La Team Ninja créait la surprise début 2017 avec son Nioh, action-RPG exigeant puisant dans le folklore nippon pour nous offrir une aventure à mi-chemin entre un Onimusha et un Ninja Gaiden. Désormais daté pour le début d’année 2020 sur PS4, Nioh 2 n'entend pas boulverser sa propre formule, mais l'enrichir de nouveautés capable d'apporter encore plus de variété dans sa façon d'être abordé. Dans la foulée du nouveau trailer de gameplay diffusé lors du Tokyo Game Show, nous nous sommes rendus dans les locaux parisiens de Sony pour une prise en main de non pas une, mais de deux démos du jeu.
Notre vidéo preview de Nioh 2
Une base conservée
Oubliez les débuts occidentaux du premier NiOh porté par un William Adams en pleine fuite de son cachot londonien. NiOh 2 embrasse son folklore 100 % nippon et compte bien jouer à fond sur cet aspect pour se forger sa propre identité. Tout commence donc par une première nouveauté sous la forme d’un éditeur de personnage aux multiples possibilités de customisation ; sur le papier tout du moins dans la mesure où notre version démo ne permettait que de sélectionner le sexe de notre personnage sans opportunité de modifier son visage, sa coupe de cheveux ou les autres détails de son apparence comme cela devrait être le cas dans le jeu final.
La prise en main se montre tout de suite familière pour un joueur habitué au premier opus. L’interface n’évolue que très peu, les commandes sont identiques et l’on retrouve toutes les spécificités des contrôles imaginés par la Team Ninja. Le système de combat est toujours construit autour de la bonne gestion de plusieurs ressources par le joueur : sa barre de vie (qui peut très rapidement tomber sous les coups de l’adversaire), sa jauge de Ki (l’équivalent de l’endurance d’un Soul like) et la bonne maîtrise de ses différentes postures de combat (basse, moyenne, haute). L’interface reste elle aussi similaire à celle du jeu de 2017 avec son inventaire sous forme de liste d’objets, sa fenêtre de statistiques, de compétences, etc. Bref, rien de très dépaysant pour un joueur ayant déjà posé les mains sur le premier Nioh.
Ils m'entraînent au bout de l'Oni
On est bien plus à l’affût lorsqu’il s’agit de se familiariser avec la grande nouveauté de cette suite, celle de tirer partie des pouvoirs des démons pour se métamorphoser en Yokai durant quelques instants. Le joueur possède une chance de récupérer l’âme d’un Yokai lorsqu’il le terrasse. Il peut ensuite l’équiper pour en tirer parti. Une nouvelle jauge de Force de Yokai fait donc son apparition sous la barre de Ki et se remplit progressivement à mesure de nos attaques. Cette mécanique inédite remplace les attaques élémentaires du premier opus et nous accorde différentes capacités liées à l’esprit équipé. Une pression sur la gâchette R2 et sur triangle ou rond déclenche la compétence associée sous la forme d’un violent coup, d’un dash vers l’avant ou d’une onde de choc en ce qui concerne nos démos. S’il convient d’économiser ces puissantes capacités face aux plus petits adversaires et de profiter de leur vulnérabilité pour accumuler de la force démoniaque, il devient très important de les déclencher au moment opportun sur les différents sous-boss des niveaux afin de briser certaines de leurs tentatives d’attaque.
Car Nioh 2 joue à fond la carte des Onis et autres horreurs issues du folklore japonais pour renouveler son bestiaire. Au beau milieu d’un village en flammes, décor assez typique pour la série et terrain de jeu de notre première démo, nous évoluons entre de petits adversaires faibles en solitaires, mais pénibles en groupe et des ennemis déjà bien plus coriaces dotés de patterns plutôt variés pour de simples sbires. Plus que jamais, une exigence de tous les instants est de mise pour espérer parvenir au gros patron du niveau sans avoir consommé tous ses objets de soins. Rappelons qu’une mort entraîne un retour immédiat au dernier autel visité, la réapparition de tous les ennemis de la zone (excepté les sous-boss) ainsi que la perte temporaire de toutes les Amrita accumulées jusque-là. On comprend alors, à force de se faire découper par des onis ou brûlé par les flammes, que notre réussite passera obligatoirement par la bonne gestion de nos nouvelles capacités démoniaques.
D’autant qu’une fois entièrement remplie, la jauge d’esprit gardien permet de se transformer soi-même en un puissant démon. Notre apparence est alors modifiée en fonction de l’esprit équipé, tout comme nos attaques qui deviennent alors plus bestiales et puissantes. Notre barre de vie est remplacée par une jauge de transformation dont le niveau baisse assez vite à mesure que nous profitons de cette simili rage pour tout envoyer sur l’adversaire. Le premier boss de la démo, sorte de cheval démon armé d’une immense scie offre une bonne occasion de se familiariser avec cette mécanique de transformation qui modifie en profondeur le rythme de certains affrontements. En plus de gérer le niveau de son ki, d’éviter les multiples zones de corruption envoyées au sol par les adversaires, on garde un œil très attentif sur la jauge de puissance de Yokai pour savoir à quel moment déclencher cette simili furie.
Malgré la fenêtre d’invulnérabilité accordée par cette transformation en Yokai et les multiples attaques spéciales conférées par nos esprits gardiens, le niveau global de difficulté de cette démo restait assez élevé nous forçant à utiliser l’ensemble de nos capacités pour nous tirer des situations les plus périlleuses. Une démone féline montée sur roues enflammées nous attendait à la fin de la démo réservée à la presse ; un adversaire coriace, rapide et vicieux, capable à tout moment de nous enflammer ou de nous lacérer de son fouet ardent. De quoi nous inculquer à la dure l’exigence d’une expérience de jeu où le bon timing semble plus que jamais être le meilleur allié du joueur.
NiOh 2 reprend le même moteur graphique que son prédécesseur et proposera une fois de plus une construction articulée autour de niveaux fermés au level-design tortueux. Côté technique sur PS4 Pro, le titre permet toujours de choisir entre un mode graphismes privilégiant la résolution et un affichage "performances" sacrifiant une partie des effets au profit d'un 60fps en 1080p bien plus agréable à l'usage. L’atmosphère japonaise, appuyée par des références folkloriques de tous les instants, oscille entre le beau et l’oppressant avec un savoureux mariage entre le royaume des vivants et celui des démons. Un mot enfin sur le butin, toujours aussi important pour la progression et généreux à l’écran.
Chaque monstre tué, cadavre looté ou coffre pillé est une fois encore l’occasion de récupérer des dizaines d’armes, armures et composants à équiper ou non dans le but de se forger un personnage aux statistiques en accord avec son style de jeu. On notera l’apparition de nouvelles armes à équiper, comme les doubles haches qui offrent des attaques rapides au corps-à-corps ainsi qu’une palette de combos à distance.
S’il reprend de nombreux éléments de son prédécesseur, NiOh 2 étoffe ses possibilités d’action grâce à l’introduction des pouvoirs de Yokai. Toujours aussi technique et impitoyable, le titre de la Team Ninja n’entend néanmoins pas chambouler nos habitudes par une relecture complète de sa prise en main. Son système de combat semble désormais encore plus ouvert à des combinaisons originales de pouvoirs et d’armes. De quoi ravir une fois de plus dès le début d'année 2020 sur PS4 les amateurs de challenge, de loot et d’affrontements aussi rythmés que pointus.