La sortie d’Assassin’s Creed Valhalla se rapproche à grands pas. Nous avions déjà pu découvrir ses principales nouveautés dans le courant du mois de juillet, mais c’est cette fois pendant plus de 6 heures manette en main que Eivor, héros/héroïne de ce nouvel épisode s’est laissé approcher. Au menu de cette longue session : colonie, progression, infiltration et scénario, des points que nous n’avions pu aborder que brièvement la dernière fois.
Notre video preview d'Assassin's Creed Valhalla
Comme évoqué dans l’introduction, la session de jeu proposée s’étalait sur environ 6 heures et nous permettait d’explorer librement l’une des régions du jeu, à savoir le Ledecestrescire et la colonie de notre personnage principal située au sud de celui-ci. Du point de vue technique, sachez que cette session se déroulait à distance sur une version de Assassin's Creed Valhalla jouable grâce à la solution de streaming Parsec.
Nous ne reviendrons ici pas sur les nouveautés du système de combat ou de compétences, déjà évoqués dans notre précédente preview. Vous pouvez la retrouver ci-dessous si vous souhaitez obtenir un point de vue complet sur Assassin's Creed Valhalla :
Les fils de Ragnar
La précédente preview nous avait permis d’effleurer la dimension scénaristique d’Assassin’s Creed Valhalla, en découvrant notamment la conclusion d’une série de quêtes sous forme de couronnement. La finalité était plus ou moins la même dans cette nouvelle région, bien que les enjeux et les personnages diffèrent : arrivé récemment en Angleterre, notre héros Eivor doit composer avec les forces en présence et nouer des alliances tout en assurant la stabilité de la région pour que sa colonie prospère à l’ombre des dangers. Pour cela, nous devions ici venir en aide à Ivarr et Ubba, deux des fils du célèbre Ragnar qui cherchent à remplacer le roi local Burgred par un autre bien plus favorable à la cohabitation avec les danois : Ceolwulf. L’occasion de découvrir quelques nouveautés que nous évoquerons un peu plus bas, mais aussi de retrouver une structure qui emprunte tout de même beaucoup à ses deux prédécesseurs, Origins et Odyssey.
Ivarr et Ubba Ragnarsson en pleine tentative de destitution d'un roi
Choix de dialogue, combats, infiltration s’invitent tour à tour dans les missions, qui malgré un niveau de surprise relativement limité pour la saga ont le mérite d’en proposer un joli best-of, également porté par quelques personnages intrigants ou charismatiques (Ivarr, notamment). Un soupçon d’humour et de drame s’invitent aussi dans un pan de scénario bien narré et plaisant, mais il est encore difficile de savoir si Valhalla lorgnera plus du côté de la trame intimiste d’un Origins ou d’une grande épopée moins subtile à la Odyssey, un doute que lèvera probablement le test d’ici quelques semaines. Principal regret, le statut d’Action/RPG du titre va ici de pair avec une réalisation sommaire faite de champ-contrechamp. Sur ce point, le titre se veut proche de ses prédécesseurs.
Colonie capitale
L’un des points intéressants de cette démo était de découvrir le système de colonie déjà évoqué depuis l’annonce du jeu, mais qui s’était fait discret pour le moment. Nous avons récemment pu assister à une présentation du système de colonie d’Assassin’s Creed Valhalla qui a fait l’objet d’un article sur notre site, mais le découvrir in-game offre une nouvelle perspective : celui-ci s’avère d’ailleurs bien intégré à votre progression dans l’aventure, puisque c’est par le biais d’une carte présente dans votre Longhouse (bâtisse principale de votre colonie) que vous pourrez choisir la prochaine étape de votre mission principale avant de vous rendre ensuite par vous-même dans la région citée. Ce système permettra de temps à autres de choisir l’ordre dans lequel vous souhaitez progresser dans vos quêtes principales, mais il faudra évidemment toutes les accomplir pour en voir le bout.
Présentation des possibilités offertes par la colonie d'Assassin's Creed Valhalla
Fouiller l’environnement, accomplir des quêtes, réaliser des raids sur les villages sont autant de moyens de récupérer les ressources qui seront ensuite utilisées pour construire de nouveaux bâtiments débloquant diverses commodités et bonus au sein de votre colonie. Parmi ceux-ci, citons pêle-mêle un tatoueur, un marchand plus classique, un forgeron, mais aussi des maisons pouvant déverrouiller une quête liée à leurs nouveaux habitants, ou des fermes venant améliorer l’efficacité du bonus procuré par le déclenchement d’un banquet. Sur le papier plus poussée que ne l’était la gestion du domaine - pourtant déjà plaisante - d’Assassin’s Creed III, l’intégration de cette colonie devrait apporter quelques moments de respiration bienvenus au joueur entre deux chapitres du scénario.
Quelques changements dans l’exploration
S’il vous faut ainsi respirer, c’est parce que le monde d’Assassin’s Creed Valhalla ne manque pas d’activités à accomplir. Il s’est toutefois adapté dans sa forme : contrairement à Origins ou Odyssey, vous ne passez plus votre temps à enchaîner les points d’interrogation et tenter de les “griser” en accomplissant l’objectif qui y est lié. Vous pouvez découvrir certains lieux ou objets en monnayant les informations d’aventuriers passant par là, tandis que les éléments intéressants sont signalés par un code couleur : les artefacts en blanc, les coffres en jaune et les évènements (sorte de quêtes) en bleu. Un choix qui offre une map plus aérée et lisible, et qui incite encore davantage à l’exploration naturelle qu’aux détours permanents voués à opérer un nettoyage efficace de la map, surtout que plusieurs éléments ne font pas forcément l'objet d’une indication sur la map, notamment dans les villes qui ne manquaient ici pas de portes fermées à clé et souterrain bien dissimulé.
Notre première impression sur le déclenchement des quêtes s’est ici confirmée : plusieurs d’entre elles ne nécessitent pas forcément de lancer un dialogue, mais s’imbriquent naturellement dans le monde qui les entourent avec un personnage vous appelant à l’aide, ou un combat dans lequel il est possible de s’inviter par exemple. Ceci dit, celles déclenchées de façon plus “conventionnelle” ne sont que rarement signalées par un simple personnage posté là en vous attendant, mais restent souvent représentées sous la forme d’une situation plus dynamique. Un point sur lequel les titres ont bien évolué ces dernières années, Assassin’s Creed Valhalla ne fait donc fort heureusement pas exception à la règle.
L'infiltration "old-school" fait son grand retour dans Assassin's Creed Valhalla
Autre découverte agréable, le mini-jeu du “Flyting”, qui consiste à se livrer à une joute verbale en choisissant les meilleurs choix de réponses à chaque fois, apporte des points de charisme au joueur. Nous le savions déjà, mais nous ignorions en revanche la véritable conséquence de ces points de charisme : ceux-ci peuvent ouvrir de nouvelles branches de dialogue. Plus votre personnage dispose d’un charisme élevé, plus il est susceptible de désamorcer des problèmes avec son éloquence plutôt que par les armes. Autre découverte, les mercenaires font ici leur retour sous une forme et un nom différent : vous pourrez ainsi croiser la route de Zélotes soucieux de vous traquer si votre tête est mise à prix. Nous pouvons également signaler l’importance du Langskip (navire souvent appelé “Drakkar”, à tort) qui permet de voyager plus rapidement dans les nombreuses rivières du paysage anglais et d’appeler ses compagnons à l’aide en cas de raid ainsi que le retour des portes fermées, bloquées ou verrouillées typiques des épisodes Unity et Syndicate et qui donnent souvent accès à des ressources intéressantes si vous parvenez à les contourner ou les déverrouiller.
Enfin, dans certaines zones, votre personnage ne sera pas le bienvenu de par son statut de Viking. Si les zones “rouges” étaient déjà légions dans les précédents, ce n’était généralement que le cas des campements, casernes ou autres palais de dirigeants. Dans Valhalla, cela peut concerner des villes ou villages entiers, que vous devrez alors traverser incognito en enfilant cape et capuche et en utilisant les techniques de “social stealth”, qui font leur grand retour : intégration à un groupe de moines ou dissimulation au grand jour sur un banc vous seront bien utiles pour éviter une patrouille de gardes qui se méfiera si vous passez trop près. L’idée est intégrée avec parcimonie, ne vient pas casser le rythme d’exploration, et a le mérite d’opter pour un minimum de réalisme vis-à-vis du contexte et du personnage sans vous empêcher de jouer de façon moins subtile si le coeur vous en dit.
Dans la lignée de notre précédente preview, Assassin’s Creed Valhalla s’affirme comme un titre aussi familier manette en main que rafraîchissant dans ses mécaniques. Tout en conservant les bases d’Origins ou d’Odyssey, il parvient à y mêler des éléments disparus des opus précédents, parfois revus sous une forme bien plus engageante et intéressante, à l’image de la gestion de votre colonie. De quoi en faire l’épisode “best-of” idéal pour les fans, s’il parvient à accompagner tout cela d’une histoire engageante et d’un monde ouvert plaisant à parcourir sur la durée. La proposition semble déjà suffisamment solide pour que nous qualifions cette nouvelle prise en main de “prometteuse”, à moins d’un mois du lancement de cet opus.