En phase Alpha depuis début 2016, Wolcen : Lords of Mayhem aura subi moult critiques de joueurs mécontents mais aussi et surtout de nombreuses transformations qui l’auront progressivement amené à sa version bêta actuelle, non définitive mais beaucoup plus représentative de l’aventure finale qui nous attendra une fois le jeu fin prêt. L’occasion d’y jeter un coup d’oeil pour voir ce que le titre a à proposer en l’état.
La preview a été réalisée sur un Core i7, 3,60 Ghz, 16 Go de RAM, GeForce GTX 1080.
Wolcen : Lords of Mayhem frappe fort pour sa bêta
Trois ans, c’est le temps qu’il aura fallu aux équipes de WOLCEN Studio pour enfin terminer l’Acte 1 de leur hack ‘n slash tout en modifiant drastiquement leur bébé dans le fond autant que dans la forme. Il est d’ailleurs intéressant de jeter un œil à notre premier Gaming Live, datant de mai 2016, pour constater à quel point l’ensemble a subi une profonde évolution.
Tout d’abord, précisons que ce premier acte, synonyme de 4 à 8 heures de jeu (en fonction de votre niveau), est désormais entièrement doublé en anglais, avec des sous-titres français pour les anglophobes. Bien que le contenu inclue une vingtaine de lieux et un boss final, notons que le tout s’avère bien plus linéaire que les premières versions du titre. Une bonne chose serions-nous tentés de dire, car bien que les ambitions du studio aient été revues à la baisse (la première mouture étant beaucoup plus ouverte), le résultat demeure plus dynamique mais aussi plus vivant. Pour autant, le scénario s’avère plutôt limité, les quelques cinématiques émaillant ce premier acte nous narrant une histoire relativement convenue en misant sur le sempiternel combat du Bien contre le Mal.
Malgré quelques dialogues bien sentis, on a donc du mal à imaginer comme cet aspect pourra décoller même si le plus intéressant reste indubitablement le système de jeu permettant de personnaliser son personnage de façon très précise. A ce sujet, mentionnons d’ailleurs qu’on ne peut actuellement importer un personnage offline dans une partie online. Si on aura éventuellement tendance à choisir le solo (profitant de trois respawn avant le fatal Game Over) afin d’éviter le loading interminable de création de partie online, ayez bien en tête que vous devrez recommencer l’aventure depuis le début si vous voulez jouer avec des ami(e)s. De plus, bien que la difficulté soit assez élevée et nous oblige donc à faire pas mal de leveling pour être à niveau, les développeurs nous précisent d’ores et déjà qu’à cause de MAJ et autres améliorations à venir, des réinitialisations de personnages pourraient intervenir. Autant dire qu’on y réfléchira à deux fois avant de passer des heures à grinder avec une telle épée de Damoclès au dessus de nos têtes.
Néanmoins, si le fait de pouvoir perdre votre personnage ne vous fait pas peur, vous trouverez avec Wolcen un hack ‘n slash relativement basique mais fortement prometteur, autant dans la forme que dans le fond. En effet, bien que les cavernes, forêts et autres donjons prédominent durant cette première partie, on peut déjà constater que le CryEngine est maîtrisé (malgré quelques animations en deçà) et offre au titre de beaux arrières-plans et autres effets de lumière embellissant notamment les sorts qui ont, eux aussi, subi un ravalement de façade. La cité de Stormfall (première ville traversée) propose également un bon niveau de détails, autant dans son architecture que dans les nombreux PNJ la peuplant. Bien entendu, chaque pièce d’équipement récupérée au grès des innombrables combats émaillant notre progression est visible sur notre personnage. Sur ce point, bien qu’on trouve un trop plein de loot pour le moment, le drop d’items supérieurs semble courant et permet de progresser assez rapidement d’autant qu’il est permis de renforcer nos armes et armures via des gemmes offrant des bonus offensifs, défensifs et de soutien.
Rajoutons tout de même qu’à l’heure actuelle, si il est permis de choisir entre trois styles n’impactant que notre arme et nos compétences de départ, on se rend vite compte Magie et Distance sont bien plus efficaces que Mêlée, surtout face à des boss appelant des armées de mobs pour les seconder. Les sorts magiques semblent en effet bien plus puissants que le CaC surtout lorsqu’on les combine entre eux ou en mixant magie + attaque physique pour augmenter les dps. De même, un arc ou des pistolets semblent beaucoup plus pratiques que les épées et les haches. En somme, si la complémentarité des styles est indéniable, force est de constater que pour avancer en solo sans trop de heurts, le combat à distance est préférable. A ce sujet, sachez que pour lancer des sorts magiques (glace, feu, électricité…), vous aurez obligatoirement besoin de les apprendre via des parchemins (récupérables sur des corps ou chez des marchands) et d’un bâton de mage (à deux mains). Il devient donc rapidement frustrant de ne pouvoir tenir une arme à une main et d’user simultanément de magie.
Retenez tout de même que la force de Wolcen est d’avoir des personnages multi-styles tout en affinant précisément ses statistiques (de Férocité, Robustesse, Agilité et Sagesse) ainsi que ses attributs à chaque montée de niveau. Pour ces derniers, vous aurez à votre disposition la Roue du Destin, héritière du Sphérier de Final Fantasy X ou bien encore du système de Path of Exile. L’idée est ici de choisir précisément chaque élément contribuant à l’évolution de son personnage afin de l’orienter davantage vers l’attaque, la défense, l’augmentation de ses stats physiques, etc. Malheureusement, comme précisé plus avant, toutes vos compétences seront liées aux armes que vous utiliserez et l’idée d’avoir un héros polyvalent perd alors un peu de son intérêt.
Pour ce qui est du gameplay en lui-même, on sent que les développeurs français ont bien bossé afin de proposer une maniabilité issue des ténors du genre, sentant un peu le réchauffé mais néanmoins agréable. On y retrouve toujours les jauges de Volonté (utile pour la magie) et de Rage (pour les attaques de mêlée ou à distance) qui ne cesseront d’osciller en fonction de votre façon de combattre. En somme, plus vous utiliserez la Rage, plus la Volonté augmentera et vice et versa. Une idée intéressante, proposant de varier les plaisirs ou de «comboter» mais ne changeant toutefois pas vraiment la façon de progresser par rapport à d’autres hack ‘n slash. Cependant, la progression est aussi dynamisée par la gestion d’endurance synonyme de quatre roulades fort pratiques autant en pleine action que lors de l’exploration pour avancer plus rapidement. L’autre point important concerne les Formes apocalyptiques, pensées dès le début du projet mais n’étant toujours pas implémentées dans ce premier acte. Comme on imagine que cette feature pourra avoir un impact important sur l’issue de certains combats, on est impatient de voir quelles seront ses limites et les prérequis pour son utilisation.
Pour l’heure, Wolcen : Lords of Mayhem ne révolutionne pas la roue (du Destin) mais semble promis à un bel avenir si le studio réussit à proposer rapidement les prochains actes tout en procédant aux équilibrages de rigueur et à des phases de débogage bien que nous n’ayons pas eu trop de soucis de ce côté-là sortis de quelques lags et autres retours Windows sur des configurations moins puissantes. Il conviendra enfin de juger de l’utilité du troisième mode de jeu, indisponible actuellement, le deuxième, Chasseur de Primes, n’ayant pas grand intérêt hormis celui de visiter des donjons, remplis d’ennemis, générés de façon procédurale.
Wolcen : Lords of Mayhem aura fait du chemin depuis le lancement de son kickstarter en 2015. En ayant drastiquement modifié son interface et son système de jeu tout en ayant revu ses ambitions à la baisse pour la bonne cause, le titre de WOLCEN Studio possède suffisamment de bonnes idées, malgré un classicisme certain, pour attirer l’amateur qui aurait bouclé en long, en large et en travers Diablo III et qui attendrait un certain Lost Ark. On suivra donc avec intérêt l’actualité du titre qui a encore plusieurs éléments à présenter à l’image de la Forme apocalyptique qui pourrait rajouter du piment à un gameplay ne manquant déjà pas de sel.