il se présente comme un jeu de rôle idéal pour l'été sur Switch. Malheureusement, cette proposition est un peu assombrie par un framerate fluctuant qui ne parvient pas à offir une expérience fluide pour le moment. Variant autant en jeu que dans les cinématiques, que ce soit en mode docké ou en mode portable, cette technique déçoit surtout lorsque l'on se souvient de la prouesse qu'est parvenu à livrer Capcom plus tôt dans l'année avec Monster Hunter Rise. Rendez-vous donc à la sortie prévue pour le 9 juillet prochain pour un avis définitif.