Alors que les rumeurs sur les jeux de l’E3 allaient bon train, quelques sourcils se sont froncés au moment d’entendre parler d’une rencontre entre la licence Final Fantasy et la Team Ninja, studio connu pour ses action-RPG exigeants. Mais après avoir terminé la démo actuellement disponible sur PS5 - qui vous prendra environ 1h30 - nous pouvons vous affirmer que ce mariage n’est pas si incongru que ça. Dans les faits, Stranger of Paradise Final Fantasy Origin reprend pas mal d’éléments de Nioh pour les adapter à la sauce “FF”. Mais il ne s’agit pas d'une pâle copie. Le nouveau titre de la Team Ninja à quelques idées bien à lui.

Combats e(FF)icaces

Et on commence avec les bases : Stranger of Paradise est un action-RPG avec un système de combat exigeant, où il faudra faire attention à sa vie ainsi qu’à plusieurs ressources. La grosse différence avec Nioh, c’est qu’il n’y a pas de barre d’endurance à proprement parler. Vous pourrez envoyer des coups “de base” à volonté, mais ces derniers ne sont pas de taille à faire chanceler un adversaire. En réalité, le nerf de la guerre, ce sont les points de magie (PM), qui vous permettront d’envoyer de grosses attaques spéciales, que ce soit directement avec R2 ou lors d’un combo. Il existe plusieurs classes dans le titre - lancier, gladiateur et mage noir dans la démo disponible -, et chacune possède ses propres attaques spéciales. Elles se débloquent au fil des combats et de la progression, sur un arbre de compétences simplifié à la Final Fantasy. Contrairement à Nioh, il n’est pas possible de répartir ses points d’XP sur chaque caractéristique.

Pour gagner en efficacité et éviter de mourir - c’est le but mine de rien -, vous aurez souvent recours à ces coups spéciaux, qui entament plus facilement la vie adverse mais aussi surtout sa jauge de rupture, autre composante très importante. Lorsque celle-ci sera vide, l’ennemi s’écroulera, permettant de l’achever d’un seul finish move (il est possible d’en arriver au même résultat avec les coups de base, chargés ou non, mais ça demande plus de temps). En gros, pour la faire simple : la meilleure défense, c’est l’attaque. Mais il faudra évidemment assez de PM pour enchaîner encore et encore les coups les plus puissants. Pour cela, plusieurs solutions : miser sur “l’égide spirituelle”, une défense plus risquée - la fenêtre d’action est serrée - mais plus rentable que la garde traditionnelle, car elle permettra de retrouver des points de magie et même d’augmenter le nombre total de ces derniers, ainsi que d’enchaîner avec une attaque rapide vers l’avant. Autres options : utiliser le finish move ou tout simplement attaquer.

Signes d'essou(FF)lement ?

Vous l’aurez donc compris, Stranger of Paradise encourage naturellement l’approche offensive, mais il ne faudra pas non plus négliger sa défense. Comme d’habitude chez la Team Ninja, il suffira de quelques coups pour faire tomber votre héros, même si la mort n’est pas ce qu’il y a de plus pénalisant. C’est pour cette raison qu’il faudra bien surveiller sa vie (les items de soin se régénèrent d'ailleurs à chaque checkpoint physique, équivalent aux feux de camps des Souls) et à votre propre jauge de rupture. En dernier recours, plusieurs options s’offrent à vous : miser sur une “explosion d’âme” - une sorte de mode berserk qui vous rend plus puissant - voire changer de classe en plein combat (dans la limite de deux dans cette démo) pour adopter un autre style de combat et réinitialiser sa jauge de rupture. Ou encore, récupérer une compétence adverse en utilisant l’égide spirituelle. Un pouvoir bien pratique, qui n’utilise pas de PM.

Dans les faits, Stranger of Paradise : Final Fantasy propose de bonnes sensations de jeu en plus d’une gymnastique mentale intéressante, grâce aux différents paramètres qu’il faut gérer et quelques bonnes mécaniques. Le tableau est ensuite complété par la formule classique de la Team Ninja (level design tortueux avec des raccourcis, pas mal de loot, système d’affinités d’armes). Le tout semble suffisamment efficace pour retenir le joueur sur plusieurs dizaines d’heures, à quoi s’ajoute le scénario, pour l’instant plutôt énigmatique et que l’on espère plus accrocheur que dans un Nioh. Mais un point qui ne passe pas trop, c’est l’aspect purement visuel du jeu : en marge d’un design assez quelconque et d’une direction artistique en retrait, c’est surtout la technique pure qui rebute, avec des textures vraiment pas au top et une résolution à la traîne. On croise les doigts pour la version finale, qui arrivera au cours de l'année 2022.