Vous avez peut-être déjà lu la longue preview détaillée d’Epyon, qui découvrait fin-mai le travail fourni par Infinity Ward pour ce CoD : Modern Warfare. Sachez donc qu’un second avis confirme totalement son ressenti sur le feeling du titre, qui porte décidément bien son nom tant il modernise et électrise la formule de la saga.

Un moteur refondu de A à Z

Commençons donc par l’enrobage technique de ce Modern Warfare, finement exécuté et propre comme un sou neuf. Infinity Ward offre à son nouvel opus un moteur rutilant, tirant profit de tout un tas de petites features techniques qui, combinées, rendent ce Call of Duty méconnaissable et bien plus singulier que les précédents. Découplage des tremblements tête/arme, animations et postures plus variées, jeux de lumière et texturing enfin au niveau des grands : COD rattrape ici un retard qui commençait sérieusement à se creuser, entre le FPS d’Activision et ses concurrents.

Sans aller jusqu’à faire jeu égal avec le Frostbite de Battlefield, CoD profite ici d’une refonte salutaire, dont les petites faiblesses techniques ne se remarquent que rarement. Quelques textures baveuses ou dont l’affichage est un brin sauvage, deux ou trois micro-ralentissements constatés : c’est tout ce que nous avons à reprocher à une build encore en cours de finition, et qui, on l’espère, sera parfaitement au point pour la sortie, le 25 octobre 2019. Le son est également une petite pépite de design. Les balles et explosions jouissent d’une fidélité bluffante, et permettent une immersion totale dans une épopée désormais qualifiée d’“unifiée”.

Une expérience unifiée et cross-play, sans season pass

Durant la présentation, les développeurs se sont affairés à répéter qu’ils avaient entendu les plaintes des joueurs concernant le cloisonnement historique de la saga. Effectivement, comme bien souvent, chaque plateforme joue dans son coin, et les possesseurs de Season Pass et de DLC payants sont “à part” lors des matchmaking. Souhaitant faire tabula rasa pour marquer le coup, “Modern Warfare” oblige, Infinity Ward et Activision ont donc annoncé du cross-play PC/PS4/ONE et l’absence de Season Pass. Cela signifie que tout le monde peut jouer ensemble (clavier-souris et pad), ou être matchmaké en fonction du périphérique de jeu utilisé. Nous avons d’ailleurs essayé la formule, sans trop constater d’inégalités entre les joueurs au pad et les joueurs clavier/souris.

L’absence de Season Pass signifie quant à elle que les maps et autres ajouts futurs du titre ne représenteront pas nécessairement un achat à effectuer en plus du titre de base. Gardons tout de même à l’esprit qu’aucune question sur les micro-transactions n’a pour l’instant trouvé réponse lors de nos interviews. Le modèle économique du titre n’est pas encore à l’ordre du jour et nous ignorons donc si un éventuel Battle Pass et de probables monnaies ingame viendront compenser le manque à gagner.

Concernant la notion d’”unification” de l’expérience, sachez que l’on nous a présenté une progression dite cross-mode. En d’autres termes, tout ce que vous débloquez quelque part (solo, multi, coop), aura des répercussions ailleurs. Les développeurs ne veulent pas que leur jeu soit qualifié de “trois jeux en un” comme c’est trop souvent le cas sur la franchise. Ici, la promesse est d’offrir le même calibre de sensations tout au long de l’expérience et de favoriser les passerelles entre les différentes formules proposées. Mais assez parlé de la théorie, passons donc à la pratique…

Un gameplay jouissif et une prise en main immédiate

Dès la toute première partie, le choc fut rude. Sur PC, on prend ses marques extrèmement vite, nullement gêné par une quelconque maniabilité “pensée pour le pad”. Les affrontements se déroulent avec une férocité et une instantanéité assez remarquable. C’est d’ailleurs l’alternance de rythmes qui nous séduit le plus au premier contact, instaurée comme d’habitude par un level design mêlant close quarter et long range, mais également animée par les petites nouveautés de game design. En tête de ces dernières, l’option permettant de “monter” l’arme sur n’importe quelle surface, afin de la stabiliser et de prendre un semblant de couverture.

Que vous soyez à un coin de mur, près d’un baril, ou au sol près d’un trottoir, une simple pression de touche permettra de profiter de la feature. De cette manière, il est bien plus aisé de négocier les gunfights en l’abordant de manière plus tactique et plus variée qu’auparavant, là où l’unique option était jadis de courir, sauter, et tirer avec un maximum de précision. Désormais, on analyse, on se penche stratégiquement, on repère de petits conduits un peu partout ou des caisses permettant de grimper pour prendre l’avantage sur l’adversaire. Tout est plutôt bien pensé et les échanges armés se succèdent sans vraiment se ressembler.

Certes, ces features de gameplay empruntent beaucoup à des opus précédents ou à des titres comme R6 Siege ou Battlefield V, mais leur implémentation fait sens ici et permet un gameplay très dynamique où tout est parfaitement imbriqué. Ce n’est évidemment pas la seule feature intéressante à exploiter. D’autres fonctionnalités, moins bluffantes ou originales, à l’image du rechargement tactique lorsque l’on a juste tiré une ou deux balles, sont également implémentées au sein d’un système de tir prenant en compte plusieurs facteurs, dont la pénétration des balles dans différentes surfaces. On citera également, la possibilité d’entrouvrir des portes ou de les défoncer, la recharge en gardant l’oeil sur le viseur, ou le sprint, offrant trois niveaux de déplacements (marche, course, sprint).

Une flexibilité poussée

En naviguant dans les menus, nous avons évidemment pu customiser nos loadouts et configurer plusieurs versions de notre équipement, histoire d’être relativement flexible dans l’approche des affrontements. Sauf que, sur des maps un poil plus étendues, il arrive que nous ayons subitement affaire à des situations que nous n’avions pas prévues. Face à du tir longue distance, la logique voudrait que nous choisissions un sniper, mais Modern Warfare nous propose, en quelques secondes, de customiser à la volée notre fusil déjà configuré et d’y greffer par exemple un viseur autorisant du grossissement x2 : vous pouvez donc, en quelques secondes et à chaque mort, redéfinir votre équipement et l’adapter en fonction de ce qui vous attend sur le terrain.

Les accessoires d’armes bénéficient d’ailleurs, d’annotations très claires pour faire nos choix à la volée. Les avantages et inconvénients sont résumés en quelques mots, accompagnés d’un ou deux signes “+” ce qui permet de partir très rapidement sur un set de 5 accessoires suivant la même philosophie de spécialisation. Ce système, très clair, est un vrai plus puisque le titre embarque généralement une trentaine d’accessoires différents et jusqu’à soixante pour les fusils les plus polyvalents : la facilité de navigation et la lisibilité de l’écran étaient donc un défi.

Des modes très plaisants pour 3 niveaux d’intensité

Durant nos sessions, le but des développeurs était de nous montrer les différents formats de maps plutôt que différents modes de jeu. On distingue, dans Modern Warfare, trois types de maps : les maps flash, jouables en 2V2 avec des armes aléatoires, ce que vous décrivait Epyon dans sa preview. Un genre parfait pour de petites parties : c’est vif, très fun à jouer et plutôt didactique étant donné que chaque round vous impose des armes différentes. Plus loin, on retrouve les maps en 6V6, qui ressemblent déjà un peu plus à des cartes classiques de Call of Duty, mais arborent toutefois un level design plus fouillé, avec beaucoup de passages cachés et de la verticalité. Enfin, on retrouve les cartes d’affrontements plus ouverts, en 20V20, qui offrent la même ingéniosité que les cartes 6V6 mais sur des surfaces bien plus vastes et introduisent parfois des véhicules (en l’occurrence des quads sur la map essayée).

Les modes de jeux exploités sur ces maps étaient plutôt variés et les ambiances aussi, oscillant entre le terrain d’entrainement sur du 2V2, les hangars désaffectés de Londres, les zones de guerre d’Europe de l’Est et les palais luxueux du Moyen Orient en 20V20, avec parfois quelques interventions aériennes ou terrestres de gros véhicules, issus de killstreaks, histoire de nous mettre dans l’ambiance de guerre totale. Ces niveaux devraient donc nous faire voyager aux quatre coins du monde, à travers le multijoueur comme à travers la campagne, puisqu’ils seront systématiquement issus de cette dernière.

Cela ne vous a pas non plus échappé si vous avez bien regardé le trailer, mais certaines maps sont plongés dans l’obscurité, et vous devrez donc utiliser les lunettes de vision nocturne pour y voir clair, et des lasers infra-rouge pour y viser. Nous avons testé cette variante en mode hardcore (sans viseur) et devions donc viser ce qui révèle évidemment notre position, aux adversaires qui, eux aussi, portent leurs lunettes de vision nocturne. Le tout rend très bien, surtout si certains s’amusent à aveugler les joueurs en jetant des flashbangs ou en rallumant la lumière.

Nous attendrons évidemment le Review Event (courant octobre) pour vous parler plus en détails des modes de jeu, dont une bonne partie est taillée pour le compétitif. Ce sera également l’occasion de vous parler des killstreaks (dont l’un implique un tank pilotable à deux) et des atouts qui permettent par exemple de savoir lorsqu'un ennemi vous observe.

Les images qui illustrent cet article sont tirées de nos vidéos de gameplay PC.